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MotoGP d'Italie au Mugello : preview

Championnat du Monde MotoGP - 1/2/3 juin 2007

Actuellement, Valentino Rossi (Fiat Yamaha Team YZR-M1-Michelin) et Dani Pedrosa (Repsol Honda Team RC212V-Michelin) sont deuxième et troisième au classement provisoire MotoGP et les deux pilotes apprécient particulièrement le circuit du Mugello -- l'an passé Rossi y a remporté sa 5e victoire consécutive en catégorie reine tandis que Pedrosa se classait quatrième, à seulement deux secondes du vainqueur. Voici deux semaines, les deux pilotes ont également été très performants sur le sec lors du GP de France au Mans.

Mugello constitue sans doute la manche la plus magnifique du calendrier MotoGP -- un circuit techniquement exigeant, situé dans un cadre époustouflant qui accueille généralement une foule aussi impressionnante qu'enthousiaste.

LE CHALLENGE TECHNIQUE DU MUGELLO

"Il s'agit actuellement pour Michelin d'une période de grande activité, avec sept courses de MotoGP en dix week-ends, sans compter la course automobile des 24 Heures du Mans, » confie Jean-Philippe Weber, responsable de la compétition moto chez Michelin. « Les procédures de fabrication et la logistique s'avèrent très importantes en ce moment, de la mi- mai à la mi-juillet tout le monde est mobilisé, notre usine de fabrication tourne jour et nuit, sept jours sur sept.

"Au Mugello le pneu avant s'avère très important, ce qui devrait être bon pour notre nouveau 16 pouces avant qui permet à nos pilotes d'être très agressifs dans les virages. Nous sommes confiants que le pneu fonctionnera bien au Mugello car le circuit présente de nombreuses entrées de virages en descente, où les pilotes réclament de l'adhérence et de la confiance pour attaquer les courbes. Nous avons conçu ce pneu afin qu'il délivre du grip et de la confiance en conservant la même empreinte au sol jusqu'à l'angle maxi. Ainsi, même lorsqu'un pilote se montre très agressif et rentre très tard en courbe sur les freins, l'empreinte du pneumatique au sol demeure identique et le pilote est plus serein car il sait à quoi s'attendre à tout moment.

"L'autre avantage du 16 pouces est qu'il permet des changements de direction plus rapides, ce qui est très important au Mugello où ils sont nombreux et à vitesse très élevée. Cinq pour cent plus léger que le 16.5 pouces une fois monté sur jante, le 16 pouces procure une inertie moindre qui favorise la maniabilité de la moto. »

"Le Mugello est également assez exigeant pour le pneu arrière. On y trouve beaucoup de virages et les pilotes passent donc beaucoup de temps sur les flancs des enveloppes. La vitesse de passage en courbe est primordiale sur ce tracé. Les pilotes ont besoin d'une bonne adhérence sur l'angle maxi et d'un bon niveau de stabilité afin de conserver une vitesse de passage en courbe élevée. Et plus la stabilité est importante dans les courbes, mieux ils peuvent préparer la sortie de virage pour favoriser la vitesse en sortie de virage.

"La nature vallonnée du circuit implique une contrainte supplémentaire sur les pneumatiques. L'avant subit une « charge importante » dans les courbes en descente comme Materassi,

Casanova Savelli, Scarperia, Correntaio et le dernier virage, nous utilisons donc des avant durs pour ce circuit, similaires à ceux employés à Shanghai. Mugello et Shanghai sont très différents mais ils font beaucoup travailler l'avant -- à Shanghai les contraintes proviennent des longues phases de freinages appuyés, au Mugello il s'agit des entrées de virage en descente, avec énormément de contraintes sur les côtés des pneumatiques.

"On trouve aussi quelques sorties de courbe en montée, comme le virage n°1, Arrabiata 1 et Arrabiata 2, qui contraignent beaucoup l'arrière, d'autant que le carrossage positif procure aux pilotes un regain de confiance et d'adhérence et qu'ils peuvent ouvrir les gaz plus fort. Au Mugello nous utilisons des arrières medium et travaillons toujours sur les nouvelles constructions arrière utilisées pour la première fois en Chine. Les informations récoltées en Chine et au Mans seront donc très importantes pour le Mugello.

"Jusqu'à présent cette année, nos pilotes ont bénéficié d'un très bon équilibre avant/arrière, ce qui s'avère particulièrement important au Mugello car les secteurs en montée et en descente amplifient le phénomène de transfert de masses. La différence de transfert avant/arrière est bien plus importante que sur la plupart des circuits. " * MICHELIN EN ITALIE* Michelin emploie environ 5 500 personnes en Italie et sa présence dans le pays remonte au début du siècle dernier. La première usine de production Michelin en Italie, la Torino Dora à Turin, a commencé à produire des pneus en 1907 et a été la première usine à fabriquer des pneus de scooter après la deuxième guerre mondiale. Les motos ont toujours été populaires dans le pays, avec des ventes de roadsters 750 et 1000 cm3 qui se portent actuellement très bien.

MUGELLO: 5,245 Km

Record du tour: Loris Capirossi (Ducati Marlboro Team) 1m 50.195s, 171.351km/h (2006)
Pole position 2006: Sete Gibernau (Ducati Marlboro Team) 1m 48.969s

Récents vainqueurs du GP d'Italie

2006 Valentino Rossi (Camel Yamaha Team YZR-M1-Michelin), 42m 39.610s
2005 Valentino Rossi (Gauloises Yamaha Team YZR-M1-Michelin), 42m 42.994s
2004 Valentino Rossi (Gauloises Yamaha Team YZR-M1-Michelin), 12m 06.803s (course raccourcie à cause de la pluie)
2003 Valentino Rossi (Repsol Honda Team RC211V-Michelin), 43m 28.008s
2002 Valentino Rossi (Repsol Honda Team RC211V-Michelin), 43m 40.837s
2001 Alex Barros (West Honda Pons NSR500-Michelin), 49m 26.006s (course mouillée)
2000 Loris Capirossi (Emerson Honda Pons NSR500-Michelin), 44m 04.200s
1999 Alex Crivillé (Repsol Honda NSR500-Michelin), 44m 05.522s
1998 Mick Doohan (Repsol Honda NSR500-Michelin), 43m 55.307s
1997 Mick Doohan (Repsol Honda NSR500-Michelin), 44m 06.442s
1996 Mick Doohan (Repsol Honda NSR500-Michelin), 44m 04.252s

Trois questions à Jean Philippe Weber

Que pouvez-vous dire de ce début de saison MotoGP 2007 ?

Pour être tout à fait franc, le bilan n'est pas celui que nous escomptions. La dernière course au Mans en est la meilleure illustration. Compte tenu des conditions climatiques du Grand Prix de France nous avons orienté nos choix sur des gommes assez dures qui ne se sont pas avérés payants. Pour parler clairement, nous avions parié avec nos partenaires sur un arrêt progressif de la pluie. Nous avons opté pour un pneu pluie gomme dure pour la majorité de nos pilotes. Il s'est avéré que la pluie a redoublé de puissance et de fait, Valentino Rossi n'était pas apte à lutter à armes égales avec ses adversaires. En revanche, Dani Pedrosa avait choisi un pneu plus tendre qui s'est avéré plus performant sur la fin de course. Cela lui a permis de remonter à la quatrième place. Avec notre hypothèse de départ et avec l'évolution de la météo, nous savons maintenant que tous nos pilotes auraient pu rouler au moins un cran plus tendre. Cette déception ne doit cependant pas masquer le travail réalisé depuis le début de l'année, notamment sur le nouveau pneu avant de 16 pouces sur lequel tous les retours de nos pilotes sont excellents. Nous allons poursuivre le développement pour accroître la performance de nos pneus arrière.

La physionomie de ce début de saison a également laissé apparaître une redistribution des cartes entre tous les acteurs de la catégorie reine. Peut-on parler de déstabilisation pour Michelin ?

Déstabilisation non, manque de repère probablement. Il est certain qu'aujourd'hui la hiérarchie des 800 cm3 n'a plus rien à voir avec celle des 990 cm3. D'un point de vue performance, on peut dire que tous les constructeurs japonais sont quasiment à égalité sur ces cinq premières courses. Seul Ducati semble, à l'heure actuelle, posséder un avantage indéniable. Les sept pilotes que nous équipons cette année n'ont pas non plus été épargnés par les faits de course. Le Grand Prix de Turquie en est la meilleure illustration. Nous avions réalisé les trois meilleurs temps des qualifications il ne faut pas l'oublier. Ensuite l'accrochage du premier tour, nous a sérieusement pénalisés. On peut donc dire que jusqu'à présent les circonstances ne nous ont pas été favorables. Cependant, notre performance globale reste tout à fait compétitive. J'en veux pour preuve et je les salue, les performances réalisées par Valentino Rossi notamment au Qatar ou en Chine. Malgré son déficit de vitesse de pointe, il est resté au contact toute la course et a tout tenté pour mettre la pression sur Casey Stoner et sa Ducati. A Jerez, nous avons réalisé le triplé tant aux essais qu'en course, au Mans nous avions trois pilotes dans les quatre premiers sur la grille dont la pôle position de Colin Edwards.

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