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Enduro : Interview Guerrero brothers

« L’Enduro… une affaire de famille ! »

Alors qu’ils étaient en train de repérer les spéciales de ce Grand Prix AMV Seguros d’Espagne, Cristobal et Victor GUERRERO se sont posés quelques minutes pour répondre à nos questions…

Cristobal et Victor GUERRERO, vous êtes deux personnes attachantes des paddocks de l’EWC mais les fans hors d’Espagne vous connaissent assez peu … Présentez-vous !

Enduro : Interview Christobal GuerreroCristobal GUERRERO : « Je suis Cristobal GUERRERO, j’ai 29 ans et je suis né à Ronda (Malaga). J’ai eu ma première moto à l’âge de 5 ans et j’ai participé à ma première compétition alors que j’avais 9 ans et j’ai roulé en motocross jusqu’à 2004. Puis, en 2005, après plusieurs années en cross j’ai reçu une bonne proposition d’une équipe pour rouler en Enduro sur Gas Gas en Junior. »

Enduro : Interview Victor GuerreroVictor GUERRERO : « Je m’appelle Victor GUERRERO, j’ai 24 ans. Je suis aussi né à Ronda (Malaga). J’ai eu ma première moto à l’âge de 6 ans et j’ai commencé la compétition à 10 ans en motocross. Je suis né dans le monde de la moto étant donné que mon père était un pilote d’Enduro réputé en Espagne et j’allais beaucoup le voir rouler. Désormais, je suis Enduriste depuis quatre ans ! »

Vous avez connu chacun un début de saison très différent… Cristobal, vous avez encore été fortement gêné par votre épaule tandis que Victor, vous avez signé des débuts remarqués dans la catégorie E2. Quel bilan tirez-vous de ces deux premiers GP ?

V.G : « Effectivement, j’ai vraiment très bien commencé la saison ! J’ai fait une très bonne préparation cet hiver et je me sens vraiment bien au guidon de ma KTM 350 EXC-F. Je suis vraiment satisfait et fier de ces 2 premiers GP et j’espère bien continuer comme cela toute la saison. »
C.G : « Ce n’est vraiment pas un bon début de saison pour ma part. En effet, j’ai connu de nombreux problèmes avec mon épaule. Après ma blessure aux ISDE, je voulais me faire opérer mais plusieurs chirurgiens me disaient que je n’avais pas besoin d’opération. Je les ai donc écoutés et j’ai commencé ma guérison. Puis, fin Décembre je suis remonté sur la moto mais seulement une semaine après je me suis luxé une nouvelle fois l’épaule. J’ai donc décidé de me faire opérer en Janvier. »

Cristobal, êtes-vous désormais totalement rétabli et prêt pour le reste de la saison ?

C.G : « Oh oui, je me sens beaucoup mieux désormais. Vous pouvez être sûr que je vais donner le maximum à Puerto Lumbreras. D’autant plus que je devrais être encouragé par les nombreux spectateurs Espagnols qui seront présents. »

« J’aimerai bien accrocher des Top 5 … »

Victor, après plusieurs saisons en demi-teinte en Junior, on imagine que ces débuts en fanfare dans la catégorie « reine » vous ont redonné confiance…d’où vient ce « déclic » ?

V.G : « Exactement, cela m’a donné beaucoup de confiance. En Junior, je n’étais pas très chanceux et j’avais du mal à être concentré à 100% sur la course. J’ai aussi commis quelques erreurs tout au long de la saison sur les réglages de la moto. Mais j’ai beaucoup appris de mes erreurs durant toutes ces années. Désormais, je suis en E2 et je suis concentré à 100% sur chaque spéciale tout en donnant le meilleur de moi-même. »

Après 2 GP, avez-vous revu vos objectifs du début de saison ?

C.G : « Evidemment, mes objectifs ont quelque peu changé. A partir de ce Grand Prix, je prendrais les courses les unes après les autres en essayant d’accrocher le podium et la victoire à chaque journée »
V.G : « Non, je n’ai pas à changer mes objectifs. Je vais simplement rester dans cette bonne voie et essayer d’accrocher des Top 5. Et pourquoi pas quelques podiums ?!»

Victor, cinq années vous séparent de votre frère…. est-ce que Cristobal fut un exemple, un conseiller, pour vous avec son titre de Champion du Monde Junior et son parcours ?

V.G : « Bien sûr, c’est un exemple pour moi tout le temps, lors des entrainements et aussi durant chaque épreuve. Il m’aide vraiment beaucoup sur tous les points et m’apporte beaucoup de confiance. »

Cristobal, vous êtes l’ainé d’une fratrie de 5 enfants (4 garçons et une fille). N’est-ce pas un poids supplémentaire que d’être celui qui doit montrer la marche à suivre ?

C.G : « C’est vrai, je suis plus vieux que mes trois frères et il est clair que j’essaye de les aider et de leur donner des conseils dès que je peux. Mais ce n’est pas pour autant que je ressens un poids ou une pression particulière d’être le tout premier et l’exemple pour les autres. C’est quelque chose de très normal pour moi finalement. »

Victor a surpris tout le monde par sa vitesse et sa constance en Amérique du Sud
« J’essaye toujours d’aider mon frère… »

Avez-vous conseillé Victor lors de ses débuts en Mondial ?

C.G : « Oui, j’essaye toujours de l’aider dès que j’en ai l’occasion. Je lui donne des conseils sur chaque course, dès que nous repérons les spéciales et aussi durant nos entrainements. Je tiens mon rôle de grand frère comme il se doit. »

N’y a-t-il jamais eu de rivalité entre vous deux ?

C.G : « Pour l’instant il n’y a jamais eu de rivalité entre nous car nous n’avons jamais eu à rouler dans la même catégorie… mais si un jour nous avions à rouler l’un contre l’autre, il y aurait une compétition saine entre nous et si je ne pouvais remporter le titre, je préfèrerais que ce soit quelqu’un de ma famille qui le remporte plutôt qu’un autre ! »
V.G : « Pour le moment non car lui est engagé en Enduro 1 et moi en Enduro 2. Mais il est sur une autre planète que moi, je pense sincèrement que j’ai beaucoup à apprendre et à m’entrainer avant de pouvoir attendre son niveau de pilotage. »

Etes-vous dans la vie comme sur les Grand Prix… Inséparables ?

V.G : « Oui, nous sommes constamment ensemble. Pendant les entrainements pour nous aider mutuellement à progresser. Et durant les courses, nous essayons de nous conseiller pendant les reconnaissances. Par exemple, nous aimons bien comparer nos différentes trajectoires puis par la suite, nous regardons celle qui est la meilleure. »

Quels sont les défauts et les qualités de votre frère ?

V.G : « Il n’a aucun défaut. Et même si il avait des défauts, ses rivaux ne doivent pas les savoir… (rires). Du côté des qualités, il a un excellent mental et n’abandonnera jamais tant qu’il n’a pas atteint ses objectifs. »
C.G : « Je ne donnerais jamais ses défauts, les autres pilotes n’ont pas besoin de les connaître… Mais par contre, il a beaucoup de qualités, il a une excellente technique, c’est un travailleur et il est très rapide. Il doit maintenant juste prendre confiance en lui. »

« Le numéro 96 en l’honneur de notre père ! »

Victor, vous avez un frère jumeau, Samu, qui roule en Championnat d’Espagne. Pourquoi ne pas l’avoir amené sur l’EWC avec vous ?

V.G : « Effectivement, j’ai un jumeau qui roule sur le Championnat Espagnol. Je ne l’ai pas embarqué avec moi dans l’aventure EWC car il a commencé tardivement la moto et il est encore en train d’apprendre ce qu’est l’Enduro. Mais nous avons pour projet de rouler ensemble sur des courses de l’EWC et des ISDE dans le futur. »

Vous portez tous les deux le numéro 96 depuis désormais quatre ans. Que représente ce numéro pour vous ?

Cristobal et Victor d’une même voix : « Ce numéro représente parfaitement la famille GUERRERO. Notre père a commencé sa carrière avec ce numéro et nous le portons désormais en son honneur. On aime le 96 ! »

On vous sait friand de SuperEnduro… Participerez-vous au Championnat la saison prochaine ?

C.G : « Oui, nous apprécions beaucoup le SuperEnduro, C’est une discipline fun et spectaculaire. Mais le calendrier n’est pas facile pour nous car nous sommes vraiment concentrés sur l’EWC. Mais il est possible que la saison prochaine, je participe à quelques un des 6 Grand Prix. »
V.G : « J’aime vraiment les courses de SuperEnduro. Mais il faut vraiment se préparer spécialement pour cette discipline car c’est totalement différent d’un Enduro classique. Je pense que je vais essayer de participer à quelques Grand Prix la saison prochaine mais ce ne sera pas si facile. »

CERVANTES, ROMAN, MENA, SANTOLINO, SANZ et vous … Il semblerait que l’Enduro Espagnol se porte plutôt bien depuis quelques temps. A quoi cela est il dû ?

C.G : « L’Enduro Espagnol a un Championnat national de bonne qualité. Et ces trois dernières années nous avons eu de très bons jeunes pilotes comme mon frère, SANTOLINO ou encore ROMAN. Mais maintenant, ce sont toujours les mêmes pilotes sur le Mondial et il est très difficile de trouver de bons jeunes pilotes car la crise financière ne leur permet pas de rassembler l’argent nécessaire pour participer à une saison entière sur l’EWC. »
V.G : « Oui, nous avons de très bon pilotes, masculins et féminins. Quelques un d’entre eux comme Cris, Laïa (SANZ) ou Ivan (CERVANTES) ont les armes pour se battre pour le titre… Mais avec la crise, c’est de plus en plus difficile pour les jeunes pilotes de trouver des sponsors et une bonne moto pour rouler sur l’EWC… Et c’est bien dommage ! »

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