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Dakar : Coma, leader à mi-course

Barreda reste le seul pilote à moins d'une heure du leader motos

Lafuente en tête des Quads, Roma en Autos et De Rooy en Camions

Dakar : Coma, leader à mi-course - Crédit photo : G. Soldano / DPPILa journée de repos du Dakar, souvent qualifiée d'objectif intermédiaire, mérite particulièrement ce statut cette année au terme d'une première semaine sélective achevée par les pilotes de 85 motos, 19 quads, 73 autos et 52 camions. A Salta, où le bivouac a reçu la visite du nonuple champion du monde de rallye Sebastien Loeb, la course est dominée par Marc Coma à moto, Nani Roma en auto, Sergio Lafuente en quad et Gerard De Rooy en camion.

Motos : Avantage Coma

L'identité du leader à la mi-course n'a rien d'une surprise. Encore fallait-il à Marc Coma retrouver toute son assurance et son efficacité en piste, après avoir fait l'impasse sur l'édition 2013. Et jusqu'ici, sa démonstration tient du sans-faute. Le pilote catalan a dans un premier temps regardé à distance son voisin valencian Joan Barreda assurer le spectacle, puis a frappé un grand coup pour éparpiller tous ses adversaires dans la 5ème étape. Magistral au guidon, Coma s'est aussi montré stratège en choisissant le moment de sa prise de pouvoir, dans laquelle il a été aidé par Jordi Viladoms, de retour comme porteur d'eau au sein de la famille KTM.

A Salta, les écarts observés (Barreda à 42', unique poursuivant à moins d'une heure) sont révélateurs de la supériorité du revenant, mais aussi des pépins en cascade rencontrés par une bonne partie de ses rivaux, à commencer par Cyril Despres. D'abord bloqué à une poignée de kilomètres de l'arrivée de la 4ème étape pendant plus de trente minutes pour la réparation d'un court-circuit sur sa Yamaha, le tenant du titre s'est rajouté près de deux heures supplémentaires le lendemain, entre panne d'essence et erreurs de navigation.

Stand Yamaha

Ecarté du jeu de la gagne, Despres peut d'ores et déjà se concentrer sur les tests en taille réelle qu'il va faire passer cette semaine à sa Yamaha en vue de la prochaine édition. Voilà une chance que n'auront pas une bonne partie des prétendants, disparus des classements sur abandon.

Par ordre de sortie des écrans, Ruben Faria et Frans Verhoeven (3ème étape), le rafraichissant vainqueur d'étape anglais Sam Sunderland (4ème), son collègue chez Honda et champion du monde Paolo Gonçalves (5ème), puis le héros chilien « Chaleco » Lopez (6ème) ont tous quitté la course prématurément. Malgré tout, la question de la poursuite de la série KTM n'est pas réglée, puisque 5 marques sont représentées dans le Top 6.

Hormis Barreda, la demi-surprise est à mettre à l'actif de Sherco, dont les deux pilotes, Juan Pedrero et Alain Duclos, ont remporté une spéciale, le Français occupant la 3ème place provisoire. Les Chiliens reporteront leur enthousiasme Jeremias Israel, 5ème de la hiérarchie au guidon d'une Speedbrain. Un peu plus loin, dans la dure sélection opérée cette année, la pilote catalane Laia Sanz tire son épingle du jeu, en se hissant à la 20ème position, à 4h 26' de Coma.   

Le bivouac du Dakar

Quads : la succession est ouverte

Six étapes disputées et 5 vainqueurs différents (Casale, Patronelli, Rafal x2, Husseini et Lafuente) pour 4 leaders du général (Casale, Patronelli, Rafal et Lafuente) : la première semaine a livré un scénario varié, surprenant et finalement passionnant. Le tout avec en toile de fond une proposition de parcours qui a déjà eu raison de quelques pointures de la catégorie dont la plus emblématique d'entre elles puisque le double vainqueur, Marcos Patronelli, a laissé ses collègues quadeurs sur la 3e étape. 

Cette course à élimination a également eu raison, entre autres, de Lucas Bonetto, Pablo Copetti ou Sebastian Palma. La course quads vire donc à mi-parcours avec un panorama dégagé. Ils sont désormais 3, sauf problème majuscule, à viser le sacre à Valparaiso. Ils se tiennent en 24' et si Lafuente mène, Sonik est en embuscade et Casale a déjà annoncé attendre ses terres chiliennes pour attaquer.

L'explication déterminera l'ordre du podium puisque derrière, on bascule à plus de 3 heures de retard pour le 4e, Sebastian Husseini et jusqu'à 44 heures pour le dernier des 16 autres rescapés, parmi lesquels l'incombustible Camelia Liparoti, 16e à 32 heures.

Autos : l'heure de Roma ?

Côté autos, le spectacle est tout autant au rendez-vous au terme d'une première semaine marquée par la chaleur difficilement supportable dans les habitacles. Nani Roma, le leader du général à Salta, a dû attendre la 5e des 6 premières étapes pour réellement asseoir son leadership. Si avec deux victoires d'étapes, le Catalan a une nouvelle fois prouvé sa pointe de vitesse, il a surtout montré une maturité nouvelle dans sa gestion de course, ainsi qu'une parfaite complémentarité avec son copilote Michel Périn. On peut presque parler de prise de pouvoir à la « Peter » : un coup de navigation, lors de la 5e spéciale, reléguant tous ses rivaux à plus d'une demi-heure, permet au premier vainqueur espagnol (moto, 2004) d'atteindre en patron la journée de repos.

Les Minis dominent la catégorie autos

Prudence néanmoins, derrière lui, deux de ses coéquipiers sont bien décidés à l'empêcher de devenir le 3e pilote de l'histoire, vainqueur sur 2 puis sur 4 roues. D'une régularité qu'on ne lui connaissait pas, avec 4 top 5 en 6 étapes, l'Argentin Orlando Terranova est idéalement placé (2ème à 30'30''), pour profiter d'un faux pas devant. Tout comme d'ailleurs, Stéphane Peterhansel (3e à 33'23''). Egalement double vainqueur de spéciales en première semaine, « Maître Peter » a annoncé qu'il prendrait tous les risques pour aller chercher un 6e titre auto à Valparaiso. La guerre est donc déclarée pour le trio de tête, ce dont pourrait profiter l'expert en patience Giniel De Villiers, 4e à 40'54'', malgré une 1e semaine perturbée par les soucis mécaniques.

Derrière en revanche, les pénalités semblent avoir réduit à néant toute chance de titre pour Nasser Al-Attiyah et Carlos Sainz, respectivement 4e et 5e à 1h22 et 1h59, reléguant les deux hommes au rôle d'arbitres, car toujours prétendant aux victoires d'étapes. A noter, par ailleurs, dans cette 1ère semaine, les belles prestations polonaises de Marek Dabrowski, 6e pour sa première participation en auto et Adam Malisz, lancé dans une conversion de plus en plus réussie. La grosse déception vient en revanche des buggys, puisque Carlos Sainz est le seul à pointer dans le top 10 à mi-parcours, contre 5 Mini et 3 Toyota.

Mention spéciale néanmoins à Pascal Thomasse, brillant 12e avec son buggy Optimus de chez MD Sport. Enfin, côté production, c'est le Japonais Jun Mitsuhashi, 22e du général, qui mène avec déjà près d'1h45 d'avance sur son coéquipier Français Nicolas Gibon.

Camions : De Rooy et la menace Kamaz

Si rien n'est encore joué, l'horizon paraît quand même dégagé pour le leader Gerard De Rooy. Avec 2 victoires d'étapes et 5 tops 5 en 6 jours, le vainqueur 2012 gère pour l'instant sa course, avec autant de régularité que de performance. Seule ombre au tableau, sa position un peu isolée devant les 3 Kamaz de Karginov, Nikolaev et Sotnikov, qui eux pourront comme toujours jouer la course d'équipe au maximum.

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