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Dakar : les pilotes au repos

Une première semaine de rallye pleine de surprises avec 83 % des partants encore en lice

Gonçalves mène à moto, Loeb en auto, Patronelli en quad et Versluis en camion

Dakar : les pilotes au repos - crédit photo : Lavadinho/Vialatte - ASOLe Dakar a atteint la journée de repos à Salta en Argentine avec 289 véhicules encore en course (112 motos, 36 quads, 90 autos, 51 camions, soit 83 % des partants). Parmi eux, les Peugeot ont fait sensation au-delà de toutes les attentes, spécialement avec le nouveau venu Sébastien Loeb, leader à mi-course devant ses coéquipiers Stéphane Peterhansel et Carlos Sainz. A motos, l’expérimenté Paolo Gonçalves affiche une belle résistance face aux assauts du jeune Toby Price, ainsi que des très jeunes Kevin Benavides, Antoine Méo, etc.

Motos

Chez les deux-roues, la liste de départ promettait déjà un renouvellement de génération, avec la fin consommée de l’ère Coma-Despres. En position d’héritier de cette école, Paolo Gonçalves a traversé avec solidité la première semaine en dépit d’une légère intolérance à l’altitude en Bolivie, tandis que Ruben Faria et Joan Barreda ont quitté la course avant d’atteindre Salta.

En embuscade derrière le Portugais, l’Australien Toby Price confirme son statut de révélation de l’édition 2015 (3ème), avec 3 victoires de spéciales et seulement 3’12’’ de retard au général. Le Top 10 provisoire est par ailleurs aéré par un vent de fraîcheur : le Salteño Kevin Benavides fêtait hier ses 27 ans par une 5ème place au général en arrivant dans sa ville, pendant que le quintuple champion du monde d’enduro Antoine Méo signait sa première victoire d’étape sur le Dakar, avec la satisfaction de se poster en 6ème position du général.

Les débutants sont à nouveau en jambes cette année, puisque l’Américain Ricky Brabec et le Français Adrien Van Beveren naviguent aussi dans le Top 15, respectivement 12ème et 14ème.

Autos

C’est simple, il y a trois courses : celle des Peugeot ; la nôtre, dans laquelle nous sommes seuls ; puis celle de tous les autres, qui sont encore loin derrière !

L’analyse de Matthieu Baumel a beau être schématique, elle n’en est pas moins réaliste au vu des résultats des six premières étapes disputées depuis le départ de Buenos Aires. En une semaine, l’assurance et les certitudes de Nasser Al Attiyah et de son copilote, boostées par une saison 2015 exceptionnelle, ont été déchiquetées par les morsures des trois lions qui font la course en tête.

Je n’ai jamais attaqué autant de ma vie et je perds 3 à 4 minutes tous les jours, constate amèrement le tenant du titre. Maintenant je n’ai plus qu’à viser le podium.

Mais à mi-course, les places sur le podium sont en effet préemptées par l’écurie Peugeot, transformée depuis son retour sur le Dakar en demi-teinte l’année dernière. La razzia est éloquente, puisque seul le prologue a échappé aux 2008 DKR, présentes au total sur le tiers des places au tiercé de chaque spéciale (14/21). Surtout, les progrès de l’auto sont exploités avec maestria par un débutant hors-norme, venu pour découvrir l’épreuve ! L’apprentissage s’avère concluant : trois victoires de spéciales pour Sébastien Loeb, qui mène le rallye avec 2’22’’ d’avance sur « Monsieur Dakar », Stéphane Peterhansel et 4’50’’ sur « El Matador », Carlos Sainz. L’explication familiale est lancée pour les trois frères de volant, Peter estimant que « la 2ème semaine convient normalement à des pilotes d’expérience », tandis que l’Espagnol se sent prêt à « remonter petit à petit ».

Dans la bataille pour les accessits, Al Attiyah et les autres en sont à tabler sur les éventuelles mésaventures des pilotes Peugeot, pour l’instant minimes, mais dont les conséquences pourraient s’aggraver. Cyril Despres pointe à 1h45’ après un problème de turbo qui l’a ralenti à 50 km/h dans l’étape 5, tandis que Loeb a été gêné par « un accélérateur bloqué à fond », le genre de dysfonctionnement qui ne peut arriver qu’à lui ! Le changement de terrain et l’entrée dans la phase d’endurance du Dakar peuvent donc donner espoir aux Mini d’Al Attiyah et de l’autre nouveau bizuth de grande classe, Mikko Hirvonen (5ème). Un des quatre pilotes Toyota Hilux du Top 10 pourrait aussi être récompensé de sa patience à Rosario, entre Giniel De Villers (6ème), Leeroy Poulter (7ème), Yazeed Al Rajhi (8ème) et Vladimir Vasilyev (9ème).

Quads

Les quads continuent de proposer un spectacle de haute volée sur ce Dakar où 45 machines se sont alignées au départ avec la concentration jusqu’à présent inédite de 4 anciens vainqueurs. Le premier vainqueur chilien de l’histoire Ignacio Casale semblait avoir mis la main sur ce casting prestigieux en prenant quelque distance au général, qu’il dominait les 4 premiers jours. Contraint à l’abandon sur la 6ème étape il rejoignait le Polonais Rafal Sonik, éliminé la veille. Discrets depuis le départ les frères Patronelli ont alors montré leur habileté à gérer cette course d’endurance, Marcos remportant la 6ème étape et Alejandro étant leader depuis. Les deux stars argentines doivent maintenant assumer, sur leur territoire, le costume de favoris.

Camions

Les cadors jouent au chat et à la souris dans la catégorie camions, qui affichait 55 partants à Rosario et qui conserve 51 unités à mi-course. Tour à tour, Pieter Versluis, Martin Kolomy, Gerard De Rooy, Eduard Nikolaev et Hans Stacey se sont positionnés en haut du général, occupé, avant l’attaquer de la deuxième semaine, par Nikolaev. Chaque place de leader a correspondu à une victoire d’étape et ce groupe d’élite, auquel il faut adjoindre le tenant, Airat Mardeev (3e), le surprenant Argentin Federico Villagra (6e) et le Batave Ton Van Genugten (7e), se tient en 29’. Si les Kamaz semblent cependant en retrait c’est sans doute dû aux terrains plus terriens que sablonneux qu’on le doit, tandis que l’on assiste au retour aux premières loges de Stacey, vainqueur du dernier Dakar en Afrique.

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