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14 fois plus de chutes pour un motard fatigué
Franchissements de ligne, excès de vitesse, collisions, non-respect de signalisation...
Une étude sur l'impact de la fatigue à moto
Dans le cadre de son programme de recherches sur la somnolence et l'inattention au volant, la Fondation Vinci Autoroutes a mené une étude sur le cas des motocyclistes et livre ses premiers résultats.
Réalisée par l'Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) et le Centre du sommeil et de la vigilance de l'Hôtel-Dieu, cette étude a été menée en laboratoire sur un simulateur de conduite moto.
En toute logique, l'étude met en avant l'impact négatif qu'ont le manque de sommeil et la conduite prolongée sur les motocyclistes, au même titre que pour les automobilistes. Différents tests ont été réalisés auprès de motards ayant subi une privation de sommeil et d'autres ayant dormi normalement.
Les modifications de conduite observées se montrent très significatives :
- 14 fois plus de risque de chute
- 3 fois plus de variations de vitesse
- 2 fois plus d'excès de vitesse
- 2,6 fois plus de variations de la position latérale
- 2 fois plus de franchissements de lignes blanches
Clément Bougard, responsable de l’étude, chercheur biomédical – IRBA / EA7330 VIFASOM - Université Paris-Descartes :
La somnolence a un impact direct sur les capacités de conduite des motocyclistes. Les conducteurs de deux-roues motorisés en manque de sommeil ont en effet plus de difficultés à maintenir leur trajectoire et leur allure, alternant entre vitesses lentes et vitesses excessives. Ce comportement aléatoire est particulièrement dangereux puisque nous avons montré qu’il n’empêche en rien la survenue de micro-sommeils, limitant les chances de réaction face à un danger.
L'étude a également permis de mettre en avant l'influence de l'heure de la journée sur la baisse des performances. Les motocyclistes sont ainsi moins performants le matin entre 7 et 8h tandis qu'ils bénéficient d'un regain de vigilance à partir de 18h. En revanche, ce mieux du début de soirée s'accompagne d'une augmentation de la vitesse de 7 km/h en moyenne.
L'autre aspect pris en compte était la fatigue liée à la conduite prolongée. Que le motard soit en manque de sommeil ou non, l'étude montre qu'après 50 minutes de conduite, le nombre d'erreurs se multiplie :
- 1,5 fois plus de non-respect des feux tricolores, d'oubli des clignotants et de collisions
- 2 fois plus de franchissement de lignes blanches
- 3,6 fois plus d'excès de vitesse
Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation Vinci Autoroutes :
Contrairement à certaines idées reçues, le risque de somnolence ne concerne pas que les automobilistes et les conducteurs de poids lourds, mais également les motards. De plus, la fatigue liée à la conduite touche ces derniers plus rapidement ce qui nécessite donc de leur part de prévoir des pauses plus fréquentes qu'en voiture : toutes les heures plutôt que toutes les deux heures.
Commentaires
Ah ! Voilà un truc intelligent sur la sécurité routière !
05-05-2017 12:31Il y a quelques mois ou années dans le monde diplomatique j'avais lu un article super intéressant sur la sociologie des accidents de la route.
C'est affreux… Mais les accidents, c'est un truc de pauvre.
Les classes moyennes/supérieure ont des voitures sûres, ils vivent à proximité de leur lieu de travail, et ils ont des horaires catholiques.
Les pauvres doivent se tapent des dizaines de bornes dans des véhicules merdiques à des heures infernale pour faire les trois 8, ils se tuent.
Mais on s'en fout, c'est des pauvres
05-05-2017 13:21Blague à part, ils se sont déchiré chez Vinci:
quand on est fatigué, on est moins performant...
Ouf, j'ai cru que j'étais un cas isolé
(déchirés)
05-05-2017 13:21De toutes façons, à moto sur l'autobeurk c'est trop galère, encore plus sopo qu'en voiture.
05-05-2017 14:36Morale de l'étude :
prenez les tites routes pour avoir moins de risque de somnolence
Comme toutes les études, celle ci se dit généraliste et se contente de mettre des points dans les cases sans spécifier :
05-05-2017 17:39Que tout cela dépends :
- Du type de moto que l'on conduit
- Des fluidités ou pas de la circulation et de l'état des routes
- De l'expérence du pilote
- De son équipement.
- Des conditions météorologiques
Dire d'emblée qu'un motard fatigué brule les lignes continues ou pousse le manche un peu fort, il y a des nuances.
Encore des statistiques !
Au moins ça a un mérite: mettre sur la table autre chose que la vitesse comme cause d'accident (rappelons d'ailleurs que la vitesse n'est pas une cause d'accident, mais un facteur aggravant...
)
05-05-2017 17:50Bon après, une étude sur "moins tu as d'attention, moins tu fais gaffe, plus tu te cartonnes"...bon...
Je suis surpris par un truc "La somnolence a un impact direct sur les capacités de conduite des motocyclistes. Les conducteurs de deux-roues motorisés en manque de sommeil ont en effet plus de difficultés à maintenir leur trajectoire et leur allure, alternant entre vitesses lentes et vitesses excessives"
--> on parle plus de manque de sommeil mais de mode zombie après une nuit en boite là !
Salut
05-05-2017 21:40[quote="(rappelons d'ailleurs que la vitesse n'est pas une cause d'accident, mais un facteur aggravant...)
[/quote]
Une sorte de circonstance atténuante à la Dude....
Et se sortir à 120 dans un virage qui ne peut pas se négocier à plus de 80, c'est quoi la cause ?
V
Bon exemple Big, mais c'est combien de cartons compares aux changement de direction pas signalé, rétro pas checké, endormissement,...
)
05-05-2017 22:37Allez, ce soir je suis d'humeur: 8% estimés de morts en sortie de route seuls (à supposer que seul la vitesse est en cause dans 100% de ces 8%...
(Source: les stats assurances)
Donc désolé mais oui: un facteur aggravant, j'ai encore jamais entendu parler d'un véhicule se crachant tout seul par grande vitesse en ligne droite sans intervention d'un tiers, d'une erreur humaine...
Peut-être que rouler vite permet de moins s'endormir au guidon, au volant ?...
05-05-2017 23:39Qui n'a pas été sujet à l'endormissement, au micro sommeil sur un long trajet ?
06-05-2017 02:53Le problème de la moto c'est que tu peux rarement passer le guidon...
C'est pas faux!
Chacun a un rythme "de confort" qui le tient en éveil. Quand j'étais jeune, sur autoroute moi, c'était 145-150. D'autre ça peut être 110-120.
Aujourd'hui, je respecte 130-135, je me fais chier, je passe souvent mon temps à me battre contre l'endormissement.
C'est pour cela que je ne suis pas convaincu que baisser encore les limites va être une solution à la mortalité sur les routes. 07-05-2017 00:22
M'enfin quand je vois que des mecs sont payés grassement pour faire des études qui enfoncent des portes ouvertes je me dis que j'ai pas choisi le bon métier.....
07-05-2017 00:28Pas d'urgence, pas de boulot le week end et pas de risque d'avoir un procés pour un manquement grave dans son boulot, cool!!!!!
En plus, s'ils avaient sorti "18 fois plus de chutes...." personne n'en aurait révé.....
Tiens je vais lancer une étude "8 fois plus de risque de se iech dessus à moto quand on a la gastro", c'est ouf nan ? Bon à savoir quand même...
08-05-2017 06:50Sauf si la ligne doute tourne subitement... sont parfois farceuses les lignes droites. 08-05-2017 22:14