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Les écoles de conduite en difficultés financières
Chute des inscriptions depuis l'annonce de réduction du prix des formations
Les mesures de la réforme du permis encore en attente
Fin novembre, le gouvernement a présenté le projet de Loi d'Orientation des Mobilités (LOM) qui propose une quinzaine de mesures allant de l'entretien des infrastructures à l'encadrement des nouveaux moyens de mobilité en passant par la réduction de l'empreinte environnementale. Parmi celles-ci, l'exécutif a promis de réduire le coût du permis de conduire et de rendre la formation plus rapide pour faciliter l'accès à la conduite.
Si la nouvelle peut apparaitre bénéfique au premier abord, la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) se montre plus mesurée sur l'accueil de celle-ci, rappelant que la sécurité routière passe en premier lieu par la formation dans les écoles de conduite et que celle-ci a forcément un coût. Un point de vue que défendent également le CNPA et l'UNIDEC.
La possibilité de suivre ses cours à travers des plateformes en ligne pour passer le code avait pour objectif de réduire les coûts, mais sans accompagnement comme dans une école traditionnelle, il s'avère que le coût final revient souvent au même. Par ailleurs, ces nouveaux concurrents ont également largement pénalisé les écoles de conduite qui ont vu leurs inscriptions baisser de façon importante. Ces dernières étant souvent de très petites entreprises, la baisse de l'activité se fait rapidement ressentir.
La FFMC a fait le constat qu'une formation de qualité a un coût et que ce coût est incompressible si la qualité demeure une priorité. Cette qualité implique de rémunérer correctement les formateurs pour que la passion d'enseigner les anime plutôt que le rendement. Animer des salles de code par des cours collectifs est le meilleur moyen d'agir sur les consciences et les comportements. Un écran d'ordinateur et un questionnaire à cocher seuls ne peuvent le faire correctement, même si évidemment « ils coûtent moins cher » !
La récente annonce de la baisse des coûts du permis a de nouveau porté un coup au secteur. Dans un premier temps, le président avait évoqué la possibilité d'enseigner le code à l'école et de proposer le permis en récompense de l'engagement dans le service civique ou la réserve citoyenne. Des annonces très mal accueillies de la part du secteur.
Face à la grogne des professionnels du secteur, le gouvernement avait alors botté en touche lors de la présentation de la Loi LOM en renvoyant à une date ultérieure pour connaitre les pistes de réforme actuellement discutées en mission parlementaire notamment avec la FFMC, le CNPA et l'UNIDEC.
Si rien de concret n'a encore été annoncé sur la réforme du permis prévue pour la fin 2019, la seule annonce a quant à elle déjà eu d'importantes répercussions sur les écoles avec de nouvelles chutes du nombre d'inscriptions. En attendant que les mesures ne soient présentées, l'intersyndicale a de son côté déjà entamé des discussions avec le Ministère de l'Economie pour trouver des solutions rapides face à l'urgence financière de nombreuses écoles.
Commentaires
Quelle blague ! Dans la grande majorité des auto-écoles l'utilité du formateur durant les leçons de code se limite a appuyer sur le bouton play du lecteur de DVD. 14-12-2018 12:01
"Animer des salles de code par des cours collectifs est le meilleur moyen d'agir sur les consciences et les comportements. Un écran d'ordinateur et un questionnaire à cocher seuls ne peuvent le faire correctement, même si évidemment « ils coûtent moins cher » !"
14-12-2018 12:06Je ne suis pas d'accord avec ça. Je pense que le meilleur moyen pour agir sur les consciences et les comportements, c'est lors des cours de conduite que ça se passe, à la fois au plateau, et en circulation.
Le code, c'est des réponses bêtes et méchantes sur la réglementation, et les animations intégrées sont bien foutues pour qu'on comprenne le truc. Si un élève n'a pas envie de se sentir concerné, je ne pense pas qu'en mettant un moniteur dans une salle noir que ça va le stimuler. En plus, t'es toujours dans la situation d'un automobiliste, donc je doute de l'apport d'un moniteur en moto-école. Dans la structure ou je l'ai passé, le passage en externe sur le code était plutôt bien accueilli, les moniteurs soulignant ainsi que ça permettait ainsi de dégager plus de cours pour la conduite.
J'ai passé mon code ancienne formule en salle pour le B : deux heures pour faire deux séances de 40 questions, et X semaines d'attentes pour avoir une date.
Au A2, j'ai eu la formule devant mon ordinateur, et réglée, payée auprès de ma moto-école. La, tu es chez toi, tu fais tes questions, ton planning de révisions, et tu passes ton Code quand tu veux, en payant en ligne, et en ayant une date dans la semaine (j'ai réservé le soir pour le lendemain !)
En revanche, même si je me suis un peu saigné pour passer le permis, avec une formule renforcée car je n'avais jamais fait de moto, je n'ai pas trouvé que le coût n'était pas justifié. Une formation de qualité, ça a un prix.
En fait peu de gens le savent, mais les cours de "code" ne sont initialement pas du tout prévu pour se dérouler comme c'est actuellement le cas dans 99.9% des auto-écoles.
14-12-2018 20:36Actuellement c'est qcm sur qcm, un peu comme si tout le lycée consistait à passer des épreuves de bac blanc en boucle pour préparer le bac.
Or non, l'instruction théorique consiste en principe à dispenser de vrais cours, avec des thèmes précis et adaptés aux élèves (par exemple avec des infos sur la moto pour passer un permis deux roues... logique non ?).
Le test de 40 question n'étant qu'un élément "final", un examen blanc.
Mais vu que la formation au permis n'a plus grand chose d'un vrai enseignement, complètement étranglé par la course au low-cost et la recherche par tous les moyens à réduire durée et coût, on se retrouve dans la situation où les élèves passent juste leur temps à regarder un DVD et où le moniteur (quand il y en a un !) ne sert plus à grand chose.
Pour ma part (oui, je suis enseignant de la conduite), je dispense ces cours, de façon complètement bénévole à qui le veut. Et c'est clairement un excellent moyen de progresser, car ça permet de transmettre des savoirs utiles comme on en donne pendant la pratique comme le disais l'auteur du commentaire précédent.
Mais tous les établissements n'ont pas tous des moniteurs avec la même volonté (ce qui n'est pas une critique), et mettre un enseignant plusieurs heures sur ce genre de cours par semaine, ça coûte de l'argent, mais ça n'en ramène pas !
Voilà ce qui arrive quand on considère la formation à la conduite comme un "produit" comme un autre et dont on cherche, pouvoirs publics en tête, à réduire le coût comme celui d'une boite de petit pois...
Je pense que c'est ce que sous-entendait la FFMC dans son annonce.