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Morceaux choisis

Moto Journal 1216 - 1er février 1996

ESSAI - Contact Suzuki 600 Bandit

par Bertrand Sebileau

Suzuki, le retour

A 35.540 F, prix de lancement, la 600 Bandit va faire un carton. Un moteur vif et plein, une prise en main évidente, un comportement sain et agréable, une esthétique aguichante et une finition parfaite en font l'affaire de l'année.

L'exemple de la Yamaha 600 Diversion - simple, pas chère mais qui se vend très bien - a du titiller les ingénieurs d'Hamamatsu. Ils se devaient d'agir, la 600 Bandit est la première réaction. Et là, on ne peut qu'applaudir et souhaiter que d'autres nouveautés du même niveau viennent reconstruire et renforcer la future gamme Suzuki. Car la 600 Bandit va faire un tabac [...] Pourquoi un tabac ? Simplement parce que pour le prix d'un trail mono, vous vous offrez une vraie routière quatre cylindres, valorisante, performante, attachante et amusante. Pourtant, quand on la détaille, rien n'indique que le prix a été obtenu au détriment de la qualité. La finition est exemplaire et très nettement supérieure à celle d'une 600 Diversion pourtant plus chère. On admire la laque gris argent qui souligne les arêtes de fonderie du moteur [...] On s'extasie sur la ligne d'échappement entièrement inox ou le phare chromé... Bref, encore plus belle au naturel qu'en photo, la grosse Bandit supporte aussi d'être regardée de près.

Joli boulot. Sans fioritures inutiles, simple mais bien faite, la Suzuki  inspire le sérieux. Le cadre et le bras oscillant sont en acier et les roues alu accueillent des Bridgestone Exedra qui ont progressé et qui ne méritent plus le surnom d'exécrable qu'on leur avait donné.

Classique mais performant. Le double disque avant à étriers deux pistons Nissin est très correct, même si le levier manque encore un peu de garde au réglage minimum.

Sobre et de bon goût. Le tableau de bord affiche le chrome dans toute sa beauté. Parfaitement lisibles, les compteur et compte-tours surmontent la batterie de voyants et se révèlent très efficaces comme déflecteurs aérodynamiques. L'embrayage est commandé par câble et le starter se trouve au guidon.

Couple et agrément. Dérivé du GSX-F 600, la quatre cylindres gagne beaucoup à bas et moyen régimes sans perdre trop de puissance, avec des bruits mécaniques atténués. L'échappement est tout inox.

Soignée même dans les détails. La Bandit reste belle déshabillée car tous ses composants sont bien agencés et la réalisation d'ensemble demeure soignée, même dans les recoins. On note la présence de petits crochets sous la selle qui permettent d'y accrocher des sandows. La trousse à outils correspond au standard japonais, de facture correcte.

Dès qu'on démarre, miss Bandit vous régale. Les 196 kg à sec déclarés ne se sentent que lorsqu'il s'agit de déplacer la Bandit à la main. Dès que l'on roule, ils se font oublier. La Bandit a des allures de grosse moto et des manières de petite. Le moteur est parfait. Effectivement, il est moins bruyant quand on le fait chauffer. En ville, il est très souple et reprend bien dès 3000 tr/mn pour devenir vigoureux et vif à partir de 4500 tr/mn. Pour se faufiler, cette disponibilité est aussi agréable que sécurisante. Sur route, il est super de 4500 à 8000 tr/mn (à ce régime, vous êtes à plus de 140 km/h sur le dernier rapport) aussi bien pour se promener que pour rouler rapide mais coulé. Et puis pour s'amuser différemment, ou sur autoroute, il reste 4000 tr/mn d'un registre plus violent, plus sauvage. La 600 paraît disposer de plus que les 74 chevaux annoncés. [...]

Pour profiter de cet excellent moulin, la partie cycle est tout à fait à la hauteur.

Si vous cherchez une moto polyvalente, facile, sympa, performante, belle et pas chère, n'hésitez pas : courez chez votre concessionnaire Suz ! Et rajoutez lui des pare-carters.

Reproduit avec l'exceptionnelle autorisation de Moto Journal.