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Radioscoopie : Loin ou à côté, le bonheur est là

Journaliste, reporter, grand reporter, chroniqueur radio et Rédacteur en Chef sur France Inter...

Serge Martin signe chaque mois une chronique radiophonique sur Le Repaire

Les vacances sont souvent le moment propice pour imaginer ou rêver de belles balades à moto. Pourquoi ne pas envisager, par exemple, un tour du Rajasthan en Royal Enfield, une plongée dans le désert d’Acatama ou encore une incontournable Route 66. Le périple peut aussi être européen avec un dépaysement assuré dans les Highlands d’Ecosse ou bien alors une virée du côté des lacs italiens. Mais pourquoi, tout simplement, ne pas décider de rester en France et se « contenter » d’une route Napoléon, d’un passage dans les Gorges de Cians, à l’entrée du Mercantour, ou bien alors se perdre au fin fond de l’Auvergne au milieu de ses plateaux, de ses lacs et de ses volcans…

Radioscoopie : Loin ou à coté, le bonheur est là

Bon il est vrai que la traditionnelle et parfois insupportable séance de diapos entre amis, pardon cela fait vieux jeu, je voulais dire l’incontournable séance vidéo entre copains, au retour, aura peut-être plus de gueule ou tout au moins suscitera plus de questions si l’on vous voit croisant un dromadaire du Rajasthan plutôt qu’un mouton d’Ecosse ou une vache d’Auvergne…

Et pourtant chaque périple, qu’il soit très loin ou tout près, peut devenir une aventure riche en souvenirs, forte en émotions. L’occasion de rencontres improbables, de paysages à couper le souffle, de souffrances aussi parfois quand vous vous demandez qui, de la selle ou des suspensions, cherche à avoir raison de votre arrière-train ou de votre dos. Bref l’accumulation de moments forts que l’on a parfois envie de partager ou bien tout simplement de garder égoïstement pour soi.

Il est incontestable qu’un périple de 15 jours sur les routes et parfois les pistes du Rajasthan passant par la ville citadelle de Jaisalmer, Jodhpur, la ville bleue, Udaipur, la « Venise de l’orient », sans oublier Jaipur, la ville rose et un passage par le désert du Thar a de quoi laisser quelques souvenirs. Surtout si ce périple s’effectue au guidon d’une Royal Enfield Bullet 500 pleine de caractère, rustique et spartiate à la fois, sur des routes parsemées d’embûches, de nids de poule au milieu d’une circulation incessante de camions et bus qui ne vous accordent aucun moment d’inattention. Raison pour laquelle d’ailleurs cette aventure est également sportive… Heureusement il reste, le soir venu, l’accueil d’une Haveli, ancienne demeure désuète et pleine de charme d’un seigneur de la région, ou bien alors d’un palais de Maharajah recyclé dans le tourisme. Et puis comment ne pas avoir de l’estime pour un peuple qui a même érigé un temple en l’honneur d’une Royal Enfield sacrée, devant laquelle, chaque jour, des milliers d’Indiens viennent se recueillir…

Changeons de décor, d’ambiance et de climat, direction les Highlands, dans le Grand Nord de l’Ecosse, rendez-vous à Aberdeen ou Inverness. Vous pouvez y aller à moto, c’est déjà un long parcours, ou bien louer votre deux roues sur place. Une démarche qui vous sera facilitée si vous passez par Florence et Philippe de Trail Rando qui, de surcroit, vous permettront de faire l’acquisition s’un super circuit « Landes désertes » qui, à lui seul, vaut le déplacement.

C’est une véritable plongée entre montagnes et lochs, au milieu des landes de bruyère et des murets de pierres séchées, de contrées sauvages battues par les vents avant une plongée vers l’Atlantique et les iles de Skye ou de Mull. Des parcours hors du temps sur de toutes petites routes sinueuses à une voie où il faut savoir se ranger dans les aires prévues à cet effet dès que l’on croise un autre véhicule et éviter, cela va de soi, les moutons qui se baladent un peu partout.

Des parcours de toute beauté où chaque halte dans un pub, une distillerie voire un château, dont on se demande toujours s’il est hanté, ponctue de pittoresque un périple qu’il sera difficile d’oublier.

Je ne m’attarderai pas sur une plongée dans le désert d’Acatama, entre Chili, Bolivie et Argentine, sur les traces des héros du Dakar à travers une terre craquelée par la chaleur, dominée par les volcans et les cimes enneigées. Un « trip » qui demande une sacrée préparation et une bonne condition physique.

Pas d’atermoiements non plus pour une Route 66, Graal de tout biker qui se respecte, mais qui n’est plus ce qu’elle était et où désormais la dimension commerciale a tendance à prendre bien souvent le pas sur son authenticité et son caractère légendaire. Une « Mother Road » qui conserve malgré tout ses aspects incontournables et que tout motard digne de ce nom se doit, au moins une fois dans sa vie, d’avoir faite pour ne pas mourir avec des regrets.

Mais au fait, pourquoi ne pas rester sur le sol français et profiter de tous les trésors que recèle notre territoire. D’abord c’est moins cher, beaucoup plus accessible à tous et en même temps d’une richesse insoupçonnée d’images et de souvenirs. Que ce soit au Nord, au Sud, à l’Est ou à l’Ouest, il n’y a pas une région qui n’offre pas un parcours atypique, doté d’un charme souvent accompagné d’une forte identité culturelle et accessoirement… culinaire.

Tout le monde connait ou a entendu parler de la traditionnelle route Napoléon, des Gorges du Verdon ou bien encore de la Corse considérée à juste titre et sans chauvinisme, même pour moi qui ne suis pas de là-bas, comme l’une des plus belles îles du monde.

Mais il y a aussi ces petites routes pittoresques, pleines de charme qui méritent un détour. Pour être retourné, il y a quelques jours de cela, en vue de la préparation du Moto Tour, sur les pentes du Turini, j’ai redécouvert à moto ces routes sinueuses extrêmement agréables aux nombreuses épingles et aux points de vue magnifiques. Des routes, entre Lantosque et Sospel, dont je ne gardais qu’un souvenir nocturne au volant de ma voiture dans le cadre du Rallye de Monte-Carlo et qui d’un seul coup m’en ont mis plein les yeux.

Si l’on fait abstraction de ces amateurs de vieilles sportives, Italiens, Suisses ou Allemands qui viennent se donner quelques frissons au volant de leur bolide d’un autre âge oubliant parfois qu’il est nécessaire de partager la route avec les autres usagers, ce décor reliant la vallée de la Vésubie à celle de la Bévéra est véritablement un paradis pour deux roues avec arrêt obligatoire, cela va de soi, dans l’une des auberges du col.

Même sensation de dépaysement, de grandeur et à la fois de petitesse en parcourant les routes du Mercantour, tout particulièrement dans les gorges du Cians et de Daluis, de part et d’autre de la station d’hiver de Valberg. Véritables corridors ou canyons de roches rouges laissant le passage sur des routes improbables accrochées à des parois lie-de-vin, surplombant de façon vertigineuse le torrent du Cians, à deux heures seulement de Nice on découvre là un décor sauvage et féérique à la fois qui n’a rien à envier aux Gorges du Verdon.

Que dire enfin de cette petite route au-dessus de Laguiole, la capitale du couteau, débouchant sur un plateau lunaire de l’Aubrac avant de découvrir, tout au bout du monde, là où la route s’arrête, un buron. Une authentique auberge de la région avec, accrochées à ses plafonds, quantités de saucissons et jambons. Le temps de déguster sur place l’aligot du pays accompagné d’une tranche de fouace et autres spécialités de l’Aubrac.

Des idées de balades atypiques, pittoresques, spectaculaires voire impressionnantes, ce n’est vraiment pas ce qui manque en France. Que vous preniez l’Auvergne et ce n’est pas Alexis Aubertin, le spécialiste des road books de la région qui dira le contraire, le Limousin, le Pays Basque, le Doubs avec son label « Motards bienvenue », ou bien encore les Ardennes sans oublier la baie de Somme ce ne sont pas les théâtres de virées à moto qui font défaut. D’ailleurs vous devez certainement, vous qui lirez ces lignes, posséder au moins une idée de balade qui mériterait que l’on s’y attarde. Je compte sur vous pour utiliser la rubrique des commentaires et nous en livrer quelques-unes…

Alors en conclusion est-il plus agréable de partir loin, très loin à l’aventure que de tenter le pittoresque tout près de chez nous… Toujours est-il que l’un et l’autre apportent leur lot de satisfactions. Reste l’envie et…les moyens. Mais une chose est sûre on peut se faire plaisir et engranger souvenirs et émotions dans nos belles régions de France aussi bien qu’à l’autre bout du monde. L’occasion pour moi de vous inviter à aller jeter un coup d’œil sur l’impressionnante liste de roadbooks et idées de balades proposés par mes petits camarades sur ce site. En attendant, j’ai hâte de lire, à mon tour, vos suggestions.

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Commentaires

thom

Merci pour cette chronique.

"Des routes, entre Lantosque et Sospel",
je passe dans ce coin dans une quinzaine de jours.

Plutôt par la D2566 (et le Col de Turini),
ou bien la D73 et D54 (Col de la Porte, Col Saint Roch, Col de l'Orme, Col de l'Ablé, Col de Braus, Col St Jean) ?

Qu'en penses-tu ?

18-07-2016 15:09 
BIG83

Salut
Quel trajet fais-tu ?
Si c'est pour poursuivre plus au Nord, je voterais pour le Turini.
V

18-07-2016 22:55 
thom

Salut BIG,

Ce jour là, je fais Barcelonnette - La Turbie.

Je comptais descendre par la Cime de la Bonette (j'ai déjà fait quelques fois le Col de la Cayolle et les Gorges du Cian), ce qui amène à St-Sauveur-sur-Tinée, puis St-Martin-Vésubie, puis Lantosque.

Et ensuite, je ne sais pas encore quoi pour aller à La Turbie.
Ma carte Michelin du coin me montre des jaunes, des blanches et des rouges qui tournicotent dans tous les sens. Donc à priori que du bon.

Mais je suis preneur de conseils avisés sourire

19-07-2016 21:46 
BIG83

Salut Thom
La Bonette, la Bonette. Bon je ne suis pas objectif, j'adore ce col.
Donc, mon col préféré, puis sous St Sauveur sur Tinee, prendre direction St Martin de Vesubie par la D 2565. 13 kms sous St Martin, prendre la D70, pour La Bollene sur V. et Sospel ( Col du Turini )
Après, cruel dilemme, soit L Escarene par la D2204 et Peillon et Peille pour La Turbie.
Soit tu files sur Menton et tu remontes sur St Agnes, magnifique balcon sur la mer et directio Peille et La Turbie.
Mais aussi Menton et Grande corniche, avec vue sur Monaco et une partie de la côte.
Si ce n'est pas fait achète la carte Michelin 115, ( la 114 pour le Var et plus ) triste précise et lisible sur la côte et l'arrière pays Nicois.
N hésite pas si tu as d autres questions.
V

20-07-2016 13:34 
thom

Merci BIG,

Je vais regarder ça en détails, et je te dis quoi (quoi).

20-07-2016 20:09 
BIG83

Salut
Précise, très precise la carte. Pas triste.
Put..de tablettepipeau
V

20-07-2016 21:17 
thom

Salut BIG,

j'ai regardé tes propositions sur ma carte, ça m'a l'air très bien.

Ma carte est une michelin, elle s'appelle 527, série "région", 1 cm = 2 km.

On va faire comme tu as dit jusqu'à Sospel, et on verra avec ma chérie laquelle de tes suggestions on suivra jusqu'à La Turbie, selon l'humeur, la météo, le trafic, ...

Encore merci pour ces infos. respect

Si tu croises une "Mostro GT" avec une plaque belge:

[attachment 24829 IMG_5899.JPG]

tu fais signe, hein ? V

23-07-2016 16:32 
BIG83

Salut
La carte PACA, c'est le mini.( 1/200 ) Ceci-dit, pour Menton/St Agnès, ça va être un peu galère, car mal indiqué.
Pour le reste ça va.
Celle que je te proposais et au 1/100, parfaite si tu devais naviguer pendant quelques jours dans la région.

CRZCazur2016.jpg

( perso, j'adore les cartes routières, j'en ai au moins une centaine...timide )
Pour le col de la Bonette, pense à consulter la météo avant de partir.
[www.meteoblue.com]
A 2800, des fois en Aout, on a des surprises. Puis le traverser dans le brouillard, bof..et il risque d'être fermé...

Pour le salut, pas de problème, mais faut passer dans le Var...
Tu rentres par quel itinéraire ?
V

24-07-2016 17:31 
thom

Merci,
oui, je comptais consulter la météo avant d'attaquer la Bonette. J'irai pas la Cayole s'il y fait meilleur.
Pour le reste de l'itineraire, je t'envoie en MP.

25-07-2016 16:28 
jean pierre Lavignasse

Merci Serge, tu as exactement décrit le voyage en Ecosse, sauf peut être le climat doux....et humide... sourire

26-07-2016 16:51 
Serge

Doux et humide... Doux et humide voilà qui me rappelle quelque chose...
Sauf mon cher Jean-Pierre que ce fut cette dernière fois, début octobre 2015, sous le soleil! Si si cela peut arriver (surtout début octobre comme le conseille les locaux...) et j'ai eu la chance d'en profiter. Du soleil tout le temps exception faite d'une matinée de brouillard qui nous a empêché de prendre un ferry...

28-07-2016 03:56 
 

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