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Tout sur l'Ulster GP

La course sur route la plus rapide du monde se déroule depuis 1922

L'épreuve a figuré au calendrier officiel des GP jusqu'en 1971

DTout sur l'Ulster GP : course en paquetepuis 1922 se déroule en Irlande du Nord, à la lisière de Belfast, une folle course sur route dont les Britanniques raffolent : l'Ulster Grand Prix. On la doit à Thomas Mole, qui était alors membre du Parlement et qui a réussi à obtenir l'autorisation de fermer des routes en ce 14 octobre 1922, pour permettre à 75 pilotes répartis en 4 catégories (250, 350, 600 et plus de 600) de se tirer la bourre. Et c'est le jeune Stanley Woods qui a commencé à s'y faire un nom, en dominant l'épreuve dans les années 20 sur sa Norton.

Durant toute son histoire, l'UIster GP s'est déroulé sur trois tracés différents : le premier circuit ne faisait rien de moins que 32 kilomètres de long et comportait notamment une ligne droite terriblement bosselée de 10 kilomètres de long ! Ensuite le circuit a été réduit à 26 kilomètres en 1947 et depuis 1953, c'est le tracé de Dundrod, long de 12070 mètres, qui est en activité.

Tout sur l'Ulster GP : le tracé de Dundrod

Deux particularités uniques

L'Ulster Grand Prix a deux particularités qui le distinguent du TT de l'Île de Man : les pilotes ne partent pas un par un mais en paquet (!) et l'Ulster est marginalement plus rapide, puisque le record du tour est de 215,6 km/h au TT (Michael Dunlop sur BMW S1000RR en 2016), alors qu'il est de 218.83 km/h à l'Ulster (Ian Hutchinson, en 2016, sur une BMW S1000RR). Quoi qu'il en soit, c'est impressionnant et tout aussi intense puisque le tour se parcourt alors en un peu plus de 3 minutes. C'est donc plus rapide que la North West 200, elle aussi en Irlande du Nord et dont les meilleurs chronos tournent autour des 200 km/h de moyenne.

Tout sur l'Ulster GP : le premier qui freine est un lâche

Bien que n'ayant pas tout à fait la notoriété du TT, la course de l'Ulster Grand Prix reste extrêmement populaire et parvient régulièrement à déplacer plus de 100.000 spectateurs. Cela reste aujourd'hui l'un des événements sportifs les plus courus d'Irlande du Nord.

Tout sur l'Ulster GP : tout près du public

Car l'épreuve a eu ses heures de gloire et ses faits d'armes, aussi ! Il y a eu des moments difficiles, comme une météo absolument désastreuse en 2008, où aucune course ne put avoir lieu. La course des 500 avait été annulée en 1954 pour les même raisons. Et puis, certaines manches ont été annulées, faute de participant : comme la course des 125 en 1951, où seuls 8 pilotes s'étaient présentés, même si c'était le double de celle des 50 cm3 en 1971, avec 4 participants.

Mais sinon, que de spectacle et de très belles pages du sport motocycliste y ont été écrites : en 1936, en 250, Ginger Wood et Bob Foster ont croisé la ligne d'arrivée en même temps après 320 kilomètres de course. A l'époque, pas de cellule Alfano ni de photo finish ! Les commissaires ont délibéré une heure avant de donner la victoire à Foster, puisqu'il avait signé le meilleur tour en course sur sa New Imperial.

En 1954, Mike Hailwood y a gagné sa première course sur une 125 Ducati, en signant un record du tour à 138 km/h de moyenne. En 1960, avant de quitter la moto pour entrer en Formule 1, John Surtees y participe une dernière fois, gagne en 350 et termine second en 500. En 1961, l'écossais Bob McIntyre gagna ses galons et la course, en collant 15 secondes au second, un certain Mike Hailwood. Ce dernier se rattrapera deux ans plus tard en étant le premier à franchir la barre des 100 mph de moyenne (163,2 km/h) au tour, tout en gagnant la course des 500.

En 1968, Agostini gagne à la fois en 350 et en 500, mais en 350, il a carrément 5 minutes d'avance sur le second !

En 1973, vu la dangerosité, elle a perdu son statut de GP officiel, les pilotes militant (et on les comprend) pour des meilleures conditions de travail. L'épreuve avait été annulée en 1972 à cause de la situation politique en Irlande du Nord (Sunday, bloody Sunday !) ; il faut dire que l'année précédente, une bombe avait endommagé le salon des officiels ! La dernière victoire "officiel GP" revient donc à Jack Findlay en 1971. L'Ulster GP eut cependant un autre statut officiel, en faisant partie du championnat TTF1 (l'ancêtre du WSBK) au début des années 80.

Tout sur l'Ulster GP : plusieurs catégories et cylindrées

La mainmise de Dunlop

Le king des courses sur route, Joey Dunlop (il figure d'ailleurs dans notre top 10 des meilleurs pilotes) n'a pas que gagné 26 fois le TT, car il a aussi remporté l'Ulster Grand Prix la bagatelle de 24 fois ! Ce qui en fait le plus titré sur cette épreuve, suivi par Phillip McCallen (14 victoires) et Guy Martin (11 victoires).

Comme l'Ulster a fait partie du calendrier officiel des GP, certes il y a longtemps, la liste des vainqueurs inclut de belles gloires de la discipline : John Surtees (6), Mike Hailwood et Giacomo Agostini (7 chacun), Phil Read, Bill Ivy et Geoff Duke (3 victoires chacun), Ron Haslam (5), mais aussi, plus récemment, Wayne Gardner et Carl Fogarty.

Tout sur l'Ulster GP : le petit train

Joey Dunlop y a gagné pour la première fois en 1979, en signant deux victoires d'un coup : en 500 et en 1000. Cela lui permit de revenir en 1980 comme pilote officiel Suzuki. Les fans retiennent la bataille homérique entre les deux frères Dunlop en 1990, Joey sur sa Honda et Robert sur sa JPS Norton, Joey faisant le pari de terminer la course sans ravitailler en carburant, alors que Robert était repassé par les stands. Et une autre victoire pour Joey ! Toujours dans le coup, Joey signera en 1995 un autre doublé, en 250 et 750.

La prochaine épreuve aura lieu du 6 au 12 août 2017. Ça peut donner une belle idée de balade en Irlande du Nord, car ce qui est sûr, c'est que c'est spectaculaire comme le montre ci-dessous Michael... Dunlop.

Tout sur l'Ulster GP : Michael Dunlop en action

Plus d'infos sur l'Ulster GP

Commentaires

HLC76300

Suis allé au Hulster GP en août 2016 avec un copain. Effectivement, les conditions climatiques ne sont pas forcément celles que l'on attend ... d'un mois d'août. Le premier matin, il faisait 8°C et tous les officiels étaient couverts comme chez nous en hiver ! Prévoir un bonnet, si possible un parapluie et faire le choix des bottes plutôt que des chaussures mi-hautes car on est amené à marcher dans des herbages du genre humides !
Sinon, plus que la course, qu'il n'est pas aisé de suivre, faute d'une sonorisation désastreuse et de pouvoir se positionner dans des endroits stratégiques, c'est pour l'ambiance continental circus qu'il faut y aller. Le paddock est à l'ancienne et on y côtoie les pilotes, mécanos et les fans. Super sympa.
Sommes revenus avec plein de souvenirs dans la tête et avec plein de photos aussi !
Infos pratiques. Pour se loger, réserver un hôtel sur Belfast qui se trouve (de mémoire) à une quinzaine de kilomètres et pour accéder au circuit, il faut emprunter des routes qui sont barrées ... Eh oui, c'est bizarre. N'aller pas stationner dans les parking payants et qui ne sont rien d'autres que des prés boueux dans lesquels sont entassées les motos sans rien pour les stabiliser, aller du côte de Ballycolin Road où vous pourrez stationner gratuitement sur le bord de la petite route. Vous serez, de plus, bien placé pour suivre les courses et à quelques 500m du paddock où vous pourrez aller à chaque ouverture de la route aux piétons, c'est à dire entre les courses.

28-03-2017 09:37 
 

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