Gants chauffants Gerbing

Essai gamme gants chauffants Gerbing pour l'hiver

Manchons, poignées chauffantes, gants chauffants... pourquoi faire ? De toute manière, quel motard sort en hiver ? Les poignées chauffantes chauffent l'intérieur de la paume mais n'aident pas vraiment pour les doigts ou le dessus de la main. J'avais également un à priori négatif en acceptant l'essai des gants chauffants, en me disant que c'était cher et que ma paire de gant hiver avait fait ses preuves et était tout à fait suffisante (après plusieurs essais de gants dits hiver, qui me laissaient les mains comme des glaçons il est vrai). Mais bon, quand il faut, il faut et 2010 a été un hiver exceptionnel pour un tel test.

Découverte

La gamme de gants hiver Gerbing a notablement évoluée au cours des deux dernières années, tant au niveau aspect que technologie.
Les anciennes versions contenaient un seul fil « épais » qui se tortillait à l'intérieur du gant, à la manière d'un grille pain. Ceci dit, on n'en sentait pas les fils pour autant. Cette technologie avait un défaut, majeur; quand le fil se rompait pour une raison ou une autre, le gant ne chauffait plus. Certains utilisateurs ont ainsi renvoyé leurs gants. Si le remplacement a toujours été pris en charge par la marque, cela veut surtout dire que le matériel n'est pas disponible pendant la période. La nouvelle technologie est basée sur une gaine de centaines de fils plutôt que sur un seul fil et doit donc résoudre le défaut précédant. Puisque que même si quelques dizaines de fils se rompent, l'électricité – et donc la chaleur – peut continuer à circuler.

La nouveauté 2010 concerne aussi l'alimentation, puisqu'il est désormais possible de choisir entre 3 possibilités :

connection à la batterie de la moto
connection à une pile légère, logée dans le gant
connection à une batterie portable (grosse comme un paquet de cigarettes), logée dans une poche de blouson

La chaleur fournie par les 3 solutions est identique. La différence tient surtout dans l'autonomie, de 2 heures pour la pile, 4 heure pour la batterie portable.

Les gants ressemblent d'abord à de banals gants hivers. Epais, couvrant, avec une manche assez longue, la base du gant est d'abord un gant hiver standard, permettant d'assurer la protection au froid. Il se distingue ensuite par le fil qui en sort par une bonne dizaine de centimètres et terminé par une fiche femelle.

Installation

Les gants se branchent via un câble sur la batterie. C'est une opération simple qui se fait en une minute. Le plus long consiste ensuite à cacher une partie du câble jusqu'à l'avant.
Un câble dédoublé permet ensuite d'assurer la jonction entre le câble en provenance de la batterie et les fiches des gants.
C'est très simple et rapide à mettre. Çà fait juste quelques fils qui se baladent entre le guidon et le réservoir et flottent un peu. Par contre, la longueur permet de monter, descendre de la moto, tout en étant connecté. Ceci explique également qu'une fois sur la moto, on ait l'impression de voir beaucoup de fils quand même.

Pour les gants, on peut choisir leur enfilage à n'importe quel moment; c'est-à-dire avant ou après avoir mis les fils et les fiches. Dans la pratique, il est plus difficile d'enfiler les gants et après de mettre les fiches dans les prises. La fiche étant à l'arrière et mobile au bout du fil, l'exercice demande en effet un peu de dextérité pour arriver à enficher la prise d'une main. On commence donc plus facilement à connecter les gants aux fiches/prise de courant. Et on les enfile ensuite.

Je commence l'essai par l'ancienne version et par un froid de canard. La neige borde les routes. Le thermomètre est sous le zéro. Sacrifice !

Version 2008

La chaleur envahit les deux mains. Agréable ! Mais je suis encore à l'arrêt. Qu'en sera-t-il sur l'autoroute, à 130 km/h, par ce froid ? Hier avec mes gants hiver standards, j'ai commencé à avoir froid au bout de 5mn sur l'autoroute. Je m'engage donc sur l'autoroute. J'ai chaud aux mains ! D'habitude, le simple fait d'avoir froid aux mains refroidit l'ensemble du corps. Ici, c'est le contraire. La chaleur diffusée sur les mains semble se répandre en plus dans tout le corps. Les kilomètres se multiplient et la chaleur reste constante, voire presque trop chaude, même à la limite de la vitesse légale. La preuve est faite, c'est efficace. Mais surtout, quand je dois sortir et que je prends les leviers, tout se fait naturellement. Je n'ai pas les mains engourdies, peinant à prendre embrayage et freins. Au-delà du confort, c'est donc surtout de la sécurité que les gants apportent, en permettant d'être toujours dans les meilleures conditions de préhension sans altération de la sensibilité et des réactions causées par le froid. La preuve est faite. Les gants apportent chaleur, confort et sécurité. Avec le froid et la neige en bord de route, ils offrent plus que la chaleur nécessaire pour conduire, même vite sur autoroute.
Par contre, d'origine, le système n'inclut pas de réglage de la température. Il faut donc lui adjoindre un variateur, qui se place entre les fiches des câbles, apportant juste encore un élément supplémentaire.

Le seul défaut de cette version concerne la sortie du fil, dans le gant, au niveau du dessus de la main avec une pièce métallique notamment. Cette pièce frotte sur de longs trajets et entraîne une irritation sur un point précis, peu agréable ensuite.

Version 2010

Le modèle 2010 est plus élégant que la version 2008, proche des beaux gants hiver qui se font. Ils sont aussi techniquement différents et incorporent désormais sur leur dessus une petite poche, pour accueillir une pile portable. Il est donc possible de choisir son branchement en fonction des 3 possibilités citées ci-dessus : pile, batterie portable ou moto. Ils ont naturellement la fiche qui sort du gant, mais cette fois-ci, loin, sans pièce métallique sur le dessus de la main, corrigeant le défaut des modèles 2008.

A l'arrêt, la chaleur semble beaucoup plus douce et aussi plus diffuse. La différence par rapport au modèle 2008 est impressionnante entre le bouillonnement initialement fournis et la chaleur douce fournie là. Et sur route ? En fait, au bout de 5 minutes de route, je me suis arrêté pour voir si tout était branché. Certes, il y a un peu de chaleur mais on la sent à peine. Et il n'y a aucune différence que l'on choisisse l'alimentation par batterie moto ou portable. Par contre, ce sont des bons gants hiver et ils assurent une bonne protection, que la chaleur fournie complète juste très légèrement.

Conclusion

Les gants chauffants sont bien au-delà de l'aspect confort et chaleur une vraie sécurité pour la conduite. Si la version 2008 m'a totalement convaincue, j'ai été peu impressionné par le surplus de chaleur offert par la version 2010. L'aspect autonomie offert par les piles et la batterie portable est un vrai plus pour le motard ayant plusieurs véhicules et passant de l'un à l'autre. Ceci dit, la facilité d'installation du système de branchement sur la batterie moto – et l'autonomie sans limitation offerte ainsi – justifie à mon sens l'installation à demeure, sans avoir à rajouter le coût d'une pile ou batterie portable complémentaire, qui offrent en plus une autonomie limitée dans le temps, ne permettant par exemple pas de rouler toute une journée sans recharge. Seul le prix, à 290 euros, fait réfléchir à deux fois avant de se lancer dans l'aventure. Mais le confort de conduite est tel, qu'une fois essayé, on l'adopte définitivement.