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Essai Yamaha TDM 900

Le chameau


Yamaha TDM 900 La Yamaha TDM 900 est le trail routier historique apparu en 1987, revu plusieurs fois jusqu'à aujourd'hui. Pourvu d'un bicylindres, il a d'abord été proposé en 850 cm3 puis est passé à 897 cm3 et l'injection électronique en 2000. Il a gagné au passage 9 chevaux et 1 mkg de couple bienvenus. Il continue à évoluer en 2005 avec l'ABS. Mais comment le bi se comprote-t-il face aux gros trails routiers de type Varadero ou V-Strom ?

Découverte

Yamaha TDM 900La TDM impose avec un fort gabarit, digne d'un trail 1000 cm3. Le design est sobre et unique, alliant bio et lignes tendues. Avec ses deux optiques frontales, la TDM évoque la chouette. Les coloris sont de bon goût avec un bleu gris du plus bel effet. Au final, elle allie tradition et modernisme pour une ligne globale qui défie le temps.

Yamaha TDM 900On remarque le volumineux double échappement de part et d'autre de la machine. Le réservoir large et plat accueille volontier une sacoche tandis que le porte-paquets augmente la capacité de transport. La selle apparaît large, longue et accueillante.

En selle

Yamaha TDM 900La position est tout de suite naturelle, typique d'un trail : buste droit et mains écartées. Les pieds se retrouvent à la bonne hauteur et trouve même un astucieux repose-pieds étendus (de la pointe jusqu'au talon). Par rapport à une Deauville disposant de la même possibilité, c'est ici mieux étudié avec une distance suffisante par rapport au repose-pieds passager.

Yamaha TDM 900A l'arrêt, les pieds touchent juste terre pour le pilote d'1,70m mais cela reste très maitrisable.

Yamaha TDM 900Le tableau de bord est centré sur un immense compte-tours, affichant une zone rouge allant de 8.000 à 9.000 tr/mn incluant une montre digitale. A gauche, on trouve le compteur de vitesse digital. On apprécie la jauge à essence précise (8 batons), le totalisateur, le double-trip. A droite, on bénéficie d'une jauge de température d'huile.

On apprécie la présence des feux de détresse (warning).

Contact

Le starter a disparu. Contact : les feux s'allument automatiquement. Le bi s'ébroue presque en silence.

Première et c'est parti. La boîte s'avère particulièrement facile et douce. Les vitesses semblent même se passer toutes seules. Ce qui frappe, c'est surtout l'aisance et la facilité de prise en main. Au vu de son gabarit extérieur et de sa cylindrée, on s'attendrait à manier un gabarit proche d'une 1000 cm3. Il n'en est rien et la TDM se manie plus facilement que certaines 600 cm3. Le tout donne une impression de vélo.

En ville

Yamaha TDM 900On sent bien le bi-cylindre, qui cogne facilement sous les 3.000 tours/min. Mais au-delà, il s'oublie totalement. Au final, il n'est pratiquement pas nécessaire de changer de rapport avec une plage d'utilisation large de part l'étagement de la boite.

Autant un 600 peut peiner dans les reprises en duo, la TDM gomme le poids. Le couple de 9 mkg à 6.000 tours y est pour beaucoup et contribue énormément à un moteur déjà facile.

Autoroute

Yamaha TDM 900La TDM s'élance sur autoroute avec une forte volonté. La bulle est efficace jusqu'à 150 km/h sans problème mais on sent le vent sur le haut du buste. On peut encore pousser le vice jusqu'à 170 km/h (sur autoroute allemande) mais au-delà, il est nécessaire d'avoir de bonnes cervicales. La difficulté réside uniquement dans la résistance humaine, puisque le moteur n'est alors qu'à 6.000 tours. Il passe les 7000 tr/ à 210 km/h tandis qu'il y a encore de la marge jusqu'à la zone rouge. Et cette marge se ressent dans les reprises et accélérations. C'est là que la TDM marque des points par rapport à une 600 cm3.

Même à ces vitesses, le moteur se fait pratiquement oublier pour un confort accoustique. C'est le vent dans les oreilles qui couvre le bruit du moteur en fait. La moto se comporte toujours de façon saine même à des vitesses peu usuelles (et interdites en France), que ce soit en solo ou en duo, chargée ou non. Les dépassements peuvent donc toujours s'effectuer en toute sécurité, sans prise d'élan.

La selle s'avère plutôt confortable, dans la lignée des trails routiers. Il est donc possible de concevoir un trajet de 400 km d'"une traite". Enfin, quand je dis d'une traite, avec une pause essence de 5 mn au bout de 200 km.

Départementales

Yamaha TDM 900De retour sur départementales, la TDM montre ses talents et confirme sa maniabilité extrême, surtout et notamment sur les petites routes de Franche-Comté.
Facile à inscrire sur l'angle, elle démontre ici son efficacité.

Les Metzeler MEZ4 collent au bitume et il est possible de prendre suffisamment d'angle pour se faire plaisir sans risque et sans amorce de décrochage, que ce soit sur le sec ou le mouillé.

En bref, la moto met en confiance.

Route de nuit

La TDM éclaire correctement en feux de croisement, sans plus. Quant aux feux de route, ils apportent peu de puissance supplémentaire, malgré une optique frontale impressionnante. Il est donc indispensable de ralentir le rythme.

Confort

La selle est confortable, dans la tradition des selles de trails routiers. Elle n'a pas le confort d'une DL mais est au-dessus de la moyenne.

Les suspensions offrent plusieurs réglages, de ferme, permettant d'avoir une tenue de route irréprochable à plus moelleux pour gommer tous les défauts de la route. Et c'est un fait, la TDM a une faculté de gommage des irrégularités de la route.

Freinage

Yamaha TDM 900Malgrè leur héritage sportif (étriers monoblocs à 4 pistons issus de la R1) les freins sont faciles à doser et ne surprennent jamais.

Sur un freinage appuyé, la moto plonge un peu, sans jamais surprendre. Au final, ils procurent la puissance et le mordant en accord avec les capacités de la moto. La TDM n'incite pas au pilotage sportif de toute manière, même si elle est capable d'en remontrer sur route.

Pratique

Yamaha TDM 900La selle s'ouvre sur le côté et offre un espace de rangement réellement conçu pour accueillir un antivol. Ce n'est pas une surprise avec Yamaha, mais c'est toujours agréable de retrouver cette bonne habitude.

On a alors un accès facile à la batterie, à la trousse à outils et aux fusibles.

Les poignées passagers offrent un bon maintien et on apprécie le porte-paquets ainsi que les crochets rétractables.

Yamaha TDM 900Le réservoir peut accueillir de grandes sacoches magnétiques, qui ne gênent jamais la conduite.

Seule la bulle mériterait d'être changée par une bulle plus haute, surtout pour ceux qui utilisent la TDM sur de longs trajets.

Consommation

L'injection fait toujours des merveilles. Aidé par un réservoir de 20 litres, il est possible de faire 350 km, avant d'arriver sur la réserve. Et ces 350 km d'autonomie incluent une conduite dynamique en duo sur routes de montagnes.

La consommation commence à grimper à partir d'une moyenne de 150 km/h avec 6,2 litres au cent et explose au-delà des 190 km/h de moyenne avec un bon 10 litres au cent. Mais au final, la consommation normale se situe plus aux environs de 5,5/6l litres au cent.

Conclusion

Yamaha TDM 900La Yamaha TDM 900, c'est le plaisir d'une grosse cylindrée avec la maniabilité d'une petite cylindrée.

C'est une machine poylyvalente, aussi à l'aise en ville que sur grandes distances. Son moteur doux raviera même les débutants qui recherchent un gabarit et une cylindrée valorisante. Ils peuvent choisir avec la TDM une moto qui ne leur fera aucune peur. Les grands rouleurs la choisiront plutôt pour ses capacités routières. Tout juste mériterait elle d'être équipée d'origine d'une bulle haute et de valises latérales (disponibles en option) pour affirmer encore plus ses capacités à tailler la route.

Le trail routier a bien évolué. Avec l'apparition de l'ABS en 2005, il confirme une vocation de moto facile à mettre entre toutes les mains. Et à "seulement" 9145 euros, c'est pratiquement l'un des modèles les moins chers de la catégorie.

Points forts

  • Polyvalence
  • Facilité de prise en main
  • Confort
  • Consommation

Points faibles

  • Eclairage
  • Manque de caractère moteur

Concurrentes : BMW R 850 RT, Cagiva Navigator, Ducati MultiStrada, KTM 950 Adventure, Suzuki DL V-Strom 650 et 1000.

L'avis des utilisateurs

Djipi

"C'est une très chouette bécane avec lequel on peut rouler coul ou même attaquer sur les petites routes. Moteur coupleux à souhait."

Jean-Marc

"Après deux ans d'utilisation, çà manque de patate mais bon çà me suffit largement et en plus c'est mon premier gros cube. Donc c'est le gros pied à chaque fois que je suis dessus même pour aller chercher le pain à 500m de la maison".

La fiche technique

Les commentaires et essais de la TDM 850 sur le forum Essai

 Lire aussi l'essai de la Yamaha TDM 900 GT ABS

Commentaires

Lightning

En 2000 et 2001, la TDM en était encore au 850 (modèle 4TX)
La 900 (modèle 5PS) n'est apparue qu'en 2002.

La jauge à essence n'a pas 8 battons, mais 6...

La température à droite du tableau de bord n'est pas celle de l'huile, mais celle du liquide de refroidissement...

Les feux ne s'allument pas automatiquement (et c'est tant mieux)...

« Le tout donne une impression de vélo » : le centre de gravité est tout de même plutôt haut placé, mais il est vrai qu'une fois habitué, ça se balance bien.

« On sent bien le bi-cylindre, qui cogne facilement sous les 3.000 tours/min. » : problème connu, il suffit de déconnecter le fil n°8 de l'ECU pour supprimer la bêtise de respiration par un conduit différent sous 4000 tours.
Sur les modèles 2002 et 2003, on changera aussi l'ECU...

« Enfin, quand je dis d'une traite, avec une pause essence de 5 mn au bout de 200 km. » : avec 20 L dans le bidon et une conso de 5 à 6 L/100, l'autonomie peut atteindre 400 km.

« La TDM éclaire correctement en feux de croisement, sans plus. Quant aux feux de route, ils apportent peu de puissance supplémentaire, malgré une optique frontale impressionnante. Il est donc indispensable de ralentir le rythme. » : c'est pas faux, c'est pourquoi pour 50 euros, j'ai monté des feux LED additionnels en provenance d'alibaba, c'est Versailles !!

Le must read du possesseur de TDM est le site "Inside the TDM" de JBX, lisible en français et en anglais.

22-03-2019 21:32 
FI06

bonjour ,pocesseur d'un YAMAHA TDM 900 de 2002 ( les 1ers...un peu cobaye )
je jette une bouteille à la mer...
l'auteur du commentaire ci dessus ( en date du 22 mars 2019 )
mentionne le fait qu il "suffit de deconnecter le fil numero 8 de l'ECU " pour regler le probleme d' injection à bas regime de ce TDM 900

Si une ame charitable veut bien m'eclairer , je lui en serais reconnaissant:)

firas06@hotmail.fr

14-02-2020 19:30 
Charlie_41

@ FI06 : pas la peine de laisser un mail, la lumière ne devrait pas trop tarder à t'éclairer ici même.

De plus les questions sont plutôt à poser dans la section "Technique".

PS : as-tu suivi son conseil [www.tdm-yamaha.heliohost.org] ?

14-02-2020 23:43 
 

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