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Essai Kawasaki Ninja 300 ZX-3R

Sportive pour les motards au gros cube

Le Kawasaki 300 Ninja succède au 250 Ninja en 2013. Alors que le 250 était une petite moto sympathique, le 300 a subit une cure de bodybuilding avec un carénage plus imposant, un pneu arrière un peu plus large et 50cm3 de plus et c'est à peu près tout.
Le 250 reprenait le look de l'ER6F, le 300 joue la carte sportive en reprenant les codes du ZX6R et ZX10R. Le coté sportif "visuel" est souligné avec le gros carénage, le gros silencieux, la selle double étage. De face, on dirait vraiment un ZX6R, l'illusion est parfaite... et offre ainsi une vraie sportive aux permis A2.

un air de famille évident avec les zx6r et zx10r

En selle

Le motard d'1.70mètre pose normalement les pieds à terre, laissant présager une prise en main aisée y compris pour des plus petits gabarits. On s'assoit donc aisément sur la moto. On découvre alors sous les yeux un gros compte tour central, avec la zone rouge à 13000 tr/min (la puissance maxi est à 11000 tr/min, le couple maxi à 10000 tr/min), un écran avec la vitesse, la jauge à essence, l'heure, le totalisateur kilométrique et 2 partiels (pratique pour calculer la consommation).

Assis sur la moto, si on n'est pas un géant, on est très à l'aise. Les commandes tombent bien sous la main et les pieds, la selle permet de se déplacer si nécessaire et les rétroviseurs permettent d'admirer (entre autre) ses coudes : pas de doute, c'est une sportive.

le kit haute performance ZX-3R

Le petit bicylindre est très discret au ralenti, on embraye et hop, pas besoin de faire cirer l'embrayage, à 2.000tr/min, on décolle en douceur.

le genre de panneau que vous rechercherez avec le 300, son élément, c'est les petits virages

La ville

Les pneus étroits (110/70-17 et 140/70-17) rendent la moto très maniable et vive. Il est à noter ici que sur cette moto, dès l'achat, les pneus d'origine (IRC) ont été remplacés par des Pirelli Diablo Rosso, offrant nettement plus de grip. De ce fait, les observations que nous pourrons faire plus tard sur l'adhérence des pneus, l'agilité de la moto ou la tenue de route sous la pluie sont à interpréter en conséquence. La moto n'est pas hyper légère, à 174 kg avec les pleins, on est à peu près au niveau des 400 sports de la belle époque (mais avec 20 chevaux de moins).

Kawasaki Ninja 300 de face

En ville, la moto est très à l'aise et permet de se faufiler sans problème. La discrétion de l'échappement apporte une tranquillité d'esprit non négligeable actuellement. Si les rétroviseurs permettent d'admirer ses coudes, ils permettent également de voir ce qui se passe derrière sans trop de soucis. Il faudra juste faire attention en interfile, car ils sont pile poil à la hauteur des rétros de voitures "normales" (qui ne sont ni des monospaces, ni des SUV).

Le bicylindre est agréable et très souple. Il reprend à 2000 tours sans problème alors que l'on roule au quotidien entre 4500tr/min (à 50 en 4e) et 4000tr/min (en 5e, à 50) en ville. En 4e, donc à 4500tr/min, on se situe pile poil au régime où le moteur commence à bien tracter et du coup, cela permet d'avoir une bonne marge de reprise si nécessaire. Indication intéressante du tableau de bord, une indication "ECO" apparait lorsque la combinaison régime/vitesse assure une consommation optimale. Assez pratique, on se prend vite au jeu et du coup, justement, on le calme, le jeu.

Niveau position, on se rapproche beaucoup de l'ancien 500 GPZ (qui a été commercialisé, rappelons le, pendant 19 ans !! impressionnant quand on constate le renouvellement de gammes actuel), assis jambes semi-fléchies (le pilote du jour mesure 1m72), avec le buste légèrement en avant. Les mains sur les demi-guidons, les commandes tombent pile poil, l'embrayage est assez doux (note: sur la moto de l'essai, les leviers d'origine ont été remplacés par des leviers "PUIG" offrant moult réglages) et en ville, les freins sont largement suffisant en usage normal (rappel : un disque de 290mm avant / 220mm arrière, chacun avec un étrier 2 pistons). Par contre, sur un freinage d'urgence violent (mais sans déclencher l'abs), il vaut mieux utiliser le frein avant ET arrière.

Le 300 ninja est donc bien adapté à la ville, mais il est temps de passer du Ninja 300 au ZX3R. Quittons la ville pour vérifier que l'essence du Ninja est bien là, que cette moto est la digne héritière (ou pas) du 400 ZXR.

le zx3r, ou le tourist trophy au quotidien

Sur autoroute et 4 voies

Nous commençons directement par l'épreuve la plus pénible sur une moyenne cylindrée (et pas forcément plaisante sur une grosse), la 4 voies et l'autoroute.

Calé à 120 compteur en 6e, une main sur le réservoir, le moteur ronronne tranquillement (autour de 9.000 tr/min quand même), le carénage protège assez bien, la bulle aussi, on est bien assis. Bref, c'est parfait pour cruiser tranquillement jusqu'à l'étape. Par contre, évidemment, à cette vitesse, il est inutile de s'attendre à des reprises fulgurantes. Un dépassement s'anticipe un peu, il ne faut pas hésiter à descendre 1, voir 2 rapports et ne pas avoir peur de s'approcher de la zone rouge. Dans cet exercice, le moteur est très souple sous les 4000 tr/min, se réveille vers 4000/4500, commence à bien tracter à 5000tr/min, s'envole franchement jusque 12.000tr/min avant que la poussée (on parle toujours d'un 300 quand même) s'effondre ensuite. Il est donc possible de pousser le moteur jusqu'à la zone rouge (13.000 tr/min), mais il n'est pas utile de dépasser les 12000, sauf éventuellement pour économiser 2 changements de vitesse à l'approche d'un virage (mais cette situation se rencontre plus sur circuit que sur route).

Après 1 heure de 4 voies et 5 de petites routes, l'essai se poursuit dans la Creuse, le pays des routes qui tournent, des gravillons qui gravillonnent et des vaches qui traversent.

un pilote de 1m80 sera également à l'aise

Départementales

Une fois débarrassé des sacoches, on retrouve la petite sportive (si si, ce sont les assureurs qui le disent et ils le font payer cher) prête à en découdre. Ca tombe bien, le groupe du jour est constitué en autre d'un 1200GS (version suisse), d'un RSV1000R (version belge), d'un rallyman en SMT, d'une streetfighter, de quelques street triple. Bref, le 300 va avoir fort à faire.

Au cours de la journée, nous allons emprunter tout type de routes. De la route de campagne numérotée Cxx couverte de gravillons à la belle départementale plein de courbes rapides avec un revêtement de rêve, en passant des "routes à vaches" bosselées, des routes en forêt très étroites, bref, toutes les configurations possibles de routes à 2 voies (parfois une seule), avec du relief. Le soleil qui nous accompagne (et les pneus remplacés par les Pirelli) ont permis de bénéficier du grip de la route sans arrière pensée.

La position sur la moto est mi sportive, mi roadster. Certains trouveront cela désagréable, des collègues qui l'ont essayé m'ont dit ne pas arriver à se positionner, étant entre les 2. Mais ils étaient plus grands que moi, les gabarits moyens s'y sentant plus à l'aise que les grands. Il est possible de conduire le 300 comme une sportive, en faisant corps avec la moto. Dans cette position, nous nous retrouvons de temps en temps à avoir des envies de sorties de genou et cela se fait assez naturellement. Elle est bien stable dans les grandes courbes rapides, agréables et met bien en confiance. Les petits pneus et la légèreté de la moto (même si elle fait le poids d'une hp4) font merveilles et le gabarit de la moto ne la rend pas trop volage.

Quand on sort des départementales rapides pour attaquer des petites départementales ou communales, celles avec des graviers, des épingles qui se referment, des bosses et qui font la largeur d'un tracteur (celui qui laisse de la terre en entrée de virage par exemple), on apprécie d'autant plus la position mixte.

Evidemment, le moteur fait qu'il faut soigner ses entrées et sorties de virage. La technique "je freine très fort, je tourne et je mets gaz" ne sera pas forcément la plus efficace et agréable. Il vaut mieux privilégier une conduite enroulée, la plus fluide possible, pour profiter de la légèreté de la moto, tout en maintenant le compte tour autour de 6/7000 tr/min/mn. Il est ainsi possible d'enrouler autour de 80-90 km/h compteur sans effort (sauf sur route vraiment bosselées, voir plus loin).

C'est en fait la règle "absolue" sur petite route, ne pas laisser tomber le compte tour sous les 5.000 tr/min, sinon, il faut descendre 1, voir 2 rapports pour se relancer. Par contre, le plaisir de pouvoir flirter avec la zone rouge sans prendre de risque (ou si peu) avec son permis est très appréciable, mais nous y reviendrons. Il est évident qu'espérer suivre un Suisse sur un 1200GS ou un rallyman en 990 KTM est illusoire, mais le 300 se défend très bien.

Dans les petites routes avec des petits virages piégeux, il est même possible de la conduire "à la supermotard" (sans sortir le pied) : en penchant la moto plus que le corps, ce qui permet de la balancer plus facilement d'un coté à l'autre, d'avoir une meilleure visibilité de la sortie de courbe et donc d'être moins surpris en cas de changement d'adhérence. Il est conseillé de changer les pneus d'origine avant d'effectuer ce genre d'exercice.

Par contre, passé un certain rythme, disons pour se maintenir autour de 90 sur des routes bien bosselées, et/ou sur des routes avec des successions de gros freinages, les limites des suspensions et des freins se font sentir. L'ABS ne s'est jamais déclenché sur la durée de l'essai (à part une fois dans le gravier pour tester), mais sur des gros freinages, le frein avant est limite, nous aurions aimé avoir un peu plus de mordant par moment (à corriger peut être par un changement de plaquettes).

Pour les suspensions, la moto fait parfois un peu tapis volant. Elle reste saine, mais ça bouge pas mal. Par contre, elles sont souples, donc le confort est préservé (comparé par exemple à une hypersport sur la même route, où le pilote a vraiment souffert).

Feu arrière Kawasaki Ninja 300

Confort

6 heures passées au guidon : on l'a fait. Verdict : la selle est assez confortable pour faire des grands trajets, la position n'est pas trop en appui sur les poignets, le pot d'origine ne fait pas de bruit. A final, c'est le sifflement de l'air dans le casque qui est le plus fatiguant si vous avez oublié les bouchons d'oreille.

Consommation

En usage urbain, la consommation reste raisonnable, en remettant 10 litres autour de 220 km. La consommation varie en fonction du rythme, entre 3.8 et 4.4l au 100 km sur petites routes avec une conduite très sportive.

L'excellente autonomie permet de se moquer des stations fermées

Coté pratique

La moto offre 2 crochets au niveau des clignotants arrières et 2 autres au niveau des reposes pieds passagers. Oubliez le coffre de selle, il contient la trousse à outil Kawasaki et c'est tout. Les flancs très anguleux ne sont pas les plus pratiques pour mettre des sacoches cavalières, mais avec un peu de méthode, ça se fait sans problème et ça ne bouge pas (800 km de l'essai ont été fait avec la moto chargée).

Une moyenne cylindrée capable de voyager

on s'est mouillé pour cet essai

Conclusion

Cette moto est bien la digne héritière des 400 sports. Assez légère, avec un moteur qui aime prendre des tours, très maniable, elle offre toutes les sensations sur route. Elle offre cette possibilité très appréciable de pouvoir transformer une route de campagne en spéciale du Tourist Trophy sans se retrouver hors la loi au moindre bout droit. C'est une moto très à l'aise en balade et qui demandera quand même un peu d'engagement pour rouler à un bon rythme (traduction : celui qui se fait chopper à 120 sur une départementale avec cette moto ne pourra pas dire "je ne m'en étais pas rendu compte").

Points forts

  • C'est un ninja
  • Moteur
  • Vivacité
  • Confort
  • Consommation

Points faibles

  • Surcout en assurance
  • Freins un peu mou en usage sportif
  • prix

La fiche technique de la Kawasaki Ninja 300

Commentaires

qsdfgh

Bonjour, l'artisle est très bien mais étant bientôt détenteur du permis A2, tout le monde me conseil de commencer avec un roadster bien que mon rêve sois une sportive, cette kawasaki ninja est elle un bon choix pour une première moto ou bien est elle un peu trop technique ?
Par avance merci de vos réponses.

28-11-2016 14:51 
l'haricot

Entre la Ninja 300 et sa soeur la Z, il y a juste le carénage. J'ai eu la Ninja 250 pendant deux ans, je me suis éclaté avec. Mais ça n'était pas ma première moto. J'ai eu cette 250 après 20 ans de diverses meules gros cubes, et sortant d'une Mulhacèn 659. Si les 250/300 ont de belles gueules, ce ne sont pas des sportives au sens où tu l'entend, et le fait de devoir les cravacher pour en tirer tout leur jus les rend moins efficaces qu'un 500 de 47cv. tu pourras suivre, mais en prenant plus de risque et pas forcément plus de plaisir.

Après, niveau look, elles tuent.

29-11-2016 16:32 
 

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