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[actu] Au chevet de la presse : In Nomine Patris

avatar David Morcrette 11-05-2020 12:00
[actu] Au chevet de la presse : In Nomine Patris

Ventes en kiosque en baisse, problème de distribution, chute des recettes publicitaires et événementielles... la presse va encore plus mal avec le Covid

... [www.lerepairedesmotards.com]

avatar Le Modérateur 12-05-2020 18:09
Re: [actu] Au chevet de la presse : In Nomine Patris

Semaine décisive pour Presstalis ! La décision devait être rendue ce matin mais le tribunal de commerce a mis son jugement en délibéré à vendredi.

Les quotidiens nationaux (Le Monde, Le Figaro, L’Equipe, Les Echos, Libération, La Croix, L’Humanité) ont proposé pour l'instant de reprendre 265 des 400 salariés en Ile-de-France (siège et plateforme de Bobigny) mais pas les dépôts de presse en province gérés par la SAD, avec ses 500 salariés.

Réponse vendredi pour savoir si Presstalis sera liquidé ou reprendra ses activités.

avatar fift 12-05-2020 18:30
Re: [actu] Au chevet de la presse : In Nomine Patris

Question bête : en cas de défaillance du distributeur, qui va distribuer les journaux ?

avatar Peterpan 12-05-2020 19:25
avatar Le Modérateur 13-05-2020 00:02
Re: [actu] Au chevet de la presse : In Nomine Patris

un autre distributeur... et des petits magazines mourront parce que pas payés/remboursés de leurs ventes en kiosque.

avatar steph06 13-05-2020 14:44
Re: [actu] Au chevet de la presse : In Nomine Patris

Quand je lis "les petits éditeurs [...] ont été autorisés à quitter Presstalis" et "des petits magazines mourront parce que pas payés/remboursés de leurs ventes en kiosque", je me dis qu'il faudrait quelques explications complémentaires sur le fonctionnement de la distribution de la presse.
Si on parle "d'autoriser", ça veut dire qu'il y avait une obligation donc une forme de monopole ?
Quand au non paiement, ça veut dire que le flux du paiement était le suivant : lecteur-kiosque-distributeur-éditeur ?

avatar fift 13-05-2020 14:56
Re: [actu] Au chevet de la presse : In Nomine Patris

Citation
steph06

Si on parle "d'autoriser", ça veut dire qu'il y avait une obligation donc une forme de monopole ?

Oui Presstalis avait le monopole de la distribution. C'est en partie ce qui les a tués.

avatar Le Modérateur 13-05-2020 15:39
Re: [actu] Au chevet de la presse : In Nomine Patris

oui, le flux de paiement était logique :
- le lecteur achète en kiosque
- le distributeur récupère les recettes des ventes
- le distributeur paye l'éditeur

C'est ainsi que Presstalis a gardé l'argent sans le reverser de façon partielle ou intégrale pendant des mois à bon nombre d'éditeurs.

Donc, pour faire caricatural en prenant un exemple pour un magazine, l'éditeur paye les journalistes et tous les frais en janvier, puis l'impression du papier, le numéro sort mi-février, il est acheté sur février/mars (en fonction de mensuel/trimestriel), les invendus sont envoyé au pilon fin mars, les recettes reviennent en avril, et l'éditeur est payé en mai ou juin, voire à une période, un pourcentage simplement, Presstalis conservant une partie des recettes 'en prêt forcé'.

avatar cajo 13-05-2020 17:19
Re: [actu] Au chevet de la presse : In Nomine Patris

Le numérique y est aussi pour une bonne part responsable, nan ... pipeau









V j'cannarde pô, j'demande...

avatar Le Modérateur 13-05-2020 22:34
Re: [actu] Au chevet de la presse : In Nomine Patris

Si le numérique était le responsable, et donc la solution pour compenser la perte du papier, il appartenait à la presse de faire le virage du numérique... mais elle la fait, en tout cas pour tous les médias majeurs, avec une vraie compétence en plus. Et dans la moto, quelques magazines font un travail de qualité et de fond, et ont du coup des ventes stables voire en augmentation pour certains.

Cette idée de "c'est à cause du numérique" vient en partie de quelques rares journalistes qui n'ont pas évolué. Ces mêmes journalistes qui étaient invités en "jet privé" (véridique) pour aller à une présentation presse ou qui se faisaient offrir des prêts (très longue durée) de véhicules. Ou plus simplement, ceux qui étaient payés avec tous les frais pendant une semaine complète pour faire la fête et un peu un essai de moto. Forcément, c'était mieux avant pour eux et il faut trouver un coupable.

Je travaillais dans l'informatique avant la moto. Fin des années 90, les magazines informatiques se cassaient déjà la gueule, avec des grandes coupes humaines dans les rédactions, avant même que le numérique (l'info en ligne) existe vraiment.

Quand il y a une pente et que rien ne l'arrête, la ligne droite finit par toucher terre.

C'est plus une question de synchronicité que de cause à effet. Ce qui est sûr, c'est que le monde change.

Ce qui est aussi sûr, c'est que le numérique n'a rien d'un Eldorado dont certains rêvent, à cause de l'illusion des chiffres, une illusion liée à un parallèle - inexistant dans les faits - entre le papier et le numérique. Dans le papier, un lecteur achète le journal et cela signifie des recettes en euros à chaque vente. On multiplie ensuite le nombre d'acheteurs par le prix en euros du journal et on a le chiffre d'affaire généré par les ventes.

Mais sur un site d'information, gratuit, un visiteur n'achète rien. Un visiteur ne génère pas un seul centime ni même un dixième de centime d'euro par sa visite. Ce serait trop simple. La fréquentation d'un site, qu'elle qu'elle soit, ne génère donc aucun chiffre d'affaire.

Ce n'est pas parce qu'un site à 2 millions de visiteurs par mois qu'il génère le moindre chiffre d'affaires. Mais les grands chiffres font rêver et encore plus fantasmer.

avatar fift 13-05-2020 23:21
Re: [actu] Au chevet de la presse : In Nomine Patris

La presse quotidienne est en déclin depuis la fin des années 80.
Le virage numérique a été difficile à négocier, le modèle étant difficile à définir mais c’est désormais fait et la situation semble à peu près stabilisée.

avatar Le Modérateur 16-05-2020 13:19
Re: [actu] Au chevet de la presse : In Nomine Patris

Le verdict est tombé ! Liquidation définitive des filiales SAD et Soprocom en région (avec plus de 500 salariés licenciés), licenciements à hauteur de 38 millions d'euros pour les autres salariés, Presstalis placé en redressement judiciaire, avec une période d'observation de 2 mois. Des distributeurs indépendants devraient reprendre une partie de la distribution. Mais rien n'est réglé. Presstalis doit 120 millions aux éditeurs (journaux et magazines) pour les ventes en kiosque; et il n'est pas dit que les éditeurs récupèrent cet argent. Et il reste encore tout à faire pour la "nouvelle" structure. Donc, effet domino pour les salariés, pour les entreprises qui dépendent de ces structures et pour tous les éditeurs qui vont perdre de l'argent sans peut-être pouvoir payer leurs propres salariés.

avatar fift 16-05-2020 13:23

 

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