[kronik] moto road-trip les Pyrénées : le pays basque

Après une nuit humide au fond de la vallée d'Aspe c'est par une horde de vache a grosse cloche que je suis réveillé vers les 8h. La vallée est profonde, le soleil bien caché derrière les montagnes et les limaces s'en donnent à cœur joie sur mon cuir maintenant très luisant.
Après l'eau puisée dans le ruisseau et le café partagé avec les ruminants j'enfourche et par une route très gravillonnée je m'extirpe difficilement de l'ombre pour franchir le premier col et commencer à me réchauffer. Direction Iraty, le pays basque et de Navarre.
Les épingles sont serrées et les côtes abruptes font chauffer la petite 125 qui ne se dégonflent pas devant les 2000 mètres d'altitude.
La montée est belle mais rien ne me préparait à la vue époustouflante qui se dévoile au sommet : à l'horizon la chaîne de montagnes est tellement loin qu'elles sont d'un bleu profond comme l'océan, sur les coteaux bien tondus par les brebis et les chevaux disséminés les verts ce mélanges aux oranges des herbes et aux gris de la roche à nu. A gauche comme à droite des vallées qui tombent à pic et pas l'ombre d'une construction, seul les chemins qu'on dirait dessinés aux crayons attestent de la présence humaine.
Un peu époustouflé je commence la descente en essayant de ne pas me laisser distraire par le paysage et rester concentré sur la route de gravier. Quand finalement je touche le bitume, deux motards sur des gros cubes me dépassent, joueur je m'amuse à les suivre et la petite Honda aime la descente. Je donne tout, sors le corps, serre les genoux et prend de l'angle. Mes capacités sont mises à mal mais je tiens pendant un bon quart d'heure. Je les laisserai filer lorsqu'ils traverseront un petit village à une allure déraisonnable.
Je continue mon bonhomme de chemin, guilleret après cette descente grisante, quand une heure plus tard il ne semble les voir à la terrasse d'un café. Je plante les freins pour m'arrêter et aller partager nos impressions. Il s'avère que ce n'était pas eux, cela viennent de Grèce avec deux grosses BMW. Eux aussi traversent les Pyrénées et après un taillage de bout de gras sympathique chacun reprend ça route. Je les rattraperais avant le col suivant et je les suis pépère pendant un bout de temps, je m'accroche à la montée pour ne pas les perdre et ça les amuse de voir la 125 s'époumoner. Finalement vient la descente, la route est large et sinueuse le macadam de qualité et je commence à m'exiter. Ils m'avaient prévenu les deux soixantenaires qu'ils roulaient tranquille mais là je perds patience, l'occasion est trop belle! Alors je pousse un peu et en dépasse un. Celui qui ouvre la route l'a vu et il accélère, il veut jouer ! Heureux de cette compétition amicale je sors mes plus beaux mouvements mais me fait peux d'espoirs considérant la puissance relative de nos moteurs. Pour autant nous sommes en descente alors on à le droit de rêver et effectivement non seulement je parvient à le suivre mais même à lui mettre la pression quand soudain il craque, et dans un gros tournant sans visibilité il fait un énorme survirage en mangeant dans la file d'en face! Il s'est fait peur, ça aurait pu mal finir, il abandonne et me laisse passer.je fait un signe d'au revoir et les laisses dans mon rétroviseur. Je me sens un peu coupable, s'il y avait eu quelqu'un en face ça n'aurait pas été joli mais je mets une petite tape sur le réservoir de ma Honda pour féliciter mon déstrier pas peu fier d'avoir coiffé ces deux monstres de puissances.
Cette nuit là dans mon hamac je n'ai pas eu froid, j'avais un joli souvenir qui me chauffait le cœur.

J ai bien aimé la 1ère partie : tres belle description du paysage et de tes sensations !

Bcp moins la 2ème partie ou tu relates dans la descente ton "duel" avec autre motard ..qui aurait pu mal se terminer !

Sinon : aère un peu ton texte pour plus de clarté !

V et Bonne Route !