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Calme toi, René... LA suite

avatar J-PAUL 20-04-2008 11:33
Calme toi, René... LA suite

Des problèmes d'ordi, un texte perdu et... plus possible de bosser sur les z'aventures du Gatouillable et de son illustre frangin !
Bon ! Texte récupéré super content !!!
Voici donc, en avant première et rien que pour les fans du vieillard le plus rapide de la planète, les deux premiers chapitres du tome deux intitulé : Calme toi, René...
Vous donnez vos avis : si ça plait, je balance la suite, sinon on passe à autre chose.
J'ai aussi Albert Kéké, jeune trou-duc qui vient à la moto, et Eglantine de Lacuissenberne, belle nymphette roulant sur Ducat 996.
A vous de décider :) !!!



CALME TOI, RENE... !!!



CHAPITRE PREMIER : DES NOUVELLES DU FRONT…



Humfffffffr, Humffffffffffffffffr !!! Mouaiiiiiiiiiiiiis !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Pas besoin de te faire un dessin… ? Exact, mon gars, les onomatopées proviennent bien de chez not’bon René, lequel besogne sa Céline très consciencieusement, pour le plus grand bonheur – ou désespoir… - de ses voisins les plus proches (cette sale manie de laisser les fenêtres ouvertes !), selon une habitude maintenant bien rodée.

J’te fais visiter ? En fait, j’aime pas trop entrer dans l’intimité des gens, mais vu que t’es un gros vicelard, que tu fais l’effort de lire et que la scène vaut le coup d’œil, ben... je te laisse suivre le guide, mais t’oublieras pas mon pourliche en sortant !

Le lit ressemble à un véritable champ de bataille et il règne un désordre indescriptible dans la piaule avec des fringues étalées partout, sous l’œil goguenard d’Ago, lequel prône en bonne place, sous forme de poster juste au dessus du lieu de méfait du Respectable !

Pépère se dresse fièrement, nu comme un vers et l’étendard au zénith. L’œil est vif, même pas essoufflé. On dirait Rossi sur la plus haute marche du podium savourant le mauvais tour qu’il vient encore de jouer aux Hayden, Pedrosa et consorts. Sous lui, étalée telle une carpette, nue elle aussi, bras ballant et jambes écartées cherchant désespérément à refroidir la mécanique portée au rupteur pendant de nombreux tours, la brave Céline vient encore de déclarer forfait en rentrant au stand prématurément. Elle tente de reprendre son souffle, contentée et frustrée à la fois – on a son amour propre quand même ! -, se disant que ce coup-ci (façon de parler…) l’Ancien vient encore de remporter une victoire éclatante malgré ses soixante balais bien pesés !

Faut dire que René, outre ses qualités exceptionnelles au guidon d’une bécane, fait montre d’une maestria à driver la donzelle que ne renierait pas Rocco Siffredi en personne. Ok ! il a un peu abusé de la potion Mauricienne pour arriver à ses fins, mais bon ! tu ferais quoi à sa place ?

Selon une technique maintenant bien rodée, le Maestro a commencé par une tyrolienne langoureuse – appelée ainsi car elle se pratique justement avec la… langue ! C’est bien tu suis – puis une ascension du mont Vénus au piolet aussitôt accompagnée par la célèbre descente en rappel en nœud coulant. Tu seras d’accord avec moi que déjà là, faut pas être un mou du paf pour enchaîner ainsi des exercices aussi périlleux ! Pour René, tout ça c’est de l’art préliminaire lui permettant d’attaquer une bonne levrette à température, car pour lui, si on chauffe pas la gomme, on file droit au bac à sable au premier virage pour passer illico du statut de winner à celui de simple blaireau aux yeux de la demoiselle. Le secret de la levrette – acte intournable d’une bonne partie réussie – tiens à une mise en chauffe al dente et aussi au rythme accordé qui ne doit souffrir d’aucun couac au tempo. Pas besoin de faire durer des heures car, premièrement, tu risques de cracher la purée trop tôt, et secundo, prendre le risque de lasser ta partenaire, ce qui revient au même, tu en conviendras aisément ! La suite est plus classique, bien qu’il te faille toujours être en mesure d’assurer, par le biais de la classique symphonie dite en raie médiane, particulièrement appréciée pour son coté lancinant qui permet de trouver un second souffle en vue du Kawa-sous-draps, technique mise au point par Pépère dont il garde farouchement le secret ! C’est cette dernière qui est venue à bout de Céline et porté le triomphateur aux nues.

René, pas mécontent du résultat, regarde sa compagne d’un œil tendre, un peu mutin, puis déclare à cette dernière :
- Merci ma chérie ! tu as été parfaite, comme d’habitude. Je ne bénirais jamais assez l’Autre, là-haut, et tous Ses seins (saints ?) te t’avoir fait naître et mettre sur ma route. Si je suis ce que je suis, c’est grâce à la force que tu me donnes par ta présence ! J’ai l’impression d’avoir toujours vingt ans à tes cotés et tu partages dans mon cœur la même égalité que la moto…

A ces mots, la môme fond soudain en larme sous le regard attendri de l’Ancien qui lui roule la pelle du siècle ! Puis, avec un drôle de sourire, il ajoute :

- Combien de temps qu’on est ensemble ? trois, six mois ? j’sais plus trop au juste, mais j’ai l’impression d’avoir passé ma vie entière avec toi ! Alors j’ai envie de te faire un cadeau…
Mauriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiice !!!!!!!!!!!! tu peux me monter le tube de vaseline ???

- Y en a plus ! répond une petite voix ennuyée toute proche, pour ainsi dire derrière la porte…, j’m’en suis servi pour graisser la chaîne de ma V6 vu qu’y en avait plus au sous-sol !

- Sombre crétin ! tonne René, tu le savais bien pourtant, j’t’en avais causé !!!

Hein ? tu dis quoi ??? La V6 ? La potion ? Ben oui mon gars, t’as lu le book précédent où à la fin le Respectable se réveille mais… dis-moi ? t’as jamais picolé outre mesure ? Non ??? Alors sache pour ta gouverne qu’en abusant de la bouteille – et tu sais à quel point Pépère raffole du goulot – il arrive qu’on rêve tout éveillé, voir même qu’on rêve qu’on est en train de roupiller, tu commences à piger ? Dans l’mille, Emile ! Toute l’histoire est rigoureusement exacte, et René a bien dominé le Mondial SBK puis serré la louche à Chichi !

Franchement, t’imagine un rêve qui fait presque la totalité d’un bouquin ? Moi non plus…

Bref, après les nombreuses péripéties passées, nos deux héros sont de retour à la maison et gouttent un repos bien mérité comme à leur habitude : besognage de frangines, petites bourres sur les départementales du coin au grand dam de la maréchaussée qui a reçu des consignes « d’en haut » pour fermer les yeux, puis quelques verres pour saluer tout ça. Rien que du très normal pour types de ce calibre !

Un changement toutes fois : la célébrité de René étant montée d’un cran, des hordes de groupies font continuellement les cents pas devant le domicile des Gédeufoitrentans, devenu pour certains un lieu de pèlerinage incontournable lors d’une virée moto. C’est à qui va guetter la sortie des célèbres frangins pour tenter d’obtenir soit, un autographe, un simple serrage de louche, un rencard pour la cousine, un conseil de pilotage ou simplement pour féliciter le Respectable de son incroyable exploit réalisé en Australie.

Mais tu connais René ? L’ancien n’a que faire d’une telle renommée, mais il se plie bien volontiers au cérémonial people, ce qui n’est pas négligeable pour les affaires depuis que Maurice a monté sa petite entreprise de vente de potion par internet : le bouche à oreille fonctionne à plein (les fenêtres restées ouvertes…), les gens vont sur le site, consultent obligatoirement les pages de pubs pour pouvoir accéder aux dernières infos sur la brother connection, profiter des conseils avisés du Vieux et enfin commander la fameuse mixture magique dont la branche « industrielle » est occupée par le comte Satovitch dont l’usine tourne à plein depuis que l’industrie du porno s’est penchée sur son cas par le biais de Max (voir René I), le gourou de la capote ! Bref ! une affaire qui roule plutôt rondement pour toutes les parties incriminées !

Bimocati, depuis le succès retentissant de René, croule sous les demandes de part le monde entier. Des investisseurs ont été demandé afin d’accroître la production et mettre en place un réseau d’importation digne de ce nom. C’est l’Italie toute entière qui s’est portée actionnaire à la construction d’une toute nouvelle usine permettant une industrialisation digne des marques nippones, et ce pour un seul modèle ! Du jamais vu dans l’univers des deux-roues. Bien-entendu, le Respectable touche des dividendes non négligeables – la moto étant livrée avec une dédicace du Phénomène -, et il n’est pas dit qu’une ou deux piges en course ne soient pas envisagées comme le voudraient les responsables de l’usine, mais René reste pour l’instant inflexible. Biaggi, momentanément au chômage, a été contacté pour cette nouvelle saison, mais la star romaine s’est faite désirée en arguant du fait qu’une moto gagnante au mains d’un vieux, de surcroît un parfait inconnu, pouvait être néfaste pour son image de marque et qu’il lui fallait au moins l’équivalent du salaire de Rossi pour pouvoir envisager la chose. Du Max pur jus ! Ce à quoi, Joan-Paulo, le Big-Boss, a répondu himself que René avait reçu des éloges du Doctor lui-même et que si l’Ancien daignait faire du développement pour le HRC, Biaggi n’aurait plus d’excuses en retournant chez les rouges – mais ils n’en veulent plus ! – pour démontrer son infériorité face à celui qu’il n’a jamais battu à la régulière… A l’énoncé de cette comparaison d’avec Rossi, les milieux autorisés disent que Max aurait soudain eu une poussée d’urticaire purulent et serait actuellement hospitalisé dans un état grave mobilisant les plus grands spécialistes qui demeurent perplexes devant un cas unique défiant les lois de la médecine !

C’est Olivier Jacque, débauché de son poste de pilote de développement chez Kawa suite à une promesse de retour au premier plan en MotoGP l’année prochaine (un projet est en cours), qui assure la saison au guidon de la machine de superbike, mais les résultats sont pour l’instant peu probants, OJ rivalisant en fond de grille avec la Kawa de son vieux pote Laconi, sans doute avec une certaine nostalgie du passé… Les autres pilotes de pointe étant tous sous contrat, Bimocati n’a eu d’autres choix que de s’appuyer sur notre tricolore qui fait ce qu’il peut en constatant que le niveau du SBK est bien supérieur à ce qu’il supposait et trop éloigné de la MotoGP pour lui permettre de tirer avantage de ses acquis, à l’instar d’un certain Barros…

Un qui commence à se révéler au contact de René, c’est ce bon Ziva ! Eh oui ! le môme se tape le championnat d’Italie au guidon de la Bimocati – merci qui… ? – et, suite aux bons conseils du maître, pointe actuellement à la septième position au provisoire… pour sa première saison de compétition !!!

Un qui tire la tronche, par contre, c’est le père Rosso… : son fils, Valentini, glande en promosport, arguant à qui veut l’entendre que si le paternel daignait lui lâcher la grappe de temps en temps, il aurait l’occasion de démontrer que son vieux est complètement hors du coup au niveau préparation, et que s’il avait écouté René… Ce qui a le don de faire marrer grave le dernier nommé, tout content de prendre sa revanche sur le « marchand de tapis » de la moto !

Grigou, le journaleux, a quitté le milieu de la moto pour le monde de la recherche archéologique et travaille sur une thèse évoquant l’évolution des lamas en Pantagonie Occidentale, quant à Dave, l’informaticien, il s’essaye dans une nouvelle voie par le biais de la vente de porte-clés siffleurs, un truc qui a fait fureur il y a quelques années, et qu’il compte bien remettre au goût du jour. Les débuts sont timides…



CHAPITRE DEUX : ZIVA… PAS TRES FORT !



Ce matin là (j’aime bien commencer une chapitre comme ça…) est un jour comme un autre chez les Gédeufoitrentans. Maurice prépare le p’tit déj’ pendant que René émerge doucement en tirant sa tronche des mauvais jours, car il a passé une passé une mauvaise nuit : ses vieilles blessures de guerre acquises sur la route ou sur circuit qui se rappellent à son bon souvenir telle cette foutue épaule, cette bon dieu de cervicale ou encore le genou déglingué, souvenir de d’une pelle mémorable en juin soixante sept sur une petite départementale d’Ardèche quand le câble de frein avant de la Triumph a lâché dans une petite descente de col particulièrement tourmentée. Bon ! c’est pas que ça freinait vraiment à l’époque, mais fallait bien s’en contenter ! Ce jour-là la bécane est passée par-dessus le parapet et il n’a dû son salut qu’à une branche salvatrice pour éviter le grand saut : c’est elle la responsable du genou éclaté qui a valu à René deux bons mois d’hosto, mais elle lui a aussi sauvé la vie ! La bécane, quant à elle…

Si on ajoute un tas de petits trucs liés à son age avancé, tu ne reconnaîtrais pas ton héros au réveil… Rigole pas ! on t’y verra bien aussi un jour prochain, et ça vient plus vite qu’on ne pense! Le coût de notre passion à un prix qui se paye cash, oublie jamais ça quand tu fais l’****avec ta meule du haut de l’insouciance de tes vingt ans…

Je vais te confier un truc, car tu es un ami : la moto c’est la meilleure des maîtresses mais aussi la dernière des garces. Elle est capable de te faire grimper au rideau comme peu de gonzesses en sont capables (n’as-tu jamais remarqué qu’elle passe souvent pour une rivale dans les yeux de ta compagne ?) et aussi, alors que tu prends ton pied à la puissance dix, de t’envoyer au tapis comme une simple sous-***** ? Tu commences à piger ? c’est bien… Dans le cas contraire, tu n’as pas encore le recul suffisant pour saisir toute la subtilité de notre passion, ce qui fait de toi une cible privilégiée pour Sainte Gamelle, crois-en un vieux routard !

Mais, on cause et on oublie le fil de l’histoire, excuse-moi… Donc, René tire la tronche et Maurice, qui connaît son frère jumeau comme lui-même, sait qu’il doit s’effacer – jamais brusquer un fauve au réveil - le temps que Pépère émerge en buvant son café. Dans ce cas, le Respectable, selon un rituel devenant immuable, avale le contenu du bol puis lève lentement la tête en demandant généralement des nouvelles du milieu que Maurice est allé glaner sur Internet.

- Alors ? le petit en Italie… demande t’il en guise de bonjour.

Nous sommes lundi, et hier a eu lieu la troisième manche du championnat rital de Superbike à Imola. L’ancien fait bien entendu référence au môme Ziva qui réalise, contre toute attente, un superbe début de saison pour sa première année en rentrant assez souvent dans les dix et occuper la… oui ! septième place, je vois que tu suis ! Inutile de te dire que ce championnat est d’un bon niveau – chez nous aussi, mais notre foutue fédé, au lieu d’exploiter comme les autres pays le schéma habituel des courses, se borne à pondre des règlements à la mord-moi-le-nœud qui n’aident pas vraiment nos pilotes, déjà délaissés des sponsors, à passer le cap de l’hexagone – et ce que fait Ziva actuellement, même en bénéficiant de l’aide directe de l’usine, dépasse de loin les objectifs du départ ! Il est logique de penser, même s’il ne l’avouera jamais, que René retire une certaine fierté d’avoir une part active dans cet état de fait !

Un monde impitoyable la course ! Derrière son écran ou dans les tribunes, difficile pour celui qui ne s’est jamais aligné sur une grille de départ d’imaginer les concessions et la somme de travail nécessaire, ainsi qu’une remise en question permanente qui ajoute à la pression déjà existante, pour réussir à gérer un championnat. Déjà une première course pour le néophyte, c’est la révélation d’un univers dont il était loin de soupçonner la complexité, voir la simple découverte du circuit pour l’habitué du roulage sur route, même doué. Tout ça pour dire que notre Ziva national mérite un coup de chapeau, lui qui a tant galéré sur deux roues à ses débuts (voir René, de la route à la piste…) !

- Aloooors ???????????, tonne René devant le curieux mutisme du frangin. Faut dire que Maurice s’est éloigné tout doucement, la tête baissée…

- L’a terminé hors des points dans les deux manches…, lâche doucement ce dernier du bout des lèvres comme un gosse venant d’avouer une grosse bêtise.

- Coooaaaaaaaaaaaaa ???????????????????, coasse alors Superpapy dont la mine stupéfaite ne le serait pas plus s’il te voyait un jour le doubler à la régulière.

- Ouais ! et ils ne précisent rien, même sur le site Bimocati… Tu veux que j’leur passe un coup d’bigo ?

- Pas normale, c’t’histoire…, déclare Pépère l’air songeur en se grattant le menton d’incompréhension, pourtant, jusqu’ici… Non ! laisse tomber, Maurice, le môme va pas tarder à s’pointer et il nous expliquera lui-même.

En effet, quelques minutes plus tard, le grelot de l’entrée se met à crépiter et c’est un Ziva complètement désabusé qui se présente devant nos deux compères !

Instant de solitude… Tous trois se regardent longuement sans piper mot, l’air grave. Puis soudain le gamin fond en larmes en déclarant :

- Pas réussi à la régler…, pis j’ai roulé comme une grosse ***** !!! Pardon, René…

L’interpellé reste un moment silencieux en fixant le môme, puis réponds :

- Z’ont encore changé des pièces sur la meule, c’est ça ?

- Un nouveau bras oscillant et un seeting de fourche différent… J’ai bien dit que j’la sentais pas, mais y z’ont pas voulu m’écouter car ça va, parait-il, dans le sens de tes directives !

René, il est vrai, garde un rôle de consultant privilégié au sein de l’usine, validant des pièces qui sont ensuite testées en championnat national avant de finir sur la machine du Mondial SBK. Pour ce faire, il entre fréquemment en contact avec le bureau d’étude italien via internet, mais plus question pour lui de prendre le guidon. En contrepartie, Pépère a imposé son jeune poulain sur la seconde moto engagée en national, la première étant confiée à un jeune loup aux dents longues, cousin de Loris Capirossi, qui pointe en troisième position actuellement. Ziva est descendu à la onzième place avec ses deux résultats blancs…

- *****de ritals !!!, éclate alors l’Ancien en tapant du poing sur la table de la cuisine, ce qui a pour effet de renverser la cafetière dont le contenu encore bien chaud tombe illico sur les pieds à Maurice qui pousse un hurlement de douleur et lance un regard noir de reproche envers son frangin, calmant aussitôt l’excès d’humeur de ce dernier en reprenant : Pardon Maurice ! Ces nœuds ! j’leur avait bien dit de conserver le team Gaga qu’a l’niveau pour tester la machine au lieu de débaucher OJ en claquant tout l’pognon du service course. Non ! Y z’écoutent jamais ces empaffés !!! Confier du développement à un môme à peine débourré, c’est du n’importe quoi !!!!!!!!!!!! A la limite, demander à Olivier te tenir les deux casquettes, j’veux bien, mais là aussi quand on voit la façon dont y s’démène en Mondial avec une moto qu’est à la rue complète depuis plusieurs courses, faudra pas s’étonner qu’il leur file entre les pattes avant la fin d’saison !!! Bien entendu, ton coéquipier roule avec la première configuration, lui ???

- J’ai pas pu approcher sa moto, mais il me semble que oui !

- Ouais ben… c’est pas l’même niveau en national qu’en mondial ! La machine peut faire illusion quelques courses ainsi, voir même finir sur le podium, mais en championnat du monde y vont s’ramasser grave de chez grave s’ils ne changent pas leur fusil d’épaule, fois d’René ! Comment on peut confier du développement à un gosse qui rentrerait même pas dans les vingt en mondial ? J’pige pas sur c’coup-là ! Où si… les vaches ! En faisant ça, ils veulent me pousser à reprendre le guidon sachant très bien que j’vais pas accepter de te voir te planter commac ! Ben ouais, c’est ça ! Z’ont un jeune rital pouvant finir sur le podium en national, tandis qu’en mondial, on voit rouler la moto qui, si elle avance pas, tu verras qu’on mettra ça sur le dos à OJ au bout du compte… Ben non ! j’vais pas reprendre les bracelets à mon age pour leur faire plaisir, et toi Ziva, tu vas leur montrer que tu peux être à la hauteur de ce qu’on te demande de faire !!! Maurice ? Appelle Sarron et passe le moi…

Ziva reste dans son coin sans rien dire pendant que Maurice compose le numéro perso à Christian. Il sait pertinemment que dans ces cas-là, l’père René faut pas trop le chatouiller. Le môme se sent aussi tout penaud car il vient doucement de réaliser l’illusion de tout ça…

Au contact de René, Ziva a progressé très rapidement car son coté brouillon n’était dû qu’à son jeune age et l’inexpérience qu’il tentait de combler coûte que coûte par un style très approximatif. Tu te souviens ensuite que le gamin a commencé à tourner la poignée dans le bon sens (voir René, de la route à la piste…) ? Ben voilà qui n’avait pas échappé à René, lequel, devant le don visible du gosse, a décidé de tenter l’expérience piste. Pendant tout l’hiver qui a suivi, Ziva a démontré de très bonnes aptitudes qui lui ont valu de se retrouver en début de saison, avec l’aide insistante de son « parrain » bien-entendu, en championnat italien sur une moto alors supérieure pour ce niveau de la course. Ses résultats n’ont alors qu’à demi étonné René qui s’est dit que le môme, en pleine confiance vu l’avantage dont il bénéficiait, ne pouvait que progresser et réussir quelques coups d’éclats dès sa première année… Tu comprends mieux maintenant pourquoi Pépère est tellement en rogne envers les italiens!



avatar P'tit_Suisse 21-04-2008 22:04
Re: Calme toi, René... LA suite

Un peu absent du repaire, et à mon retour, LA suite m'attend...

Bon sang d'bois, p'pa, encore du très bon! Je m'abstiendrai donc de toute formule maladroite et inutile pour ne dire que deux mots:


La suite... ?! clin d'oeil

Au plaisir de te relire et de causer!



avatar J-PAUL 22-04-2008 11:25
Re: Calme toi, René... LA suite

Merci fiston :) !

Les z'otres..., Pépère vous inspire plus pipeau ???



avatar Charlot 22-04-2008 12:25
Re: Calme toi, René... LA suite

Salut J-Paul,

Faut quand même que tu saches que c'est grâce à ta signature que j'ai découvert René en page d'accueil du forum, et que j'ai bien mis au moins trois jours à lire tous les épisodes, avec un sourire et un empressement digne d'un enfant de 8 ans qui sait qu'il va récupérer son vélo à la sortie de l'école. (n'importe quoi, cette phrase cool ).

De mon avis, z'y va, balance le suite des aventures de René, Maurice et les autres, puis tant que t'y es, je veux bien jeter un œil sur les histoires d' Albert Kéké et d'Eglantine de Lacuissenberne!

En tous cas,
Merci J-Paul!! super content super content



avatar Jujubarteam 22-04-2008 12:38
Re: Calme toi, René... LA suite

Moi j ai tout imprime, je lis ce soir car j ai trop de taff la j'aime

La suite... (en avance) super content



avatar black&gold 22-04-2008 15:02
Re: Calme toi, René... LA suite

J'aime toujours autant ! Continu !


Par contre, te prives pas de nous faire découvir Eglantine de Lacuissenberne, belle nymphette roulant sur Ducat 996. Ca aussi, ça m'interesse !!! timide

avatar ryo_saeba 22-04-2008 15:04
Re: Calme toi, René... LA suite

Pour ca faut lire la BD de notre ami Satô cool clin d'oeil



avatar Chat Noir 23-04-2008 07:27
Re: Calme toi, René... LA suite

La suite, la suite ..... super content



avatar Al_90 23-04-2008 08:53
Re: Calme toi, René... LA suite

Le Respectable est de retour !

Ca s'arrose !!!!! Toujours aussi bon !

Mais pourquoi le texte n'est pas apparu comme les autres, en chronique / rubrique dédiée ? un beta-test I presume (étant sur le Taquin, rien d'anormal) ?



avatar cesco 23-04-2008 09:59
Re: Calme toi, René... LA suite

au lieu de causer, la suite ? super content



avatar Toffee 23-04-2008 11:32
Re: Calme toi, René... LA suite

alors c'est pas le tout de bavarder mais elle vient quand la suite?????????????????



:)




Sinon, j'avais bien aimé le récit d'Eglantine de lacuisseenberne que tu nous avais fait lire. Il y a une suite? si oui, balance aussi!!! clin d'oeil



avatar J-PAUL 23-04-2008 11:51
Re: Calme toi, René... LA suite

Merci les gars clin d'oeil !!!
Bon, pour la suite, heu..., j'ai ENCORE un problème d'ordi !!!!!!!!!!!!!
Là, c'est pas le mien et j'ai besoin de mon portable pour écrire...
Deuxième disque dur HS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Il a bien fonctionné pendant des années et gatouille aujourd'hui façon Maurice 09 à l'aspi de Papy 78, c'est dire l'étendu des dégats triste ....
Mon pote l'informatichien (...) est dé-bor-dé !!!
Un pneu de patience et, promis, la suite va arriver... j'espère très rapidement !
Pour Eglantine, jetez un coup d'oeil dans le Best-Off...



avatar J-PAUL 25-04-2008 18:56
Re: Calme toi, René... LA suite

Réparation provisoire de l'ordi : un disque dur d'occase à peine mieux que l'autre, mais bon... !
J'va essayer de balancer l'épisode III, un pneu de patience clin d'oeil



avatar J-PAUL 25-04-2008 19:01
Re: Calme toi, René... LA suite



CHAPITRE TROIS : RENE S’ENERVE !



- René ? Christian en ligne…

Pépère prend le combiné et s’éloigne. Il revient quelques minutes plus tard et déclare à Ziva :

- Tu peux rentrer chez toi môme ! Par contre, laisse ton portable branché, au cas où… Et arrête de te biler, on va s’occuper de ton cas !

René n’ajoute rien, mais une drôle de lueur brille dans son regard en même temps qu’un sourire carnassier se dessine lentement à la commissure des lèvres … Quand le Respectable prend un air comme ça, inutile d’essayer d’en savoir plus s’il ne daigne en dire d’avantage : René aime soigner son personnage en ménageant les effets.

Ziva parti, c’est Maurice, au comble de la curiosité, qui demande aussitôt :

- Bon ! t’as fais ton numéro avec le gosse, t’es content… Alors, accouche ?

L’Ancien regarde son frangin et déclare en se marrant :

- Tu te souviens du stage au Mans ? J’dois t’avouer que j’y ai plus mis les bottes depuis c’temps-là et j’aurais rien contre y r’faire un p’tit tour, mais en private joke. Christian va s’arranger avec les organisateurs pour obtenir la piste une demi-journée – la prochaine course du gosse est pour dans un mois, on a l’temps – mais avant toute chose, d’mon coté j’vais aller causer à Joan Paulo du pays… T’inquiète, je compte pas reprendre du service - à mon age faut jamais abuser des bonnes choses - mais un p’tit séjour chez les ritals semble s’imposer, tu crois pas ?

Maurice regarde son frère en hochant la tête :

- Tu peux pas t’en empêcher, hein ? Donner des directives par téléphone c’est pas suffisant ? J’savais bien que tu crevais d’envie de remonter sur la Bimocati ! Quand le môme est venu, t’étais vraiment en rogne. Tu l’aimes bien ce gosse, pas vrai ? Mais j’ai tout d’suite pigé à ton air que t’avais un truc comme ça en tête !

Les deux frangins, complices, se regardent et éclatent de rire.

- La course, non, pas vraiment…, mais tu m’connais assez pour savoir que j’aime pas les choses faites à moitié ! Et puis, ouais ! t’as raison : faut que je regrimpe sur la meule, ne serait-ce que pasque ce ****de rital, même si j’l’aime bien, l’est à coté de la plaque et ça m’fout les boules une organisation pareille ! Cette meule, c’est un peu la mienne et elle commençait à être au top, mais ce nain prend qu’un pilote en mondial qu’il débauche à grands frais sous prétexte que je reviendrais peut-être sur ma décision de plus courir, lequel ne peut pas apprendre une catégorie et développer une moto à ce niveau même en s’appelant Olivier Jacque ! Alors, confier ça à un môme débutant et se contenter d’un possible titre national avec le coéquipier de Ziva c’est se foutre de la gueule du gosse – de la mienne par conséquent – et aller au suicide en se ridiculisant au fil des courses du mondial. Les autres constructeurs vont pas attendre que le signor Dautricouri daigne faire comme eux pour continuer à truster les premières places au détriment du pauvre OJ qui va certainement pas terminer la saison dans cette situation… Et ils veulent aller en MotoGP l’an prochain ??? Sont terribles ces italiens : des génies de la conception, des passionnés, certes, mais question organisation, y a pas plus bordéliques que ces mecs là, à part peut-être un constructeur français… J’exagère, mais à peine ! Bon, j’me prépare et on va s’occuper du truc…

Là-dessus, René se reverse un dernier bol de kawa (…), file prendre sa douche, se sape rapidement et déclare à Maurice :

- Le but du jeu ? Filer en Italie régler cette foutue moto puis attendre que Christian donne le feu vert pour le Mans. Là, on fera venir la Bimocati et on tentera de montrer à Ziva comment faire pour qu’elle fonctionne. L’est encore un peu light pour un truc comac, le môme, mais on va tenter l’coup, tu m’suis ? Après, j’espère qu’ils auront la bonne idée de dénicher un véritable pilote de développement du niveau de la bête pour épauler OJ, mais va savoir avec eux… Faut vraiment être con – passionné mais bougrement con -, pour penser qu’un gamin découvrant un championnat national peut donner un avis subjectif sur une machine destinée à évoluer à un niveau mondial… et encore plus pour s’imaginer me faire replonger avec un stratagème aussi débile !

Le temps de téléphoner à l’usine en Italie, réserver un avion pour le lendemain et… annuler le rendez-vous en tête à tête avec Céline dans ce charmant petit hôtel restaurant de Deauville…, voilà une matinée qui vient de passer à la vitesse de Rossi sous la Dunlop !

Un rapide déjeuner plus loin, voilà nos deux frangins harnachés en cuir au sous-sol devant les 1300 V6 qui chauffent sur leur latérale. Faut dire que Pépère a ressenti un besoin impérieux de calmer ses nerfs suite à la scène mémorable de Céline… Celle-ci, pourtant d’un naturel assez facile en temps ordinaire, commence à accuser le coup des « lapins » fréquents posés par l’Ancien depuis sa toute nouvelle célébrité : pas une semaine qui s’écoule sans que René ne soit sollicité à droite et à gauche au détriment de la belle qui, si son Don Juan sait parfaitement se faire pardonner à l’horizontal, commence à trouver moins marrant son statut de première tringlée du nouveau héros national de la moto… Pour tout dire, c’est elle qui a raccroché et notre Respectable, par pure fierté déplacée, n’a rien tenté pour rattraper le coup. Pourtant – deviendrait-il un poil sentimental avec le temps ? – René s’en veut d’agir ainsi. Céline l’aime, et lui…, mais bon ! en Italie y a tellement de jolies filles qu’il allait quand-même pas lui demander de venir avec ? Chasse le naturel…

- Passe devant Maurice !

Le frangin s’exécute avec la lourde tâche d’ouvrir la route. Pas qu’il en ait réellement envie – contenir un René énervé au guidon, t’avoueras que faut en vouloir ! – mais, même s’ils sont jumeaux, celui-ci s’est toujours considéré comme le grand frère et estime qu’il est de son devoir de veiller dessus pour lui éviter des conneries que son caractère, un poil gamin parfois, amène à des situations un peu « limites » de temps à autres, comme aujourd’hui où cet animal a décidé de se calmer sur la route par le biais de ses 200 chevaux !!!

Maurice, c’est un être calme – trop parfois au goût de son frère – qui n’agit jamais sans mûre réflexion. Plus pondéré que ce dernier, il aime prendre son temps avant d’agir, de peser le pour et le contre pour garder sa sérénité dont il ne se départie jamais, à l’inverse d’un René fonctionnant surtout à l’instinct. Mais bon ! de temps en temps lui aussi oublie son age, n’étant pas un Gédeufoitrentans par hasard… C’est pourquoi, imprimer le rythme aujourd’hui, même s’il connaît les risques d’un tel engagement, c’est pas ce genre ce trip qui va vraiment le perturber outre mesure ! Et on ose causer des d’jeun’s ???

Se tirer une bourre, OK ! mais tout d’abord, quant on est un véritable passionné amoureux de sa bécane, un impératif : le temps de chauffe…

Pas facile pour Maurice de respecter ce paramètre avec ce clown collé à ses basques qui lui téléphone le dosseret de selle ! Pourtant, tu sais aussi bien que moi à quel point René est soigneux de sa moto ? Ben là… Il donne des coups de gaz rageurs en balançant violemment sa V6 de gauche à droite puis de droite à gauche pour faire monter rapidement ses pneus en température, ce qui – n’importe quel technicien pneumatique te le dira – ne sert strictement à rien, mais comme tout le monde le fait…

Heureusement, les premiers kilomètres c’est de la banlieue avec de nombreux feux, ce qui permet à Maurice de souffler un peu, mais l’Ancien garde un œil inquiet dans ses rétros !

La circulation est incroyablement fluide en ce début d’après-midi de journée de semaine, tout le monde bosse ou fait comme, les autres sont certainement chez eux, même les flics semble t’il… Voilà qui semble parfait pour commencer à essorer sans trop devoir jouer à la Play Station avec les chicanes mobiles encombrants la pis…, heu, la route !

Le temps aussi est idéal en ce début de printemps, sec et chaud pour la saison. Des conditions idéales pour aller traîner vers le Vexin Normand.

Pas trop de courbes dans l’immédiat, simplement un horizon qui s’élargit au fur et à mesure que nos deux compères avancent en direction des portes de la Normandie. Et pour avancer, je tiens à te dire que ça n’amuse plus le terrain : la RN14 est avalée à près de deux cent, ce qui correspond à peu près au rythme de croisière des deux moulbifs survitaminés des frangins qui semblent pourtant piaffer d’impatience en attente d’un terrain de jeu un peu moins rectiligne…

Bien qu’il reste franchement à l’aspi de son frère, René semble se détendre au vu de sa position en selle, ce qui rassure pour un temps Maurice qui continue néanmoins à visser, mais en se disant que les premières courbes n’allaient pas tarder !

A la sortie de Magny en Vexin, direction plein Est vers Gisors par de la petite départementale : le moment redouté ou espéré suivant l’un ou l’autre vient de se présenter au devant des carénages sous la forme d’un tracé au revêtement correct mais viroleux à souhait !
Là, de telles mécaniques deviennent un luxe inutile : faut enrouler proprement pour ne pas se faire surprendre par un virage en aveugle qui se resserre à la sortie. Dans ces cas-là, on évite d’arriver au point de corde sur les freins pour pas trop raidir la moto et pouvoir anticiper. An-ti-ci-pa-tion ! Voilà le maître mot que Maurice tache de garder en tête en modulant sur un filet de gaz, le corps le plus souple possible, les bras un poil écartés et le regard tendu le plus loin possible pour tenter de déchiffrer ce petit gauche, là-bas, ou cette grande courbe à droite. Dans ces conditions, disposer de telles motos est un peu surréaliste : n’importe quelle moyenne cylindrée soutiendrait parfaitement la comparaison en permettant une toute autre liberté d’action sans avoir à gérer poids, puissance, couple et inertie dus à la forte cylindrée de ce monstre se trouvant fort à l’étroit sur ce type de tracé…

Pendant qu’il y en a un qu’en chie comme un constipé attendant la délivrance, l’autre derrière, en réalité ronge son frein en songeant à ce foutu **** dit « faible », et à une certaine Céline en particulier… Pas sa faute s’il aime autant les femmes, ***** ! Bien entendu, Céline compte énormément pour lui, et c’est bien pour ça qu’il ne veut pas l’emmener en Italie… C’est vrai, quoi ? Une belle latine au regard de braise a qu’à se pointer – tu sais à quel point elles sont chaudasses là-bas -, lui ben…, la chair est faible et ça, sa belle demoiselle lui pardonnerait pas, c’est certain ! Bon, dans l’immédiat la situation entre elle et lui est loin d’être au beau fixe, voir semble virer à l’avis de tempête vu les deux ou trois alertes précédentes. Et si cette fois… ? René, voilà une réaction que tu risques de regretter longtemps, mon gars ! Mais comment pouvait-il faire autrement ?

C’est dans des cas comac qu’on se rend compte que l’être le plus sûr de lui n’est pas à l’abri du remous de ses sentiments, et c’est bien ça qui fout en rogne notre Respectable ! Voilà t’y pas qu’il se met à gamberger sur sa légitime du moment, lui ! Pas possible pour un célibataire endurci de sa trempe, ou alors devient gâteux l’Ancien… Ah, ***** ! vite, l’Italie et un retour à une situation plus conforme à la norme !!!

Mine de rien, alors que Pépère turbine du bulbe en se traitant de sombre crétin, son poignet droit, tel un exutoire, vient de modifier sa position de quelques millimètres, ce qui, avec plus de deux cent bourrins n’attendant qu’une telle aubaine pour donner de la voix au quatre en un racing en provenance directe de l’usine, fait aussitôt bondir la Kawasuki tel un fauve sautant sur proie. En l’occurrence, l’objet visé, c’est ce pauvre Maurice qui n’a que le temps de serrer sa corde – et les fesses ! - tandis que René le passe d’un exter parfait pour plonger dans ce droit assez large en faisant fumer son pneu arrière !

Un poil vexé de l’attaque soudaine du frangin, le paisible Maurice décide que cette fois-ci … et prend l’aspi d’un René bien décidé à se la jouer façon piste ! On causait d’enrouler tout à l’heure ? Ben, oublie… Là, faut porter le regard loin, très loin devant en tâchant de deviner le rayon de la courbe qui te saute à la tronche tout en faisant confiance à ton amorto de direction sur les zones de freinage !!! Les rares bouts droits sont avalés à une vitesse supersonique sous l’œil impassible des quelques vaches indifférentes au spectacle offert, seules témoins d’un duel sentant la poudre…

Le nez dans la bulle, Maurice recolle illico au frangin en calcant ses trajectoires sur celle de René. Pas question de tenter de doubler ici, son niveau de pilotage ne lui permettant pas ce genre d’ «exploit», Par contre, jouer le rôle du suceur de roue semble parfaitement dans ses cordes. La tactique ? simple ! Ne pas se laisser distancer et guetter l’allumage du feu rouge pour prendre les freins en espérant que le frangin commette une faute permettant de passer devant. Enfin ça, c’est la théorie… Dans la pratique – tu connais le coup de gaz de René dans un bon jour… ? – voilà qui apparaît moins évident ! En effet, il se profile, au loin d’un bout droit permettant aux moulbifs de souffler sur la quatre (on cause de 1300 V6…), un grand gauche dégagé au large rayon. René sort déjà le genou en préparant sa traj’, Maurice, quant à lui, reste bien collé à l’aspi et essaye de deviner le moment où son frère va se décider à couper et prendre les freins, supposant que ce dernier va freiner en ligne. Erreur ! Superpapy vient de plonger à la corde en retardant la prise des freins pour tordre le levier droit sur l’angle !!! Maurice, surpris par cette manœuvre inattendue, voit alors avec effroi sa propre machine se rapprocher dangereusement de celle devant lui tout en constatant que le virage va lui sauter à la gueule… Aucune possibilité d’échappatoire : il est déjà au panneau « trop tard » et ne peut plus corriger sa trajectoire, sa moto étant verrouillée sur les freins avec les deux roues bloquées !!! Le malheureux ne peut que toucher la roue arrière de son frangin au moment où celui-ci vient de prendre la corde, ce qui a pour effet d’envoyer jardiner les deux bécanes directement dans le champ situé en face…

René, qui a eu le réflexe de redresser sa moto, tire aussitôt tout droit en constatant, soulagé, que la partie herbeuse ne comporte aucun fossé et présente une surface relativement plane. Mais enfin, freiner hors bitume, voilà qui reste bien aléatoire, surtout à la vitesse à laquelle il vient de se sortir ! En ligne…, faut rester en ligne et surtout, ne pas bloquer les roues ! La moto se met à onduler en tapant sur les bosses cachées sous l’herbe et René serre les fesses en priant touts les saints, sauf Gamelle, de l’épargner… Enfin la moto semble ralentir, constate Pépère qui se dit que cette fois, c’est bon ! Il est presque à l’arrêt quant un dernier guidonnage envoie soudain la moto et son pilote visiter les vers de terre, mais ouf ! celle-ci ne fait que se coucher !

Le Respectable n’a pas le temps de souffler que voici son Maurice de frère qui passe entre lui et sa machine, les freins bloqués et la V6, le guidon en butée !!! Le regard exorbité par la peur, le Gatouillable semble attendre l’inéluctable tandis qu’il évite son frangin comme par miracle sans plus rien maîtriser maintenant… Alors, dans une scène digne des Grands Prix, la deuxième V6 se bloque brusquement en se couchant elle aussi et envoie valdinguer l’infortuné Maurice quelques mètres plus loin !!!

René se relève doucement, il n’a rien. Inquiet et furieux à la fois, Pépère fonce direct vers son frère encore au sol… Mais Maurice, un instant immobile, commence à bouger et tente de se redresser sous l’œil soulagé d’un René qui, alors, laisse libre cours à sa colère :

- Sombre imbécile ! rugit-il, Pas idée d’sucer ainsi la roue quant on est pas capable de savoir freiner correctement ! T’as vu l’résultat ? T’es content d’toi ???

- Et toi ??? rétorque Maurice, l’air mauvais, J’te suivais peinard en pensant que t’allais rentrer dans la courbe normalement, mais non ! Moooossieur s’croyait en course et y a fallu que t’attaques comme si t’étais sur la Bimocati !!! Ben moi, ça , j’sais pas faire… Pourtant, tu savais bien que j’étais à l’aspi ! Mais bon sang ! t’as quel age pour faire des trucs pareils ???

Pendant quelques instants, les deux frangins se regardent, s’observant sans plus dire un mot. L’air devient électrique ! Puis, comme se rendant mutuellement compte du ridicule de la situation, ils esquissent d’abord un sourire, puis un rire franc en se jetant dans les bras l’un de l’autre…

- Pardon Maurice, déclare alors René à travers son casque portant quelques traces de terre, j’aurais pas dû, c’est vrai ! Mais j’étais tellement à cogiter sur Céline que j’ai vu rouge ! J’me rendais plus bien compte de c’que j’faisais. Tu sais ? Pas normal de m’en faire pour une fille qui, au fond, finira bien par se dégoter un jour un mec plus jeune que moi, faut être réaliste ! Et puis quoi ? J’va quand même pas me ranger des voitures maintenant alors qu’y a encore tant de frangines à culbuter, non ? J’ai tout l’temps d’devenir un sentimental pantouflard mais dans l’immédiat, y a encore plein de trucs que j’ai envie de faire avant de rendre la main, et ça, faut pas être accompagné pour les réaliser !

- J’me disais aussi que tu tournais pas bien rond ces derniers temps, réponds Maurice en souriant, Au fond, on est deux vieux célibataires pas encore prêts pour le grand saut, même si y a eu un début d’alerte pour toi ! Au fait… c’est à moi de m’excuser : jamais j’aurais dû tenter de te suivre comme ça, c’était prévisible. Sur ce coup-là, on a pas fait mieux que le môme ! Tu crois qu’on va grandir un jour ???

Ils éclatent alors franchement d’un rire communicatif haut dans les tours qui met plusieurs minutes avant de couper les gaz. René dit alors :

- C’est bon ! Parlons plus de tout ça et allons voir l’état des bécanes ! T’es sûr que t’as rien ?

Maurice fait « non » de la tête tandis qu’il tente de relever sa moto. Vache ! c’est lourd une bécane au sol !!! René lui file un coup de main et béquille sur la latérale – le sol est dur - pendant que son frangin constate l’étendue des dégâts : rétro et clignotants gauches cassés, levier d’embrayage et sélecteur tordus, peut-être le guidon, quelques griffes sur le carénage, mais à part ça la moto à l’air Ok ! Celle de René n’a rien, sauf un peu de terre sur un flan de carénage et aussi quelques griffes. Mais elle n’a fait que se coucher, ce qui a limité l’impact au sol. Tous deux s’en sortent bien ! Ils redressent le sélecteur à Maurice à l’aide d’une clé dont ils se servent comme d’un levier : celui-ci reprend rapidement sa forme. Le levier d’embrayage permet encore de débrayer. Un coup de pouce sur les démarreurs : les deux moulins tournent comme d’habitude. Alors, avec d’infinies précautions, René et son frère sortent les deux motos du champ pour retrouver un bitume plus approprié à l’usage de telles machines.

- Maurice ? dit alors René, Si t’es d’accord, on va stopper là et rentrer tranquillos. Par contre, devant la maison on traîne pas : faudrait pas qu’on nous voit rentrer dans cet état ! Dès notre retour d’Italie, on répare en loucedé et on dit rien à personne…

- Ok ! répond Maurice, on va pas s’vanter d’un truc pareil !!!

Les deux frangins reprennent alors la route du retour à un rythme plus proche de la réalité de leur age !



avatar Charlot 28-04-2008 15:16
Re: Calme toi, René... LA suite

J'adore...

Alors un p'tit up pour le 3ème épisode! sourire

Merci J-Paul,
La suite s'il te plait!



avatar cacalaü 28-04-2008 19:35
Re: Calme toi, René... LA suite

Merci la suiiiiiiiiiiittteeeeeeeeee !!!!



avatar J-PAUL 29-04-2008 10:40
Re: Calme toi, René... LA suite

Tanquiou vérimoche clin d'oeil !!!
L'épisode IV est en pré-grille, un truc que vous pouvez faire, c'est donner vos avis : l'orientation du book se fera ainsi de manière interactive suivant vos réactions. Ca marche clin d'oeil ?



avatar J-PAUL 01-05-2008 20:20
Re: Calme toi, René... LA suite

Bon, René ne semble plus passionner les foules, on dirait.
Oû sont passés les fans du premier volume cette bonne équipe pleine de mauvaise foi et de bonne humeur ? Peut-être celà vient-il de moi, alors ?
Bah ! Si tel est le cas, j'vais passer à autre chose et tant pis pour ce bon Respectable qu'avait pourtant encore bien des trucs à faire...



avatar J-PAUL 05-05-2008 09:53
Re: Calme toi, René... LA suite

Bon, nouvel essai...
J'aime bien écrire les z'aventures de Pépère, mais... si c'est pour que personne ne lise, le plaisir n'est plus le même pipeau ...




CHAPITRE QUATRO : BEN OUAIS ! ON VA EN ITALIE…



- O Sole Mio… !!!!

René se bouche les oreilles tout en préparant ses affaires. Faut dire que Maurice chante faux, terriblement ! Mais que veux-tu ? Il est tellement content d’accompagner son frangin au pays des bouffeurs de spaghettis que Pépère n’a pas le cœur de l’obliger à la fermer…

Tu connais Maurice ? Cet être délicat et tempéré est capable de se transformer en une véritable bête de foire à la simple évocation d’un quelconque quidam en jupon, alors tailler vers l’Italie, pays de la romance et des plus belles filles au monde, tu parles si l’Ancien trépigne d’impatience tout en renâclant toutes sortes de pensées nettement au dessous de la ceinture !

René, lui, a autre chose en tête… Faut dire qu’il n’a pas trop digéré le stratagème de Joan-Paulo pour tenter de lui faire remettre le pied à l’étrier ! Pas qu’il ne se sente pas capable de faire une saison en intégralité, mais il est impossible, quant on vise les premières places, de songer à rentrer à coup sûr au stand sur ses roues : un pilote qui ne tombe pas, c’est un pilote qui reste « en dedans », et ça, c’est pas dans la nature à René. Non, lui, après sa démonstration de Philip Island, il sait de quoi il est capable désormais, mais son corps supporterait-il ? A son age, rien n’est moins sûr ! Voilà le genre de risque que notre Respectable ne veut pas prendre. Déjà, Max Imum Gâteux, le boss du team Gaga, avait tenté en vain de le faire revenir sur sa décision, mais Pépère est resté inflexible ! Alors pourquoi ce désir soudain de regrimper en selle ? Simplement pour bien faire comprendre au patron de Bimocati que ses coups en loucedé en se servant du môme ne risquaient certainement pas d’aboutir, que ses indications par fil – à condition d’avoir un gus capable de valider hors antenne – devraient suffire à maintenir le trois pattes au niveau de la concurrence vu l’équipe de têtes pensantes plongée sur le projet, et que pour prouver ses dires, rien de tel qu’une démo en live. De toute façon, ce n’est que deux jours de roulage en private joke !

Auparavant, le taulier de la marque italienne et lui ont longuement débattu du sujet au téléphone. Le deal est simple : René valide ses choix en compagnie d’un testeur embauché d’urgence, un certain Garry Mc Coy, retiré des circuits qui, si tu te souviens bien, avait plutôt le Respectable à la bonne. Macadam Cow-boy, un peu délaissé du milieu actuellement – mais c’était sa décision à l’époque – n’a pas été difficile à convaincre pour tenir le rôle de pilote de développement de la firme, à l’unique condition que René soit présent pour respecter l’esprit originel de la moto telle qu’il était quand le trois cylindres s’est mis à marcher correctement. En échange de quoi, Pépère s’est engagé à être présent en ouverture des GP les plus importants pour effectuer deux tours de piste sur une meule spécialement aménagée deux places en emmenant une girl du team Gaga dont la mission est de se désaper totalement pendant que Superpapy pose le genou au sol. Un truc de dingue qui n’a pas encore l’aval des pontes du championnat, mais que Joan-Paolo se charge himself de les décider : si quelqu’un est capable de réussir un tel coup, c’est bien ce diable de rital qui possède de plus des sacrés appuis en hauts lieux !

La mise sur pied de tout ce projet n’aura pris que deux jours, venue de Mc Coy comprise ! C’est dire le charisme du bonhomme…

Maurice a enfin arrêté de chanter – merci pour le voisinage ! – et maintenant il essaye de fermer sa valise pleine à craquer d’objet divers : sa collection de CD de Tino Rossi (rien à voir avec Vale) dont il ne se sépare jamais, cinq pulls à col roulé (on sait jamais, c’est le nord du pays, et c’est bien connu que dans le nord il fait souvent froid…), une paire de bottes en caoutchouc (le bord de mer, tu comprends…), un dictionnaire franco/italien (à la limite…), l’intégral de Roméo et Juliette (là, c’est toi qui lui demande !), dix caleçons (on est jamais trop prudent à cet age là !), quatre jeans (pour deux jours…), une paire de chaussette (…), un jeu d’altères (la potion fait pas tout !), un exemplaire du kamasoutra (en cas d’oubli au moment crucial), cinq tee-shirts jaune fluo (parait qu’là-bas y a des boites ou traînent des nanas pas possibles !), deux tubes d’aspro (on sait jamais !), un flacon de déodorant aphrodisiaque (conseillé par le maître avant usage de la potion) et… THE indispensable…, la fameuse potion dans une bouteille de deux litres remplie jusqu’au goulot (pour réussir, un commerçant comme lui se doit de penser à l’exportation de ses produits… en plus de sa consommation personnelle !). Si on ajoute quelques babioles comme une photo de lui sur sa première mobylette (elle ne quitte jamais ce grand sentimental), Dix boites de préservatifs (t’irais à la chasse sans balles pour ton engin de mort, toi ?), un litre de gnole (vaut mieux assurer…), un exemplaire de la bible illustrée par Sato (vu toutes les conneries commises ici bas par l’animal, il estime que tenter de se mettre bien avec l’Eternel peut pas faire de mal…), une gaine (ça, t’en cause pas surtout !) et une queue de renard porte bonheur provisoirement désaccouplée de l’arrière de son casque qu’il ne peut emporter car un poil trop volumineux !

René observe la scène tandis que l’Affreux s’acharne sur cette bon dieu de valise pour tenter une énième fois de fermer cette foutue serrure qui fait ce qu’elle peut, puis déclare au bout d’un moment, l’air hilare :

- Maurice…, t’as jamais pensé à consulter ???

L’intéressé lève un œil vers son frangin, et répond :

- Si ! le jour de ma première bandaison… J’croyais qu’j’avais une troisième jambe qui poussait et j’étais mort de trouille !

René se dit que là, le cas semble désespéré et que répliquer c’est comme ****** dans un violon (pourquoi « dans un violon » ? J’ai jamais pigé la signification de cette expression. Si jamais t’as la réponse, passe-moi un mail, je serai moins ****ce soir !). Lui, son sac se résume à peu de choses : sa combarde, son casque, ses bottes et gants plus quelques sous-vêtements. Il estime qu’on embarque toujours des trucs inutiles en voyage. Comme quoi, on peut être jumeaux et marquer quelques différences comportementales…

Le départ est prévu à quinze heures, aéroport Orly sud, vol quatre cent trois en classe affaire.
Trois heures de vol jusqu’à Gênes, puis sur place un chauffeur les drivera à Rapallo, charmante ville balnéaire située au pied de la Riviera di Levante, région typique de la dolce vita italienne mais aussi nouveau fief de l’usine transalpine dotée des dernières technologies, construite sur le plateau d’un pan rocheux dominant la méditerranée, avec un circuit privé édifié autour présentant tous les cas de figure des principales pistes européennes. On ne lésine pas chez Bimocati : va falloir un certain temps avant de rentabiliser le site, mais le succès actuel de la marque ainsi que son entrée en bourse lui assurent une certaine pérennité ! De plus, Joan-Paulo fait de la sous-traitance de pièces moteur pour l’industrie automobile sur place, ce qui relativise l’investissement de départ. La différence entre la France et l’Italie se trouve principalement à ce niveau : la volonté d’entreprendre et s’en donner les moyens sans sectarisme ni nombrilisme !

On dit que l’italien vit de l’air de temps, qu’il est désorganisé et plus porté sur la romance que les affaires par son coté exubérant très latin. En fait, dans tous les domaines, c’est un passionné qui va au bout de ses idées, quitte à se planter, mais dont la réussite est bien souvent à la clé. Chez nous, déjà il y a un problème d’individualisme qui fait qu’à la base chacun essaye de tirer son épingle du jeu, cherchant à en tirer les lauriers à son propre profit. Puis, comme si ça ne suffisait pas, quelqu’un va proposer une idée valable qu’aussitôt un autre tentera de démontrer le contraire par pur esprit de contradiction si typiquement franchouillard. Le résultat est que, bien souvent, le projet passe à la trappe par manque de crédibilité comme Voxan qui tente de survivre chez nous sans réussir à convaincre à l’extérieur malgré les qualités reconnues de ses motos…

On cause, on cause et nous voilà déjà en tout début d’après-midi à l’entrée de l’aéroport où un taxi vient de déposer nos deux acolytes, valises à la main. Un taxi ? Oublie pas que les bécanes sont un peu chiffon actuellement… !

Le temps de valider les billets, enregistrer les bagages, écluser un verre au troquet du hall en enfournant le numéro de portable de la serveuse ayant aimablement écarté les jambes en posant les consommations (Maurice…, ta main !), que voici déjà l’heure d’embarquer à bord de l’avion, un truc de ligne dont je connais pas la marque ni le modèle vu que c’est pas marqué dessus. Parle-moi bécane, j’veux bien, mais là…, c’est gros avec deux turbines et c’est remplie de charmantes hôtesses toutes plus avenantes les unes que les autres…, ce dont nos deux frangins ne sont pas insensibles (quoi, encore… ?) !

La poussée d’un biréacteur au décollage, c’est le genre de truc qui a toujours impressionner René, lequel tente dans sa tête d’évaluer la comparaison avec la Bimocati. Pas certain que la moto suive longtemps ! se dit-il, songeur. Maurice, lui, il s’en tamponne royalement : la petite brunette, là-bas au fond, dans son bel uniforme…

L’avion prend de l’altitude rapidement dans une ascension irrésistible puis, soudain, il se redresse à l’horizontale et donne l’impression de couper la poignée : il est maintenant à son altitude de croisière et la voix du commandant de bord se fait entendre par le truchement des haut-parleurs disséminés dans l’appareil :

- Mesdames, messieurs, c’est le commandant de bord qui vous parle, vous pouvez détacher vos ceintures. Nous volons actuellement à une vitesse de…

Une femme ! Le commandant de bord est une femme !!! Maurice se désintéresse aussitôt de l’objet de son attention pour se tourner illico vers son frère :

- T’as entendu ? C’est une frangine au guidon !!! Tu savais que ça existais, toi… ?

- Tu sais, répond René, les femmes sont partout maintenant, alors pourquoi pas aux commandes d’un zinc ?

Maurice se gratte alors le menton, l’air pensif, puis déclare :

- Ca doit être quelque chose quand même une nana comme ça…, tu penses pas ?

- Maurice…, j’te vois venir, là ! J’espère que tu comptes pas me refaire le coup du zinc de l’Australie (voir « René, de la route à la piste… ») ?!!! Et puis, tu l’as même pas vue ! Ca tombe, c’est une grosse binoclarde blafarde comme la plupart des gonzesses qu’ont un métier qui demande de la gamberge !

Une lueur bizarre passe dans les yeux de l’Affreux qui répond à son frangin en se marrant :

- Une gonzesse qui s’envoie en l’air et qui manie le manche…, tu m’connais…, j’la respecte une frangine comac ! D’ailleurs, pour te prouver ma bienveillance à son égard, j’va aller y dire deux ou trois mots, histoire de la féliciter de faire un boulot qu’un gars comme moi serait pas capable de faire ! Mademoiselle ?

Là-dessus, il vient de héler la petite brunette en uniforme à qui il fait signe de se pencher, lui susurre deux, trois trucs à l’oreille puis sort un calepin sur lequel il griffonne quelques mots, arrache la feuille et la remet à l’hôtesse qui se rend immédiatement au poste de pilotage.

- Maurice ! T’es pas sortable…, soupire René en prenant un faux air dépité.

Deux minutes plus tard, l’hôtesse est de retour. Elle fait « oui » de la tête et invite l’Ancien à se lever et à la suivre. Tous deux disparaissent très vite dans le cockpit de l’appareil …

Pendant quelques minutes, rien de plus ne se passe et René commence à souffler en se disant que pour une fois… Mais soudain les haut-parleurs se mettent à crépiter et les éclats de voix qui en sortent laissent sur place l’ensemble des passagers médusés !

- Mfrrrrrr ! Haaaaaaaa ! Vas-y, r’mue plus fort, j’te sens pas bien !!!

- Oui ! Ouiiiiii ! Ouiiiiiiiiiiiiiiii ! C’est ça ! fais moi mal !!!!!!!!!! Aaah !!! Je paaaaars !!!!!

- Ben part pas trop vite, j’ai pas encore commencé, moi ! Et toi la p’tite brunette… file donc deux gouttes – pas plus, hein ? – au zig qu’est assis à coté et qu’arrête pas de mater ! T’y sors le chibre, tu l’pompes cinq minutes et tu t’assois dessus l’temps qu’je termine la patronne. Ensuite, j’suis à toi ! Bon sang l’engin ! T’as vu ça ? L’est monté comme un bourricot l’animal !!!!!!!!!!!!!!

- Haaaaaaaaa ! Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

- Gueule pas si fort ! y vont entendre derrière !!! Tiens ! j’va larguer les amarres et m’occuper d’la p’tite qu’à l’air de s’impatienter. M’retiens pas comme ça ! Regarde, y a ton copilote qu’a l’mandrin bien accueillant, essaye pour voir ? Si t’en veux encore, j’te remets la deuxième rincée ensuite ! Et toi, vient ma belle que j’te fasse goûter au saucisson tartare à la sauce tonton Maurice …

Et ça dure comme ça pendant une heure… Stupéfaits d’abord, les passagers se regardent les uns les autres sans trop savoir quoi dire ni que penser. Puis un premier commentaire fuse, et un second, untel complimente en tapant des mains, vite relayé par cet autre, là-bas qui explique par force et détails une position supposée à son voisin, lequel ne semble pas tout à fait d’accord quant à la façon de placer les doigts. Bientôt, tout l’ensemble y va de sa petite réflexion dans un joyeux brouhaha que tentent de calmer quelques-uns dès que la clameur ambiante couvre les haut-parleurs ! Bref ! une belle pagaille règne dans l’appareil sous l’œil amusé de René qui finit par se lever et rejoindre le frangin en cabine. Ce qu’il constate en franchissant la porte dépasse l’imagination : Maurice, le calbute baissé, en travers du siège du pilote est en train de brouter le commandant de bord tout en astiquant la brunette debout sur lui, laquelle, d’une bouche vorace, pompe goulûment le copilote grimpé sur le tableau de commande… La perspective permet à René de constater que madame le commandant n’a rien du laideron supposé : grande, blonde, vraiment blonde comme le laisse remarquer ce petit filet finement rasé soulignant un clitoris de bonne taille ayant visiblement connu du pays vu l’aplomb qu’il semble afficher, à peine trente cinq ans, deux obus d’un bon calibre fièrement dressés, une peau halée, et une paire de miche… Bon ! Arrête ! Tu te fais mal à imaginer et de toute façon, une nana comme ça, c’est pas pour un gamin de ton espèce ! En plus, je ne t’ai pas causé de la brunette ? Vaut mieux pas, elle est encore plus appétissante ! Et comme tu me fais l’honneur de me lire, je ne veux pas te flanquer un coup au moral à l’évocation d’une fille que jamais tu ne pourras ne serait-ce que toucher du bout du doigt…

- Mesdames z’et messieurs, commence Pépère d’un ton moqueur, désolé de vous interrompre en plein débat culturel, mais… Pourriez pas faire ça en sourdine ou, plus simplement, couper le son car les passagers commencent à se plaindre de ne pas avoir l’image qui va avec ! M’est avis que si vous continuez longtemps comme ça, certains vont pas tarder à venir constater en live et je crains que la cabine ne permette pas d’augmenter le nombre de participants à ce huit clos que je qualifierais de cavalier si j’en juge par le rythme de ce fornicateur appliqué dont j’ai l’honneur et quelques fois le lourd tribu d’être le frère !

L’intervention impromptue de René casse le charme et provoque une débandade (…) instantanée de la petite assemblée. Le commandant en premier qui, revenant soudain sur terre (un exploit en plein ciel !), constate avec effroi que l’interrupteur de commande des haut-parleurs est en effet enclenché ! Femme d’action et de décisions, elle se resape illico et décide d’aller affronter les passagers pour tenter une explication risquant d’être foireuse, mais que faire d’autre dans le cas présent ???

A peine a-t-elle franchi la porte qu’un tonnerre d’applaudissement l’accueille. Surprise par cette réaction, elle décide néanmoins, profitant de l’aubaine, d’aller dans le sens de cette foule dont certains scandent des « encore ! » d’encouragement en leur expliquant qu’il est normal pour quelqu’un de sa position de satisfaire aux dernières volontés d’une personne atteinte d’un mal incurable et devant succomber dans les jours qui viennent (tu vois de qui elle veut causer… ?). Une maladie orpheline très rare se traduisant, dans la phase finale, par des érections intempestives si le malade n’est pas soulagé à temps. Dix minutes de trop et c’est la mort par asphyxie du gland dans d’horribles convulsions. En somme, dit-elle en substance, elle n’a fait que son devoir…

Moue dubitative de l’assemblée au moment du retour d’un certain personnage semblant se porter comme un charme… Ce brave Maurice, assez content de lui, finit de se re-fringuer en sifflotant « Vous, les femmes… » d’un air idiot de béatitude…

On dit l’animal triste après l’amour ? Pépère semble être l’exception qui confirme la règle… C’est du moins ce que pense René en secouant la tête !

Quant aux passagers, ils n’oublieront pas de sitôt ce vol aux circonstances assez particulières !

Pendant ce temps, l’avion s’est mis en approche de l’aéroport de Gênes sous la gouverne de madame le commandant qui a repris le manche – le bon, cette fois… -.
Quelques minutes plus tard, nos deux frangins foulent des pieds le sol de l’Italie !



avatar cesco 05-05-2008 12:59
avatar l4ping 05-05-2008 13:23
Re: Calme toi, René... LA suite

J.Paul La suite s'il te plait j'aime super content

Je ne penses pas que tu doives t'inquiéter ou douter du nombre de lecteurs fidèles à René et ses aventures, mais si ils font tous comme moi personnellement j'attends d'avoir deux ou trois chapitres pour les dévorer à la suite (sinon je suis frustrée parce que pas assez long ou alors la suite dans toujours trop longtemps à mon gout)

Donc ne désespère pas René reste et restera car nous les anonymes qui lui sommes fidèles nous n'avons qu'un mot à te dire ENCORE , et puis MERCI



avatar Toffee 06-05-2008 13:38
Re: Calme toi, René... LA suite

bah elle est la suite!!!! j'aime



avatar jyv 06-05-2008 22:23
Re: Calme toi, René... LA suite

pfffffffffffffffffffffffff c'est long pas content



avatar Al_90 07-05-2008 08:29
Re: Calme toi, René... LA suite

jyv a écrit:

> pfffffffffffffffffffffffff c'est long pas content
>

Oui, mais qu'est ce que c'est boooooonnnnn super content



avatar VFR800Rouge 07-05-2008 08:57
Re: Calme toi, René... LA suite

plus vite la suite fainénant cool



avatar J-PAUL 07-05-2008 19:48
Re: Calme toi, René... LA suite

CHAPITRE CENTO : UN BIEN BEAU PAYS !




- Roule pas trop vite, mon gars ! L’Maurice et mézigue on tient à s’imprégner d’la couleur locale ! Tu t’appelles comment, mecton ?

- Antonio Capirossi, M’sieur !

- Capi…, comme le pilote ???

- C’est mon cousin…

- Un mec qu’a des burnes, ça oui ! Bon, en quatre vingt dix huit, l’coup d’la finale en deux et demi face à Harada, c’était limite… Mais j’l’aime bien c’zig ! En plus, c’est un pote à mon pote Rossi ! Antonio…, j’crois qu’on va bien s’entendre…

Il fait beau, c’est le printemps. Le littoral bordant la méditerranée est magnifique en cette période quasi estivale. Déjà, sur les plages, le soleil commence son jeu de cache-cache sur les corps dénudées des premières naïades commençant à fêter le retour des beaux jours. Leur belle insouciance provocatrice est comme un hymne à la période de floraison des sens qui semble s’inviter à grand-pas.

Antonio drive lentement la Fiat de service en direction de Rapallo par la route côtière pendant que nos deux irréductibles se rincent l’œil. Il parle un français sans accent. La vingtaine, beau gosse, une tronche à croquer la vie par les deux bouts et une bonhomie toute ritale. Un môme sympathique qui a plu à René tout de suite, devinant en lui le parfait guide pour cette courte escapade en terre italienne. Deux jours, c’est court, mais y a aussi deux nuits…

Rapallo ressemble à n’importe quelle ville du sud Est de la France… sous-titrée en italien. Maurice semble déçu du fait en contemplant les boutiques à touristes de la cité balnéaire. Même les filles qui déambulent dans les rues semblent ressembler étrangement aux nôtres, ni mieux ni pires. Seule différence : le nombre de deux-roues en circulation et une pagaille plus latine encore !

Il est prévu que les frangins soient déposés à l’hôtel Riviera, le temps de s’installer, puis un dîner est prévu sur place en compagnie de Joan-Paulo et du responsable compétition de l’usine. Mc Coy n’arrivera que demain matin et les rejoindra directement chez Bimocati.

C’est le directeur lui-même en personne qui les accueille façon VIP tandis que les grooms se chargent des bagages (celui chargé de la valise « Mauricienne » semble tirer la langue…). Faut dire que le signore Dautricouri est une huile particulièrement respectée dans le secteur. Le taulier est une espèce de grande asperge dégarnie, un peu liquéfié par le poids des ans, l’air ridiculement bien à sa place dans un costard sombre tellement triste que même notre premier ministre n’oserait pas s’afficher avec… Heureusement qu’un superbe nœoeud papillon rouge Ducati relève un peu l’ensemble, sans quoi tu risquerais de le confondre avec le paillasson de l’entrée de l’hôtel !

- Messious, y’é vous souhaite lé bienvenou dans mi modeeesté établiiiiiiiissement, dit-il en faisant une courbette exagérée lui extirpant une grimace de douleur consécutive à un lumbago récolté au combat deux jours plus tôt en donnant une leçon de maintien à une nouvelle femme de chambre particulièrement alerte ! Y’é souis lé director, Ettore di Motoguzzi del Agusta di Aprilia di Cagiva del…

- Bon, ça va, Totore ! le stoppe René en rigolant, tu vas pas nous sortir toutes les marques quand-même… J’ai pas envie d’y passer la nuit ! Serre-moi la louche au lieu de faire le dindon et appelle-moi René. Le grand qui reluque ta serveuse, celle qu’arrête pas de remuer de la croupe en faisant comme si on la voyait pas , c’est Maurice, le frangin !

Serrage de paluche en bonne et due forme à la bonne franquette pour ce pauvre directeur peu habitué à ce type de comportement dans un tel établissement plutôt réservé à une clientèle, disons…, moins spontanée ! Mais les amis du signore Joan-Paulo…

Un cinq étoiles ! Lésine pas le boss de Bimocati ! Hall marbré, comptoir gigantesque, salle de restaurant pouvant contenir un régiment, un bar du même standard et un personnel grouillant en tenue d’apparat : le modèle type apte à recevoir une certaine catégorie de la société à mille lieux de ces deux hommes détonants en jean et tee-shirt qui semblent préoccuper au plus haut point ce brave Ettore – dont la renommée de son hôtel est à la hauteur du professionnalisme qu’il s’efforce de maintenir en drivant ses troupes d’une poigne de fer – , lequel sent arriver avec quelques inquiétudes des nuages noirs dans un ciel jusque là limpide…

- Maria va vous conduire à vos chambres, z’espère qué vous passerez un bon séjour chez nous ! dit le directeur avec la tronche d’un constipé qu’arrive pas à libérer, en se retirant.
Maria, c’est la bonne matrone dans la plus pure tradition ritale : cent vingt kilos de volubilité qu’elle déplace avec une facilité déconcertante. La brave dame les drive à l’étage en jactant dans son dialecte, c’est en dire en agitant les mains comme des moulinets. Maurice et René pigent que dalle mais acquiescent en rigolant, ce qui semble faire plaisir à la femme de chambre qui en remet une couche de plus belle.

- René, s’esclaffe un Maurice jamais en manque d’ânerie à sortir, j’ai l’impression que la belle demoiselle que voici en pince pour ta pomme… Mais j’serais toi, si l’coup te branche, va te falloir une double ration de potion car là, tu vas avoir du taf !

- Maurice…, quand t’auras fini tes singeries, répond René, plié en quatre à l’idée de l’ampleur d’une telle tâche, t’oublieras pas de vérifier si le cellulaire est en charge, j’attends la confirmation de Christian pour le Mans.

La grosse dame leur montre les chambres contiguës – celle de René porte le numéro soixante neuf… - qui ont plus la taille de véritables appartements que de simples piaules : au moins cinquante mètres carrés chacune, jacuzzi, mini bar, téléviseur plasma grand modèle, bref, le grand jeu ! Elle tente d’expliquer à sa façon le mode d’emploi par de grands gestes faisant remuer dangereusement ses vingt cinq kilos de poitrine compressés sous un uniforme lui donnant l’air d’une none, ce qui semble intéresser Maurice au plus haut point, ce dernier étant toujours avide de découverte… Maria, ayant visiblement terminé son phrasé explicatif , tend soudain une main vers nos deux compères.

- File lui un pourliche, Maurice, c’est de tradition dans des lieux de ce type. Toute façon, vu la façon dont tu t’es foutu d’elle, tu lui dois bien ça !

L’ancien va pour s’exécuter, puis constate qu’il n’ont pas pris le temps de faire le plein en liquide. Qu’à cela ne tienne ! L’Horrible s’avance alors vers la matrone, surprise, et lui colle une main au derche tout en se serrant contre elle.

- Tiens ma belle ! une avance… T’auras l’reste plus tard, quand j’me s’rais occupé de ta p’tite collègue, en bas…

Doit pas lui arriver souvent à la Maria… Son doux visage bovin s’emplie d’une reconnaissance infinie tandis qu’elle surprend le Respectable en lui répondant de ses doigts boudinés d’une furtive caresse à l’emplacement de son service trois pièces ! Puis, comme réalisant de l’audace de son geste, elle pousse un cri d’effroi en rougissant comme un feu arrière à l’appel des freins, balance une dizaine de « s’cusi » et quitte la pièce rapidement sans demander son reste, ce qui déclenche l’hilarité des deux frangins !

- Bon, Maurice, dit René entre deux fou-rires, va falloir penser à couper un peu les gaz ! Déjà qu’le dirlo nous a dans l’collimateur, alors j’ose même penser à la tronche de Joan Paulo, lequel a dû débourser bonbon, si la rumeur lui r’monte par la bande ! On va essayer de la mettre en veilleuse pour pas trop se faire remarquer vu l’endroit…

- Mouais, répond l’Affreux, moi, ce genre d’endroit j’suis pas trop à mon aise, alors j’essaye de compenser en me montrant amical !

René se gratte la tête en regardant son frère. Voilà qui semble promettre pour la suite…

Joan Paulo arriver pile-poil à vingt heures dans la salle de restaurant où sont déjà installés les frangins. Une vraie brochure de mode, ce gars-là ! La quarantaine bien tassée, il en paraît quinze de moins. Grand et athlétique, on sent le mec qui s’entretient. Si t’ajoutes à ça son teint halé qui tranche avec un regard clair et perçant, t’obtiens un vrai piège à nana ! De plus, ses manières raffinées mais pleine d’une autorité démontrant, s’il en était besoin, un charisme bien au dessus de la moyenne, finissent d’asseoir le bonhomme dans sa position de leader incontesté de la gente masculine. Du rital, du vrai ! Il est accompagné d’une espèce de rat de laboratoire d’une cinquantaine d’années environ, lequel passerait totalement inaperçu s’il ne possédait lui aussi le même regard bleu acier que son patron.

Tout le monde se salut tandis que le boss de Bimocati présente son employé : Guido Nage, diplômé supérieur en mécanique aéronautique qui a abandonné les zincs pour rejoindre son ami de toujours dans ce projet du trois cylindres. Guido et Joan Paulo ont tâté de la piste dans leur jeunesse, sans grands succès, mais au final est restée intacte cette passion de la moto. Quand l’un a concrétisé son rêve en montant sa firme, l’autre a immédiatement lâché une carrière prometteuse pour suivre son pote dans l’aventure. Son expérience de la moto conjuguée à une science des moteurs (l’aviation n’a rien à envier à la moto en la matière) reconnue de ses pairs a fait de lui un des maillons forts de la boite à ses débuts lors de la mise en chantier du trois cylindres. Mais, féru de compétition, il a vite lâché la main de la conception sitôt le projet compétition sur pieds pour en devenir le responsable technique : un bon et un passionné, ce Guido !

Les deux hommes parlent un français impeccable, ce qui facilite le contact avec René et son frère, lesquels redeviennent subitement sérieux dès qu’il s’agit de causer moto… Les quatre se tutoient d’emblée – seul Juan Paulo et René s’étaient déjà vu en live après l’exploit australien – car le même univers coule dans leurs veines.

- Tout d’abord, mon cher René, et même si on en a causé au téléphone, je tenais à m’excuser personnellement du stratagème employé pour tenter de te faire revenir aux affaires ! Mais que veux-tu ? C’est toi qui a fait la renommée de Bimocati et tu avoueras que pour un coup de pub, on peut difficilement rêver mieux que cet exploit sur une course valant un titre à lui tout seul !

René le regarde pensivement pendant quelques instants, puis déclare :

- Mouais…, tu sabotes mon boulot, tu fais craquer l’mome que je t’ai confié et tu risques de foutre en l’air un truc qui tient la route, et tout ça pour ma pomme ? Franchement, vous les ritals, la passion vous remplie la calebasse de fromage mou ! Dis-moi…, tu te rends bien compte qu’à mon age il est plus question de tirer de plans sur la comète ? J’ai mis presque un mois à récupérer des deux manches, t’imagines ? Et puis, pour Olivier Jacque, t’as songé que ce gars-là risque de finir sa carrière par la p’tite porte, hein ? T’y as vraiment pensé ?!!! Non, Joan…, j’apprécie l’estime que tu me portes, vraiment ! Et c’est pour ça que j’accepte de faire le cake en ouverture des GP. Mais bon ! t’aurais pu confier le développement au team Gaga qui galère depuis : suffisait de leur filer un bon du supersport et Max aurait fait la soudure. Dans l’team principal, OJ n’avait plus qu’à valider les pièces et j’suis certain qu’avec un pilote de ce calibre les résultats seraient à la hauteur de ce qu’ils devraient être, j’ai tort ?

- Mea culpa, René ! répond un Joan Paulo un poil dépité, il est vrai que j’avais pensé qu’OJ à lui seul pouvait encaisser le manque à combler de la moto, mais que s’il n’y parvenait pas, jamais on aurait incriminé la moto ! Pas joli, c’est vrai ! Mais bon, assez causé des erreurs passées ! Bimocati doit maintenant retrouver le rang qui est le sien, et je te remercie de ton aide. Tes idées sont dans un carton, reste à valider sur piste et Guido, ici présent, a déjà quelques trucs en plus qui risquent de métamorphoser totalement la machine… Je t’avoue être pressé de vous voir en piste avec Mc Coy dès demain matin !!! Au fait…, je suis en train de finaliser pour ton show en ouverture des GP : le projet avance avec la fédé, reste plus que Flammini à convaincre. Là, j’avoue qu’ils ne sont pas très chauds à l’idée des retransmissions télés aux heures de grande écoute… Y a Pirelli qui pousse à la roue et Max prêt à lâcher des biffetons si on l’autorise à poser un drapeau portant la marque de ses préservatifs sur la moto !

Les quatre éclatent d’un rire franc, ce qui fait se retourner l’assemblée attablée, peu habituée à de tels esclandres dans ce type d’établissement… Puis on cause de tout et de rien, un peu de technique, des filles, de l’Italie, comme une bande de motards heureux de se retrouver ensemble pour parler ce langage universel lié à la passion du deux roues. Les plats avancent, les bouteilles aussi ! Au fur et à mesure, une certaine euphorie les gagne et les langues se délient bien au delà des convenances… heureusement en français ! Les convives présents lancent des regards agacés vers le quatuor tonitruant. L’un d’entre eux fait même appeler le malheureux Ettore qui lève les bras au ciel d’impuissance, se répandant en plates excuses. Mais lorsqu’il lâche le nom du signore Dautricouri au quidam, celui-ci se calme aussitôt : Joan Paulo possède un nom connu de l’Italie toute entière ! Ce qui ne l’empêche pas de s’afficher présentement sous un jour un peu surprenant pour un tel bonhomme… Par contre Guido, s’il suit poliment en balançant de temps en temps un petit commentaire, on sent que ce type-là vit dans son propre univers, visiblement pas du genre à gâcher sa salive pour autre chose que ce qui représente le but de sa vie : repousser sans cesse les limites de ses compétences dans le domaine du développement de la moto.

Un qui commence à avoir sérieusement chaud aux étiquettes, c’est… gagné ! Maurice… Pépère, sous l’œil amusé des trois autres, commence à lorgner sérieusement vers une petite serveuse faisant des allers et retours de table en table, laquelle, d’abord amusée par ce presque vieux monsieur déluré comme un môme – mais encore très bien conservé, juge t’elle d’un œil connaisseur -, commence à sérieusement s’inquiéter de la tournure des événements. Faut dire que la belle – une latine au regard de feu d’environ trente ans, avec un corps… ! - mérite le déplacement et depuis tout à l’heure, l’Infâme n’arrête pas de causer à sa tablée de sa potion, de cette culture typiquement française de culbuter la frangine en occultant la technique de la mandoline ou du violon si chère au peuple italien, et que la petite, là-bas… En plus d’être choucarde, la môme comprend parfaitement le français…, même aviné ! Un étrange pressentiment que quelques chose la concernant directement va se passer sous peu commence à la troubler : elle tient à son poste, et le vieux, là-bas, ne présage rien de bon pour son avenir immédiat…

Une bouteille passe…, puis encore une autre…

Soudain, le frangin infernal se dresse de sa chaise, un peu titubant mais encore bien valide, sort de sa fouille une fiole dont il avale le contenu d’un trait. Pendant quelques instants il reste immobile puis, on dirait qu’une étrange métamorphose s’opère : Maurice semble dessaouler en même temps qu’une énorme protubérance se forme à hauteur de son entre-jambe, faisant craquer son jean !!!

- Oh, le con… ! crie René, un peu affolé, cet andouille vient de s’enfiler une fiole complète !!!

Faut dire que l’Ancien connaît parfaitement les effets de la fameuse potion pour l’avoir utilisée à maintes reprises : les effets secondaires sont maintenant maîtrisés – Maurice ayant bien travaillé pour améliorer son produit – mais le dosage doit parfaitement être respecté… ! Ce truc, c’est de la dynamite !!! Malheureusement, on ne connaît pas encore ceux d’un surdosage…

Un qui sue à grosse gouttes au bout de la salle, c’est le directeur ! Le malheureux se ronge les ongles d’inquiétude en étant en proie à un sacré dilemme : arrêter le massacre pressenti pour préserver sa clientèle et la respectabilité de son établissement, mais voilà qui risque de déplaire au signore Dautricouri, lequel ne semble nullement offusqué par la conduite de ses curieux invités, bien au contraire au vu de la mine amusée qu’il affiche !

- Mademoiseeeeeeeeeelle ?!!! Beugle alors l’Animal en direction de la petite serveuse qui se fige illico, un frisson d’angoisse lui parcourant l’échine. Dans la salle, tous les regards se sont tournés vers Maurice : Les uns, surpris, les autres, choqués et… le directeur carrément liquéfié par l’angoisse…

La demoiselle pré-citée hésite un instant, jette un regard flou vers son patron qui lui fait un signe d’impuissance, puis, tel le condamné qu’on mène au supplice - l’étiquette…, le client est roi ici… même si un tel cas de figure ne s’est jamais présenté -, la brave fille s’en remet à son destin, gonfle sa charmante poitrine comme pour se donner du courage et, d’un pas qu’elle cherche décidé, la voilà très vite devant le Phénomène :

- Monsieur désire ? dit-elle d’une petite voix se voulant assurée…

En guise de réponse, Maurice baisse son froc, dévoilant une belle bête fièrement dressée d’une bonne trentaine de centimètres, laquelle provoque immédiatement dans la salle des réactions diverses allant de l’indignation la plus totale à une surprise mêlée d’un intérêt soudain, en priorité de la gente féminine ! La serveuse est comme la proie face au serpent : elle ne plus bouger et ne voit plus que cette chose énorme dont la tête semble dodeliner dans sa direction… Dans l’assemblée, chacun retient son souffle, devinant le numéro à venir. Même les plus récalcitrants se taisent maintenant, captivés… Maurice, qui semble étrangement sobre, jette un regard autour de lui, puis fixe la fille toujours immobile. On dirait qu’il savoure l’instant présent. René n’ose pas intervenir, trop tard de toute façon ! Joan Paulo, mi-amusé mi intrigué, attend la suite avec impatience. Guido, quant à lui, semble effaré par la dimension de l’engin et ne pipe mot, n’en croyant pas ses yeux. Alors, d’un élégant geste d’invitation, l’Horrible déclare :

- L’objet de convoitise de madame est avancé… Si cette dernière veut bien avoir l’extrême obligeance de dégrafer son corsage, son modeste serviteur que voici se fera un plaisir de lui faire découvrir des délices que même dans ses rêves les plus fous elle n’aurait osé imaginer ! N’ayez nulle crainte et prenez place en posant vos délicieuses mains sur cette table, laissez-vous aller : vous allez présentement goûter à une gourmandise typiquement française qui, j’en suis certain, va bouleverser vos certitudes quand à l’expression du plaisir !

René ne peut s’empêcher de siffler d’admiration devant l’allure de son frangin tandis que Joan Paulo applaudit des deux mains en attendant avidement la suite… Même le directeur semble maintenant sous le coup d’un très vif intérêt, rassuré par la mine de sa clientèle !

Tu sais quoi ? La fille s’exécute ! Elle tombe la jupe puis un superbe string en dentelle rouge d’une façon totalement impudique (cherche pas à comprendre les femmes…), dévoilant ainsi au public présent une charmante partie de son intimé sous des regards de plus en plus captivés par le spectacle offert ! Maurice, d’un geste alentour, réclame alors le silence total puis, lentement, très lentement, commence à enfourner la demoiselle qui se pince les lèvres pour ne pas crier. C’est parti pour la levrette du siècle…

Tel un pilote qui prend la piste, l’Ancien balance de petits allers retours pour prendre la température de sa compagne du moment. Puis, après quelques instants, il accentue la cadence en plaçant une main experte sous le chemisier encore fermé. On dirait un coureur de fond prenant son rythme pour un marathon ! La belle commence alors à pousser de petits cris étouffés, ce qui encourage Pépère à visser d’avantage. Bientôt, ce sont de véritables coups de buttoir qu’elle reçoit et la foule retient son souffle, se demandant comment il est possible d’encaisser une tel membre !!! Mais elle tient bon, en bonne fille courageuse qu’elle est, et surtout faut que je te dise que jamais elle n’avait connu ça auparavant ! Pourtant, la brave Priscilia – c’est son prénom – a déjà bien vécue par la grâce de son physique plutôt charmeur, tu peux me croire ! Même que Valentino, le don juan du quartier, lui a fait l’honneur de son auguste personne, une référence par ici ! Mais là, faut avouer qu’un Maurice boosté à la mixture maison, c’est tout autre chose !

Et il y va de bon cœur, l’Ancien… Maintenant, ayant jugé la levrette suffisante, il se retire pour le plus grand plaisir de l’assemblée satisfaite d’apercevoir de nouveau l’objet monstrueux toujours dressé (faut espérer pour lui que les effets du surdosage soient temporaires !), puis attrape la nappe en tirant d’un coup sec : tout le contenu de la table se retrouve au sol. Satisfait, il invite alors sa compagne à s’allonger sur cette dernière et c’est parti pour la seconde manche dans la position du missionnaire. Le tempo est le même, voir plus rapide que précédemment ! La fille hurle de plaisir, les spectateurs applaudissent la prouesse, et Maurice lime, lime… Maintenant, c’est à son tour de s’allonger et la vaillante serveuse de chevaucher à la cosaque. Là, c’est elle qui drive, bien décidée à ne pas lâcher prise, même si elle commence à donner quelques signes de fatigue… Mais elle s’accroche sous les regards admiratifs des « spectateurs ». Du grand art ! Pépère ne plie pas, lui, et bientôt reprend le guidon jusqu’à ce que tout à coup Priscilia décide de jeter l’éponge sous un tonnerre d’applaudissement !

Attends ! c’est pas fini…, y a la queue au pied de la table ! Dans ce pays où on élève l’amour au rang du culte, l’Ancien vient de gagner sa place parmi les dieux : pendantt le « show », une dizaine de « volontaires » se sont précipitées dans l’espoir d’avoir droit, elles aussi, à leur ration du bonheur mode frenchie. Et Maurice de remettre ça sous les mines médusés de l’assemblée qui n’en croit pas leurs yeux !!! La potion fait son effet à plein et l’animal ne débande (…) pas d’un iota…

Arrivé à la dernière – la grosse Maria, très déçue ! -, le Respectable sent soudain ses forces défaillir… Il se raccroche comme il peut à la table, la renversant au passage, mais ses pieds se dérobent sous lui et il tombe au sol, inanimé.

René et les deux autres se précipitent, un peu affolés. Se penchant vers Maurice, toujours en érection, ils constatent que le Phénomène dort profondément. Bientôt, il se met à ronfler comme un vieux Norton et René, toujours penché vers lui, l’entend murmurer « C’est beau l’Italie… ». Même endormi, il semble poursuivre son exploit…

avatar J-PAUL 09-05-2008 09:16
Re: Calme toi, René... LA suite

Bon, ça va jusqu'ici ? Pépère et son illustre frangin sont en pleine forme pour affronter un pays bien connu pour ses "extravagances"... mais aussi pour redorer la blason de Bimocati qui, semble t-il, en a bien besoin ! On continue clin d'oeil ?



avatar VFR800Rouge 11-05-2008 14:10
Re: Calme toi, René... LA suite

deja 2 jours et pas de chapitre 6 ???


pfffffff tu tires un poil court )



avatar cacalaü 12-05-2008 10:32
Re: Calme toi, René... LA suite

C'est pas beau ça, juste le temps de rentrer du Lièvre et on retrouve les exploits des terribles frangins :)



avatar VFR800Rouge 14-05-2008 08:49
Re: Calme toi, René... LA suite

Oh, JP ca traîne là j'aime



 

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