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L'interview : Jean-Louis Olive

L'auteur du livre sur Laverda

Jean-Louis Olive vient de sortir "Laverda de légende" aux éditions ETAI; un livre qui fait déjà figure de référence sur le monde Laverda.

LAVERDABien que Laverda soit considérée comme une marque-culte (malgré son statut d'entreprise familiale modeste) grâce notamment à des créations spectaculaires ou avant-gardiste comme la 750 SFC, championne d'endurance des années 70, la 1000 V6, première moto de course dotée d'une telle motorisation ou la 1000 3 cylindres, première très grosse cylindrée du marché et surtout la moto de série la plus puissante et la plus rapide du monde, ayant initié les plus grandes tendances de l'âge d'or de la moto, les livres la concernant sont relativement rares.

Ce livre, agréé et soutenu par la famille Laverda, retrace l'histoire de la marque au travers de ses modèles les plus mythiques tels que les 75, 100, 750, 1000, 1000 V6 et 500cc. Il propose notamment un sens du détail inédit, que ce soit sur les plans historique, technique et anecdotique, et également une référence aux modèles pourtant célébrissimes des années 50 et 60.

Il comporte en partie finale un guide pratique à destination de ceux des acheteurs et des collectionneurs, avec notamment conseils d'achat, meilleures adresses, les sites web spécialisés, etc…

Ce livre enfin est le fruit de rencontres entre l''auteur et les plus fameux acteurs de l'histoire de la marque : le pilote et journaliste célèbre Alan Cathcart, le champion motocycliste Georges Fougeray, l'industriel Jack McCormack, l'ingénieur et pilote Franz Laimböck et bien d'autres encore, ainsi naturellement, que la famille fondatrice grâce à l'assistance permanente de Piero Laverda et de son fils Giovanni.

L'ouvrage contient en outre plus de 450 photos, majoritairement inédites, dont beaucoup en qualité maximale.

Rencontre avec l'auteur

RM : Pourquoi un livre sur Laverda ?

Jean-Louis Olive : Dans toute ma "carrière" de motard, j'ai eu un nombre conséquent de motos de toutes marques, surtout des Japonaises. Au tout début, j'étais notamment fana de Kawa 3 cylindres 2 temps dont j'ai possédé à peu près toute la série, puis des gros 4 cylindres Suzuki et Kawasaki, beaucoup d'autres ont suivi. Mais restait profondément ancrée dans ma tête l'image de la première 1000 Laverda que j'avais découvert grâce aux fiches Motopoche publiées à l'époque par le magazine Télépoche! Cette moto alors monstrueuse, qui alliait à la fois puissance et finesse, m'était alors inaccessible à cause de son prix... Lorsque j'ai pu enfin en essayer une un jour, toutes les autres motos que j'avais pu connaître m'ont paru bien fades! Il me la fallait! Evidemment, ce n'était pas un avis objectif, la Laverda était inconfortable, dure, mais tout était orienté vers les sensations! L'impression de chevaucher un gros bombardier est sans doute la meilleure des métaphores, d'autant qu'à ce moment-là, la 1000 Laverda était la moto la plus puissante et la plus rapide du marché mondial, çà rajoutait au mythe!... J'avoue que je n'ai plus eu que des Laverda, j'en ai fait un site web - www.laverdamania.com - puis finalement ce livre...

Lavera - Jean-Louis Olive

RM : ce livre : volonté ou demande de l'éditeur ?

JLO : Les deux! J'ai écrit le livre et l'ai proposé à plusieurs éditeurs. Plusieurs se sont dits intéressés car en attente d'un tel ouvrage sur Laverda, j'ai finalement choisi ETAI qui avait tant alimenté mes lectures avec ses RTM...

RM : Qu'est-ce que tu as voulu montrer, présenter plus précisément ?

JLO : Je dévoile dans mon livre l'histoire assez incroyable de cette marque qui, bien qu'étant une toute petite entreprise familiale, a su se hisser au rang des plus grands en orientant le marché moto mondial vers l'engouement pour les très grosses cylindrées (la 1000 Laverda était la première très grosse cylindrée du marché, les Japonais lui ont emboîté le pas peu après), en remportant la plupart des courses d'endurance du début des années 70 (championne d'endurance en 1971), en fabriquant l'une des motos les plus mythiques de tous les temps (la Laverda V6, dont on retrouve d'ailleurs aujourd'hui beaucoup d'options techniques sur les moteurs modernes) et en créant une identité moto unique axée sur la caractère absolu. Certes, une petite entreprise comme celle-là n'avait que peu d'espoir de durer face aux rouleaux compresseurs Japonais, mais le fait qu'elle ait pu tenir aussi longtemps dans ces conditions est assez remarquable. Le livre montre d'autre part les modèles les plus mythiques de la marque, ceux qui ont créé une légende qui persiste encore aujourd'hui.

Lavera - Jean-Louis Olive

RM : Combien de temps as-tu consacré à son écriture ?

JLO : Deux années et demi, non pas seulement pour l'écrire mais pour faire les voyages et rencontres nécessaires pour trouver les éléments et rétablir les vérités (beaucoup de bêtises avaient été écrites sur Laverda, et sans cesse réutilisées dans la presse ou autres) pour ue marque qui est restée toujours un peu mystérieuse. C'est surtout le travail de recherche qui m'a pris beaucoup de temps. J'ai trouvé dans le monde entier des gens passionnés et fantastiques qui n'attendaient que çà, pouvoir enfin parler de leur expérience avec Laverda, comme Alan Cathcart (actuellement journaliste célèbre après avoir été pilote) ou le champion Georges Fougeray (qui me disait que sa période en tant que pilote Laverda fut l'une des plus belles de sa carrière, notamment du fait de l'ambiance familiale et respectueuse des pilotes qui y régnait).

RM : Quelles difficultés as-tu rencontrées ?

JLO : Sans conteste la recherche de bonnes illustrations et les multiples recoupements nécessaires pour retracer la vraie histoire de la marque.

RM  : Quelles Laverda as-tu déjà eu ?

JLO : Actuellement, résidant hors de France, il ne m'en reste que 3, une 1000 3 cylindres de 1977, une 1000 SFC de 1988 et.... un miniscooter de 1963!

RM : Un autre projet de livre ?

JLO : Pourquoi pas, dès lors que la passion reste au rendez-vous! C'est ce qui
a tendance à manquer dans le monde de la moto devenu simple marché...

RM : merci pour cet entretien et tout le succès mérité pour ton livre.

Lavera - Jean-Louis Olive

Un interview réalisé par David Morcrette