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Histoire de motarde

L'Andorre

Vie de motard(e)s - témoignage... et APPEL DE PHARE...

En ces temps où il est hasardeux de partir rouler, des souvenirs. Vacances de Pâques de cette année. Un de mes rêves au guidon de mon ER5, 7 mois de permis. Un copain qui avait dit qu'un jour il irait en Andorre et avait promis de passer me prendre. Un gros accident avec graves séquelles, il roule cool avec sa Pan, je sais que je serai en sécurité et que l'on s'entend bien pour rouler.
-Allo ? Je dois passer 3 jours à Montpellier pour le boulot, tu peux m'héberger ?
- Pas de problèmes, avec plaisir
- Si cela peut se résumer à 2 jours, j'ai le temps de faire l'aller/retour en Andorre. Ca t'dit ?
- Waouuuuh !
Et comment donc, j'suis déjà partie !

Plongée dans les bouquins, je ne sais même pas exactement où c'est, juste que c'est LA route, que c'est loin, loin, loin, que j'en ai entendu parler des dizaines de fois par des motards qui avaient tous des yeux et ce sourire.... P'tit tour par chez mon mécano qu'il m'inspecte ma moto. Heureux pour son boulot, fini plus tôt que prévu, nous voilà sur Internet pour la météo et tout et tout. On sort d'une semaine de mauvais temps mais là, ils annoncent grand beau pour le lendemain, pas de précipitations sur les 2 jours. De plus, en semaine, on n'aura pas de monde sur la route.

Matin.

Mais pourquoi il dort encore ? Allez, ce serait pas gentil de le réveiller, mais bon sang, quand est-ce qu'il va se lever ?
Réveille-toi !
Faut partir.
Evidemment, lui, motard de 20 ans d'ancienneté n'est pas à trois secondes près. Moi, j'tiens plus ! Et il est long pour préparer sa moto et mettre ses foulards et ses trucs, mais long ! On prend l'autoroute pour arriver plus vite aux petitesroutesquivontbien et ne pas arriver trop tard, il veut s'acheter un casque et on n'a rien réservé. Un vent incroyable, comme d'habitude à Perpignan. Des rafales à pousser la moto, même sa Pan roule en crabe. Un camion à doubler, j'le sens pas, barrières de sécurité coupe-gorge, j'ai peur de me faire déporter. Pi cool, c'est ton rêve, là, faut y arriver puis revenir !

Enfin, les routes qui vont bien. Paysages plus splendides les uns que les autres à chaque sortie de virage. Ciel bleu, tout tout bleu, de la neige partout sauf sur les routes bien dégagées, plein soleil, on est aux heures "chaudes", il ne devrait pas y avoir de verglas. Je connais et j'aime la montagne pour y avoir vécu près de 20 ans, mais pas à moto ! Belles courbes, vues à couper le souffle, on roule cool - pas trop quand même :)) -, facile à conduire. Et là, j'y crois pas ! Station de ski, on voit les tire-fesses, on roule au milieu des skieurs, skis sur l'épaule. Faut que je m'arrête, c'est trop pour moi ! Même pas froid. Il se moque bien un peu de moi, le motard vieux de la vieille mais gentiment :)) Je sais déjà que c'est plus beau que mon rêve. On continue, arrêt au col et là, la vue à la descente. Personne, route dégagée, montagnes toutes blanches, plein soleil. M'en fous, je lâche le guidon pour embrasser tout le paysage, je roule à 40 à l'heure, s'il trouve que ça va pas assez vite, il doublera bien ! Ben non, il double pas. Allez, moins beau maintenant et de superbes lacets, on reroule normalement. On s'arrête en bas, pleins, pleins d'images, de sensations d'irréel d'avoir vécu ça.

Arrivée à Andorre La Vieille.

Certains connaissent ma gêne quand il faut rouler sur toutes petites routes avec piétons, trottoirs de partout et demi-tours systématiques car on ne sait pas où on va :)) Garer la moto. Je me rappelle plus trop ce qui s'est passé sur cette place en pente mais je crois bien que j'ai senti la moto partir et que je l'ai entendu hurler de la tenir -ou c'est moi qui ai hurlé et lui m'a aidée, je ne me rappelle plus.
"T'avais pas mis la vitesse ?
De quoi tu parles ?"
J'en avais jamais entendu parler avant (ou pas retenu, comme d'hab)

Hôtel un peu minable où ils avaient coupé le chauffage -plus la saison, qu'ils disent....-. Allez, vais prendre un bain bouillant pour me réchauffer. Raté, y a pas le truc qui bouche la baignoire ((:
A la recherche d'un restau, pas pour touristes. Un local avec spécialités, un peu chéro mais hyper bon et vraiment typique. Tout le monde comprend si on parle français mais parler quelques mots d'espagnol -que je baragouine en y mêlant de l'italien-, en plus, c'est vraiment être à l'autre bout du monde :))
Nuit entrecoupée par le froid. La matinée à faire les magasins de moto : si on m'avait dit qu'un jour, c'est ainsi que je ferais du lèche-vitrines !

Un peu pas à l'aise de repartir : le temps est menaçant, gris mais on n'aura ni pluie, ni neige, à mes débuts de moto, le deuxième jour est toujours plus difficile, pas de soleil, l'humidité nous gagne. Allez, rien de féerique au retour par les nationales, juste l'impression d'être "pleine" pour des jours et des jours, toujours autant de vent, mais ces images, je les ai toujours en tête. Ah, si ! Il est pas du genre arsouilleur mais dans une descente, on rattrape une sportive (chais plus quoi , chais pas quel problème il avait). Le voilà qui hausse le ton pour suivre, tiens, ça m'étonne de lui. Attends, vais pas faire la lambine derrière, j'les tiendrai avec ma p'titemotoquivabien !

A l'arrivée :
- T'as vu ? J'lai bien tenu avec ma Pan, j'pensais pas.
- Didon, didon, et moi, j'avais peut-être du retard, moi, avec ma trotinnette ?
- Arghhhh ! Toi, alors !!! .

V My Dreamy

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