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Histoire de motarde

Une journée de montagnes

Vie de motard(e)s - témoignage... et APPEL DE PHARE...

Le soleil pointe sous les volets. Yeaaah ! Une longue journée de route. J'aime ces longues traites où l'on voit tous les paysages différents, toutes sortes de routes, où ma moto passera par tous les stades de conduite : sport comme je sais faire, routière, conduite automatique. La polyvalence parfaite :-)) Un roadbook qui dépendra de ma forme, de la météo : ils ont annoncé de la pluie. Mouais, zont tout faux encore ! Soleil, le café face au Jura, un brin de brume mais qui ne demande qu'à se lever. Virolos le matin dans les jaunes et vertes, roulant l'après-midi et autoroute à la nuit ou arrêt n'importe où si je sens que cela ne va pas, je n'ai pas vraiment d'impératif. Euh.... Longue soirée fondue bien et trop arrosée avec entre autres Mogwai et Clément, j'irais bien me recoucher, tiens ! Mais non, hein, faut t'activer, il y a beaucoup de route à faire :-)) L'année dernière, j'avais ameuté tous les hommes de la famille pour faire faire demi-tour à mon monstre. Trop facile maintenant ! Bon, elle pourrait mettre sa jardinière ailleurs, hein, et en plus, c'est moi qui lui ai offerte ! Trop nulle sur ce coup-là ! Mais bon, ça passe ! ZZR prête et bibendum avec toutes les couches pour lutter contre le froid du matin, c'est le moment du départ. Euh... Pas à droite déjà à angle droit, en côte et sans visibilité, tu fais un petit tour par la ville histoire de t'habituer à toutes tes couches et être prête à attaquer les virolos. Mouais, ben si tu commences comme ça, t'es pas arrivée :-))) Route de Bellevaux prise des centaines de fois pour aller au ski ou aux champignons, je la connais encore par coeur mais uniquement en voiture et me voilà partie dans ces fôrêts d'arbres immenses, de toutes les couleurs, du jaune à tous les ocres et roux ; l'air qui sent le matin ; le soleil qui brille déjà ; la vie de montagne avec ces villages qui sentent déjà l'hiver, les montagnes au loin où j'allais marcher ou skier avec la neige par moments. La route sèche ou humide suivant les virages, gaffe, Jere te l'a assez dit et il craint une éventuelle panne de ZZR :-)) Et tu es totalement seule : presque personne sur les routes, pas vu un motard jusqu'à Annecy, assure tes kilomètres sans faire la zouave. Oui mais seule dans ces virages, quel bonheur, l'impression d'être encore plus intouchable, de totale surpuissance, d'avoir toute la nature pour moi toute seule, de faire exactement ce qui me rend heureuse sur le moment. Une voiture, je suis en mode allure tranquille. Pourquoi je ne la double pas sur la foulée ? Je ne sais pas. Un chien sorti de nulle part des montagnes, il commence à s'éloigner et va pour traverser. Crissements de freins, la voiture l'évite de quelques centimètres. Et si j'avais doublé ....? Faudra revenir sur ces routes fantastiques quand même ! Avec un lièvre, je saurais mieux faire mébon, j'assure. Un panneau affaissement. Un panneau danger. Ben ils pourraient dire ce que c'est quand même ! le temps que je me demande, ouuuuups, affaissement avec bitume explosé dans le virage. T'as raison d'être lopette, hein ! Et allez ! Premier embranchement, je pars dans le mauvais sens. C'est kandon que t'apprendras à lire une carte ? :-))) Lire, c'est pas comprendre après coup, c'est avant que tout se passe ! Pourtant je pense bien à Frapi, fais tout comme lui ben, ça marche pas :-)) Allez, objectif de la journée, apprends à lire en anticipant pour voir :-)) Et rebelote 5 km plus loin ! C'est pas de ma faute d'abord ! Mon compteur n'est toujours pas réparé et je ne peux pas faire comme les pros, savoir que l'embranchement est 5 km plus loin ! M'en fous ! Suis tombée sur de beaux virolos assez larges en plein soleil avec les Alpes au fond, tu te régales, tu fais demi-tour après ! Euh... T'es encore pas près d'arriver :-))) Un tout petit peu de roulant repose, permet de mieux regarder ces montagnes majestueuses tout autour et là, j'ai anticipé la route à gauche. Trop trop forte :-)) Une route très très étroite en forêt avec encore des gorges, des cols, des villages, fais le plein de tout ça ! Un camion qui a la manie de prendre ses virages un peu trop larges et dont je n'ai jamais vu le visage dans le rétro malgré mes coups de klaxon. J'ai peur de me faire coincer et serai obligée de m'y reprendre à 2 fois. Un ou 2 camping cars, quelques touristes mais encore peu peu de monde. Bon, ce coup-ci, tu as dû prendre pas mal d'avance sur le camion sinon tant pis, l'arrêt est plus qu'urgent ! Pffft ! Comment ils sont pas sympas avec leurs parkings en montagne : des cailloux, des graviers et le tout en dévers. Tant pis, faut t'arrêter. Elle est objectivement lourde avec la sacoche, le sac et la mini béquille, mébon ! Rhoooo, l'andouille de première !!!! Tu pouvais pas y penser plus tôt ????? Un petit caillou sous la béquille, c'est pas plus bête que ça, hein ! Trop nulle quand même ! Et hop, un caillou d'avance dans la sacoche, suffira de jouer au Petit Poucet toute la journée et t'auras pas de problèmes :-))) Des noms de villages qui sentent le ski, du roulant entre La Clusaz et Thônes et de nouveau une petite route avec ses montées, ses descentes, sa route toujours aussi propre et qui devient plus sèche avec l'heure qui avance. Je descends vers le Lac d'Annecy avec ses montagnes qui l'encerclent, magnifique et je ne suis jamais passée par là en 20 ans dans la région. Bof, arrêt brutal du charme des forêts, des odeurs, de la solitude : nationale, des voitures partout; le premier motard qui me double mais j'étais en mode "lecture de la carte à la Frapi, d'abord, ça compte pas" :-))). 11h30 à un clocher. Faut t'arrêter, là, cela fait longtemps que tu roules, tu sais que tu as peu dormi, que Jere te suit à distance, qu'il s'inquiète et tu repars dans les virolos. Tant pis si tu ne le retrouves pas. Une longue pause en plein soleil au bord du Lac, j'enlève des épaisseurs, il fait chaud. Allez, départ ! Ben j'avais encore "tout" calculé mais j'ai encore raté l'embranchement ! Merci au gentil couple qui me remet sur la bonne route et j'entre dans le Massif des Bauges comme me l'avait conseillé jphl. Encore des cols, des forêts, des montagnes au loin, des vaches dans les prés, la route sèche maintenant et toujours personne. Route sans vraiment épingles qui ressemble à certains passages des Cévennes, ça va bien et c'est grandiose. Une des plus belles images : au détour d'un virage dans le Col du Frêne on se retrouve sous une falaise (peut-être la Dent d' Arclusaz), imposante avec son dégradé de couleurs, proche comme si on pouvait la toucher et au loin le Massif de Belledonne avec sa neige sur les sommets. Magnifique. Toujours pareil : rouler, s'arrêter ? Le temps de faire 3 virages de plus et la vue n'est plus du tout la même. Faut juste tout t'imprimer dans les yeux et continuer. Saint Pierre d'Aubigny, je téléphone à Jere mais ça ne va pas le faire d'autant que pour moi, comme c'était la fin des jaunes et vertes, je me voyais arrivée déjà à Grenoble et j'avais juste omis les 60 km restants ! Pas étonnant qu'il ne pouvait pas trouver où j'étais :-)) Mais vérification faite, je ne suis pas dans l'Ain, hein :-))) Allez, dernière jaune et verte par Allevard avec encore son tour à rallonge du rond-point et je sais que je vais encore me tromper de sortie à Grenoble. Pourtant, j'avais fait un effort, noté le numéro de la sortie et tout et tout mais à chaque fois, il y a un truc que je ne comprends pas. La route de Briançon devrait être après, ben, le soleil a tourné et elle est avant, ne pas sortir, ne pas sortir. Et pourquoi t'es encore sortie, hein ? C'était encore pas la bonne ! Sisteron il faut suivre. Déjà que Jere trouve que ta boucle fait un peu beaucoup, ne va pas trop vers l'est quand même vu l'heure ! M'en fous, je connais, route à motards et rond-point au bout pour revenir :-)) Là, c'est un défilé de kékés mais je n'en ai pas vus avant. Grand roulant, ça fait quand même du bien au bout de 4 / 5 heures sur la route et ça, c'est la route spéciale ZZR et sa "pilote" :-)) Ca fait du bien de la laisser aller et de regarder tout ce qui se passe autour ! Je double un camion et me fais doubler dans la foulée par une Mégane je crois. Alors, là, je crois n'avoir jamais vu quelqu'un conduire aussi vite, aussi précis sur route ! Doubler dans un mouchoir de poche, il faisait quand même peur à tout le monde en face et je m'attendais bien à le voir arriver dans un fossé ou dans la voiture en face. Par moments, je le rattrapais mais il me déposait sur place. Pourtant, j'allais vite, ben même à 160 par moments, j'avais du mal à le tenir. Pi gaffe, hein, c'est rapide et ça tourne quand même par moments. Au bout d'un long moment, je le retrouve dans le flot des voitures. Frayeur ? Fin de l'arsouille avec lui-même ? Il n'a jamais plus doublé. Odeur, odeur. Jere m'avait aussi prévenue de ça. Virage, il va y en avoir dans le virage. Ben, où je passe ? Sais pas trop ce qui s'est passé, ZZR glissouille de je sais pas où. Rappelle-toi, loin, tu regardes là où tu veux aller, la moto ne demande qu'à revenir (c), elle se rattrappe très vite. Je l'aime bien ma moto :-)) Prévenir la DDE ? Parfois je le fais, mais là, je ne sais même pas où je suis en fait, au milieu de nulle part entre Grenoble et Serres, tant pis. L'odeur s'estompe. La route n'est pas un circuit. Des cols encore, la vue dégagée. Comme la France est belle (c) et variée depuis ce matin ! De Serres à l'autoroute, ce sera encore du roulant avec la vallée de l'Aygues, magnifique encore mais tout d'un coup, plus d'arbres majestueux de toutes les couleurs, des oliviers à perte de vue, la terre un peu ocre, je vais bientôt arriver. Coup de fil à Jere pour le rassurer après avoir passé les montagnes, la nuit ne va pas tarder mais j'arrive sur l'autoroute et c'est là que je réalise 2 choses. 1. J'avais totalement oublié de compter ces 120 km supplémentaires dans mon RB et 2, mon Rb était génial : outre la longueur - près de 600 km- et la beauté du paysage tout du long, c'était une progression difficultés de la route / fatigue qui était parfaite. Bah quoi (c) ? J'ai bien le droit de m'envoyer des fleurs quand même ? :-))) J'entre sur l'autoroute, odeur de brûlé, une voiture bloque les roues, tout le monde pile. Mouais, Qu'est-ce que tu fiches là ? Pi non, vu l'heure et tes kilomètres, continuer sur la nationale, pas top. Accident un peu plus loin. Pourvu que personne qui suit mon trajet ne l'entende à la radio ! Marrant de finir par les petites routes habituelles alors qu'on a vu tant de paysages grandioses toute la journée et qu'on a encore une fois ramené ZZR en se faisant plaisir au maximum :-))

V La Rédaction

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