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Histoire de l'Autriche

Une civilisation qui remonte aux Celtes

Un des empires les plus puissants d'Europe

L'Histoire autrichienne est riche et complexe. Des civilisations celtes à aujourd'hui, les jeux de pouvoir et les guerres influencèrent fortement l'évolution de que ce qu'on appelle aujourd'hui l'Autriche.

Antiquité et Haut Moyen-Age

Arbre généalogique des BabenbergLes premières traces de civilisation dans ce qu’on appelle aujourd’hui l’Autriche datent du royaume celte de la Norique, entre 400 et 800 av. J-C. Ce royaume se développe autour du commerce du sel et ceci jusqu’à l’arrivée des Romains en 69. L’Autriche devient alors le théâtre de rivalités entre différents empereurs romains qui y fondent l’année suivante la ville de Flavia Solva, (qui deviendra la future Leibniz) et lui accordent le statut de municipe en y renforçant l’édification de la frontière militaire des limes, afin de prévenir des excursions et des invasions de ceux qui sont considérés comme barbares.

Le début du Moyen-Age voit arriver les grandes migrations de populations germaniques et slaves qui s’installent aux frontières de l’empire romain en ruines. C’est dans ce contexte qu’un peuple slave, les Avares, s’installe dès le 6ieme siècle entre les Francs au nord et les Lombards des terres septentrionale de la péninsule italienne. L'alliance entre les Avares et le pape, pris en otage par les barons Lombards, est perçue par Charlemagne comme un contre pouvoir aux portes de l’empire Carolingien. Après une escalade de tensions qui entraîne le massacre des Lombards en 747, les territoire Avares du roi Tassilon III sont intégrés à l’empire Carolingien en 800.

C’est à cette même époque que Salzbourg est fondée, en 791 et que l'on voit apparaître l’installation durable du christianisme. Cette courte période de paix se voit troublée par l’arrivée des Hongrois de Ottokar qui réussissent à vaincre dans un premier temps les Bavarois, avant de se faire repousser en 945 par l’empereur Otton Ier du Saint-Empire près de Augsbourg. Celui-ci installe ensuite la famille Badenberg au trône en 976.

Les Badenberg restent sur le trône jusqu'à la fin du 13ème siècle et contribuent fortement au développement politique et au rayonnement de l’Autriche, via la construction de cloîtres et du château de Klosternenburg. Elle devient la nouvelle capitale de l’Autriche, dont le nom apparaît pour la première sous fois sous le nom d’Ostarrichi. Malgré la perte de la Bavière, l’Autriche se voit octroyée le rang de duché après un conflit avec la dynastie Welf de la Saxe voisine, arbitré en 1140 par l’empereur Frédéric Barberousse. Il édifie le Privilegium Minus en 1156, qui est considéré comme l’acte fondateur de la souveraineté de l’Autriche.

L'arrivée des Habsbourg

Portrait de l'Empereur Maximilien et sa famille - Bernhard Strigel La Styrie voisine est cédée par les Ottokar, qui meurent sans laisser d’héritier. Suite à une dispute avec l’empereur, une période d’instabilité découle sur l’éviction de la maison Badenberg en faveur de la célèbre dynastie des Habsbourg en 1278. Bien que le début soit difficile avec le double règne d'Albert I et Rodolphe I, les Habsbourg arrivent pendant tout le 14ème siècle à agrandir le royaume initial, grâce à un jeu d’alliances complexes et judicieux entre défiance et alliance avec la couronne impériale et ces princes électeurs.

A cette époque, Vienne devient un centre religieux d'Europe centrale grâce au transfert des reliques à l’église Saint-Etienne de Vienne, qui est transformée en cathédrale malgré les difficultés économiques des Habsbourg et de la diffusion de la Grande Peste en Europe en 1349. Le siècle suivant, une continuité de conflits inter-familiaux amène le domaine des Habsbourg à s’effriter autour de plusieurs divisions, entre les factions défendant les différents prétendants héritiers à la couronne. Jusqu’à sa mort en 1493, Frédéric III arrive à reconquérir tout le royaume d’Autriche et fait marier son fils Maximilien à Marie de Bourgogne en 1477, puis le fait élire empereur du Saint-Empire en 1486.

Sur fond de rivalité avec la France, une alliance par le mariage se fait avec les couronnes d’Aragon et de Castille. La puissance des Habsbourg n’est cependant pas du goût de tous et plusieurs se sentent menacés. Pour pacifier l’atmosphère et assurer la pérennité de la dynastie des Habsbourg, Maximilien rencontre les différents monarques et leur propose des concessions en dot, ce qui renforce encore le pouvoir de la dynastie autrichienne sous la devise : « Que les guerres soient menées par les autres, toi, heureuse Autriche, marie-toi ! » . Cette stratégie est payante car l'Autriche hérite de la couronne espagnole en 1516 à la mort de Ferdinand II d’Aragon et de la Hongrie et de la Bohème en 1526. Ils assurent ainsi l’hégémonie autrichienne en laissant à Charles Quint de Habsbourg un des plus grands empires de l’histoire, grâce aux possessions espagnole dans ce nouveau monde tout juste découvert : l’Amérique.

L’âge d’or des Habsbourg dure jusqu’à 1740, quand la branche masculine s’éteint, laissant place à la branche cadette des Habsbourg-Lorraine, sous la direction de Marie-Thérèse. Soucieuse de faire perdurer l’hégémonie autrichienne, elle se lance dans de grand travaux de modernisation de l’agriculture et fait installer entre 1740 et 1780 deux cent mille colons allemands afin de germaniser l’Autriche. Cette politique impériale de germanisation se traduit aussi sur le plan diplomatique et militaire en soutenant la Prusse lors de la guerre de Sept Ans (1756-1763), qui lui fait perdre la Silésie au profit d’un partage avantageux de la Pologne récemment conquise.

La révolution française éclate et l’Autriche se voit obliger de combattre cette nouvelle menace qui a guillotiné la fille de l’Empereur, la célèbre Marie-Antoinette. Malgré une large coalition européenne contre elle et une armée désorganisée par le départ des officiers nobles, la France gagne la guerre et fait renoncer définitivement en 1806 au titre d’empereur du Saint-Empire les Habsbourg, les obligeants à se borner à leurs états héréditaires.

L'empire d'Autriche

Portrait de Klemens von Metternich - Thomas Lawrence Les guerres napoléoniennes enlèvent une partie de l’Italie et de l’Allemagne de la coupe autrichienne mais les terres lui seront restituées par Metternich au congrès de Vienne (1814), statuant de la division de l’Europe après la défaite de Bonaparte. La Lombardie et la Vénétie lui seront attribuées au détriment du cercle de Bourgogne. Le célèbre chancelier Metternich épaule l’Empereur François Ier en lui conseillant de rejoindre la Sainte Alliance avec le tsar de Russie et le roi de Prusse, permettant ainsi aux Habsbourg de continuer leur ingérence dans les affaires européennes sans que sa rivale, la France, ne s’en mêle.

Malgré un fond de tension tout au long du 19ème siècle avec les courants libéraux et avec les Russes sur les affaires balkaniques, l’intégrité de l’empire Ottoman est maintenue par les Autrichiens pour endiguer toute hégémonie russe à ses portes. La France inflige un premier coup dur, en remportant à Solférino en 1859 une victoire qui stoppe net l’ingérence dans les questions italiennes sauf en Vénétie. Mais c’est de la part de la Prusse de Bismarck que le coup de grâce arrive, infligeant le désastre de Sadowa en 1866 et obligeant l’Autriche à renoncer à l’Allemagne pour se tourner vers ces territoires à l’est et dans les Balkans en incluant la Bosnie en 1908.

L'empire austro-hongrois et la Première Guerre Mondiale

Bien que des idées révolutionnaires et libérales aient mené à plusieurs révolutions dans l’Empire, comme celle de Vienne en 1848, ce sont les aspirations nationalistes et indépendantistes qui vont mettre à mal l’autorité impériale dans la double monarchie danubienne, renommée empire austro-hongrois. En effet l’empire dispose de plus d’une dizaine de nationalités tel que les hongrois mais aussi des slaves (Tchèques, Slovaques, Polonais, Ukrainiens, Slovènes, Croates, Serbes) ou latins (Italiens, Roumains). C’est de ces territoires que vont émerger les raisons qui vont déclencher la Première Guerre Mondiale, avec l'assassinat à Sarajevo de l’héritier au trône. La Serbie se voit poser un ultimatum, qui débouche, grâce un ensemble d’alliances complexes à la Grande Guerre (1914-1918). L’Italie qui voulait récupérer les territoires italiens de la Vénétie trahit le camp germanique. La défaite de 1918 voit l’empire austro-hongrois éclater au profit d’une myriade de nouveaux pays.

De la Seconde Guerre Mondiale à aujourd'hui

L’Autriche choisit de rester neutre sur les affaires européennes et ceci malgré la montée en force du parti nazi en Allemagne, dont l’influence se fait grandement ressentir chez elle. Le parti nazi milite en effet pour un rattachement des peuples germaniques en un seul pays, ce qui conduira à l’Anschluss de 1938 face à une république faible malgré son autoritarisme et son conservatisme religieux. Ainsi l’histoire de l’Allemagne et de l’Autriche se confondent dans ce qu'on appelle aujourd’hui le IIIeme Reich (1933-1945).

A la libération, l’Autriche est divisée en quatre zones comme Berlin. Cependant, étant considérée comme la première victime de la guerre, les Alliés lui laissent un gouvernement indépendant. Profitant des divisions entre Américains et Soviétiques, l’Autriche déclare en 1955 sa « neutralité permanente » dans la politique européenne, en se soustrayant au rideau de fer et à la guerre idéologique que connait le monde d’après-guerre. La guerre froide n’est pas vécue comme l'Allemagne divisée.

Quelques tensions subsistent avec certains de ses voisins, principalement avec l’Italie, qui s'opposera à son entrée dans l’Union européenne et la Carinthie du sud où une forte minorité yougoslave est présente. Malgré des doutes concernant les libertés individuelles et son attachement à sa neutralité permanente, l’Autriche rejoint l'Union Européennes en 1995. L'objectif principal est de se protéger contre les possibles conflits à l’Est, comme celui qui éclate à ses portes en Yougoslavie dans les années 90, apportant son lot de déplacés. Aujourd’hui encore les problèmes migratoires sont au cœur du débat en Autriche, où le parti nationaliste a remporté les dernières élections législatives en 2017 avec 31% des intentions de vote pour le OVP, parti populiste d’extrême droite.

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