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Canada : de Vancouver à Ashcroft

Moto en Colombie britannique

Il est temps d’aller chercher la moto. Il y a toujours plusieurs possibilités, entre le bus et le taxi, mais avec les bagages et l’équipement, cela sera le taxi. Le taxi sur une telle distance est en plus à peine plus cher et surtout permet de gagner une bonne heure. Car mine de rien, 350 kilomètres nous attendent, et vu la météo, un dernier tour de Vancouver en moto est indispensable.

Le loueur est installé dans une petite ruelle, avec seulement quelques scooters 50 cm3 à l’extérieur : bien loin du site internet sur lequel la réservation a été effectuée. Mais dans le garage souterrain, la FJR 1300 est bien là, avec quelques 71.000 km au compteur. Les valises latérales sont d’origine. Le top-case a clairement été rajouté après avec un support ayant partiellement rouillé. Mais qu’importe, il faut arriver à y caser le nécessaire, non seulement les affaires de voyages, mais le matériel photo, la caméra, le GPS, l’ordinateur, les antivols… Le sac est vidé et la moto rapidement prête.

le loueur Cycle BC Rentals

Il reste la côte pour sortir du garage suivie d’un virage à droite en dévers… Un motard s’est ramassé 5 minutes auparavant avec sa Harley. Allez, roule… çà passe en première.

Le GPS est branché. La carte pour le Canada a été téléchargée sur internet avant le départ, avec les 30% de réduction vacances. A 39€, cela s’avère un investissement et surtout un gain de temps. Non pas que les routes soient compliquées, loin s’en faut (il n’y a souvent qu’une grande route et en ville tout est perpendiculaire), mais pour les villes et surtout trouver rapidement les hôtels et autres chambres d’hôtes réservées à l’avance, c’est un outil indispensable.

C’est donc le GPS qui va nous guider à travers Vancouver pour retrouver le Stanley Park. Le circuit sur la route est différent du chemin piétonnier et donne une nouvelle vue sur l’île.

Direction ensuite le seul musée moto de la région : le Deeley, un musée réalisé par un concessionnaire HD avec des HD datant du début du siècle. Il y a 4 musées motos sur le Canada et 3 d’entre eux sont plutôt à l’est, côté Québec.

Musée Deeley Harley Davidson

Extérieurement, le Trev Deeley (1875 Boundary Road, Vancouver, BC, V5M 347) ressemble à une énorme concession moto, avec large parking extérieur. Toute la façade expose déjà plusieurs modèles historiques. A l’intérieur, café, garage, énorme magasin, salle de conférence. C’est de là également que chaque semaine, des sorties motos sont organisées.

L’entrée au musée est ‘gratuite’ ou plus exactement, il est juste demandé un ’don’. Depuis le début du siècle, les modèles se succèdent depuis la bicyclette, au side-car, en passant par plusieurs prototypes. Il vous faudra une petite heure pour passer tous les modèles en revue, chaque modèle disposant de sa propre fiche et explications, techniques et historiques. Et pour le final, vous pourrez vous faire prendre en photo sur le side-historique !

Musée Deeley Harley Davidson

Même pour les non-fans HD, le détour en vaut la peine, ne serait-ce que parce que le musée est sur la route des gorges du Fraser.
En fait, deux routes sont possibles pour Revelstoke : la ‘Sea to sky highway’ en passant par Whistler qui est la station de ski renommée où auront lieu les jeux olympiques en 2010 ou la route moins touristique à travers les gorges du Fraser, du Thomson et du Hells Gate Canyon. Nous prendrons la deuxième.

A la sortie de Vancouver, la route est droite et le trafic important. Sur deux voies, voitures et camions roulent à vitesse stabilisée à peine au-dessus des 90 km/h. De fait, ce sont les trucks qui roulent presque plus vite et n’hésitent pas à doubler de façon agressive. L’interfile est ici difficile ; les canadiens n’en ayant pas l’habitude, ne laissent pas la place nécessaire pour l’effectuer sans danger. Il reste alors le passage de gauche à droite et de droite à gauche, mais particulièrement long à réaliser vu le peu d’espace dans le trafic existant.

Par contre, dès le début, la route est bordée d’immenses arbres pointant leur cime à plus de 30 mètres du sol. Relativement droite au début, la route va peu à peu amorcer des grandes courbes et alterner montées et descentes avec de réguliers passages de tunnels. Peu à peu, les arbres vont se raréfier, puis devenir oranges. La végétation devient plus désertique le long de la route de l’or, signalée régulièrement. Par contre, au fond de la vallée, la rivière Thompson affiche ses rapides, lieux de prédilection du rafting au Canada. L’eau y est verte et tumultueuse et contraste avec le calme asséché de la route et des montagnes la surplombant.

la rivière Thompson

A flan de montagne, la route devient alors plus viroleuse tandis que les véhicules se font plus rares. Quelques rares motos saluent, et les trucks deviennent ici légion, le plus souvent plus rapides que les voitures. Inutile d’aller vite de toute manière, car les points de vue se succèdent et incitent à un arrêt pour profiter du paysage. C’est l’air chaud, presque étouffant, qui devient le compagnon de route. Nous sommes trempés !

Truck canadien

En contrebas, on remarque invariablement les rails des chemins de fers et un long train de marchandises perce de temps en temps à travers un tunnel.

Le soleil se cache dès la fin de l’après-midi derrière les montagnes, et la route doit être faite avec un départ de Vancouver avant midi, sous peine d’être régulièrement dans l’ombre. Mais au détour d’une vallée, les parois se colorent à nouveau de rouge, éclairant la fin de journée d’un manteau indien.

Le soir arrive, et l’arrivée sur Ashcroft, petite ville comme il y en a tant où les baraques se battent. Il est huit heures, mais il n’y a déjà plus rien d’ouvert. Seule la chambre d’hôte nous accueille en haut d’une colline et d’un chemin de graviers.

Chambre d'hôte et piste à Ashcroft

Pour dîner, il faudra reprendre la highway pendant un quart d’heure pour trouver une plus grosse ville, Cache Creek, véritable  concentration de motels aux néons clignotants. Au milieu des Subway et Magasins de pizza, un lodge de rondins - image idéalisée de la cabane canadienne - sort du lot. Chance, c’est aussi un restaurant où il est possible de trouver poisson, entrecôte (sirloin steak) ou pour les plus petits budgets une salade du chef qui se révèlera particulièrement copieuse. La nuit y est à $79, à mi-chemin entre certains motels et une chambre d’hôtes.

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