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Lesotho : code de la route

Vitesses, règles, conseils de prudence

Tout pour rouler dans ce petit pays enclavé au cœur de l'Afrique du Sud

Lesotho : code de la route et réseau routierDeux : il n'y a que deux pays au monde à être totalement enclavés dans un autre. Le premier, le Vatican, est assez connu. Le second l'est moins : il s'agit du Lesotho. Comment ce fait-ce ? C'est très simple : le Lesotho est un petit pays (30 355 km2), principalement constitué de montagnes assez élevées (le point culminant est le mont Thabana Ntlenyana, à 3482 mètres d'altitude, mais tout le territoire du pays est situé au-dessus de 1300 mètres). Pendant longtemps, ce territoire aride n'intéressait absolument personne jusqu'à ce que, début 1800, l'Afrique du Sud connaisse des troubles : les colons hollandais montent du Cap vers l'intérieur du pays (ce qu'ils appellent le Grand Trek), pays qu'ils développeront grâce à la découverte de mines de diamant à Kimberley et de mines d'or à Johannesburg. Ce faisant, ils vont se fritter avec les zoulous, tribu à la grande tradition guerrière qui ne voit pas l'arrivée des blancs d'un très bon œil, mais surtout, ils vont prendre en tenaille les sothos, peuple de pasteurs assez paisibles. Pour échapper à ce contexte sanguinaire, les sothos se réfugient dans les montagnes, demandent le protectorat de l'Empire Britannique (qui l'accordait volontiers à l'époque) : ainsi fut créé le Basutholand en 1868, qui deviendra le Lesotho indépendant en 1966. La capitale est Maseru et le pays compte environ 2 millions d'habitants.

Sous la mainmise de l'Afrique du Sud

Disposant de peu de ressources, le Lesotho vit principalement de sa main d'œuvre qui va travailler en Afrique du Sud et vend son eau à la région industrielle du Gauteng (connurbation Johannesburg-Midrand-Pretoria). Le Lesotho est donc un pays pauvre et fatalement, son réseau routier s'en ressent. Il n'y pas de routes qui fassent le tour du pays, simplement des voies qui s'enfoncent dans les montagnes et qui sont prolongées, éventuellement, par des pistes accessibles uniquement à des 4x4 ou à des trails.

L'intérieur du pays mérite le détour par ses gigantesques lacs et barrages, ses montagnes élevées et ses paysages purs, tandis que les populations locales sont dans la plupart des cas, invariablement vêtues de bottes de mineurs et portent des couvertures sur leurs épaules et se déplacent beaucoup à chevaux.

Lesotho : pistes au centre du pays, le royaume du trail

Sur les 6000 kilomètres de routes que compte le pays, on estime que le cinquième seulement est goudronné. Le réseau routier est plus développé au nord, où les reliefs sont moins marqués. L'Afrique du Sud a financé le "Lesotho Higlands Water Project" et les voies qui mènent aux principaux barrages sont généralement en bon état. Le reste, moins.

Quelques règles :

  • La limitation de vitesse est de 50 km/h en ville, 80 km/h sur les routes principales et 100 km/h sur les rares grandes routes (principalement au nord du pays). Il n'y a pas de radars automatiques, mais on peut rencontrer quelques jumelles, mais on n'est pas harcelé comme en France.
  • Le port du casque est obligatoire.
  • Le permis de conduire international n'est pas obligatoire.
  • La limite d'alcoolémie est de 0,8 g/l. La consommation de drogue est proscrite.
  • Outre le SeSotho, l'Anglais y est couramment parlé et les panneaux routiers sont dans la langue de Cal Crutchlow (et de Shakespeare).
  • La population locale roule généralement de manière paisible. Sur les plus grandes routes, une petite bande d'arrêt d'urgence est matérialisée par une bande jaune. Vous verrez que les autres usagers se déportent pour laisser passer les véhicules les plus rapides. Il est d'usage de remercier par un coup de warnings.
  • On obtient un visa sur place, valable 90 jours.
  • Il vous sera demandé de payer une "taxe routière" à l'entrée dans le pays, qui correspond à environ 2 €.
  • Et bien entendu, on roule à gauche.

A faire absolument : le Sani Pass

Le Sani Pass est situé sur le flanc sud-est du Lesotho et donne sur la province sud-africaine du Kwazulu-Natal. Il s'agit d'un flanc de montagne très abrupt qui a seulement été tracé en 1913 pour les piétons, qui n'a été franchi pour la première fois qu'en 1948 et qui monte de 1544 à 2876 mètres.

Lesotho : vue du Sani Pass

Au passage de la frontière sud-africaine, en bas, seuls les motos, les quads et les 4x4 peuvent monter. Ne tentez donc pas l'expérience avec votre Renault Captur 1.5 dCi de location. Le paysage est tout simplement splendide, mais la piste est difficile et toute sortie de route interdite ! En haut, vous aurez le plaisir de prendre un verre dans le plus haut pub d'Afrique.

Lesotho : montée du Sani Pass en quad Can Am 400

Les autorités ont lancé un plan pour goudronner ce col. Il faut donc y aller avant qu'il ne soit trop tard !

Quelques conseils utiles

Attention sur la route, vous êtes au croisement de deux mondes avec des animaux, des enfants, des trous sur la chaussée, des engins en panne éventuellement abandonnés. Pour ces raisons, ne roulez jamais de nuit comme souvent en Afrique. Par ailleurs, on est là-bas en moyenne et haute montagne. S'il fait souvent très beau, quand la météo se fâche, elle se fâche pour de vrai. J'y ai roulé par - 17 °C à moto sur les hauts plateaux, avec le Sani Pass entièrement recouvert de glace sur sa partie haute et l'on devait passer les motos à la main dans les lacets pour éviter de se prendre le ravin. Et quand il pleut, cela peut être torrentiel, avec des effets dévastateurs sur les pistes en terre ; les pluies proviennent le plus souvent à la belle saison, l'été, soit entre octobre et avril.

Pour y être allé une bonne dizaine de fois, je peux témoigner que les gens y sont cools et que police et douane ne sont pas portés sur le harcèlement ni la corruption, enfin, pas trop. Cependant, les choses peuvent devenir plus compliquées en cas d'accident impliquant un local avec des dommages corporels. Méfiance, donc.

Lesotho : vue sur les vallées à 3000 m d'altitude

Enfin, quelques cas ont été signalés d'enfants qui jettent des pierres sur les motards passant sur des pistes escarpées et loin de tout (et ils savent bien viser !). Mieux vaut être averti. A part cela, le Lesotho vaut bien évidemment le détour pour sa faible densité, son faible développement, ses paysages lunaires : peu d'endroits vous donnent cette sensation d'ailleurs de manière aussi intense !

Lesotho : pause près de lacs en montagne

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