La route Arctique E6

Vers le Nordland en direction de Narvik en passant par Bodø

Une route en bord des parcs nationaux de SaltfjelletSvartisenet, Rago et Børgefjell

La Norvège est une longue bande étroite qui monte vers le nord. Les routes sont à la dimension du pays et pour le voyageur montant vers le nord, les routes ne sont pas légions. Il n'y en a en fait que deux. La 17 qui longe lentement comme un labyrinthe la côte escarpée et sinueuse et la E6 qui pointe directement vers le Nordland et Narvik, en traversant d'un trait le cercle polaire juste en-dessous de Bodø... D'où son surnom de route Arctique. Le nom fait rêver. Les paysages encore plus.

Car la route Arctique longe plusieurs parcs nationaux dont le parc national de SaltfjelletSvartisen et le parc national de Rago ou encore le parc national de Børgefjell jusqu'à Narvik.

Et si depuis Oslo, les chemins sont nombreux, plus haut, de Trondheim, la E6 est la solution la plus rapide... Presque une autoroute avec ses 90 km/h autorisés par endroit... en de rares endroits, car la vitesse moyenne est plus proche des 80km/h voire des 70km/h la plupart du temps. Quand on dit autoroute, pour de nombreux motards, c'est "jamais". En fait d'autoroute, il s'agit ici d'une route simple, plus proche de certaines départementales françaises. Le sourire revient alors aux lèvres.

Et effectivement, si les premiers kilomètres permettent de voir toute l'industrie de la Norvège, les kilomètres suivants s'enfoncent dans la campagne pour ressembler à une route de montagne avec de grandes courbes ondulant également en hauteur. Pas de virage en épingle à cheveux, mais des grands virages où la moto s'incline avec plaisir, naturellement, magiquement presque tellement l'effort paraît infime pour s'inscrire parfaitement dans le rayon imposé par le bitume.

Peu à peu, la nature reprend ses droits. Les monts s'élèvent de par et d'autre de la route, tandis que les conifères s'élancent vers le ciel. Quand la route redescend, elle frôle alors le fjord et se laisse glisser de tout son long.

Au loin, les montagnes se couvrent de neige. Mer, montagne, rivières et fjords se mêlent finalement dans une danse et un décor unique qui s'illumine sous le soleil.

Le ciel peut rester gris mais la luminosité est là, presque aveuglante, obligeant à baisser la visière solaire ou enfiler les lunettes de soleil. Le contraste n'en est que meilleur, faisant ressortir d'autant plus le relief, pour en imprégner chaque moment et chaque instant dans la mémoire.

Les montagnes russes - ou norvégiennes - commencent alors réellement. La route monte puis descend en même temps qu'elle se trémousse de gauche à droite, toujours en douceur, mais de façon régulière, entêtante, enivrante. Le paysage n'est peut être pas aussi varié que pour la route 17 ou la route Atlantique, mais il s'incline et ondule la moto au gré de son humeur et de ses envies. Nul besoin d'aller vite ici pour en apprécier toute la saveur et pour en humer toute les odeurs. Car le voyage est aussi odorant, dans une nature à peine touchée, presque vierge, où s'inscrit à peine par moment une maison rouge aux bords blancs, signe distinctif de bon nombre de maisons norvégiennes quand ce n'est pas une cascade qui apparaît au détour d'un virage.

Pourquoi chercher systématiquement l'extraordinaire ? La route E6 est simple et à la fois magique par sa simplicité et ce qu'elle apporte. Elle fait replonger le voyageur dans la nature originelle, de celle qui s'apprécie simplement pour ce qu'elle est...

Un voyage épuré du bruit et de la civilisation pour un ruban de verdure aussi sauvage qu'accueillante. Un accueil à vérifier à chacun des multiples arrêts et visites possibles tout au long de son ruban à travers le Nordland.

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