Essai moto Yamaha MT-07 Y-AMT

Du sérieux dans la déconne

Bicylindre CP2 de 689 cm3, 73,4 ch et 67 Nm, 183 kg, accélérateur électronique, Y-AMT, 8.499 euros

Depuis son lancement en 2014, la Yamaha MT-07 s’est imposée comme un pilier du segment roadster. Avec près de 195.000 unités écoulées en une décennie, elle a longtemps dominé les ventes. Elle reste incontournable pour Yamaha et pour les jeunes permis. À ses débuts, son châssis ludique, son moteur expressif et surtout un tarif imbattable ont bâti sa réputation. Mais depuis peu devancée par la Honda CB750 Hornet, la MT-07 se devait d'évoluer. C'est ce que propose Yamaha pour 2025 en misant sur un design soigné, un équipement enrichi et une vraie montée en gamme technologique.

Côté look, la MT-07 poursuit sa transformation. De plus en plus affirmée au fil des générations, elle affiche désormais un nouveau visage : un phare central type cyclope encadré par deux feux plus fins, intégrés dans une tête de fourche acérée. Le réservoir gagne en volume et en fluidité, flanqué d’ailettes aérodynamiques qui renforcent son allure musclée. Les lignes se veulent plus tendues, les proportions mieux équilibrées. Comme sur la MT-09, des conduits auditifs canalisent les sons d’admission, ajoutant au plaisir sensoriel. Les clignotants à LED, le nouveau garde-boue plus effilé et une poupe redessinée peaufinent l’ensemble. Toujours pas de poignées passager d’origine, un oubli récurrent…

Sous le réservoir, le cadre tubulaire en acier évolue peu, mais reste optimisé pour conjuguer rigidité et souplesse. Il s’articule toujours autour du bicylindre CP2 de 689 cm³, au calage à 270° qui imite le comportement d’un V-twin. Fiable, léger (53 kg), ce moteur délivre 73,4 ch et 68 Nm, tout en étant conforme à Euro 5+. L’embrayage assisté et anti-dribble est conservé. Nouveauté de taille : l’arrivée d’une commande des gaz électroniques YCC-T, qui ouvre la porte à des aides modernes comme le Yamaha Ride Control (deux modes prédéfinis + un personnalisable) et un contrôle de traction réglable ou désactivable.

Autre révolution : l’option Y-AMT, une boîte semi-automatique avec double servomoteur pour gérer l’embrayage et le passage des vitesses. L’ajustement moteur est minime : le rapport de boîte change (le neutre passe sous la première), mais l’agrément général évolue. Deux modes automatiques (D et D+) ou un mode manuel sont proposés. La cartographie s’adapte à chaque mode et les versions Y-AMT disposent en plus du régulateur de vitesse.

La partie-cycle évolue elle aussi. L’arrière repose sur un bras oscillant en fonte d’alu relié à un amortisseur Kayaba réglable. À l’avant, une fourche inversée de 41 mm fait son apparition – sans réglage – pour plus de rigueur. Le freinage progresse : double disque de 298 mm pincé par des étriers radiaux à 4 pistons et ABS de série. Les nouvelles jantes allégées Spin Forged gagnent en vivacité, chaussées de Dunlop Sportmax Q5A en 120/70 et 180/55.

L’ergonomie a été repensée : la selle reste accessible à 805 mm, mais le guidon est abaissé de 22 mm, élargi de 18 mm et reculé de 9,3 mm, pour une posture plus sportive. Les repose-pieds baissés complètent cette métamorphose vers un pilotage plus actif. Le réservoir, plus large aux genoux, mais affiné à la jonction selle, renforce l’intégration pilote/machine.

Enfin, la MT-07 adopte un écran TFT de 5 pouces personnalisable, avec connectivité Bluetooth et navigation Garmin. L’interface se pilote via un nouveau joystick et les clignotants à rappel automatique sont toujours de la partie.

Plus affûtée et mieux équipée, la Yamaha MT-07 soigne son retour en tête d’affiche, mais cela suffira-t-il pour détrôner le frelon concurrent ?

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