Essai moto CFMOTO 675SR-R

« Daytonante » chinoise

3 cylindres en ligne de 675 cm3, 89,7 ch et 68 Nm, 189 kg, suspensions KYB réglables, freins J.Juan, 7.899 euros

CFMOTO s’impose désormais comme un acteur incontournable de la scène moto. Fondée en 1989 près de Shanghai, la marque a d’abord conquis les marchés internationaux grâce à ses quads, avant de prendre un virage stratégique décisif en 2017 avec une joint-venture signée avec KTM. Depuis, l’ascension est fulgurante, notamment dans le domaine de la moto. Après ses séduisantes 450 cm³, dont l’excellente 450 SR, CFMOTO dévoile aujourd’hui un nouveau modèle sportif ambitieux : la 675SR-R, équipée cette fois d’un trois cylindres.

Visuellement, la 675SR-R ne passe pas inaperçue. Compacte, nerveuse, elle affiche une signature stylistique forte. À l’avant, les optiques profilées et les feux diurnes en lames s’insèrent dans un carénage à l’allure tranchée. Des lignes tendues dessinent des écopes aux flancs de la tête de fourche, intégrant même des ailerons. Le résultat est audacieux, presque futuriste, avec des airs de squale aiguisé.

Les flancs ajourés et les grilles basses renforcent l’esthétique racing. L’échappement ultra-court, superbement fini en inox brossé, logé sous la moto, participe aussi à ce look radical. La sortie est unique mais large et grillagée, tandis que des écopes sont placées… directement sur les disques de frein avant ! Le réservoir de 15 litres, aux formes galbées et travaillées, s’intègre dans une ligne fluide, jusqu’à une poupe minimaliste. Celle-ci se termine par une selle suspendue au-dessus d’un feu arrière en lame horizontale, donnant à l’ensemble une allure élégante et sportive.

Techniquement, la 675SR-R repose sur un châssis en acier mixte combinant longerons, platines latérales et boucle arrière démontable. Son tout nouveau trois cylindres de 675 cm³ (72 x 55,2 mm), à 12 soupapes et double ACT, affiche des valeurs très compétitives : 89,7 chevaux à 11 000 tr/min et 68 Nm de couple à 8 250 tr/min. Avec un calage à 120°, des pistons forgés, un revêtement DLC et un taux de compression élevé (11.5:1), CFMOTO entre dans la cour des grands.

L’électronique reste sobre : pas de modes de conduite, mais un contrôle de traction réglable sur deux niveaux (et désactivable), un quickshifter actif à la montée et un embrayage anti-dribble. L’échappement placé très bas optimise la répartition des masses et le bras oscillant en aluminium moulé en forme de boomerang complète le tableau.

Les cotes sont compactes : angle de chasse fermé (23,7°), chasse de 93,2 mm, empattement de 1 400 mm. La fourche inversée KYB de 41 mm et l’amortisseur central, tous deux entièrement réglables, devraient garantir précision et progressivité. Les jantes aluminium à six branches chaussent des pneus CST Migra S3 sport et le freinage est assuré par des étriers J.Juan radiaux à 4 pistons à l’avant, avec ABS.

La finitions sont plutôt soignées avec des plastiques de qualité, bien ajustés et des carters impeccables. Avec 189 kg tous pleins faits, elle reste légère pour sa catégorie. La selle à 810 mm est accessible, avec des options à 795 ou 830 mm. La position de conduite est engagée mais pas extrême.

Reste maintenant à voir si ces belles promesses se concrétisent en dynamique. Et c’est sur le circuit du Castellet que nous avons pu découvrir la CFMOTO 675SR-R, aussi bien sur route que sur piste.