Avis moto : Aprilia RSV 1000 R 2006

Sportive à l'ancienne pour grands musclés

Dernière génération de twin sportif chez Aprilia avant l'avènement du V4, la RSV 1000 R, apparue en 2006, est une machine atypique selon nos standards modernes. Son V2, ouvert à 60° et cubant 997 cm3 est poussé ici à 10,1 mkg et 143 chevaux. Le problème, c'est que ces valeurs sont obtenues respectivement à 8 500 et 11 500 tr/min, induisant un caractère pointu et une page d'utilisation optimum réduite. Le V2 n'est pas pour autant anémique en deçà de ces régimes, avec des montées en régime franche mais linéaires. Et il se montre particulièrement souple dans le cadre d'un usage hors piste. Quant à la partie-cycle, elle a droit à une finition irréprochable et un accastillage de qualité : Fourche Ohlins, freinage radial Brembo, jantes en aluminium Marchesini... Dernier point, la partie-cycle (déjà physique) voit son angle de chasse augmenter de 25,5° à 26° pour améliorer la stabilité à haute vitesse et un nouvel embrayage anti-dribble fait son apparition. Guidon en main, cette RSV diffère peu des générations précédentes. Haute de selle et dotée de demi-guidons ancrés bas et loin du pilote, elle fera souffrir les petits gabarits. Toujours (très) physique à emmener à haute vitesse, elle perd en revanche sa désagréable tendance à élargir sa trajectoire lors des fortes réaccélérations sur l'angle. Autre amélioration, l'embrayage pneumatique permet de rempiler les rapports à la volée sans risquer de bloquer la roue arrière, autorisant des entrées en courbe pour le moins musclées. Mais en contrepartie de cette inertie à la mise sur l'angle, le pilote bénéficie d'une stabilité impériale en courbe et en virage. Au quotidien, pas de miracle, entre le rayon de braquage pathétique, les remontées de chaleur du V2 et l'ergonomie radicale, la RSV 1000 R n'est pas la reine du quotidien et se montre rapidement usante en milieu urbain.