Essai roadster Honda CB1000 Hornet SP
Une bonne série Z
4 cylindres de 1.000 cm3, 157,2 ch et 107 Nm, amortisseur Öhlins TTX36, fourche Showa SFF-BP, étriers Brembo Stylema, 212 kg, 11.799 euros
Dans les années 90, la CB600F Hornet s’était imposée comme une référence parmi les roadsters. En 2002, Honda lui greffe une déclinaison plus musclée : la CB900F Hornet, directement inspirée de la sportive CBR900. Ce frelon enragé n’aura toutefois qu’une courte carrière, avant d’être remplacé par une CB1000R plus stylée, qui évoluera en 2018 vers un look néo-rétro sous la bannière Neo Sports Café. Mais avec le retour remarqué de la CB750 Hornet en 2023, difficile d’imaginer Honda ne pas faire renaître une version plus puissante. Et voici donc la CB1000 Hornet, bien décidée à bousculer l’ordre établi. C’est sous le soleil d’Alicante que nous avons découvert cette nouvelle venue dans sa déclinaison SP, pleine de promesses.
Un physique agressif
Fini l’élégance travaillée et le charme haut de gamme de la CB1000R. La Hornet 1000 joue une autre partition, plus brute, plus directe. Elle troque le costume trois-pièces pour une tenue de combat plus basique, prête à en découdre. Le design, marqué par un double optique acéré et plongeant, évoque clairement certains modèles concurrents — difficile de ne pas penser à la Kawasaki Z1000. Moins originale, certes, mais visuellement percutante. Le réservoir, inspiré de la 750, est flanqué d’écopes dynamiques. L’arrière est plus dépouillé, renforçant l’allure ramassée et musclée de l’ensemble.
ADN sportif
Sous cette robe tendue, la Hornet repose sur une architecture simple, mais efficace. Le cadre en acier et la silhouette ramassée annoncent une moto conçue pour l’efficacité. Exit le moteur hérité d’une ancienne sportive, place à un bloc plus récent, puisé dans la banque d’organes de la CBR1000RR. Revu pour un usage routier, il délivre une puissance généreuse de 157,2 ch, avec 107 Nm de couple à revendre et un caractère bien trempé. La version SP y ajoute quelques raffinements qui améliorent la réactivité et la conduite, tout en renforçant le plaisir de pilotage.
Du côté de l’électronique, Honda a opté pour la simplicité. Quelques modes de conduite, un contrôle de traction paramétrable, une gestion de l’accélération… L’essentiel est là, sans débauche de gadgets. Pas de centrale inertielle ni de connectique dernier cri, mais un ensemble cohérent et intuitif. Le confort de conduite n’est pas oublié, avec un quickshifter de série, une position de pilotage bien étudiée et un bon équilibre entre sportivité et accessibilité.
Taillée pour l'efficacité
Côté comportement, la Hornet SP se veut agile et stable, capable de hausser le ton sans perdre en maîtrise. La partie-cycle fait appel à des composants bien choisis, sans tomber dans le luxe inutile. La suspension arrière signée Öhlins, les freins puissants, les pneus sportifs… tout est pensé pour une conduite dynamique, sans sacrifier le quotidien. Reste quelques petits points qui trahissent une logique de compromis : finitions parfois rustiques, gabarit imposant et une esthétique qui pourra diviser.
À l’arrêt, la moto en impose. Large, compacte, elle affiche un look de streetfighter assumé. La selle est accessible, la position naturelle, le tableau de bord moderne sans être révolutionnaire. L’écran TFT est lisible, connecté et intègre les fonctions essentielles. On regrette tout de même quelques absences, comme une prise USB-C ou un levier d’embrayage réglable.
En somme, cette CB1000 Hornet signe un retour en force de Honda sur le segment des gros roadsters. Puissant, efficace, mais aussi proposé à un prix très agressif, le Frelon ne manque pas de caractère. Essai
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