Test jeu vidéo moto : Monster Energy Supercross 5
Des évolutions réussies pour ce cinquième opus
Sur consoles PS5, PS4, Xbox Series X/S, Xbox One et PC
Chaque année, c'est le même calendrier chez Milestone qui nous sort une nouvelle édition de ses jeux vidéos adaptés des Championnats du Monde moto, mais souvent en ne proposant que de minces évolutions d'un épisode à l'autre.
Cette semaine c'est au tour du Supercross de faire son retour sur consoles et PC avec la sortie de Monster Energy Supercross 5. Après avoir pu découvrir quelques-unes des nouveautés en essayant la beta sur PC, nous avons pu tester la version complète sur console Playstation 4. La licence parvient-elle enfin à passer la seconde ou continue-t-elle à évoluer au ralenti ? Et quelles différences entre la version console et PC ? Réponse manette en main.

Gameplay
Monster Energy Supercross 5 pourrait faire figure de doublon par rapport à MXGP 2021 si le développeur se contentait de porter ses motocross depuis les terrains extérieurs vers les pistes de stades. Ce n'est heureusement pas le cas puisque, comme depuis l'introduction de cette licence, le jeu vidéo dispose d'un positionnement différent, plus arcade, offrant à l'ensemble plus de dynamisme avec des enchainements plus naturels dans les différentes sections des tracés. Le revers de la médaille, c'est que les différences de comportement sont très faibles d'une moto à l'autre, y compris entre les 4-temps et les 2-temps qui ont fait leur apparition. Les 450/250 restent toutefois plus délicates à manier que les 250/125 et les motos se montrent également plus réactives à mesure qu'on améliores leurs pièces techniques.

C'est toujours le cas sur ce cinquième épisode. Cet aspect est même renforcé par les améliorations apportées au niveau de la prise de virages où les dérapages sont plus facilement contrôlables avec moins de risques de chuter, ou encore dans les parties aériennes avec des scrubs et des whips plus simple à placer. Ces dernières ont d'ailleurs leur utilité puisqu'elles attribuent un certain nombre de points en fonction de l'amplitude et de la qualité de réception, ceux-ci servant à remplir la jauge de rewind qui permet ensuite de rembobiner le jeu pour revenir quelques instants avant une chute.

Et c'est une fonctionnalité pour le moins utile. Car si les réceptions sont toujours permissives, y compris en travers, l'intégration des blessures dans le jeu se montre assez punitive. Quasiment pour chaque gadin, votre pilote se blesse et ses blessures impactent ensuite les performances sur les courses suivantes. Il est possible d'accélérer la guérison via des objectifs ou en versant quelques précieux crédits.

Monster Energy Supercross 5 présente également de nombreuses assistances pour ajuster l'aide apportée par le jeu sur la gestion du poids du pilote, le dosage du frein, etc.

L'intelligence artificielle n'est clairement pas le point fort du jeu et se montre très variable, mais peine à trouver un juste milieu. À ce niveau, on ne constate pas vraiment d'évolutions. Beaucoup trop simple pour être intéressant en facile, le jeu devient très compliqué en difficile avec des adversaires comme figés sur un rail. Et en difficulté intermédiaire ? C'est bien là le problème, car en moyenne les adversaires présentent des performances très, très variables d'une piste à l'autre. Si l'on peut leur mettre 3 secondes dans la vue à chaque tour sur un circuit, il devient compliqué de rentrer dans les points à la course suivante. L'expérience peut alors se révéler frustrante. C'est clairement un axe d'amélioration pour les prochains opus.

Graphismes
Graphiquement, Monster Energy Supercross 5 reste fidèle à ses habitudes : c'est correct, mais inégal et pas transcendant. La modélisation des pilotes et des motos ainsi que leurs animations sont plutôt bonnes, mais les pistes présentent des textures parfois grossières sur la version PS4. Bien que manquant de vie, les décors sont quant à eux bien remplis. L'ensemble reste toujours fluide sur la console de Sony et c'est bien là le plus important.

Par contre, les éléments en 3D des menus et les cinématiques laissent placent à un flou omniprésent, comme si le jeu n'était pas capable de faire la mise au point sur le pilote. Les cérémonies de présentation et de podium perdent ainsi de leur intérêt. Le pire concerne cependant les vidéos des tutoriels totalement pixélisées et saccadées, comme si elles étaient en basse définition. La compression est surement trop forte.

Modes de jeu
Un tutoriel
La première bonne nouvelle - et nous l'avions abordé dans la preview du jeu sur PC - c'est l'intégration d'un véritable tutoriel qui prend la forme d'une série de cours sur les différents aspects du pilotage. Après une vidéo où mister Ricky Carmichael vous présente les principes de pilotage de manière théorique, le jeu demande de les mettre en pratique en remplissant divers objectifs. Une bonne manière de faire découvrir le jeu et la discipline aux néophytes.

Mode carrière
Le mode Carrière reste au centre du titre aux côtés des courses et championnats classiques, permettant de créer son pilote et de le mener depuis les catégories de sélection jusqu'au titre 450. Ici, pas d'aspect gestion comme dans MXGP, mais tout ne se résume pas à un simple enchainement de courses puisqu'entre chaque week-end il est possible de prendre part à un entrainement sur le Complexe pour améliorer la forme de son pilote et soigner ses blessures, participer à trois missions d'entrainements (dépassements, holeshots...) pour gagner des points de progression et améliorer les capacités de son avatar ou encore participer à des épreuves annexes de son sponsor pour gagner quelques crédits supplémentaires qui serviront à améliorer sa moto et changer son équipement. C'est simple, mais efficace et cela apporte une variété bienvenue. La carrière a été également été modifiée pour limiter les possibilités de transferts à certaines périodes et impose de progresser dans chaque catégorie, impossible désormais de débuter depuis les 450, il faudra d'abord faire ses preuves sur les petites cylindrées.

Le complexe : niveau ouvert
Le Complexe, un grand niveau totalement ouvert où l'on peut vagabonder au gré de ses envies, fait son retour. Le terrain de jeu diffère cependant des précédents opus qui se trouvaient en pleine nature puisque Milestone a intégré plus de constructions en dur (habitations, ferme, etc.) qui donnent plus de vie et de variété à l'ensemble. Outre les quelques pistes pour participer à des courses, des contre-la-montre et aux entrainements du mode carrière, le Complexe propose des éléments à collecter. Si leur obtention permet de gagner une tenue et une livrée pour sa moto, l'intérêt est surtout d'explorer l'ensemble de la map. Par contre, le temps de chargement pour accéder au complexe est très long. C'est vrai sur la version PS4, mais aussi sur PC et ce malgré un SSD de dernière génération.

Multijoueur en local
Enfin, sur le volet multijoueur on retrouve toujours le mode en ligne qui permet d'affronter d'autres joueurs, mais surtout, Monster Energy Supercross 5 se dote enfin d'un multijoueur en local ! Disparu depuis plusieurs années des titres Milestone, l'écran partagé fait enfin son retour et on ne va bouder notre plaisir. Les parties avec un ami dans le canapé vont pouvoir reprendre. Et c'est une très bonne nouvelle.

Contenu
Pas de surprise côté contenu, le jeu reste fidèle, pour ne pas dire identique, à ce qui était proposé par le passé. On retrouve donc les licences officielles des pilotes, des teams, des constructeurs et des circuits ainsi que de nombreuses possibilités de personnalisations esthétiques et techniques.

Editeur de circuit
L'éditeur de circuit fait lui aussi son retour et bénéficie également d'un tutoriel revu pour apprendre les bases de la conception d'un tracé de supercross. Dans l'ensemble, l'outil reste identique a ce que l'on pouvait trouver sur les précédents opus, ce qui n'est pas plus mal, celui-ci se montrant assez efficace. L'ajout de la fonctionnalité Rhythm Section Editor permet uniquement d'importer des sections de tracé créées et sauvegardées par les autres utilisateurs.

Conclusion
Après plusieurs épisodes assez similaires, Monster Energy Supercross parvient à progresser dans le bon sens, sans révolutionner le genre ni en étant le plus beau, mais en offrant une expérience globale assez plaisante et c'est avant tout ce que l'on attend d'un jeu vidéo : se divertir. Le titre s'ouvre également à un plus large public grâce à son tutoriel. Reste le problème de l'intelligence artificielle qui, on l'espère, saura être corrigé sur les prochaines moutures.

Points forts
- Gameplay vif
- Un vrai tutoriel
- Multijoueur en local
- Carrière mieux dosée
Points faibles
- IA à géométrie variable
- Chutes très punitives (blessures)
Disponibilités / Prix
- Plateforme : PS5, PS4, Xbox Series X/S, Xbox One et PC
- Prix : 69,99 euros sur consoles, 49,99 euros sur PC
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