Essai scooter Yamaha TMAX Tech Max
Bad bourge attitude
Bicylindre en ligne de 562 cm3, Euro 5+, 47,6 ch et 55 Nm, 221 kg pleins faits, 15.599 euros
La 911, le 747, la GS, le TMax … quand un véhicule se fait iconique, la marque s’oublie au profit de l’objet qu’elle a créé. Une reconnaissance implicite du maxi-scooter aux diapasons, devenu star du segment. Dévoilé en 2001, il s’est écoulé depuis à 350 000 exemplaires… Dont 100 000 ces 5 dernières années ! C’est également un plébiscite européen, le Yam’ y raflant 85% des ventes. Enfin, la France est son trône, le TMax y annexant 35% des ventes du segment. Véritable phénomène de mode, il s’est aussi décliné en dix séries spéciales au fil de son histoire.

Maintes fois remanié, l’engin sulfureux vit désormais sa neuvième génération. Le millésime 2022 n’était pas une révolution, mais la somme de ses évolutions, optimisait l’agrément. C’est une évolution dans les détails que propose cette fois encore la nouveauté 2025, avec un style plus cossu et une pincée de technologie. C’est la version suréquipée Tech Max que nous évaluons autour d’Alicante (Espagne) sur 180 km d’un parcours varié.
L'essai vidéo du Yamaha TMAX Tech Max
Découverte
Sportif et forcément insolent à ses débuts, le TMax se la joue plus bourgeois que bohème depuis 2022. Certes, il reste toujours du dynamisme dans ses lignes, mais rien de volcanique. Le maxi-scoot lorgne désormais davantage vers les beaux quartiers que sur les quartiers tout court. De part et d’autre des phares, les volumes plongent vers l’avant, formant presque des écopes liées par un pontet. Les optiques et le nez, au contraire, se redressent, comme par une moue hautaine d’arriviste.

Plus haut, une longue bulle à réglage électrique (Tech Max) domine l’ensemble. La trappe d’essence, désormais déverrouillable sans clé, conduit à un bidon de 15 litres. L’accompagnant bénéficie de longues poignées de maintien. Yamaha conserve les iconiques arches boomerang parant les flancs, frappées de l’indication de cylindrée. Le feu arrière reprend sa signature lumineuse des plus esthétique et dynamique, à l’image de la poupe qu’elle conclut.

Le TMax reconduit aussi son châssis compact à double longerons aluminium coulé sous pression. Il contient le bicylindre parallèle horizontal de 562 cm3 (70 × 73 mm), à deux ACT et 8 soupapes et vilebrequin calé à 360°. Pour équilibrer cette architecture spécifique, un troisième piston « froid » opposé vient stabiliser l’ensemble mobile. La transmission est à variation continue et le bloc délivre 47 ch, mais désormais 500 tours plus bas, à 7 500 révolutions-minute et 55 Nm de couple à 5 250 révolutions, le tout normé Euro5+.

Une poignée des gaz électronique contrôle les évolutions de la machine selon deux profils d’injection : Standard ou Sport. Et pas de soucis sous la pluie, le contrôle de traction veille à votre tenue de route. Une courroie transfère à la roue arrière la verve du twin. Ce dernier soigne ses vocalises typiques, tout en réduisant à nouveau un peu le volume sonore à l’échappement pour renforcer celui de l’admission.

Le Tech Max bénéficie de suspensions réglables à l’arrière. L’amortisseur KYB est ajustable en précharge et détente. Cependant, l'accessibilité de ces dispositifs est très moyenne. Le train directeur s'appuie sur une fourche inversée KYB (Kayaba). Les éléments coulissent sur 120 mm et 117 mm. Stable, le scooter sportif bénéficie d’un empattement plutôt long de 1 575 mm, associé à un angle de colonne de 26°. Son agilité reconnue bénéficie depuis 2022 de jantes « Spin Forged », plus légères. Ainsi l’inertie se réduit de 10% à l’avant et 6 % à l’arrière. De quoi dynamiser le Boss des cités, en réduisant les masses non suspendues. Le Bad Scoot’ parade avec efficacité en chaussant des enveloppes Bridgestone Battlax SC2 de taille 120/70 et 160/60.

Pour le stopper, des étriers quatre pistons attaquent des disques de 267 mm à l'avant. Le ralentisseur opposé pince une piste de 282 mm. L'équipement est sous contrôle de l’ABS pour freiner ses 221 kilos (219 en standard).
Toujours au top des finitions et du style, le TMax ne prête guère le flanc à la critique. La qualité globale de construction et de finition du scooter Yamaha est très correcte. Ajustement des éléments, qualité des plastiques et des surfaces moteur sont sans reproche. Pour rappel, la version Tech Max se dote d’une bulle réglable électriquement, de poignées et selle chauffante, d’un régulateur de vitesse, d’un TPMS, de commodos rétroéclairés, de jantes usinées et sa suspension arrière est réglable.

En selle
La version 2025 ne change guère son ergonomie. Monobloc, la selle pointe à 800 mm du sol, accompagnée d’un dosseret ajustable en profondeur sur 30 mm et trois niveaux. Cela permet désormais de définir une position plus en avant ou en arrière. Sous l’assise, le coffre éclairé loge un casque intégral et quelques autres menues affaires.

L’esprit moto est sensible, avec un té supérieur en aluminium forgé et ajouré. C’est nettement plus dynamique et valorisant. On continue avec un écran TFT couleur de 7 pouces à l’affichage des plus ergonomiques. Si la dalle n’est pas tactile, guère utile, son contrôle se fait toujours par joystick au commodo gauche. Multi-directionnelle, cette commande gère les principales fonctions. On paramètrera ainsi le niveau de puissance de la selle et des poignées chauffantes, la hauteur de la bulle, les réglages du véhicule… etc. Également, on fera défiler les nombreuses infos entourant le compte-tours central, ou bien s’incruster le tachymètre. Ces derniers proposent trois styles d’affichage. Un classique, un très « djeuns » et l’autre plus typé véhicule, sans aucun doute le plus agréable à la longue. Sous le joystick, un poussoir permet de revenir à l’écran principal. Très bon point, les commodos sont rétro-éclairés et l’ensemble se gère avec un grand naturel. D’autant que le large bouton central, sous le guidon, simplifie les opérations de verrouillage et ouverture de la selle.

L’application MyRide de Yamaha permet d'établir une connexion avec le TMax, donnant ainsi accès à votre smartphone pour pouvoir écouter de la musique, consulter la météo, les notifications, etc. La navigation Garmin est désormais de série et donne une cartographie complète. Star des ventes, le TMax l’est aussi du vol… Pour l’éviter, quand le contact est coupé et la direction bloquée, la béquille centrale est elle aussi verrouillée, ce qui devrait ralentir le gang des capuches.
En ville
Reconnaissable entre mille, le son sportif caractéristique escorte chaque déplacement. Cette signature sonore, véritable carte d'identité acoustique du modèle, amplifie le tempérament mécanique exubérant de l’engin qui se transmet au conducteur. Il l’incite à exploiter une maniabilité séduisante et à multiplier les accélérations, particulièrement en mode Sport, désormais clairement distinct du mode Standard. Ce dernier réglage permet d'atténuer les élans impétueux du Boss dans l'usage quotidien.

Affichant un équilibre remarquable, le TMax serpente facilement dans l'environnement urbain. Instinctif, il se faufile à vue dans la circulation et entre les véhicules. Fonctionnels, ses rétroviseurs offrent une vision claire et panoramique. En revanche, l’absence reconduite de rappel automatique des clignotants est difficilement acceptable. Spécialiste de la routine citadine, le TMax réserve encore davantage de surprises.
Autoroute et voies rapides
Régulateur enclenché, on file en grand confort à vitesse légale sur les voies tarifées. L’automatisme permet désormais d’incrémenter la vitesse soit d’un km/h par pression courte, soit de 10 en 10 par pression longue. Une évolution pratique. La bulle, en hauteur maximale, garantit un excellent confort et aucun remous. Seuls les coudes sont moins protégés. Capable de 171 km/h en pointe, la terreur des villes se fait routière avenante. De quoi envisager sans mal un weekend au loin. D’autant que les assises sont moelleuses et ergonomiques. Mais l’autoroute n’est pas une scène où le TMax aime à se produire, trop triste et convenue. L’engin star préfère les espaces plus joyeux où sa personnalité idoine peut s’exprimer.

Départementales
Si vous l’ignoriez, le TMax est aussi un voyageur, capable de bien plus que du périurbain. Bien relancé par son twin, le scoot’ Yamaha ne traîne pas sur le réseau secondaire et virevolte dans le sinueux. Il s’y montre particulièrement efficace. Sa partie-cycle, légère et vive, est propice aux enchainements sans inertie et à très bonne allure. Neutre et rigide, le TMax se place intuitivement sur sa trajectoire, d’une simple pression sur le cintre, guidé si besoin par une légère prise de l’excellent frein arrière. Pour preuve, un bruit accompagne vite le vrombissement du TMax en virage. Ce sont les patins de la béquille centrale qui s’affolent de vos prises d’angle, surtout à gauche.

Si la prise des freins occasionne un transfert de masse sensible sur une fourche un peu souple en début de course, on pourra fermer la détente de l’amortisseur pour réduire le phénomène. Franches et consistantes, les décélérations sont à la hauteur des performances du TMax. Et le millésime 2025 y ajoute le contrôle ABS sur l’angle, histoire de tenir les freins en entrée de virage pour des évolutions toujours plus sportives et sûres. Stable sur l’angle, la précision de l’injection permet de moduler les gaz à tout instant et notamment en relance. Les Bridgestone SC2 transmettent efficacement la force moteur au sol et délivrent un excellent grip à tout instant. Réactif, le mode Sport amplifie sensiblement la personnalité du maxi-scooter. Avec une puissance maximale obtenue 500 tours plus tôt, le Boss des scoot’ optimise ainsi son dynamisme. Et l’électronique conserve le régime moteur aux alentours de 4 500 révolutions, pour s’assurer de sa force à tout moment. Au meilleur de ses performances, le twin propulse alors vigoureusement l’équipage d’un virage à l’autre mais sait aussi donner du frein moteur.

Mené à rythme coulé/rapide, le TMax est un culbuto confort des plus efficaces sur route et son confort, assise et amortisseurs, peut vous mener loin. À rythme touristique, le Boss se fait évident, laissant le pilote profiter de l’homogénéité de sa monture et du paysage, adoptant presque un style de routière sans complexe.
Partie-cycle
Entre scooter et moto, le TMax bénéficie d’une grande rigidité et précision de sa partie-cycle. Géométrie et suspensions procurent un très bon confort et un agrément permanent, quels que soient l'allure, les phases de pilotage ou l'état du bitume. Précis, le train avant transmet beaucoup d'information et laisse un grand contrôle, bien aidé par une position privilégiant le dynamisme.

Freinage
Largement dimensionné, le freinage du Yamaha TMax Tech Max suffit à tout instant. Le dispositif arrière se montre bien plus convaincant qu’auparavant. L’ensemble est sans reproche et le levier droit apporte puissance et modulation.

Confort/Duo
Assises confortables, amortisseurs arrière performants, protection efficace, le TMax est un voyageur du quotidien ou plus ambitieux. Seule la position scooter me semble fatigante sur le long cours. L’accompagnant est aussi bien accueilli que le pilote et sera ravi de suivre son Boss préféré.

Consommation
Avec 5,4 litres mesurés pour 100 km, le TMax se la joue sobre et flirte avec les 250 km d’autonomie. Un résultat largement optimisable en adoptant des évolutions sereines.
Conclusion
La nouvelle itération du TMax confirme une polyvalence de plus en plus revendiquée, surtout en version Tech Max suréquipée. Symbole de la célérité urbaine et de l’insolence, le scooter Yamaha dévoile ici un potentiel plus large. Aisance, facilité et performance lui donnent un attrait supplémentaire. Sa nouvelle version, sans révolution, lui assure toujours plus d’efficacité et de sécurité. Le tarif évolue sensiblement : 15 599 € pour le Tech Max, c’est 800 € de plus. Une inflation un peu sévère qui touche à l’identique la version standard, à 13 499 €.

On opposera à ce Boss un poil prétentieux, le plus performant Honda Forza 750, 12 599 €, aux équipements tout aussi complets et à la mécanique séduisante. Mais aussi son pendant plus sulfureux, le X-ADV 750, 13 099 €, plus sportif et même capable de sortir du bitume. Le premier n’a guère à envier au Yamaha. Les deux bénéficient d’une boîte à double embrayage de premier plan. Un vrai atout. Autre rival, le Kymco AK 550, 10 550 €, le Kymco AK Premium, 11 999 € et le SYM Maxsym TL, 9 899 €.
Fort de son aura, le Yamaha TMax Tech Max reste un incontournable stylé, peut-être trop sage en dessin et désormais largement concurrencé.
Points forts
- Caractère moteur
- Partie-cycle agile
- Suspensions
- Confort
- Équipements
- Écran TFT
- Ergonomie
- Freinage puissant et modulable
Points faibles
- Esthétique moins dynamique
- Garde au sol trop réduite
- Pas de rappel des clignotants
- Coffre réduit
- Coloris jaune non disponible
La fiche technique du Yamaha TMAX 560
Conditions d’essais
- Itinéraire : routes sinueuses à revêtement variable, sec.
- Météo : soleil, de 8° à 16°C
- Kilométrage : 180 km
- Problème rencontré : ras
Disponibilité / prix
- Coloris : noir, gris (TechMax), kaki (standard)
- Prix standard : 13.499 euros
- Prix TechMax : 15.599 euros
Équipements essayeur
- Casque HJC RPha71
- Blouson Detlev Louis
- Jean Vanucci Armalith
- Chaussures Vanucci Tiffoso
Commentaires