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Etat des lieux des journées piste en France : Interview Sébastien Normand, Box23

Une structure qui fait rouler 10 000 stagiaires par an, en France et en Espagne

Un partenariat avec Pirelli pour les Pirelli Days depuis 2007

Interview Sébastien Normand, Box23Nous avons rencontré Sébastien Normand, en charge de la structure Box23, à l'occasion d'une participation aux Pirelli Days organisés à Magny-Cours. L'occasion de faire le point sur cet événement et plus généralement, sur l'organisation des journées piste en France.

Sébastien, quel regard portez-vous sur les journées piste en France ?

Il y a une conjonction de facteurs qui expliquent leur succès. D'un côté, il faut reconnaître que la répression routière pousse les amateurs de motos sportives à venir plus facilement rouler sur circuit. On a même des clients qui sont vaccinés sportives et qui ont abandonné l'idée de rouler sur la route. Ils ne roulent désormais que sur piste. D'un autre côté, les circuits se sont ouverts à tous, même aux amateurs. Nous avons la chance d'avoir un grand nombre de circuits en France et pour certains, l'argent de la F1 ayant disparu il y a longtemps, ils deviennent très heureux de nous envoyer des factures (rires)...

Le challenge est aussi de faire venir des amateurs sur la piste. C'est une mission facile ?

Jamais car il y a une appréhension à combattre. Mais le circuit est addictif, car une forte proportion de ceux qui viennent une première fois reviennent par la suite. Nous avons même des clients qui planifient leur saison de roulage en fonction des dates de stages que nous proposons. On fait tout pour que l'ambiance soit conviviale et on a ainsi des groupes de stagiaires qui ne se connaissaient pas, mais qui se retrouvent entre-eux sur les roulages. L'important, avec les débutants, c'est de les mettre en sécurité et en confiance. C'est pour cela que nous travaillons à créer des groupes de niveaux très homogènes, il y a 6 groupes de niveaux différents sur ces Pirelli Days, par exemple. J'ai aussi créé une liste noire, de stagiaires que je ne veux plus. Il y a quelques temps que je n'ai pas mis de nouveaux noms dessus, mais il y a des gens que je ne souhaite pas sur piste, pour préserver la sécurité des autres. Après, c'est à nous de donner des bons conseils, des conseils personnalisés, pour que chacun se sente à l'aise et puisse progresser. C'est pour cela que nous proposons du coaching, des ateliers sur les pneus, sur la partie-cycle, sur la position de conduite. Il y a aussi un élément qui favorise l'accès à la piste, c'est la sécurité des motos : avec l'électronique, on est plus en sécurité et les pneumatiques ont également fait de gros progrès. Avec un pneu du commerce aujourd'hui, vous gagniez un GP il y a 10 ans...

Comment quantifiez-vous les débutants et les filles ?

On a environ 15 à 20 % de débutants, ce qui est un bon chiffre. On a aussi 6 ou 7 % de filles, ce qui est bien car il y a quelques années, c'était zéro ! Et quand elles viennent, elles sont mordues et elles mettent du gaz !

Comment est né Box23 ?

J'étais assez branché Ducati et, au début des années 2000, je faisais du pilotage en amateur. On s'est mis à réserver des petits circuits pour tourner avec quelques amis et faire des chronos. Et un jour, on a eu envie de tourner sur de plus grands circuits, comme Le Vigeant, mais pour cela, il fallait faire venir d'autres personnes. De fil en aiguille, Box23 est né. D'une association, nous sommes passé en société en 2006. Depuis, nous faisons rouler 10 000 personnes par an !

Depuis quand travaillez-vous avec Pirelli ?

Nous nous sommes rapprochés d'eux en 2006, d'abord parce que je voulais proposer de la vente de pneus sur les journées piste. Et puis ils m'ont proposé d'organiser les Pirelli Days, qu'ils traitaient en interne depuis 2003. On a commencé avec 3 journées en 2007, nous en sommes à 15 en 2016.

Vous êtes contents de ce succès ?

Traditionnellement, on annonce le calendrier début décembre et on met les places en vente a ce moment-là. La force des Pirelli Days, c'est de pouvoir proposer des grands circuits au prix des petits, comme Magny-Cours à 99 € la journée. En 6 minutes, nous avions vendu 70 % des places de l'année sur internet !

Quel regard portez-vous sur le monde des journées piste en France ?

C'est sûr qu'il y a de tout, mais ce que l'on constate, c'est que devant les prix croissants des circuits et des assurances, le métier se professionnalise. Cela devient difficile pour une petite association d'avoir accès à de grands circuits et même pour nous, certains tarifs font que nous sommes à un effet de seuil. Après, pour durer, il n'y a pas de secret : il faut être irréprochable dans l'organisation, sur la sécurité, sur la convivialité, sur les services et les conseils.

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