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Alcool et conduite

Impact de l'alcool, risques vis à vis de la loi, implication dans la mortalité...

x 18 : le risque d'être responsable d'un accident mortel est multiplié par 18 chez les conducteurs alcoolisés

Un dernier verre avant de repartir, ça ne peut pas faire de mal. C'est ce que beaucoup de conducteurs français continuent de se dire chaque jour sur les routes. Pourtant, l'alcool, au volant ou au guidon, reste le principal facteur de mortalité sur les routes. Quel est son impact sur la conduite ? Que risque-t-on vis-à-vis de la loi ? En combien de temps élimine-t-on un verre ? On fait le point sur ce qu'il faut savoir sur l'alcool et la conduite.

Alcool et conduite
Alcool et conduite

Ce que dit la loi

En France, le taux d'alcool présent dans le sang se mesure en gramme par litre de sang, pour une analyse de sang, ou en milligrammes par litre d'air, avec un éthylotest. Pour un conducteur, l'alcoolémie maximale autorisée est de 0,5 g/l de sang, ou 0,25 mg /l d'air. Désormais, les titulaires d'un permis probatoire sont toutefois soumis à un régime différent puisqu'ils sont limités à 0,2 g/l.

En cas de dépassement du taux maximal autorisé, tout conducteur s'expose à un retrait de point, une amende, une immobilisation du véhicule et même une suspension de permis. Les sanctions varient en fonction du taux relevé et du statut du conducteur.

Taux d'alcool dans le sang Retrait de points Amende forfaitaire Immobilisation du véhicule Suspension permis Sanctions complémentaires
Supérieur à 0,2 g/l (permis probatoire) 6 135 € Oui Jusqu'à 3 ans -
Supérieur à 0,5 g/l 6 135 € Oui Jusqu'à 3 ans -
De 0,5 à 0,8 g/l 6 135 € Oui Jusqu'à 3 ans -
Supérieur à 0,8 g/l 6 Jusqu'à 4.500 € Oui Jusqu'à 3 ans, annulation possible Stage de sensibilisation obligatoire, jusqu'à 2 ans de prison
Récidive supérieur à 0,8 g/l / ivresse manifeste 6 Jusqu'à 9.000 € Confiscation Annulation jusqu'à 3 ans Stage de sensibilisation obligatoire, jusqu'à 4 ans de prison
Refus de contrôle 6 Jusqu'à 4.500 € Oui Jusqu'à 3 ans, annulation possible Stage de sensibilisation obligatoire, jusqu'à 2 ans de prison

On en profite pour rappeler qu'un éthylotest non usagé est obligatoire pour tout véhicule à moteur supérieur à 50 cm3.

Elimination de l'alcool

Pour un conducteur limité à 0,5 g/l, ce seuil correspond à deux verres d'alcool, en respectant les doses de bar : 25 cl de bière à 5°, 12,5 cl de vin à 10/12° et 3 cl d'alcool à 40°. Un verre fait monter le taux de 0,20 à 0,25 g en moyenne, mais ce chiffre diffère en fonction de nombreux facteurs comme l'état de santé, la corpulence ou l'âge du conducteur.

Le taux maximal est atteint une demi-heure après le dernier verre à jeun et une heure après au cours d'un repas. Il faut ensuite se montrer patient puisque le taux d'alcoolémie baisse de 0,10 à 0,15 g/l toutes les heures. Autrement dit, pour un verre de bière en plus, il faudra attendre 30 minutes que le taux atteigne son maximum, puis 2 heures pour que l'on repasse sous la barre des 0,5 g/l avant de reprendre la route.

Risques sur la conduite

L'alcool est un produit psychoactif qui modifie la conscience et les perceptions. Ainsi, à partir d'un certain seuil d'alcoolémie, l'alcool entraine une baisse des réflexes et de la vigilance. Par conséquent, un conducteur alcoolisé verra moins vite un danger, mettra plus de temps à freiner...

Si le temps de réaction dans des conditions normales est d'une seconde, il passe à 1.5 secondes à la limite légale. Pour une moto à 90 km/h, cela signifie 12 mètres de différence. Quand un mètre d'écart peut signifier accident ou non, 12 mètres, c'est énorme, en sachant que l'on est encore dans les limites légales. Alors, quand le seuil est dépassé...

Au-delà de cet impact physique, l'alcool a aussi un rôle désinhibant et peut amener un conducteur à transgresser plus facilement le Code de la route.

Implication dans la sécurité routière

Si la vitesse reste aujourd'hui le grand cheval de bataille de la DSR avec la multiplication des radars de tous types, l'alcool reste un des facteurs les plus impliqués dans les accidents de la route, voire le plus important en fonction du département. Selon les données récoltées par l'Observatoire National Interministériel de Sécurité Routière, près d'un accident mortel sur trois implique un conducteur dont le taux d'alcoolémie est supérieur au taux autorisé.

Par ailleurs, on constate que les accidents impliquant des excès d'alcool sont plus graves que les autres. Au niveau national, entre 10 et 11% des accidents corporels sont imputables à l'alcool. Cette proportion passe à 30 % pour les accidents mortels.

Par ailleurs, depuis 10 ans, l'implication de l'alcool dans les accidents reste au même niveau, malgré quelques fluctuations certaines années. Selon les derniers chiffres définitifs et officiels de l'ONISR, 30,5 % des accidents mortels impliquent un conducteur alcoolisé.

En revanche, si certains ont tendance à penser que les automobilistes ont plus tendance à boire, ce serait une erreur. En effet, qu'il s'agisse de motocyclistes, d'automobilistes ou de piétons, une personne sur 5 impliquée dans un accident mortel présente une alcoolémie supérieure au taux légal. En fait, ce sont les cyclomotoristes qui présentent la plus lourde proportion avec 1 sur 3.

Accidents corporels Accidents mortels
Année Total Tx d'alcool positif Implication Total Tx d'alcool positif Implication
2006 63 899 7 077 11,08% 3 283 933 28,42%
2007 64 357 6 780 10,53% 3 255 945 29,03%
2008 58 654 6 031 10,28% 3 019 846 28,02%
2009 58 016 6 282 10,83% 3 153 938 29,75%
2010 54 016 5 860 10,85% 2 909 884 30,39%
2011 51 747 5 720 11,05% 2 893 875 30,25%
2012 48 253 5 240 10,86% 2 758 839 30,42%
2013 45 220 4 774 10,56% 2 427 701 28,88%
2014 46 569 4 913 10,55% 2 551 705 27,64%

Pour aller plus loin que le seul problème de conduite avec de l'alcool sur la route, la consommation d'alcool représente un enjeu de santé publique majeur en France, où elle est à l'origine de 49.000 décès par an* (source : sante.gouv.fr).

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