Chronique d’un pilote indigne…

...ou ce que vous voudrez bien en penser

C’est une de ces journées qui marquent, qui sortent du lot parce qu’agrémentées d’un peu plus de piment qu’à l’habitude : ce jour de mai 2007, quelque part dans une vallée savoyarde, un jeune homme se souvient : de sa première invitation, voilà bientôt deux ans, le 5 octobre 2005, dans la « belle » (et ô combien grande !) famille, muni de son sésame, petit carton rose ; de ses premières rencontres, scènes de conduites, éconduit par des cavalières trop gourmandes, ou trop fougueuses ; puis du coup de foudre devant une belle orientale qui tourna vite, vite, lorsque sa hâte la débrida – malgré leur caractère impressionnant, j’aimais déjà les étrangères quand j’étais petit enfant – . Quelques mois plus tard, au cours d’un flirt sur les routes surplombant la vallée de l’Arve, ce fut la déclaration, suivie de peu par un « oui » solennel et la signature, au même moment, du contrat : désormais la belle Japonaise était mienne.
Une journée, donc, assaisonnée par l’adrénaline du premier voyage, à la destination certes peu romantique (le garage d’un immeuble, pensez seulement !) , mais attendu impatiemment, et d’autant plus grisant que l’ « union » s’était faite dans la plus stricte intimité, voire confidentialité…

Le voyage inaugural « officiel » devant, quant à lui, avoir lieu quelque temps plus tard, le 22 juillet précisément, pour m’emmener, par-delà les faubourgs, chevaucher ma monture près du Grand-Saint-Bernard.

Tout aurait dû se passer dans les meilleures conditions, si Mademoiselle ne s’était pas pris de l’envie intempestive de se coucher l’avant-veille au soir – cela n’est pourtant pas dans ses habitudes ! – s’arrachant par l’occasion un organe fort utile, du moins confortable, à la bonne tenue de son cavalier lorsqu’ils se trouvent en pleine démonstration (au final, il m’aura fallu composer sans.) Deux confrères dont le sieur Spooky, fraîchement arrivés, m’attendent pour l’ouverture du bal sous un soleil radieux.
Les premières mesures de l’introduction passées, mais jouées tambour battant, firent soudain place à une partition saisissante(*) et catastrophique : deux bémols à la clef, un pour l’artiste et un pour son instrument qui formèrent contre un muret, comme point d’orgue bien prématuré, un malheureux arpège sur la portée bitumée, quelque part dans le Beaufortain.
Le coda fut exécuté par le « 2-tons » du véhicule de secours jusqu’à l’hôpital, précédant un retour à la case départ non conforme au programme initial…

Telle est l’entrée en matière, plutôt mouvementée, d’un pilote qui a encore beaucoup d’expérience à acquérir ; et surtout indigne d’avoir réservé ce sort peu enviable à sa meule qu’il attendait tant…

tschüs

PS : Mes excuses à MM Aragon (+), Sanseverino et Cristiani pour les quelques passages flirtant insolemment avec le plagiat…

(*)allusion géographique, comprenne qui pourra…

Belle prose, malgré le plagiat (je n'ai pas les références à la maison, j'en réfère à ton honnêteté). Domage, car les rêves sont ténus et il est bien malheureux d'en détruire un aussi promptement. J'espère que tu n'as pas trop souffert dans ta chair, et que la volonté te fera de nouveau chevaucher ton "orientale". Reste que ce genre de triste mésaventure, pour peu qu'elle en laisse la chance, est parfois à l'origine d'une prise de conscience.

N'oublie pas (et pas mal de potes en témoignent par delà les orchidées de novembre) qu'un bon motard est un motard vivant...

Cyrillll,

c'est davantage les suites du rêve et non le rêve lui-même que j'ai sapé dans cette chute (cela fait trop longtemps qu'il occupe mes nuits pour être ténu au point de lâcher) : ma volonté est toujours intacte et je n'attends qu'une seule chose, c'est de voir ma japonaise se débrider de nouveau (c'était là, le clin d'œil à S. Sanseverino ;), in 'Les Embouteillages') , moi dessus !

Malgré mon côté assez prudent (je me suis fait pourrir à plusieurs reprises dans la descente de la Faucille, bien que je connaisse la route) , il est vrai que je commençais à me sentir en confiance (c'est un peu prématuré, après deux mois de pratique régulière, je sais) mais là, je ne sais pas, manque soudain de confiance – justement – , pas envie de trop m'éloigner des 2 compères ... ? toujours est-il que j'ai réfléchi à autre chose que ce à quoi je devais faire gaffe en abordant ce petit virage de rien du tout, résultat : choc frontal (légèrement à droite) à ~35-40km/h contre un muret, meule couchée, pilote éjecté en touchant terre, avec une belle glissade, propre, à la clef (casque HS, blouson légèrement écorché – une coque est-elle HS lorsqu'elle a ramassé ? – , pantalon quasi intact et botte, déjà pas très fraîche, qui l'est encore un peu moins, mais pas 'entamée' elle non plus) en bref : j'ai été bien inspiré de ne pas négliger l'équipement, grâce à cela je n'aurai eu en vrac qu'une clavicule qui est toujours en train de se remettre (c'est long...) Pas de cauchemar, juste le moral un peu entamé pour la Div... (mais bien peu de choses à côté de ceux que tu mentionnes élégamment à la fin de ton post...)

Pour ce qui est de la prise de conscience, j'ai malheureusement rencontré deux cas quelques jours avant cette petite virée, suffisamment lourds de conséquences pour rappeler, si besoin était, qu'il est parfois inutile de faire le kakou pour risquer gros.........

La seule chose que j'avais vraiment à faire, c'est d'écouter par exemple ce qui m'avait été dit 5 minutes plus tôt et qui se résume à ceci 'si jamais on se dégroupe, on s'attend de toutes façons 500m plus loin' , et surtout partir la tête reposée, sans stress, et toute entière disponible pour se concentrer sur son pilotage.

J'oubliais, dans mon premier post, de 'remercier mes bourreaux' , le repairien que j'y ai cité devrait saisir rapidement, si il me lit ;)


tschüs

OK pour l'allusion géographique, par contre, l'étrangère que j'attribuais - à tort - à Léo, est bel et bien d'Aragon