Avis moto : Aprilia Dorsoduro ABS-ATC

La plus grosse pour aller danser

Sur les doigts d'une main, peut-être pas. Mais confidentielles, sûrement : telles étaient les ventes de l'Aprilia Dorsoduro 1200 ABS-ATC. Il faut dire que le concept commençait à tirer sur le grand écart : d'un côté, un Supermotard, c'est fait pour se jouer, vite, de tous les obstacles avec une grâce qui renvoie une gymnaste roumaine au statut de commandant du Titanic. Le genre de truc qui ne roule jamais droit, ni sur les deux roues en même temps, sauf quand ça glisse. Aprilia tente donc une interprétation du genre en sortant la grosse artillerie : un solide V2 de 1197 cm3, bourré de couple (11,7 m/kg) et délivrant 130 chevaux, dans un caractère bien roboratif, un gros twin comme on les aime. Le châssis était à l'avenant : un solide treillis en acier relié à des platines en aluminium, des freins conséquents (étriers radiaux 4 pistons et disques de 320 mm, bras oscillant en aluminium, tandis que l'équipement était complet avec un contrôle de traction et des cartographies moteur. La Dorsoduro 1200 a été présentée en 2010, remise à jour en 2012 et retirée du catalogue courant 2016. La mayonnaise n'avait jamais pris : en cause, un poids élevé (un supermotard n'est pas censé peser plus de 200 kilos), un comportement un peu pataud (les suspensions avaient du mal à juguler la fougue du V2 en sortie de virage), et des aptitudes routières limitées par l'appétit de la machine. Bref, le genre de moto qui ne servait à rien. Mais qu'il était bon de fouetter, de temps en temps, sur une petite route bien appropriée...