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Histoire de motarde

L'Izoard

Vie de motard(e)s - témoignage... et APPEL DE PHARE...

"Brièvement tu écriras" (c) Ouais, ben, chais pas faire. Pardon !

Quand fiston me pose une question, me voilà partie dans des tours et détours jusqu'à ce que j'entende "m'man, au début était la terre...." . Euh... C'était quoi ta question ?

Me voilà donc au camping de Briançon à téléphoner à ma fille pour savoir ce que c'était que cette histoire d'Indonésie. (début Thonon, Villard de Lans pour ceux qui veulent suivre). Je suis assez nulle en géographie, retiens mal les noms sauf quand vraiment quelque chose fait que je me rappelle là où je suis passée mais elle me dit qu'elle est aux Deux Alpes. Je n'entends que le mot Alpes.
-Ah, mince, c'est loin l'Alpe d'Huez
-Ben non, m'man, t'es à côté en fait, Briançon, t'es tout à côté, les Deux Alpes.
- Et qu'est-ce que tu fais là ? Mais ce serait une autre hisoire :)))
- Bon, je reste au camping, je me fais le Col de l'Izoard, ils n'ont pas voulu le faire hier, pi j'ai trop trop envie de le faire depuis le temps, et j'arrive.
Ah ? Ben oui, à pas 100 km.

Et zut, si j'avais écouté le portable avant, j'aurais pas planté la tente, j'y serais allée tout de suite. Mais là, grosse journée, tout déballer, demander au copain qu'il me refasse le ficelage, les motos coincées derrière les tentes, insortables sans tout démonter, pi il fait froid dans ce pays à 8h du soir ;)) Nous voilà au moment du départ. On avait roulé Montpellier Briançon la veille à rythme bien soutenu, nuit que vous pouvez imaginer avec fort peu de sommeil, beaucoup d'inquiétude, les copains qui me faisaient culpabiliser de ne pas continuer avec eux (oh, gentiment, juste qu'ils étaient aussi embêtés que moi devant le dilemme et on devait fêter deux jours plus tard ma fête et mon année de permis).

Je les quitte et je sens au premier virage que c'est pas ça. Non, tu vas pas m'faire ça ! L'Izoard, tu voulais tant le faire -j'en garde des souvenirs grandioses d'années auparavant. Ouais, mais soucis, ils disent dans les livres que c'est pas bon de rouler, ben, c'est bien vrai. Maah ! Elle roule pas ! Et plus j'essaye, moins j'y arrive. Bon, d'abord, tous ceux qui me doublez, vous ne comprenez rien, je regarde le paysage, môa, j'suis pas comme ces tarés qui pensent qu'à rouler sans regarder où ils sont :)))
Toi, t'as fait un stage AFDM la semaine dernière ?
Non, c'est pas vrai, pas en roulant comme ça.

Des cyclistes de partout, - té, sont complètement dingues, eux, connaissent pas le moteur ? - de préférence dans les virages sans visibilité. Je me souviens d'un Fazer me doubler, essayer un peu de rester dans sa roue, non, je peux pas, il faut que j'assure jusqu'à ce que j'aie vu ma fille, je roule comme une patate, tant pis. Allez, fais lui croire, fais toi déposer complet tant qu'à faire, des fois qu'on se retrouve à une pause, que tu sois pas obligée d'admettre que c'est bien toi, là, avec ta trottinette de 600 ZZR.

Conscience que le paysage est trop beau, bien fidèle à mon souvenir et me voilà reprise par ma hantise les jours où je ne le sens pas : où, quand, comment poser la moto. Parkings à gauche, faut couper la route, ya des graviers, et si j'arrive pas à trouver une place ? Parking à droite, graviers, et ce sol en pente avec ma béquille trafiquée, jamais, jamais je ne pourrai la remonter ma moto si je l'arrête. Ben, et la technique apprise en stage ? Pas la peine, elle est partie ce jour-là dans une case bien reculée, impossible d'y penser. Ben, tant pis, je ferai la technique qui m'a souvent servie : attendre que quelqu'un passe pour m'aider à la remonter. La honte ? M'en fous, je file avec ma grosse moto :)) Nan, allez, la Casse Déserte, il faut s'arrêter là quand même. Me voilà remplie de ce paysage -lunaire, ils disent dans les guides, c'est bien vrai-, je peux repartir. Ya bien un motard mais je ne vais quand même pas lui montrer que je peux pas relever ma moto, quand même ! Ya des cyclistes qui ont l'air d'attendre quelqu'un, ben faisons comme eux, on va attendre, hein, mine de rien, à côté de la moto prête à sauter sur le moment propice. Le troisième cycliste du groupe arrive, bien rouge, bien essoufflé. Ouais, à lui, je vais lui demander. Un cycliste, un italien, y me reverra plus jamais :)) On échange quelques mots, il m'admire avec ma moto -mouarffff ! si tu savais que j'peux pas repartir :))))-et me voilà à sauter sur l'occasion de la moto lourde pour lui dire, tiens à propos ... :)))))))

Départ, je roule toujours aussi mal. Bon, il faudra que je revienne, là, c'est vraiment trop la honte mais quand même heureuse d'être là. Prendre à gauche pour les 2 Alpes. Encore plus de cyclistes, quelques images de belles courbes mais ma moto qui veut pas les prendre en plongeant dedans comme parfois. J'aime quand elle part sur l'angle -petit, hein :)), son avant bien lourd - pffft, symbolique, les détracteurs : )))))- qui donne l'impression qu'elle s'enfonce, qu'elle est faite pour ça, qu'elle va tenir et qu'elle a la même forme que l'avant de mon cheval quand il était au galop. Mais là, non, niet, rien n'y fait. Ben alors ? T'es où ZZR ?

Ma fille. Heureuse comme tout, dans son élément, moi, rassurée, heureuse pour son expérience. Tu vas me manquer mébon, me voilà devant l'épreuve de faire des enfants que l'on veut le plus ouverts possible, le plus "pleins" possible et donc, les laisser partir. Nan ! Rester ? Pas vraiment envie d'éterniser ces moments chez ces gens -adorables mais j'ai besoin d'avoir ma fille à moi, toute seule, ces quelques jours où elle va redescendre sur Montpellier et le chargement à refaire ! Saurai pas ! Sac à dos dans une housse de couette en plastique + tente + un nombre incalculable de sandows quivontbien pour tenir le tout, saurai pas refaire comme le copain ZZR.
- T'inquiète, je te le referai, moi, dixit le fils de la famille, oh, certainement très compétent, mais s'il ne sait pas, hein ?

Départ, ma fille redescendant deux jours après, on aura tout le temps. Bien, je me sens bien et ZZR roule tiptop. Impressionnant comme ce qu'il y a dans la tête influe sur la façon de conduire, au moins pour les newbies, au moins pour moi. Arghhhhhh ! La descente, je me rappelle les quelques coins à mauvais bitume, le reste, j'y vais, franco, toujours pas pro mais bien, bien pour moi. Rhoooo, dis, tu vas pas rentrer comme ça si tu roules si bien :))) Allez, opération carte.

Dis, c'est pas si loin le Col du Rousset, tu te le referais pas encore une fois -en pensant à toi, si tu es là à lire- ? Evidemment, je me paume dans la bretelle de Grenoble, un gentil automobiliste -sissi, ça existe- me met sur la voie et voilà ZZR qui avale les courbes et les virages du Col. J'l'ai fait un mois avant, avant mon stage, ben, nettement mieux, là, c'est tout simplement beau, avec ma machine qui me suit et m'emmène. Des images furtives de galop, d'immensité de vent dans le spi, oui, vraiment beau. Et ce bruit ! J'en suis encore au moment où seule une ligne Yosh est concevable, monter dans les tours ne me fait plus peur - ouais11000, ça sera quand même bien- J'ai encore bien dû me faire déposer, mais si tu l'as fait, toi qui lis, tu peux te dire que tu as doublé quelqu'un qui vivait son immensité, plus fort que Rossi, plus fort que tous les autres, plus tout simplement heureux et qui savait que cela continuerait longtemps si elle faisait quand même toujours gaffe à ne pas trop en faire. Pleine d'émotions, n'en déplaise à Djeel et les autres :)))

Je gagne l'autoroute, il se fait tard et elle donne quoi sur l'autoroute ZZR maintenant, aujourd'hui ? Je me câle à 180, bendidon, comparé à l'ER5 ! Jamais conduire aux limites de la machine -du pilote, j'en parle pas- Limites ? T'as vu les compteurs ? Ya encore de la marge, là ! Allez, ton 200, t'avais dit qu'un jour... Ouais, ça ressemble quand même à un évitement d'urgence quand on est à ces vitesses là, alors tu ralentis et quand il n'y a personne, allez, ZZR, t'es trop belle et trop faite pour ça.

V My Dreamy (pardon, Flyben)

Vous avez aussi une aventure à raconter ? Ecrivez la moi et je la publierai :-)