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Histoire de motarde

Les Lavagnes

Vie de motard(e)s - témoignage... et APPEL DE PHARE...

Une belle après midi de juin, chaud, plein soleil. Les deux p'tits jeunes en GPZ, une 900 Div, moi-même vers la fin de l'ER5 et notre meneur en Transalp ou Africa (pardon, je confonds tout le temps pi de toute façon, il a changé depuis !), bref, de ces motos qui passent partout. Il connaît toutes les petites routes du coin, m'a fait découvrir un jour un champ de lavande en fleurs au détour d'un virage. Il a la manie de vous dégoter des petites routes merveilleusement sympathiques mais d'où on se demande souvent si on va pouvoir en sortir un jour !

Il faut déjà prendre cette intersection un peu avant le Pont du Diable : virage complètement fermé à droite où les pros de devant se mettent complètement à gauche pour attaquer la montée. Bon, qu'est-ce qu'il nous prépare là ? Dans quelle galère me suis-je encoure fourrée ? Chais pas conduire comme vous, moi !!! Personne ne connaît l'endroit. J'ai reconnu à un moment y être passée passagère mais non, cela ne me disait rien. Magnifique endroit de calme où l'on avait pris le temps de s'arrêter dans une ferme.

Même pas une route; une espèce de mince ruban tout sinueux où deux voitures se croisent difficilement, bitumée certes mais avec deux belles rangées de gravillons presque tout du long : on a juste un tout petit rail où l'on peut passer. Allure tranquille, plus que tranquille, difficile de rouler... mais quel plaisir ! Personne, la campagne à l'état pur, la route qui défile dans les collines, si près de Montpellier ? Incroyable ! Arrêt, car certains - et je n'étais pas la seule :)) trouvent la route difficile : on n'a pas vraiment les motos conçues pour et il fait une chaleur accablante.

Rhaaa. Ils ne suivent pas derrière. Pas normal. Grands appels de phares et klaxon pour prévenir la moto de devant qui continue. Pfffft ! Evidemment, lui, avec son truc, facile de faire un demi-tour là-dedans ! C'est évidemment le lieu et le jour où GPZ n'a pas mis son foulard et qu'une guêpe a décidé de l'attaquer.

On profite de la pause pour regarder la carte, tous un peu inquiets de ce qu'il nous avait préparé pour la suite ! Partagés entre le plaisir d'être là et quand même la route pas facile sous une chaleur accablante. Mouais, j'aimerais bien être comme lui en petite chemise et bermuda, ça doit être sympa, la moto comme ça. Ben non, couverte, tu rouleras. Bon, c'est pas tout, on a dit qu'on se baignait. Où ? D'un commun accord, on veut éviter les lieux traditionnels sûrement pleins de monde surtout après avoir goûté un tel passage. Le Pont. Ben oui, si ça s'appelle Le Pont, c'est qu'il doit y avoir de l'eau, non ? On se voyait déjà plonger du pont dans l'eau fraîche :)) Et la route s'élargit , blanche, normale, quoi , sur la carte. Par normale, j'entends qu'on va tomber enfin sur une vraie route, mais pas trop large pour faire plaisir au trailiste !

La campagne avec ses champs, personne encore et de petits raccourcis en petits raccourcis, nous voilà au Pont. Mouarfffff ! On aurait dû y penser !!!!!!! Magnifique vestige -sissi, très beau- mais sans un gramme d'eau ! Ben évidemment, un ruisseau plein juin dans le sud, ya plus rien ! Belle pause tout de même avec toutes les blagues sur notre épopée et le voilà qui nous promet encore un petit ruisseau au bout d'une de ses petites routes. Allez, il fait trop chaud, on y va !

Ouais. Ben là, le goudron - on ne peut pas dire la route- s'arrête tout d'un coup. Demi-tour obligatoire avec jolie descente dans la terre et les cailloux, plat en bas. Maaaah ! Le premier qui le rate. Et le deuxième maintenant. Quand je dis raté, c'est que les moments d'hésitation ou de déséquilibre étaient très nets et qu'ils ne me rassuraient pas du tout. - Ben, si vous n'y arrivez pas, moi, je ne passe pas où vous êtes passés. Je choisis matrajectoireàmoiquej'aurai, na !

Quelques instants plus tard, me voilà arrêtée en biais au milieu de la descente, sur LE caillou qu'il ne fallait pas regarder car lorsqu'on regarde, la moto y va -vous connaissez, hein ? :)), une seule jambe qui touchait, l'autre loin loin dans le vide. Je ne donnais pas cher de ma peau, là, et me demandais bien comment j'allais m'en sortir. Je ne pouvais même pas la jouer mon sale caractère et planter la moto là, elle ne tiendrait pas !

Quelques cris plus tard, un gentil motard m'aide un peu -en fait, il m'a dit après n'avoir que posé la main sur la moto sans la retenir mais son simple geste m'avait rassurée, il faut croire-, je finis par me dégager et - Non, toute seule, je la remonterai toute seule. Cela a pris un certain temps mais j'ai fini par pouvoir la béquiller sur le beau vrai bitume !

Et quelques fous rires plus tard, la petite troupe était repartie vers des routes plus civilisées où l'on a pu goûter l'ombre et les boissons fraîches bien méritées !

V My Dreamy

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