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Histoire de motarde

Pour du mimosa

Vie de motard(e)s - témoignage... et APPEL DE PHARE...

Atteinte par le virus moto mais encore loin de l'idée de passer un jour le permis, c'est ma deuxième sortie passagère dans ce qui deviendra mon club.

On se retrouve sur la place, il me semble bien que c'était janvier ou février, il y a deux ans maintenant. Des Pan de partout, de toutes les couleurs, des trois lettres et des je saisplusquoi. Grand beau à Montpellier mais bien couverte tout de même.

Le chef de groupe en Pan verte -et casque vert- me prend. La Pan, c'est super pour une passagère qui veut juste se faire promener tranquille. Plein de remerciements au passage pour ces motard(es) qui prennent en passager des fondus de moto qui, pour leurs raisons, n'ont ni permis, ni moto. Nous voilà partis, on est beaucoup mais je ne me rappelle plus combien, et je suis heureuse d'être là !

Je me rappelle cette première pause où les rapides attendaient les plus lents, ce café à Bédarieux... J'aurais juré que j'avais traversé la France entière pour arriver là. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est tout près !

On prend le Col des 7 Vents quelque part en France -pour faire plaisir à Le Philo :)), c'était quelque part vers l'ouest, mais que m'importait ? C'était au bout du monde. Je ne me rappelle pas comment ils conduisaient, comment se sont passés les virages, si c'était loin, proche, quelle importance ? J'étais là, sur une moto, à sentir le vent, à glaner quelques images, à sentir cette amitié si spéciale dans le groupe et à voir tous ces gens sourire et rire pour des broutilles ! Loin, j'étais loin, loin. Il faisait un froid de canard, de la neige par moments sur le bas-côté, on arrive au resto gelés, mais vraiment sans ne plus rien pouvoir bouger.

Et là, j'ai découvert un autre monde de motards que celui que je connaissais avant. Nous ont rejoints pour le repas des gens qui n'étaient pas à moto ce jour-là -un blessé en rééducation avec sa famille, une épouse venue aussi en voiture car elle n'aime pas la moto, et tout ce monde se retrouvait avec une amitié de longue date à partager au repas. Pas un mot de moto, de ces discussions auxquelles m'avaient habituée les p'tits jeunes ou le groupe précédent, non, pas d'arsouille, juste des discussions générales sur tout et rien, des rires, de la bonne humeur, de la détente. Je me suis tout de suite sentie bien au milieu de tous ces motards à peu près de mon âge, d'ailleurs.

On essaye de se réchauffer un peu, ils mangent et boivent à n'en plus finir, et nous repartons. L'après-midi avance, on monte encore, on roule, je suis loin, loin de tout, petite pause en haut du col. Lequel ? Je ne sais pas, je sais juste qu'il y avait plein de soleil, qu'il faisait froid et que je vivais une journée extraordinaire. Et on descend.
Et là, l'odeur, une odeur magnifique de quelque chose que je connaissais mais que sous un petit sac plastique, que l'on offre avec parcimonie et qui fane très vite : du mimosa. Du mimosa en fleurs plein le versant qui était au soleil. Jamais je n'avais vu d'"arbre à mimosa", jamais je n'en avais vu tant, jamais je n'avais pu le sentir à ce point.
Eux aussi ont dû être ravis car on s'est arrêté en bas. On venait de poser mais on est resté là en bas de ces champs remplis de mimosa à regarder, à sentir, à vivre le moment.
J'avais déjà roulé avant, j'avais déjà le virus mais voir cela, sentir cela, c'est ce jour-là que je me suis dit : j'ai besoin de la moto, j'ai besoin de vivre ces moments de bonheur tout simples volés au temps.

Quand je monte au Col du Vent, ici, il y a une maison sur la gauche avec un mimosa presque aussi grand que la maison et je le regarde à chaque fois, en me disant, maintenant je peux aller le voir quand je veux, à chaque saison. Il va bientôt fleurir.

V My Dreamy
Le mimosa à côté de chez moi vient de commencer à fleurir.

Vous avez aussi une aventure à raconter ? Ecrivez la moi et je la publierai :-)