C'est parti pour l'Africa Eco Race

Départ pour une grande aventure de 5957 kilomètres dont 3742 de spéciales sur les pistes africaines

Pilotes et machines embarquent en direction de l'Afrique et du Maroc après les vérifications administratives et techniques à Monaco

Deux jours durant la Principauté de Monaco a accueilli le départ de la 8e édition de l’Africa Eco Race. L’avantage d'un événement sur la Côte d’Azur, c'est que même à cette période hivernale, la météo est souvent de la partie. C’était justement le cas en ce dernier week-end de l’année puisque le soleil était omniprésent et que le thermomètre flirtait avec les 20 degrés. De quoi assurer la réussite de cette manifestation qui constituait à Monaco une première pour la discipline.

Il était 14h12 précise lorsque que la première moto s’est présentée sous l‘arche de départ de Africa Eco Race 2016, installée pour l’occasion, avec le parc fermé, sur le Quai Antoine 1er, devant le célèbre établissement monégasque Stars’N’Bars. Un public nombreux avait fait le déplacement en Principauté pour voir s’élancer les motos, autos et camions dans cette fabuleuse aventure qui relie l’Europe et l’Afrique depuis maintenant 8 ans.

Le premier à effectuer la liaison libre vers le port de Sète fut Pal Anders Ullevalseter dont la KTM du tenant du titre sur deux roues était montée en pneus route, car le Norvégien a absolument tenu à effectuer le trajet en roulant plutôt qu’en ayant la moto dans son camion d’assistance :

Par la température qu’il fait, c’est un véritable plaisir de rouler en moto. C’est aussi une bonne façon de vérifier si tout va bien sur la moto avant de l’élancer dans les 5 957 km de route et de piste africaine.

D’autres au contraire ont préféré jouer la prudence comme Norbert Dubois :

La moto va suffisamment souffrir pendant 15 jours et il ne me semble pas nécessaire d’ajouter 370 km au compteur avant même le début de la course. Nous allons donc aller à Sète tranquillement avec l’assistance, profiter de la croisière sur la méditerranée et nous nous plongerons dans la course mardi matin en débarquant à Nador.

En fait, chacun possède son propre feeling pour aborder la course, mais tous sont là pour la même chose à savoir arriver le 10 janvier 2016 au Lac Rose à Dakar. Sauf gros problème, ce devrait être le cas pour la grande majorité des concurrents puisque le règlement sportif particulier de l’Africa Eco Race offre la possibilité de continuer dans la course, même après plusieurs CP non validés la même journée.

Un gros avantage dont tous les équipages de pointe de la catégorie auto n’entendent pas bénéficier, bien au contraire. Il faut dire que jamais depuis ses débuts en 2009, le plateau de l’Africa Eco Race n’a jamais été aussi relevé et surtout homogène. En effet, Jean Antoine Sabatier, le vainqueur de la dernière édition, va devoir batailler ferme sur son Bugga One pour réaliser le doublé qu’il espère face aux huit Optimus du Team MD Rallye Sport. Notamment ceux des redoutables Pascal Thomasse, Jean Pierre Strugo et Dominique Housiaux, trois grands noms des rallyes tout terrain qui se sont décidés cette année de revenir poser leurs roues en Afrique.

Cependant, le tenant du titre aura l’avantage de bien connaître le terrain, tout comme Mathieu Serradori qui avait longtemps bataillé en 2015 pour la première place avant de devoir jeter l’éponge à deux jours de l’arrivée sur une casse mécanique. Le Français qui étrenne un tout nouveau buggy était plutôt confiant devant ses nombreux supporters venus en voisins pour l’encourager :

Même si je n’ai pas beaucoup roulé dans mon buggy, je sais que l’auto a le potentiel pour bien figurer. On ne va pas s’enflammer, la course est très longue et je vais m’employer à être régulier et ne pas faire d’erreur. Nous avons de nombreux adversaires en deux roues motrices, mais il ne faut oublier les 4X4 avec Grigorov, qui a montré l’année dernière que lorsqu’il n’a pas de problème il est très performant. Attention aussi aux Kazakhs qui ont énormément progressé. En tous cas, la course s’annonce passionnante et j’ai hâte de débarquer au Maroc.

Une analyse pertinente des forces en présence auxquels il faut ajouter Ricardo Leal Dos Santos et son Pick Up Nissan, sans oublier les deux buggies Tarek de Yves Fromont et Patrick Martin.

Mais, incontestablement, les véhicules ayant remporté les faveurs du public sont les camions et notamment les deux Kamaz qui font office de véritables favoris. Cependant, en Afrique, rien n’est jamais gagné et les Russes devront se méfier de Tomas tomeck, triple vainqueur de l’épreuve au volant de son Tatra, ou encore de Miklos Kovacs et son Scania, du MAN de la Portugaise Elisabete Jacinto, mais aussi du Français Jo Adua dont le coup de volant n’est plus à démontrer et qui pilotera pour l’occasion un Mercedes.

Ce sera alors parti pour cette grande aventure de 5957 kilomètres dont 3742 de spéciales sur les pistes africaines, ponctuée par une journée de repos le 3 janvier 2016 et une arrivée prestigieuse au Lac Rose à Dakar le dimanche 10 janvier 2016.