Fraudes dans les centres de récupération de points

Récupérer ses points sans suivre de stage en payant un "petit supplément"

71 agréments retirés l'an dernier en France

Des points, on peut facilement en perdre sur son permis de conduire et comme celui-ci n'en compte que 12, mieux vaut y faire attention en respectant le Code de la Route. Heureusement, pour ceux qui ne sont pas habitués à faire des écarts avec la réglementation, les points sont recrédités automatiquement après une période sans perte de points (de 6 mois à trois ans selon la nature de l'infraction).

Mais il existe un autre moyen pour recouvrer rapidement ses points de permis ou au moins quatre d'entre eux : suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière. Ces stages peuvent être suivis de manière volontaire ou imposés par une décision de justice, mais leur déroulement est toujours le même.

Durant deux jours, le conducteur doit se rendre sur le lieu du stage où lui sont présentées plusieurs études de cas d'accidents et exposés les conséquences des différents comportements à risque. À la suite de ça, le conducteur peut récupérer jusqu'à 4 points. Mais ces stages sont payants et coûtent en moyenne 200 € (selon le ministère de l'intérieur).

Mais les opérateurs restent libres de fixer le prix qu'ils souhaitent et apparemment les conditions de déroulement aussi. Une vaste fraude a ainsi été relayée par le Canard Enchaîné suite à l'alerte des syndicats entourant la profession.

Depuis maintenant plus de 5 ans, des centres n'hésitent pas à vendre directement les points sans même organiser de stage. En faisant monter la facture à 350 €, des dirigeants de centre envoient simplement l'attestation de participation des stagiaires aux préfectures sans avoir rien organisé, mais en falsifiant la signature de l'expert et du psychologue sensés attester le document. Et à ce prix-là, c'est encore là que le point de permis coûte le moins cher.

Une procédure permise par la quasi-impossibilité de contrôle puisqu'aucun fichier ne recense la présence des animateurs sur les stages, des centres peu scrupuleux en profitent donc pour ajouter des stagiaires fictifs, mais qui récupèrent bien de vrais points. Un centre du Val-de-Marne aurait ainsi été à l'origine de pas moins de 2.900 fausses attestations en à peine 3 ans.

L'année dernière, les contrôles ont permis de retirer 71 agréments à des centres de ce type. Par contre, le sort des conducteurs ayant bénéficié de ces fraudes n'est pas encore connu.

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