Un éleveur jugé pour la mort d'un motard

Le quinquagénaire avait trouvé la mort en percutant une vache échappée de sa pâture

La procureure requiert la relaxe faute de preuve à l'encontre de l'éleveur

En cas d'accident de la route et encore plus lorsque l'issue est tragique, on cherche toujours à identifier le responsable. C'est aussi vrai lorsqu'un animal en est à l'origine, plus particulièrement pour le cas des animaux domestiques. Et c'est ce qui a fait que cet éleveur de bovins a été jugé au tribunal de Lisieux pour homicide involontaire.

Le 30 avril 2022, Samuel Rousée rentrait à moto à son domicile de Pont-l'Évêque, dans le Calvados, lorsqu'il est entré en collision avec une vache divaguant sur la route dans la commune de Clarbec aux alentours de 22h15.

Alerté par le bruit, le fils de l'éleveur de bovins a constaté la présence d'une vache du troupeau gisant sur la route et a appelé son père pour dégager le corps, pensant d'abord que le conducteur responsable de l'accident avait pris la fuite.

L'éleveur et son fils aperçoivent alors une moto à une cinquantaine de mètres et découvrent son conducteur inconscient, allongé contre un mur. Lorsque le SMUR intervient, l'homme est en arrêt cardiaque. Âgé de 51 ans, il est déclaré mort à 23h50.

Les enquêteurs estiment que le motard circulait entre 100 et 110 km/h au moment du choc, sur cette route limitée à 90 km/h et constatent aussi que la jugulaire du casque n'était pas verrouillée. Mais ce ne sont pas ces éléments qui retiennent l'attention, mais plutôt l'état des clôtures que les gendarmes décrivent comme vétuste.

Distendus par endroit, les barbelés ne présentent cependant aucun trou qui aurait permis à un animal de sortir. Selon l'éleveur, qui assure avoir vérifié l'état des clôtures avant de mettre le troupeau en pâture, la bête aurait sauté par-dessus à cause d'un feu d'artifice tiré non loin de là et qui a provoqué de l'agitation dans d'autres élevages. Un argument remis en question par l'avocate des parties civiles qui a rappelé que le feu d'artifice n'avait été tiré que vers 22h30 et que la présence d'une bête sur la route avait déjà été signalée par un automobiliste vers 21h40.

Si pour les parties civiles l'imprudence et la négligence de l'éleveur sont à l'origine du drame, la procureure a requis la relaxe de l'éleveur, considérant que la preuve de sa faute n'avait pas été apportée. Le tribunal de Lisieux rendra son verdict le 5 mars prochain.

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• Source : actu.fr
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