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Histoires et vies de motards

Voyage au Japon

Arrivée à Tokyo

Voyage moto au JaponJe pose le pied à l'aéroport de Narita, Tokyo, enfin ! 12 heures d'avion, bienvenue au pays du soleil levant. Après un passage rapide pour récupérer les bagages et franchir la douane, premier contact avec le train, je ne sais pas encore que les déplacements en trains, métro, monorail, trains à grande vitesse, sont pour le piéton moyen (moi) le lot quotidien. Direction Shinjuku, quartier d'affaire, de vie, de loisirs de commerce, où nous devons retrouver notre hôte.

La première impression est fulgurante. Des images de cinéma, de manga me reviennent, Akira, Blade Runner... Partout des magasins dégoulinants de néons, proposant au chaland des pyramides de produits électroniques comme des piles de fruit, des publicités géantes sur les immeubles, une gare tentaculaire d'où rentre et sort une foule presque compacte, et des scooters, des vélos, des motos, des voitures, des taxis.

Rapide coup d'œil avant de s'éloigner, il faut songer à poser les sacs, prendre une bonne douche, dîner, bref recharger les batteries avant de se jeter dans l'aventure. Nous reprenons le train…

Des motos partout

Voyage moto au JaponLes motos sont partout. Un constat cependant, il y a peu de grosses cylindrées. J'apprendrais plus tard qu'il faut au Japon passer un autre permis moto au-dessus de 400 cm3, ce que peu de gens font. On voit néanmoins de beaux modèles, Hayabusa, ZX9R, Fazer (en 400 cc), beaucoup de Hornet (également 400 cc), SV (pareil) et la moto la plus trafiquée, la Drag Star (des « Harley » japonaises, très peu pour moi, mais les amateurs se lâchent...).

J'ai vu passer plusieurs motos dans un style très particulier, des street bike au look bizarre, il ne reste plus rien que les parties mécaniques indispensables… on se croirait en France face à une moto désossée pendant la nuit.

Une autre attraction locale, les gangs de motards, les Bossozoku, on les voit à n'importe quelle heure parader en bande sur leurs motos trafiquées, en roulant le plus doucement possible pour un maximum de bruit (quels rebelles…), et sans casque. Il paraît qu'il ne faut pas trop les titiller quand même, au risque de prendre un mauvais coup.

Si l'archipel nippon compte bon nombre de motos, les scooters sont encore plus nombreux (presque autant que les vélos). Là encore le coté un peu excentrique des japonais ressort très vite et nous croisons régulièrement des couleurs dignes de plus mauvaises séries B ou Z des années 80, des peintures à paillettes roses, mauve, … bien sirupeuses, des autocollants kawaï (mignons), des petits paniers en osier accrochés à l'arrière. A noter que les scooters sont conduits les plus souvent par des jeunes femmes en uniformes d'écolière ou d'université, le tableau est amusant.

Mais tout ce que je viens de décrire n'est rien à coté de la mecque de la moto à Tokyo, le quartier des motos de Ueno, juste derrière la gare !!

Le paradis des motards

Voyage moto au JaponEn sortant du train à Ueno (l'un des 24 quartiers de Tokyo), j'aperçois immédiatement des rangées de motos rutilantes au bout de la rue. Un premier magasin fais l'angle, 4 étages dédiés à la moto, des pièces détachées partout, des rangées de pots aux noms fabuleux (yoshimura, devil…), des étagères de chromes pour amateurs de tuning sauvage. Mais quand on tourne au coin de la rue c'est encore mieux : une rue entière consacrée à la moto, le pied !!

En fait chaque boutique semble spécialisée dans un domaine. L'une propose des pots, uniquement des pots, de quoi rendre fou un policiers équipé de sonomètre. L'autre des pièces détachées pour harley ou drag star, le roi du tuning. Je tombe en arrêt devant un magasin qui ne vend QUE des autocollants et des écussons (sur plus de 300 m², ça en fait). Je craque après de longues minutes (près d'une heure) pour un masque de démon japonais qui ira sur mon casque, un patch en forme de crane, le même que celui d'albator sur son vaisseau et divers autres petits sticker pour des copains.

Voyage moto au JaponLe choix de casques est délirant, la seule réglementation qui semble exister au Japon est la présence obligatoire d'une jugulaire pour l'attacher, tout le reste est permis. Les décos sont fabuleuses, cela va des casques façon disco année 80 aux derniers replica des pilotes de course, en passant par des délires plus personnels ou encore des visières bleues, roses, oranges, mauves, fluo, iridium, platinum, gold, …
Je sais déjà que je vais en acheter un, mais le choix est trop vaste. Quant au prix, je manque de tomber à la renverse, le plus cher est à 600 € et à ce prix là, le casque fait le café, la stéréo et l'écran couleur plasma … (j'exagère mais pas tant que ça). Le détail qui tue, tous les prix sont barrés, j'ai réussi à arriver pendant une période de promotion. Youpi ! J'opte pour un Arai Astro J black, vachement confortable et en plus vendu au modique prix de 200 €, ça tombe bien, mon budget n'est pas énorme. Une belle visière platinum complètera le tout et je repars heureux comme un gamin.

Voyage moto au JaponPetit passage rapide devant les autres magasins (et oui, cela fait deux heures que je traîne dans cette rue et les potes qui m'accompagnent sont un peu moins réceptifs à la moto…), et nouveau choc, le prix est imbattable… Un SV 400 peut s'acheter neuf pour 3 000 € environs, un XJR 1300 pour 5 000 €, le Fazer 400 en promo à 3 500 €, des Inamuza sortant de leur emballage pour à peine plus cher.

En partant, car il serait dommage de se limiter juste aux motos, ne ratez pas le parc, un vaste espace de verdure au cœur d'une ville tentaculaire, abritant de superbes temples ainsi que le musée national. Et pour les amoureux du shopping : un gros marché (lieu de contrebande et du marché noir pendant la 2e guerre mondiale) proposant en vrac des habits, du poisson, des jeux vidéos, du surplus de l'armée US… ambiance garantie !

Vers de nouvelles aventures :

Voyage moto au JaponCette première journée bien remplie ne fut que le début d'un beau voyage, nos pas nous portant (et un peu le train aussi) de Tokyo à Kyoto, puis Nara, Himeji et Hiroshima avant le retour à Tokyo. Il y aurait encore des pages et des pages à écrire, pour exprimer l'émerveillement que j'ai ressenti pendant ces deux semaines, mais ceci est une autre histoire…

Quelques détails pratiques :

Voyage : Paris Tokyo par la Jal aller et retour, compter 800 € hors haute saison

Trains : le Rail Pass (indispensable pour qui veut se balader facilement de ville en ville) était à 130 € pour la semaine. Il permet de prendre presque tous les trains de la JR (Japan Railroad) gratuitement, même les réservations sont gratuites.

Métros : Plusieurs grandes compagnies exploitent les lignes de métros de Tokyo, aussi il faut régulièrement changer de ticket et cela finit par coûter un peu cher. Compter 200 yens pour un trajet normal de quelques stations soit moins de 1.5 €.

Restaurants : Il est impossible de mourir de faim au Japon, tant il y a à manger partout. On peut déjeuner d'un bol de nouilles pour moins de 3 €, et pour les nostalgiques des hamburgers, le burger chez Mc Do est à 59 yens soit 40 centimes d'euro. Les bons restaus sont par contre tout de suite nettement plus chers (75 € pour un bon dîner). Seul problème, Les menus sont en japonais… heureusement il y a très souvent des photos, des plats en plastique dans la vitrine ou une transcription dans notre alphabet.

Hôtels :

Voyage moto au JaponLe plus amusant et sans doute aussi le moins onéreux est de dormir dans les Ryokans, ces hôtels traditionnels, plus proches de la pension de famille, qui proposent de dormir dans une chambre avec tatami, futon… pour un peu moins de 60 € la nuit.

Langue : Personne ou presque ne parle autre chose que japonais donc deux solutions, connaître un « traducteur » (ce qui fut notre cas) ou parler avec des signes (ce qui pour manger ou acheter quelque chose est assez facile), mais assez limité pour la communication (et pour la drague c'est l'enfer).

Guide : Le guide Lonely Planet sur le Japon est connu pour être le meilleur (mais en anglais) et il est vrai qu'il s'est avéré être parfaitement indispensable pendant notre voyage. Les hôtels recommandés sont très bien, pareil pour les restau, les musées, il n'y a que pour les boites de nuit et les bars qu'ils se sont plantés.

Alexis PAOLI dit « nightrider » - le 17 novembre 2002

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