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La Cour des Comptes alerte sur l'état des routes

Le désengagement de l'État pointé du doigt comme cause des dégradations

Un risque pour la sécurité et un gouffre financier pour les années à venir

La Cour des Comptes alerte sur l'état des routesL'été dernier, la Cour des Comptes n'était pas tendre avec la politique de sécurité routière menée en France depuis près de 20 ans, estimant qu'en se focalisant uniquement sur la réduction du nombre de morts et sur la répression de la vitesse, la stratégie développée passait complètement à côté de ses objectifs. L'organisme présentait ainsi 17 recommandations destinées à mettre en place une véritable politique de sécurité routière.

À l'approche du printemps, la Cour des Comptes revient à la charge avec la publication d'un nouveau rapport qui met à nouveau en avant l'état alarmant des routes nationales et départementales dans un contexte de désengagement de l'État. Un rapport qui ne fait que conforter le passage à la 18e position de la France au niveau des infrastructures routières dans le monde. Ceci tient compte des 25.000 ponts dangereux en France sans parler des routes gravillonnées pour des réparations à la va-vite, mais dangereuses pour les motards.

Depuis des années, l'État a en effet progressivement délégué l'entretien des routes aux collectivités territoriales, ne gérant plus l'entretien que pour 1,1 % du réseau dense s'étalant sur environ 1,1 million de kilomètres. Une tendance qui va s'accentuer après l'adoption le mois dernier de la loi 3DS. Aujourd'hui, les départements se retrouvent ainsi gestionnaires de près de 380.000 km de routes et les communes de 700.000 km !

Dans son rapport de 139 pages, la Cour revient sur les raisons qui ont amené les routes à se dégrader à un tel niveau et sur les conséquences à long terme de ce qu'elle considère toujours comme une "absence de politique de sécurité routière".

La faible part du réseau toujours entretenu par l'État concerne des axes majeurs qui représentent près de 20% du trafic français. Le problème est que l'entretien de ces axes très fréquentés a été mis de côté pour des raisons budgétaires.

D'un autre côté, communes et départements ont vu la liste de leurs obligations se renforcer, mais sans contreparties budgétaires. Difficile dans ce contexte d'assurer l'entretien de routes supplémentaires lorsque les finances ne le permettent pas.

La Cour des Comptes tire également le signal d'alarme sur l'urgence de la situation qui, en plus de présenter un risque pour les conducteurs, "notamment les usagers de deux-roues", va donner lieu à des dépenses de plus en plus en importantes, car si l'entretien régulier représente un budget modéré, la réfection totalement d'une route dont la structure est dégradée nécessite bien plus de ressources.

Au total, la Cour des Comptes dresse dix nouvelles recommandations autour de l'entretien des routes nationales et départementales.

Les recommandations de la Cour des Comptes

  1. Après concertation avec les collectivités territoriales, définir une politique routière applicable à l’ensemble du réseau, incluant les impératifs de la sécurité routière et le défi de la transition écologique (État, d’ici 2025).
  2. Organiser au niveau national une remontée obligatoire des données relatives à l’ensemble des réseaux et les intégrer dans un système d’information partagé (État, départements, d’ici 2024)
  3. Renforcer l’expertise routière du Cerema, clarifier son périmètre par rapport au secteur privé et faciliter les conditions de sa mobilisation par les collectivités territoriales (État, Cerema, d’ici 2025)
  4. Mettre en place un système, unifié et intégré, de priorisation et de programmation des travaux d’entretien sur le réseau national non concédé, fondé sur des critères objectifs (État, d’ici 2024).
  5. Enrichir la batterie des indicateurs LOLF relatifs à la gestion du réseau routier national, notamment pour mieux suivre la qualité de l’exploitation et du service rendu aux usagers et en rendre compte dans un bilan annuel de la politique routière nationale (État, d’ici 2024).
  6. En concertation avec les entités concernées, confier au Cerema la tâche d’élaborer une grille d’harmonisation des diagnostics des chaussées des départements et des intercommunalités supportant les trafics les plus importants (Cerema, État, d’ici 2024)
  7. Soumettre au conseil départemental l’approbation d’un scénario technico-budgétaire pluriannuel pour l’entretien de son réseau (départements, d’ici 2025)
  8. Réexaminer et formaliser des niveaux de service adaptés aux trafics et en assurer le contrôle(État, départements, d’ici 2024)
  9. Réformer la gestion du réseau routier national non concédé, en mettant en place une contractualisation pluriannuelle d’objectifs et de moyens avec les directions interdépartementales des routes (État, d’ici 2024)
  10. Se donner les moyens d’un financement pérenne des réseaux non concédés, national et départemental, sans exclure des prélèvements liés à l’usage des routes, notamment pour le fret (État, départements, d’ici 2025)

Plus d'infos sur l'entretien des routes

Commentaires

gvrun666

Quand on voit tout le pognon balancé pour construire des ralentisseurs le plus souvent hors normes ... ils l'ont bien trouvé quelque part non ?

19-03-2022 09:31 
38GiB

Salut
Et le coût de la cours, on en parle ?
Moi je propose de dissoudre la cours des comptes qui coute une blinde au contribuable et investir l'argent récupéré tous les ans dans la réfection des routes....
Parce que ce "machin" comme aurait dit l'autre, ne sert pas à grand chose.

V

19-03-2022 10:27 
vaidd

Citation
38GiB
Salut
Et le coût de la cours, on en parle ?
Moi je propose de dissoudre la cours des comptes qui coute une blinde au contribuable et investir l'argent récupéré tous les ans dans la réfection des routes....
Parce que ce "machin" comme aurait dit l'autre, ne sert pas à grand chose.

V

214 milions de budget.

[www.bfmtv.com]

Et oui elle compte plus cher que les organismes analogues dans d'autres pays européens.

Mais elle est son utilité. Ce qui est dommage, c'est que peu de ses rapports soient suivis d'effets. Elle n'a pas de pouvoir coercitif.

Non franchement, si tu veux supprimer un truc inutile qui coute cher, supprime plutôt l'Académie Française.

19-03-2022 10:46 
anguille37

D'accord avec toi, le coût de cette cours s'explique par son fonctionnement interne et les enquêtes qui s'en suivent. Le divinatoire n'a pas sa place dans ce lieu. Il faut conduire des investigations poussées, chiffrées et rendre des comptes.
Malheureusement les préconisations ne sont pas obligatoirement imposées aux gouvernants et multiples décideurs. Un luxe que peut s'offrir un pays riche... Mais déjà il y a une prise de conscience dans l'opinion publique de la gabegie faite avec les deniers des contribuables.
Quant à l'état de nos routes, il y a pire chez nos voisins mais ça n'est pas l'exemple à suivre, tout au contraire..
Si on a une mentalité "bien de chez nous" et le bonheur de vivre dans un pays que beaucoup nous envient, sachons le rendre attrayant pour les touristes. Ils viendront remplir les caisses de nos collectivités, vanter la beauté de nos paysages, souligner notre "état d'esprit", la diversité et la richesse culinaire de notre pays et peut être les joies de se balader sur des routes irréprochables. Il y a du travail en perspective..
Quant à l'académie française elle défend encore la langue de Molière et Voltaire face à l'invasion de l'anglicisme, alors gardons la encore un peu.

19-03-2022 11:40 
Kikilltout

Citation
vaidd
Mais elle est son utilité.

Citation
vaidd
Non franchement, si tu veux supprimer un truc inutile qui coute cher, supprime plutôt l'Académie Française.

Ben non Vaidd ! ouf

Plus sérieusement, tant que les pouvoirs publiques et les associations de "sécurité routière" se focaliseront presque exclusivement sur la vitesse (et l'alcool aussi, faut le reconnaitre), ça ne risque pas de changer.

La dernière fois que j'ai fait une remarque à la mairie sur l'état désastreux d'une voirie, on m'a répondu : "tant mieux si elle est défoncée, comme ça les gens roulent moins vite". C'est pas faux. Il n'y a guère que les adeptes de rodéos urbains en motocross qui peuvent se permettre de passer à fond sur ce genre de bitume.

19-03-2022 11:41 
anguille37

Et puis ne pas oublier Dame Nature qui soumet nos routes à ses colères, la France souffre de quatre calamités naturelles, le printemps, l'été, l'automne et l'hiver...

19-03-2022 11:44 
pretexte

Ah le bon des routes boueuses non pavées avec des charrettes tirées par des chevaux.Cout d'entretien quasi nul!
Comment l'état peut réagir? Simple. Obliger les communes et départements à maintenir les routes en bon état à leurs frais. Donc on augmente les impôts communaux et le tour est joué! Les radars continueront de renflouer les caisses de l'état...De toute façon c'est un cercle vicieux.

19-03-2022 12:41 
vaidd

Citation
Kikilltout
Citation
vaidd
Mais elle est son utilité.

Citation
vaidd
Non franchement, si tu veux supprimer un truc inutile qui coute cher, supprime plutôt l'Académie Française.
Oh ça va j'ai tapé un peu vite et je ne me suis pas assez relu. timide

Pour le coup ça rend mon discours un peu ridicule en effet... ouf

19-03-2022 13:27 
Did95

Supprimer un truc inutile ? Le coût de fonctionnement des politiciens ?
Ceux qui ne tiennent pas leurs promesses, les indemnités journalières des députés absents, la retraite des présidents avant 65 ans...

19-03-2022 13:45 
Tortue Ninja

Les caprices de dame nature auraient-ils bon dos ?

Comment se fait-il qu'un pays comme la Suisse bénéficie d'un réseau autrement mieux entretenu, alors que non seulement la nature y est plus rigoureuse que sur la majeure partie de notre pays, mais qu'en plus on puisse y utiliser le réseau autoroutier pour 40 EUR annuels par véhicule ? (soit moins cher qu'un Paris-Genève... )🤯

Mais il est vrai que comme les travaux autoroutiers ne traînent pas en longueur (nombre de chantiers restent actif de nuit comme de jour), ils finissent par coûter moins chers que les nôtres où l'on voit trop souvent du personnel... peu actif !

Et puis, peut-être aussi cette appétence gauloise pour le déficit ? 🤔

19-03-2022 15:53 
Goldwing52

En Suisse, les camions de 44 tonnes ne trainent pas sur les routes départementales, et ne traversent pas les villages pour éviter un péage. Sur la A 77, ils quittent l'autoroute à la sortie 21, et le reprennent après le péage à l'échangeur n° 22, car à partir de là, c'est gratuit jusqu'à Nevers. Économie de 3 ou 4 euros, mais ils utilisent 25 km de l'ancienne RN 7, et traversent 5 villages!

19-03-2022 17:56 
Berny

Soyons précis super content, c'est 10,80 euro pour un 44t au péage de Myennes A 77. C'est plutôt ceux qui viennent de Gien qui ne prennent pas l'autoroute.
Et la N7 est interdite au plus de 19 T, entre La Celle sur Loire et Myennes, suivant la formule consacrée: sauf local, et le local apparemment ça s'applique à tous les camions qui passent visiblement..., vu que les gendarmes s'en tapent et préfère mettre un radar à La Celle de temps en temps triste.

19-03-2022 19:45 
anguille37

La petite Suisse n'est aucunement comparable avec un grand pays comme la France ! De mémoire je situe la petite Suisse sur le continent mais je ne me souviens pas quelle mer ou quel océan baigne ses côtes, un lac peut-être ?
Si la cour des comptes parle de la France peut-être inclut elle également nos concitoyens corses( quoique en ce moment sont en colères), les territoires ultra-marins bref des lieux où les conditions météorologiques sont bien plus contraignantes.... Chez nous c'est vrai qu'on est bien moins sérieux avec l'argent des autres.
Pas vu beaucoup de cyclones et tornades en Suisse, sauf catastrophes financières...
Rien contre la petite Suisse, elle a ses avantages(banques et chocolats) et ses inconvénients comme partout. Peut-être que la gestion de l'argent des contribuables y est plus raisonnable, responsable et que lorsqu'il y a gaspillage il faut rendre des comptes ?

19-03-2022 19:54 
Picabia

Il faut faire payer les communes sauf que les communes ont moins en moins de moyens donc on pose des rustines avec du macadam à froid.
Autant dire que ça ne tient pas longtemps. Il y a les intempéries mais aussi le matériel agricole de plus en plus imposant et lourd ainsi que le fret camions plus fréquent.
Vu l'empressement des départements à ne rien faire, cela n'ira pas en s'améliorant car ils ont aussi en charge le RSA, le financement des collèges, le ramassage scolaire et des ordures et autres babioles.

19-03-2022 20:26 
Tortue Ninja

Un des phénomènes les plus destructeur pour les routes est l'alternance gel/dégel❄️, dont la Suisse a beaucoup, alors qu'une large partie de la métropole en est immunisée.
Ainsi que de fortes précipitations. Bref, un climat plus agressif pour les infrastructures routières que le nôtre.

Mais il est indéniable que notre pays est nettement moins bien géré, alors que les impôts y sont globalement identiques (je viens d'y passer 13 ans🇨🇭. Je sais ce qu'il en coûte.).

Quant à la Cour des Comptes, les magistrats coûtent relativement peu. Par exemple, la plupart n'ont pas de bureau, et travaillent à la bibliothèque de la Cour, ou chez eux.

La seule véritable pierre d'achoppement est que ses rapports n'ont nulle force obligatoire. Ils dérangent souvent beaucoup, de l'administration😤 aux organisations syndicales😠 ou professionnelles😡, sans oublier les élus🤬 ou l'exécutif😤...
D'où la très haute considération de ses rapports, qui n'a d'égale que la promptitude à les enterrer !

19-03-2022 22:11 
Tortue Ninja

Petite anecdote pour la gestion des finances publiques:

Peu après mon arrivée en Helvétie 😉, j'ai lu que 3 très riches familles s'installaient dans un petit canton proche de Zurich.
Son exécutif à fait savoir que du fait de la hausse des rentrées fiscales subséquentes, l'indice fiscal pour les résidents du canton allait baisser !

Dans mon petit bled campagnard franchouillard, on décide des dépenses d'abord. Et ENSUITE SEULEMENT, on voit comment faire suivre les rentrées fiscales. Quitte à s'endetter lourdement sur de longues années pour des équipements à la rentabilité pour le moins douteuse...
Et quand un boîte s'installe, on se frotte les mains en se demandant comment dépenser les nouvelles rentrées🤑

19-03-2022 22:20 
Goldwing52

@ Berny.

Bonjour,
Merci pour la précision sur le tarif, mais je n'ai pas de PL.
Concernant les pL venant de Gien, ils prennent la A 77 à Briare, et ressortent à Bonny, où ils roulent carrément au milieu de la route pour passer sous le pont SNCF (la Mairie va instaurer une circulation alternée à cause de ça).
Je le sais, car j'utilise le même itinéraire en moto ou en voiture.

20-03-2022 10:22 
38GiB

Salut
Si dans les années qui viennent, on a plus de nids de poule, promis juré, je retire ce que j'ai dit sur le machin...ange
V

20-03-2022 18:54 
ventana02

L'état des routes se dégrade en France, et il suffit d'être un simple utilisateur pour s'en rendre compte. Quand j'ai changé de moto j'ai repris un trail et non une routière car mon pauvre dos n'en peu plus des secousses incessantes et autres ralentisseurs non conforme plus haut les uns que les autres.
Les automobilistes font de même en achetant 4x4 et SUV haut sur roues pour plus de confort vu l'état des routes. Tous ces engins sont plus lourds, moins aérodynamique et consomment plus de carburant faisant plus de rentrée fiscale pour l'Etat qui peut ainsi gaspiller encore plus. Effectivement cet argent n'est bien sur pas réinjecté dans l'entretien des routes bien que provenant de l'usage de l'automobile.

20-03-2022 19:11 
ventana02

20-03-2022 19:11 
Peterpan

J avais déjà alerté l Etat sur l'état des routes ...ça n avait rien coûté ..mais résultat identique !clin d'oeil

20-03-2022 21:01 
Sky

C'est simple je suis allé en Pologne et au Portugal dans des grandes ville ou le réseau routier est correct et bien entretenu comparé à Paris qui devient le terrain privilégié des trails et des SUV de 2 tonnes pour affronter les routes défoncées de la ville.

Quelle misère!

20-03-2022 22:58 
 

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