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La Chronique de Koud'pied o'Kick

La KronikKoud'pied o'Kick est un journaliste professionnel écrivant actuellement pour un grand hebdomadaire. Vous le retrouvez chaque mois exprimant son opinion sur un monde qu'il affectionne énormément : la moto, avec un amour immodéré de la controverse, à nul autre pareil.

KroniK de juillet

SDS mon Amour

PARIS (AFP) – 28/06/2004. LES SDS VEULENT FAIRE BOUGER LA REGLEMENTATION
- de notre envoyé spécial à Guantanamo Palace, K. O'Kick.

Les mauvaises langues disent que SDS signifie non pas « Sac de Sable », mais « Surtout le Droit de Subir ». Une approche sémantique beaucoup trop brutale pour l'AFRPF (Association des Fast Rapides Pilotes de France) qui, dans un récent sondage, a montré que 78% des passagers sont heureux de monter à l'arrière d'une moto. Mais le Collectif « Ni Sac ni Sable » en conteste les conclusions, relevant par exemple qu'une partie du sondage fut effectué avant d'enfourcher la moto, et non pas à la descente. Pour « Ni Sac, ni Sable », il s'agit d'une volonté manifeste de biaiser les statistiques. Et de présenter sous un bon jour des relations passager-pilote qui n'ont cessé de ses dégrader ces dernières années avec l'apparition de motos de plus en plus exclusives. L'indice de satisfaction P-SDS, mis en place par le ministère des Transports depuis une vingtaine d'année et destiné à étudier l'impact du relationnel entre pilote et passager sur les moeurs sociales de motardus simplex, présente néanmoins une nette amélioration ces derniers mois. Cet indice s'établit ainsi à 1024,3 points, en hausse de 1,3% sur le dernier semestre. « La chasse aux sportives, initiée par Nicalo Sirkoza, n'y est sans doute pas étrangère », relève le Collectif, qui se bat pour l'instauration de normes en matière de triangulation repose-pieds/selle/poignées passager. « 450 mm entre la selle et les cale-pieds est pour nous un minimum, et nous nous battrons à Bruxelles pour imposer notre point de vue », a martelé Nicolas Module, secrétaire général de l'association. Depuis 2001, « Ni Sac, ni Sable » mène en effet une intense campagnes de lobbying auprès du ministère des Transports et de la Commission européenne pour faire adopter une telle réglementation. Au grand dam de l'AFRPF et de certains constructeurs, qui voient dans ce projet un contrainte supplémentaire à la mise sur le marché de sportives efficaces. « Une telle mesure serait complètement anti-anglogène. Et adopter des mousses de selle plus confortables nuirait au recentrage des masses », argumente l'AFRPF.

En France, toujours, quatre membres de l'Association des Sacs de Sable en Colère entamaient aujourd'hui le 18e jour de leur grève de la faim. Sur la base de revendications similaires à celle de « Ni Sac, ni Sable », l'ASSC a adopté une démarche beaucoup plus volontariste. On se souvient qu'en début d'année, elle avait empêché la pose d'un coque monoplace sur une GSX-R en envahissant les locaux d'un préparateur parisien. Et en février dernier, l'association avait bloqué pendant une demie-heure les portes d'entrée du Salon du Tuning, distribuant des tracts et empêchant les exposants d'accéder à leurs stands. L'intervention des forces de l'ordre avait tout de même permis d'empêcher les militants de mener à bien leur ultime projet : le remplacement des cale-pieds « racing » de toutes les machines exposées par des modèles caoutchoutés. L'ASSC souhaite justement voire interdite la commercialisation en France
de cale-pieds « racing » et rendre obligatoire, côté passager, la pose de cale-pieds à revêtement caoutchouté dotés de masselottes anti-vibration. Selon l'association, une telle mesure « participerait au confort, et donc à la sécurité des quelque 800.000 passagers réguliers recensés en France ».

Au niveau international, la situation reste elle aussi tendue, d'autant qu'un comité du Congrès américain a approuvé jeudi à 45 voix contre 4 la mise en chantier d'un projet loi visant à contraindre les constructeurs à stipuler clairement sur le mode d'emploi de leurs motos que son propriétaire pourra être tenu responsable des dommages physiques subis par le passager si ces traumatismes sont le résultat d'une conduite brusque. Ce projet de loi fait écho à quelques-une des propositions de l'ABRA (American Backseat Riders Association), qui a engagé voici trois ans une bataille juridique contre les grands constructeurs de moto (à part Harley-Davidson). L'ABRA fait pression auprès des pouvoirs publics pour que figurent explicitement sur le carénage des motos mises en circulation aux Etats-Unis une série de mentions permettant au passager de choisir sa monture. Il s'agirait, là encore, d'indiquer la distance séparant la selle des cale-pieds, l'indice de dureté de la selle et le tarage du ressort d'amortisseur arrière. Ces indications, selon les souhaits de l'association, devront être lisibles à 3 mètres. L'ABRA réclame aussi l'installation à bord d'un dispositif permettant de limiter temporairement la puissance des machines. Grâce à une télécommande universelle, le passager pourra, le cas échéant, agir sur l'électronique embarquée et diminuer de manière notable la puissance disponible.

Aux Etats-Unis toujours, la plainte an nom collectif déposée par 157 passagers de sportives contre Kawasaki USA (NYSE: Gaaaz - News) a été jugée recevable par la 4e Chambre de tribunal de Detroit. Nancy McIntire, le juge chargée de l'affaire, a décidé de valider cette plainte au regard des arguments avancés par l'avocat des plaignants. « L'impensable dans le domaine de l'automobile est aujourd'hui la norme pour certains types de motos, et notamment les sportives », a déclaré à sa sortie de l'audience Bob Vegas, du cabinet Harnak Spoly Bavhaard & Associates. Il entend bien obtenir réparation des dommages subis : budgets de sous-vêtements pharaoniques et revêtement de selles trop sensibles aux attaques acides. Pour Bob Vegas, Kawasaki USA devrait au moins prendre en charge les frais de teinturerie et le remplacement des selles.

Kawasaki USA se retranche derrière le manuel d'utilisation de ses sportives, qui stipule clairement que « le passager doit faire son possible pour ne pas endommager le revêtement de selle. Après chaque sortie, rincer la selle passager à l'eau claire additionnée d'un détergent légèrement parfumé ». Ce qui, pour le constructeur, constitue une mise en garde suffisante.

Une affaire à suivre, donc, d'autant qu'un autre collectif de SDS menace d'engager des procédures similaires à l'encontre d'autres constructeurs, cette fois-ci pour obtenir le remboursement de leurs casques, trop souvent souillés par des remontées gastriques en cas de trajet prolongé.

Koud'pied o'Kick, - le 1er juillet 2004

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