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Histoire constructeur : Tomos

Spécialiste du cyclo 2-temps depuis 1954

La firme slovène a développé des unités de montage aux Pays-Bas et aux USA

1954 : au sud dans la plaine karstique de la zone slovène de Trieste, près de la petite ville de Koper, le gouvernement yougoslave établit une usine de construction de motos, Tomos. Tomos est l'acronyme de Tovarna Motornih koles Sezana, soit "usine de moto Sezana".

Le premier directeur de l'usine, Franc Pecar, passe un contrat de licence avec la firme autrichienne Steyr-Daimler-Puch, une entité qui produit des 4x4 et divers engins, dont des petites motos aptes à circuler sur les chemins autrichiens. C'est pratique puisqu'ils sont juste de l'autre côté de la frontière et ce sera parfait pour les mauvaises routes slovènes. En 1955, le président de la Yougoslavie, Josip Broz Tito, inaugure l'usine.

Puch SG 250, la moto qui a inspiré la première Tomos
Puch SG 250, la moto qui a inspiré la première Tomos

Les débuts sont modestes : l'usine nouvelle ne construit, en 1955, que 137 répliques de la Puch SG 250, 125 scooters et une petite centaine de cyclomoteurs. Le décollage sera pour 1956, avec une production qui passe à 1712 cyclos et 615 motos. Ceci ne suffit pas aux dirigeants qui travaillent sur la création d'un véritable deux-roues Tomos, afin de pouvoir s'affranchir de la licence. Pour la petite histoire, par la suite, l'usine Tomos a également produit des pièces pour des moteurs hors-bord ainsi que pour des voitures Citroën.

Usine Tomos dans les années 60
Usine Tomos dans les années 60

Le Colibri s'envole

Cette stratégie prendra corps avec le Colibri, un petit cyclo caréné siglé Tomos mais toutefois dérivé du Puch MS 50. En 1959, plus de 17.000 de ces Colibris sont produits et le premier contrat d'exportation est signé : les jeunes suédois et suédoises vont pouvoir aller frimer sur des mobs yougoslaves !

Tomos Colibri des années 60
Tomos Colibri des années 60

Les années 60 seront la période la plus fructueuse pour l'usine Tomos, qui s'est dès lors totalement consacrée à la production de cyclomoteurs 50 cm3 2-temps ; un second atelier de montage se crée alors aux Pays-Bas, à Epe.

La Mob' est l'engin de mobilité populaire par excellence, en Yougoslavie, en France et dans bien d'autres pays. Les produits seront modernisés dans les années 70, avec notamment de nouveaux cadres tubulaires ainsi qu'une transmission automatique à 2 ou 3 vitesses. La mode des 70's étant au flower power, de nombreuses Tomos seront modifiées avec guidon cornes de vaches, généreux sissy-bar et des adjonctions de chromes partout : les jeunes yougoslaves ont aussi le droit de se la jouer Easy Rider.

Camion de Tomos vers l'export
Camion de Tomos vers l'export

Cela n'empêche pas Tomos de faire évoluer ses moteurs. A partir de 1973, fini le Puch sous licence, Tomos développe son propre bloc et lui fait gagner des chevaux. Mais les préoccupations de pollution arrivent dans les années 80 (le 2-temps est de moins en odeur de sainteté, alors que, paradoxalement, l'huile de synthèse sent super bon...), conduisent Tomos à devoir retravailler son moteur, notamment au niveau de l'échappement. Tomos continue de faire évoluer ses modèles et prouve que la Yougoslavie n'était pas imperméable aux modes occidentales : le cyclo BT 50 reçoit des roues en alliage tandis que le modèle ATX 50 est fortement inspiré des petits trails, tellement tendance à cette époque, tandis que les modèles Targa et Bullet singeront les motos plus routières.

Publicité américaine de Tomos en 1977
Publicité américaine de Tomos en 1977

Tomos s'installera également sur le marché américain en créant un atelier à Greenville (Caroline du Sud) où le look vintage de ses machines lui permettra de connaître un certain succès, notamment grâce à des publicités décalées. En dépit de similitudes techniques, la gamme américaine a été sensiblement différente de la gamme européenne, avec des engins ayant un design plus "moto" que '"mobylette".

Tomos trike police
Tomos trike police
Tomos Targa de 2001
Tomos Targa de 2001
 Tomos Revival de 2004
Tomos Revival de 2004

La Yougo disparaît, Tomos survit...

Au tournant des années 90, la Yougoslavie connaîtra de nombreux tourments qu'il n'est pas utile de détailler ici, mais ceux-ci, cependant, ne viendront pas à bout de la vista des Tomos (alors que paradoxalement, l'usine MZ n'a pas longtemps survécu après la chute du mur). Alors que l'ancienne Yougoslavie se sépare, Tomos installe le graissage séparé sur ses machines.

Mobylette Tomos Classic
Mobylette Tomos Classic

Désormais slovène, Tomos fait ce qu'elle a toujours su faire : une gamme de petites mobs 2-temps, dont la triple particularité est d'avoir une sonorité proche (on n'a pas dit identique, mais assez proche tout de même...) d'une Yamaha 350 RDLC au ralenti, d'avoir un démarreur électrique et une transmission automatique à deux vitesses. La marque est distribuée en France par Motana.

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