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Définition : Pit Bike, dirt bike et mini-moto

Petit utilitaire de paddock devenu engin de compétition

Dirt Bike, Pit Bike, Mini MX, Mini Moto, Mini Bike

Le nom de pit bike, littéralement "moto de stands" en français, est apparu pour la première fois dans les années 60 avec les Honda Z50, machines chères à petites roues qu'utilisaient les pilotes, le staff des championnats américains ainsi que par les photographes pour se déplacer dans les stands, les paddocks et autour des pistes.

Honda Z50 de 1967
Honda Z50 de 1967

Ils sont aujourd'hui assimilés à des motos pour enfant avec plusieurs dénominations : Pocket Bike, Dirt Bike, Pit Bike, Mini MX, Mini Moto ou encore Mini Bike.

Principalement utilisés sur les courses de motocross, notamment ces pit bikes évoluent vers une apparence réellement tout terrain, notamment avec l'arrivée des Honda CRF50 et Yamaha PW dans les années 80, mais ne connaîtront leur véritable essor qu'à la fin des années 90, popularisées notamment par l'émergence des vidéos de dirt bikes qui mettent en avant le potentiel de ces machines jusqu'alors pensées pour l'initiation des plus jeunes.

La folie Dirt des années 2000

D'autres marques se lancent sur le marché et définissent alors les standards du Pit Bike. C'est à cette époque que débarquent les Honda XR50 et autres Kawasaki KLX110 qui permettent à la pratique de connaitre un véritable engouement en France.

Kawasaki KLX 110
Kawasaki KLX 110

Le Pit Bike, qui répond également au nom de dirt bike dans l'hexagone, se caractérise alors comme une motocross accessible avec un monocylindre 4 temps de 50 à 80 cm3, de toutes petites roues d'à peine 12 pouces et un empattement minimal.

Voyant l'essor mondial de ces petites machines, la production chinoise va ensuite exploser et venir inonder le marché avec de nouvelles motos basiques et peu chères. L'arrivée massive est d'autant plus simple que les pit bikes ne sont pas homologués pour la route et ne nécessitent donc aucune réception CE. Ces dernières vont d'ailleurs se rendre célèbres pour leur fiabilité hasardeuse. Des marques européennes vont alors voir le jour sur ce segment, avec notamment en France YCF, société créée par l'ancien pilote Yannick Coquard, qui fait produire en Chine dans sa propre usine.

Mais voilà, si la demande est là, la pratique est on ne plus limitée sur le territoire alors que ces machines sont interdites d'utilisation en dehors de terrains privés. A la fin des années 2000, l'ancien pilote de motocross et freestyler Cyril Porte obtient le soutien de la Fédération Française de Motocyclisme pour mettre en place le Championnat de France de Pike. La discipline connait à son tour un vrai engouement et multiplie les épreuves en France en se développant saison après saison avec la création de nouvelles catégories.

Les Pit Bikes modernes n'ont alors plus grand-chose à voir avec les versions d'origine puisque les cylindrées atteignent désormais les 190 cm3, mais conservent leurs traits caractéristiques : petites roues et gabarit compact. En marge des compétitions, on voit également débarquer des versions électriques de puissance comparable.

YCF Factory SP2 JMB Replica
YCF Factory SP2 JMB Replica

Après deux décennies d'essor en France, le Pit Bike s'essouffle et alors que quelques épreuves locales sont encore organisées, le championnat de la FFM s'arrête à l'issue de sa 12e saison en 2019, la faute à un nombre de participants qui ne cesse de reculer.

Technique du pit bike moderne

Pit bike, dirt ou encore MiniSX, nommez-le comme vous voudrez, a bien évolué au fil des ans. Le petit Monkey qui servait à faire le tour des pistes appartient à un lointain passé. Au 21e siècle, le Pit Bike repose sur un monocylindre 4 temps positionné horizontalement dans le cadre. La cylindrée varie désormais entre 50 et 190 cm3. Les jantes à rayons sont en 12 pouces, voire 14 pouces. L'empattement reste très court, le plus souvent autour de 1200 mm pour garder une longueur totale d'environ 1.600 mm, tandis que la selle a gagné en hauteur et se retrouve désormais autour de 800 mm, restant malgré tout nettement plus bas qu'un cross "classique" qui grimpe plutôt jusqu'à 950 mm. Ces motos sont également très légères avec un poids oscillant 50 kg pour les plus petites cylindrée et 75 kg pour les plus grosses.

De plus en plus, les constructeurs et importateurs de dirts se mettent à la motorisation électrique, mais cette dernière reste pour l'instant limitée aux plus "petites cylindrées" avec des équivalents 50 / 80. Si cette technologie pouvait présenter des espoirs de relance pour cette catégorie, la raréfaction des compétitions en France n'est pas de meilleur augure pour l'avenir du Pit Bike.

Les constructeurs

La production de Pit Bike a longtemps été exclusivement chinoise. Mais au début des années 2000 de nombreuses marques sont apparues en Europe, notamment en France. Pour autant, l'assemblage de ces machines reste réalisé en Chine, les marques françaises s'appuyant majoritairement sur les catalogues de fournisseurs locaux pour définir les machines qu'ils souhaitent commercialiser.

Parmi les premières marques françaises à être apparues, on peut citer Gunshot, YCF, CRZ et Bastos Bike qui ont connu le succès en proposant des machines très accessibles financièrement. YCF se distingue cependant en ayant ouvert sa propre usine en Chine et assurant la conception de tous ses véhicules. Plus récemment, TCB Bike a vu le jour sous l'impulsion d'un ancien pilote. Entièrement assemblée en France, la marque mise sur une approche "haut de gamme" du Pit Bike en travaillant essentiellement avec des fournisseurs européens.

D'autres marques étrangères sont également plébiscités par les pit biker comme Apollo Motors qui mise sur des prix bas ou à l'inverse Bucci Moto au positionnement très racing. Bien évidemment, l'offre chinoise en matière de pit bike est toujours très importante, mais la qualité et la fiabilité des machines est très variable, ce qui peut rapidement poser un problème si la marque n'a pas de distributeur implanté en France. A l'étranger, d'autres marques ont également vu le jour comme Stomp, Pitster Pro, Coolster ou Thumpstar.

Des tarifs accessibles

Globalement, les pit bikes se distinguent par leurs prix très attractifs. En dehors de modèles taillés pour la course, la plupart des machines restent sous la barre des 1.500 euros. Il est même aisé de trouver des machines de 125 cm3 et moins à moins de 1000 euros.

Voici quelques exemples de tarifs chez les principaux constructeurs sur les différents niveaux de gammes de 125 cm3 et plus que l'on peut trouver notamment sur le site de vente en ligne de dirt bike WKX Racing:

Marque Modèle Prix
Apollo Motors RFZ Rookie 125 990 €
Apollo Motors RXF Freeride 125 1 899 €
Apollo Motors RXF Open 140 1 699 €
Apollo Motors RXF Elite 150 S 2 499 €
Bastos Bike BS 125 859 €
Bastos Bike MXF 125 989 €
Bastos Bike MXF 140 1 089 €
Bastos Bike BP150 SX-R 1 799 €
Bucci BR1F15-R 160 4 990 €
CRZ 125 S 999 €
CRZ 140 BW 1 299 €
CRZ 150 Xduro 1 499 €
Gunshot 125 One 1 090 €
Gunshot 140 One 1 290 €
Gunshot 150 Pro-F 1 590 €
Pitster Pro MX 125 1 229 €
Pitster Pro MX 150 1 429 €
Pitster Pro LXR 150 R 2 990 €
TCB Bike XF-18 3 900 €
TCB Bike XF-19 3 500 €
YCF Lite F125 999 €
YCF Pilot F125 1 499 €
YCF Pilot F150 1 649 €
YCF Factory SP3 190 3 199 €

Utilisation TRES limitée

On l'a déjà dit et abordé précédemment, mais les pitbikes sont des motos qui, si elles sont pour la plupart homologuées CE leur permettant d'être vendues, ne font pas l'objet d'une réception CE et ne peuvent donc pas être utilisées sur route.

L'utilisation de tels véhicules, y compris les plus petits modèles de 50 cm3 destinés à l'initiation des enfants, ne peut se faire que sur un terrain clos et privé. En cas de non respect de ce point, le conducteur peut être puni d'une amende de 1500 euros tandis que le pitbike sera immobilisé et mis en fourrière.

Par ailleurs, ces motos n'étant pas immatriculées, il est obligatoire de procéder à une déclaration du véhicule dans les 15 jours après l'achat afin qu'un numéro d'identification soit établi et gravé sur le cadre. L'absence de déclaration est elle puni d'une amende de 750 euros.

Enfin, il faudra également veiller à ce que le pitbike soit couvert par une assurance pour les dommages qu'il pourrait causer, bien qu'il reste illégal de rouler sur route ouverte avec.

Plus d'infos sur les pit bikes

Commentaires

Picabia

Mon seul regrêt avec ma première moto c'est d'avoir acheté un Pit Bike 125 cross pour mon fils.J'ai passé mon temps à revoir tout ce qui ne marchait pas et l'ai revendue au bout d'un an à 50% de sa valeur.
C'était une des marques "correctes" citée dans votre article.
Quelle aventure!!Sortie de chez le vendeur, elle a marché une heure et s'est arrêtée, retour et après une semaine, re essai et après 5 tours, rien, impossible de redémarrer. Problème électrique résolu par un autre mécano.
Parfait exemple de ce que l'industrie chinoise peut nous sortir en non qualité
Je passe sur d'autres détails. Bref on en a pour son argent et surtout on en perd et du temps de loisir aussi.

26-02-2020 13:45 
 

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