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Essai Kawasaki VN 1600

Le bateau

Kawasaki VN 1600La VN 1600 est la nouveauté 2003 en termes de custom. Depuis la première Sumo 1500 présentée en 1988, le custom a largement gagné en puissance, en tenue de route et en freinage. Dévoilée dans sa version 1500 cm3 lors du Mondial du Deux-Roues 2001, la VN évolue encore en 2003 en passant en 1600 cm3 avec une puissance poussée à 70 chevaux, un nouveau chassis, un empattement allongé et une assise de selle plus basse. Essai sur cinq jours et 1400 kilomètres entre Paris et l'ile de Ré.

Découverte

Kawasaki VN 1600
Kawasaki VN 1600
Kawasaki VN 1600

Indéniablement, la VN 1600 impose et s'impose, en hauteur, en longueur et en largeur, depuis l'imposant phare avant jusqu'au guidon indéfiniment large. On remarque les larges repose pieds de part et d'autre de la moto et le double renvoi de passage des vitesses.

La selle passager ressemble à un mini-fauteuil, large et confortable tandis que l'habituel strapontin arrière est ici largement rembourré pour le passager.

Par contre, la poignée passager a disparu comme sur toutes les motos de ce type.

Les roues pleines et le cardan renforcent l'aspect massif.

Toute en chromes, elle brille sous le soleil de l'été, depuis le bouchon de réservoir, jusqu'au commodos, en passant par la fourche avant, les amortisseurs arrières, le moteur, le compteur... autant de miroirs pour les paysages et le soleil couchant.

En selle

Kawasaki VN 1600
Kawasaki VN 1600
Kawasaki VN 1600

Assis, les pieds touchent bien à plat par terre. Les bras s'écartent largement pour saisir les poignées, et le corps se recule au fond de la selle. Le buste est ici bien droit, presque en arrière, les pieds loins en avant pour passer les vitesses ou freiner, les bras en croix.

Sous les yeux, un immense compteur chromé gradué jusqu'à 220 km/h, moitié traditionnel, moitié digital avec une jauge à essence, la température d'huile, l'horloge, le totalisateur et un trip partiel. Le tout est surmontés des témoins de point mort, clignotants et plein phare.

Les rétroviseurs rectangulaires se règlent facilement et offrent un champ de vision suffisant, sans plus.

Contact

Kawasaki VN 1600Le v-twin s'ébroue avec un son grave et rauque...

Et l'on peut alors enlever la clef de contact ! Eh oui, cela permet d'être sur que les clefs ne rayeront pas les chromes. A l'arret, le contacteur se tourne sans la clef à la main et se bloque alors pour empêcher tout démarrage.

Embrayage, démarrage... La moto apparait très lourde sur les premiers tours de roue et les bras écartés, tentés d'abord de tourner à la manière d'un vélo, n'aident pas. Un virage à gauche complet amène alors le bras droit en extension et seuls les bouts des doigts arrivent à toucher. Bref, ce n'est pas la bonne méthode pour les manoeuvres lentes pour ceux qui seraient tentés d'essayer. Ici, à basse vitesse, on contre-braque : du coup, le guidon devient une plume et la moto de dirige du bout des doigts et çà passe tout seul. Le plaisir commence à ce moment là : les manoeuvres à vitesse lente où l'on prend un malin plaisir à incliner dans les ronds-points, jusqu'à faire toucher les reposes pieds par terre. Proche du sol, on a alors de véritables sensations, qu'il est beaucoup plus difficile d'obtenir avec une sportive en comparaison.

La première est relativement courte, car on se retrouve rapidement à 70 km/h, et le moteur broute alors; la seconde se passe mais broutera de même vers les 110 km/h. Au final, les vitesses se passent régulièrement et le moteur enroule tranquillement sur le dernier rapport, même en-dessous des 70 km/h.

Ville

Kawasaki VN 1600Et bien çà passe partout et très bien entre les files de voitures, malgré le gabarit. On se dit que cela ne passera jamais et sans y penser, le regard toujours loin, rien ne touche. Cà enroule tranquille tout le temps et l'on passe les vitesses avec... le talon pour rétrograder du bout du pied. Surprenant au début, la méthode se révèle très pratique au vu de la position de conduite très en arrière.

Le poids et le couple phénoménal demandent un minimum d'entrainement et de controle afin de ne pas continuer sa route au milieu des carrefour ou de la voiture qui précède. Car l'inertie du mastodonte est incroyable. Il est ici presque interdit de débrayer, ou alors de façon volontaire pour parcourir des centaines de mètres en roue libre sur sa lancée, alors que l'on était à moins de 70 km/h ! Bref, la VN 1600 vous emmène facilement.

Autoroute

Kawasaki VN 1600Sortie de Paris, direction Orléans, la VN 1600 prend ses tours sans en avoir l'air (surtout sans le compte-tours).

En cinquième, on sent, passés les 120 km/h, un regain très net de la poussé initiale, et la moto continue allègrement sur sa lancée. A 140 km/h, cela commence à tirer sensiblement sur les bras. A 160 km/h, cela tire franchement et il est alors impossible de prendre la position limande habituelle sur les sportives ou même les roadsters. A 180 km/h, la moto continue toujours mais le pilote est à l'agonie. Il revient donc tranquillement à une rythme de croisière situé plutôt aux environs des 140 km/h, pour permettre d'avancer confortablement.

Départementales

Kawasaki VN 1600De retour sur départementales, la VN 1600 garde le même rythme, mais avec une position assez basse, les virolos s'enchainent avec tout de suite une forte inclinaison :plaisirs garantis !

Autant à basse vitesse, la moto peut sembler lourde, autant à vitesse plus élevée, elle se dirige vraiment avec une facilité déconcertante et devient presque un jouet que l'on incline à l'envie pour chalouper élégamment d'une virage à une autre.

Le plaisir vient ensuite d'ailleurs... l'immense phare avant, visible sous les yeux, renvoie le paysage situé de part et d'autre de la moto avec un effet de grand angle et de cinémascope : l'effet est superbe !

Confort

La selle, coté pilote et passager, est bien rembourée et se révèle confortable, pour le pilote comme pour le passager. Elle autorise des étapes de 250 km/h d'une traite sans aucun problème. Par contre, Kawasaki fait encore honneur à sa réputation de réglages de suspensions dures; réglé à deux d'origine, la moto est ferme et accentue les défauts de la route. Mais il suffit alors de tourner la molette située sur les amortisseurs latéraux vers le 4, et la VN 1600 devient un exemple de confort sans perdre en précision dans les virages rapides.

Freinage

Kawasaki VN 1600Le frein avant manque clairement de vigueur et ne suffit pas à arreter l'engin sur une courte distance, malgré le double disque de 300 mm.

Par contre, le frein arrière, malgré un simple disque, comme couplé au cardan, vous donne tout d'un coup l'impression d'avoir été accroché par l'arrière et arrété aussi sec. Les deux utilisés à l'unisson se révèlent très efficaces pour arrêter le monstre lancé en pleine vitesse en garantissant une parfaite stabilité. Ici, l'avant ne plonge jamais ! La moto s'assoit simplement et rapidement.

Kawasaki VN 1600Route de nuit

L'immense phare avant fait bien son travail en projetant un immense halo sur la route, même en position phare.

En plein phare, on peut conduire en toute sécurité et avec du confort.

Pratique

Oubliez le coffre sous la selle; il existe un seul emplacement qui s'ouvre latéralement pour placer la trousse à outils, et un bloc disque. Le cadran sur le réservoir empêche de mettre toute sacoche de réservoir. Il vous reste alors les sacoches latérales.

Le blocage de direction s'effectue directement sur la colonne de direction et non pas avec le contacteur principal. Par contre, cela s'effectue parfaitement, même placé sur la selle, en se penchant légèrement vers l'avant et de côté.

On apprécie la béquille latérale, qui se positionne et se retire en toute simplicité et offre une bonne assise à la moto, quel que soit le terrain, et même en dévers.

Consommation

Kawasaki VN 1600Malgré une apparence externe imposante, le réservoir ne fait que vingt litres. De quoi faire une étape de 300 km sans problème, d'autant plus que la jauge est très précise. Par contre, il reste à peine une quarantaine de kilomètres avant la panne une fois que le témoin de passage en réserve commence à s'allumer, d'autant plus que même réservoir vide, la dernière barre de la jauge reste allumée.

Au final, elle consomme du 6,2 l. en moyenne à vitesse stabilisée de 130 km/h. Sa consommation monte à plus de 8 litres pour ceux qui arriveraient à tenir un 150-160 km/h sur la distance (mais ils risquent alors de perdre leur permis).

Conclusion

Kawasaki VN 1600La VN 1600 bouscule les habitudes avec une position de conduite typée custom et un couple dantesque. Ce n'est pas la moto pour faire une petite arsouille entre amis, mais une moto qui vous emmène très loin en enroulant, tout étant capapble de vous fournir facilement des impressions et un plaisir qu'aucune autre moto ne vous donnera de la même manière.

Elle se révèle agréable et surtout "un piège à filles". Il a suffit d'un week-end pour baptiser deux jolies jeunes femmes qui en sont descendues avec un sourire jusqu'au oreilles, malgré de forts à priori initiaux sur la moto : idéal aussi pour des baptêmes agréables et sans risques.

Points forts

  • le couple
  • consommation

Points faibles

  • maniabilité à l'arrêt
  • protection au vent

Concurrentes : Honda VTX 1800, Suzuki VL 1500 Intruder, Yamaha Wildstar 1600.

La fiche technique

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