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Z'humeurs : 1968 : interdit d'interdire, 2020 : urgent d'interdire ?

Avance-t-on inéluctablement vers toujours plus de limitations, d'interdictions, inutiles autrefois ?

La Rédac vous donne son avis sur la question

1968 : interdit d'interdire, 2020 : urgent d'interdire ?
  • Alexis

    Alexis, Journaliste

    On en revient toujours à la même chose : quand on demande aux gens du bon sens et du respect, il y en aura toujours pour faire le contraire ou ce qui les arrange. Du coup, on impose, on interdit. Est-ce que ça me surprend ? Non, par contre c'est pesant à longue.

  • Damien

    Damien, Essayeur

    Depuis les années 80, l’utopie sécuritaire s’insinue sournoisement dans toutes activités humaines un peu trop… humaines. La prise de risque est pourtant l’élément moteur de l’humanité. Mais c’est sans compter les esprits névrosés et l’argent facile lié à l’interdiction. La société rétrograde plutôt que de passer la vitesse supérieure. Sans prendre de risque inutiles ni en faire prendre aux autres (rarement le cas à moto), on aimerait moins de répression à but lucrative. A chacun de se bouger pour museler les inquiets pathologiques et les profiteurs de ce système.

  • David

    David, Rédac'

    Avant, on allait à la campagne et on entendait le chant du coq. Aujourd'hui il faut le tuer. Avant, certains ont lutté contre l'uniforme et aujourd'hui il revient. Les accidents de la route représentent 0.3% des causes et en 23e position de la mortalité en France loin derrière les accidents domestiques et les suicides, mais on se focalise dessus en limitant de plus en plus la vitesse et en réprimant. Ces sujets n'ont rien à voir, mais on tend à interdire de plus en plus. Evolution inéluctable, jusqu'où ?

  • Grégoire

    Grégoire, Chroniqueur

    Les parallèles avec mai 68 sont maladroits (pour être poli) : la France de cette époque n'a rien à voir avec celle d'aujourd'hui. Le motard de mai 68 nous regarderait sans doute éberlué par certains aspects de notre vie, comme par exemple notre moyenne kilométrique annuelle ridicule alors que nos motos sont des modèles de fiabilité et de sécurité -mais c'est peut-être justement là le problème.

  • Hervé

    Hervé, Reporter

    J'ai connu 68, je suis toujours vivant en 20 et bizarrement je retrouve mes anciennes valeurs. Ils nous font tellement ch*er que je vais virer "vieil anar" sur le retour. Urgent d'interdire ??? Quoi ? De nous emmerder ?

  • Jean-François

    Jean-François, Doc' Méca

    La répression atteint des niveaux difficilement supportables. En 1968, nous étions environ 50 millions de Français et un vent de liberté soufflait, aujourd'hui on approche les 70, c'est peut-être aussi ça qui rend la cohabitation plus difficile. Plus de voitures, plus de motos, de bruit, de pollution, etc. Plus on est nombreux, plus nos libertés sont restreintes... Mais comme disait Jacques Brel "je sais on fait ce qu'on peut, mais il y a la manière...

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Commentaires

pretexte

Les seuls à subir les interdits, ce sont les gens honnêtes, le monsieur-madame tout le monde. Les autres s'en foutent. Roulons sans casque et avec une fausse plaque et on ne se fera jamais arrêter. Pas de courses poursuites à risques qu'y-zont-dit

01-10-2020 11:35 
Picabia

Ah mai 1968, pour certains c'était la période idéale, morts à moto: 188, en 2007: 830 (source sécurité routière), à cette époque pas de limitation de vitesse mais un niveau social plus bas et beaucoup, beaucoup moins de véhicules. La moto, la voiture se sont largement démocratisés et cela induit d'autres problèmes donc moins de tolérance.
Notre comportement est en partie une des causes et notre bureaucratie une autre cause car on brandit le mot liberté comme un étendard et plus personne ne veut endosser la responsabilité.
La société s'est même recroquevillée sur elle même.
Le motard de 1968 n'a plus rien à voir avec celui d'aujourd'hui, a cette époque on ne parlait pas de loisir ou très peu et le confort était précaire quand il fallait lutter contre le froid ou la pluie.
Le motard qui fait 10000 kilomètres par an est un héros, 50% des bécanes ne font pas de gros trajets, la moto est passée d'utilitaire à loisir pour une grande majorité.

01-10-2020 11:52 
PERSO

citation :Les seuls à subir les interdits, ce sont les gens honnêtes, le monsieur-madame tout le monde.

totalement d'accord !
les voyous s'en moque et passent a travers et les tres hauts aussi ( passe droit , plaque diplomatique , raison d'etat etc )
donc ce sont les plus sage ou moins desobeissants qui sont encore sanctionnés.
c'est pourquoi ça ne fonctionne pas vraiment.

01-10-2020 12:06 
aximum

Société schizophrène qui vante les mérites de l'individualité et qui voudrait en même temps des moutons bien dociles pour les besoins de la régulations des comportements dans l'espace publique.

01-10-2020 13:31 
virtualgf

La tyrannie du risque zéro !

01-10-2020 15:17 
pretexte

Trump a bien été élu aux USA avec ses messages xénophobes et insécuritaire! Avec tout ce laxisme sur les "méchants" et les flics qui ont quand même les mains liées face à la "petite délinquance" qui nous bouffe la vie, les catégories Le Pen and Co ont de l'avenir. De plus en plus de gens se disent qu'il faudra un jour donner un coup de pied dans la fourmilière. Triste!

01-10-2020 15:42 
big fish

comme vous tous je subit, évidement je regrette cette répression tous azimuts, il faut reconnaitre que ns côtoyons un paquet de cons ! de l'abruti qui colle au cul, aux connard qui vous coupe la route, roule a gauche, etc.....on pourrait continuer la liste pendant des heures.
mais avouons qu'a un moment ou un autre, ns avons été ce con.
a nous de corriger le tir, de tenir compte de l'autre, de le respecter, au moins d'éviter de l'emmerder.
a moto encore plus qu'en voiture j'ai été ce con, plus qu'a mon tour, a doubler par orgueil, a provoquer, ou bien simplement parce que "ce con mérite une leçon".
a nous de balayer devant notre porte dèjà.

02-10-2020 01:21 
Dblz

Interdit d'interdire => urgent d'interdire

où comment passer d'un extrême à l'autre. La routine...

02-10-2020 09:51 
AnKoR

En éducation, interdire est connue pour être une fausse solution : qu'on peut traduire par "je ne dois pas savoir que tu le fais" pour le destinataire. C'est d'ailleurs bien le cliché du Français.
Interdire est facile mais ne pousse qu'à contourner l'interdiction subie, faute de comprendre pourquoi. En outre les contrôles et sanctions ont leurs limites et on le voit bien aujourd'hui.
On parle de contrôle technique 2RM sur une base de nuisances sonores alors qu'on ne peut déjà pas attraper ceux qui roulent sans casque s'ils fuient. On tend à une difficulté supérieure pour rester dans les règles que pour s'y soustraire : on ne va pas dans le bon sens.

Aujourd'hui on contrôle les vitesses, les stationnements pendant que les conducteurs sans assurance augmentent : quitte à contrôler les plaques, qu'on vérifie déjà si le véhicule a le droit de rouler.
Cette base effective de pouvoir rouler ou pas, il faut un système juste faisant collaborer l'ensemble des acteurs pour que le citoyen trouve la limite de lui-même.

Tu veux changer ton pot, ta ligne, la carto : ok mais faut que tu fasses valider le niveau de bruit pour pouvoir rouler et être assuré. Idem pour la puissance, je préfère une bagnole de 300 ch qui roule à 200 seule mais me double large à 140 sur l'autoroute que celle de 120ch qui tire à 150 quelque soit la circulation et pile à 110 à chaque radar.
On interdit arbitrairement sur une valeur loin de la source des nuisances : Crit'air = émissions polluantes (pas que CO2) et pas l'année de mise en circulation. Nuisances sonores : c'est le nombre de db que le moteur soit thermique, électrique ou à pédales avec une courroie morte. On verra fleurir des pots urbains à réduction de bruit et chaque ville pourra efficacement les subventionner pour aider.

Je pense que les décideurs se focalisent sur des actions à court terme, des annonces 'choc'. Ni responsables des conséquences ni des résultats à moyen terme, ne ferions-nous pas pareil au bout d'un moment ? Interdire est donc une solution parfaite pour eux.

Interdire d'interdire devient nécessaire face à cela :
limiter les interdictions aux valeurs-sources du problème et pas un dérivé aussi pratique qu'injuste
& permettre une solution de transition des équipements existants vers ce nouveau domaine légal.

Quitte à interdire, on peut brider hors de leur patrimoine les actions des décideurs et leur patrimoine jusqu'à 20ans après mise en place d'une mesure. En cas d'abus : inéligible + enquête ; et comme on interdit pas sans solution alternative, une commission indépendante peut autoriser au cas par cas.
Cela évitera à un premier ministre d'imposer les 80km/h contre tous pour ensuite rejoindre l'entreprise privée qui gèrent les PV.

02-10-2020 12:58 
Coolapix

L'usine à crétins déresponsabilisés fonctionne à fond, résultat, il faut interdire à tour de bras et rendre obligatoires des règles de simple bon sens. Quant à savoir où l'on va...

A part ça, je suis d'accord avec Grégoire 😀

03-10-2020 10:30 
la carpe

Ça fait quelques temps déjà que certains commentaires d'internautes tendent à transformer le Repaire des Motards en Repaire des Beaufs (et plus tard, qui sait, en Repaire des Fachos ?), en stigmatisant tout ce qui ne leur ressemble pas (notamment kékés de banlieue, motards bruyants, indisciplinés, pollueurs...)
Et la différence avec 1968, c'est plutôt là que je la vois ! Une société de plus en plus intolérante ("mais parce que c'est intolérable !"... oui on sait, on connaît cet argument), et des gens de moins en moins complexés d'en exclure d'autres, y compris dans le monde motard, qui n'était certainement pas dans cet état d'esprit en 68 (et même dans les deux décennies qui ont suivi).
Cette beaufitude de la société française a évidemment progressé parallèlement dans une administration devenue tentaculaire, qui s'est mise à produire sans relâche des règlements tous azimuts, qui sont la justification même de sa croissance incessante (malgré les promesses, aucun gouvernement n'a réellement réduit le volume des administratifs purs), et l'assise de son pouvoir à l'étendue illimitée.

03-10-2020 11:31 
Picabia

Le réseau social c'est la libre parole, pas un cours de la Sorbonne, il y a du bon et du moins bon, sans oublier le fait que le kéké, le jean-foutre, le bruyant, le pollueur existent, ils sont motards un jour, peut être pas toujours.
Il n'y a qu'à regarder le paysage audiovisuel pour se faire une opinion ou notre classement scolaire au niveau mondial.
Qui est beauf, qui ne l'est pas, pourtant personne ne se sent beauf.
La population augmente, les crétins aussi, essayons déjà d'être un citoyen utile avant d'être un citoyen inutile

03-10-2020 15:02 
...phobe/...phile

@ Picabia :

Salut,

question C'est quoi un citoyen "utile", un citoyen "inutile"?

Soyons déjà citoyen à part entière et impliquons-nous dans la vie de la cité à notre niveau, plutôt que de hurler avec les loups et/ou de stigmatiser l'autre qui est par définition différent et donc source de "problèmes" quand ce n'est pas LA source de TOUS LES problèmes...
Non ?

03-10-2020 16:09 
Picabia

Utile à la société, par son action, son engagement, sa vie sociale, son bénévolat, même à un niveau restreint.
Le contraire de ceux qui braillent en attendant que les choses se résolvent pour eux.Est ce clair?

04-10-2020 00:03 
...phobe/...phile

Clair, oui...

mais tendancieux...

Comme tout manichéïsme.

Bonne journée

04-10-2020 09:22 
cajo

Citation
Picabia
Le contraire de ceux qui braillent en attendant que les choses se résolvent pour eux. Est ce clair?

... ben non, c'est pô clair du tout, tu entends quoi par "brailler", et dis nous qui n'attend pas que des "choses" (les quelles ?) se résolvent pour eux ?
Je comprends bien que certains soient plus dynamiques, ou moins effondrés et dans l'incapacité de réagir que d'autres, mais tous espèrent-attendent que leur situation évolue dans le bon sens, non ?

Enfin, à mon sens, ça me paraît assez craignos cette distinction entre utile et inutile. Provocation avec 3° degré inside, ou expression décomplexée d'un désespoir sombre ou d'un mépris sans limites envers l'autre et ses différences ...?

On te connaît plus nuancé clin d'oeil

04-10-2020 11:31 
tonyb

"Aaah les années 70, quand on pouvait emmerder les autres tranquillement, c'était si bien". Nostalgie de boomers quand tu nous tiens...
Oui bah, on est plus en 1968 mais en 2020. Les temps changent, les paramètres évoluent et les mentalités aussi. Pas toujours en bien, certes, mais on réalise aussi à juste titre l'impact qu'ont nos actions sur les autres et l'environnement et que la liberté des uns empiète grandement sur celle des autres depuis trop longtemps et de plus en plus. Et comme on ne peut pas compter sur la bonne volonté des uns, les autres demandent des lois plus répressives. Les pratiques d'hier sont les archaïsmes de demain et c'est tant mieux.

04-10-2020 13:11 
Picabia

Et oui un peu de provoc ne fait pas de mal et au moins fait réagir, en tout cas je salue les commentaires assez respectueux, comme quoi tout n'est pas perdu 😊😊

04-10-2020 15:08 
Peterpan

Depuis 68 le monde a changé ! ...Il devrait quand même rester interdit de TOUT interdire !!!

En 68 on aspirait à plus de liberté !..ce serait dommage qu en 2020 on suive le chemin inverse !..pour avancer ou reculer ??!! question

V

04-10-2020 18:42 
Charlie_41

Tout à fait d'accord avec le pavé d'AnKoR.

Interdire (ou le faire croire) est bien plus facile (et faussement rassurant pour la masse) qu'éduquer et former.
L'interdit n'est jamais la base d'une société civilisée.

04-10-2020 20:22 
TiMilo

Une société sans interdit serait elle civilisée ?

05-10-2020 12:14 
Charlie_41

@TiMilo : Sans doute que non, mais ce n'est pas ce que j'ai écrit...

05-10-2020 13:17 
 

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