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Interview Michelin en MotoGP

Rencontre avec Nicolas Goubert, Directeur technique de la division Compétition

Le retour du manufacturier de pneus en Grands Prix moto à partir de 2016

Interview Nicolas Goubert et Michelin en MotoGPAprès sept années d'absence, Michelin revient en Grand Prix moto en devenant le nouveau manufacturier unique de la catégorie reine.

Rencontre avec Nicolas Goubert, Directeur technique de la division Compétition...

Le Repaire des Motards : En 2008, vous êtes partis du GP Moto parce que vous considériez qu''il n'y avait plus de compétition du fait de la nouvelle règle instituant un manufacturier de pneu unique. Vous revenez pourtant aujourd'hui en tant que manufacturier unique ?

Nicolas Goubert : C'était effectivement notre position à l'époque et ce, jusqu'en 2011, avec le WRC. Cette année-là, le WRC s'est ouvert à la concurrence avec un règlement poussant à améliorer les pneus, notamment en demandant de doubler la longévité des pneus mais ce, sans faire de compromis sur l'adhérence pendant deux ans. C'était un vrai défi. Et même si nous avons dans les faits été quasiment les seuls dans la discipline, on s'est aperçu que l'on pouvait être seul et progresser malgré tout. On a fait de même dans la Formula E électrique. Du coup, cette année, nous avons répondu naturellement à l'appel d'offre de la Dorna.

Le Repaire : Comment se passe une transition en compétition; travaillerez-vous pendant une période avec Bridgestone ?

Nicolas Goubert : Il n'y aura pas de partage d'expérience. On a continué à travailler sur les pneus motos ces dernières années. On va se mettre très rapidement au travail pour aborder à nouveau le motogp avec des discussions avec la Dorna pour l'organisation et le travail avec les teams et sur les circuits.

Le Repaire : Sans travailler avec Bridgestone, allez-vous travailler sur les pneus Bridgestone ?

Nicolas Goubert : Non. A ce niveau-là, les pneus incorporent des technologies que l'on ne dévoile pas. Chaque manufacturier amène ses pneus et repart avec. Nous n'aurons donc pas de pneus Bridgestone sur lesquels travailler et nous baserons uniquement sur nos développements.

Le Repaire : Allez-vous travailler avec les pilotes clefs comme Rossi, Lorenzo, Marquez ?

Nicolas Goubert : On fera peut-être des tests avec ces pilotes mais pas pendant le Championnat. On ne perturbera pas les pilotes pendant leurs propres essais et qualifications avec nos pneus. Nous travaillerons avec des pilotes d'essais, du niveau que ceux qui sont en MotoGP. Et les modalités d'essais restent encore à fixer avec la Dorna et les partenaires.

Le Repaire : Quels sont les investissements nécessaires pour être en MotoGP ?

Nicolas Goubert : Michelin investit chaque année 600 millions d'euros en Recherche et Développement. Le MotoGP représente une portion infime de ce budget. La compétition est pour nous le Laboratoire de notre laboratoire. Cela nous permet de tester et mettre au point les produits et les technologies qui se retrouveront plus tard dans les pneus du commerce. Je peux citer ainsi deux transferts de technologies qu'ont été le Radial et le bi-gomme. On a développé le radial avec Freddie Spencer en 500. Quand au bigomme, il est arrivé d'abord en motogp en 1994, puis au niveau de la grande série avec le PilotPower2CT en 2006. Le MotoGP sera un moyen d'aller plus vite dans le développement des technologies.

Le Repaire : quel va être désormais votre calendrier de développement pour le MotoGP ?

Nicolas Goubert : Nous allons commencer par faire des tests sur une moto représentative et définir des axes de développements. Il y aura ensuite une deuxième étape avec de la conception virtuelle par informatique. La troisième étape consistera à fabriquer les pneus puis à les tester en interne sur des machines et sur les circuits. Ces tests seront effectués plusieurs fois avant d'arriver à la version définitive du pneumatique. Ceci inclut des modifications répétées - y compris au niveau profil du pneu- pouvant nécessiter des nouveaux moules de fabrication; sachant que la conception d'un moule prend environ deux mois entre la phase initiale et le premier pneu qui en sort.

Le Repaire : Quelle est la difficulté la plus grande ?

Nicolas Goubert : Le plus difficile consiste à réunir des pilotes et du matériel et de le faire sans favoriser une marque en particulier. Et bien entendu à faire les meilleurs pneus possibles, capables de répondre aux exigences des machines et des pilotes les plus performants du monde.

Le Repaire : Le mot de la fin ?

Nicolas Goubert : Nous sommes très contents de revenir dans cette discipline de haut niveau pour développer de nouveaux pneus qui bénéficieront des technologies apprises en compétition pour nos clients.

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Commentaires

Le Modérateur

Merci à Nicolas Goubert d'avoir pu nous accorder un interview aussi rapidement suite à l'arrivée de Michelin en GP.

23-05-2014 19:10 
Panpan_a_moto

Yapluka ...

23-05-2014 23:54 
tonyo63

On ne peux que se féliciter du retour du manufacturier français au plus haut niveau de la compétition moto. à suivre ...

24-05-2014 10:06 
waboo

Hmmm, dommage ce manque de confrontation entre manufacturier. La crise?

25-05-2014 17:26 
waboo

Hmmm, dommage ce manque de confrontation entre manufacturier. La crise?

25-05-2014 18:57 
 

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