Jeu vidéo : Test de Dakar Desert Rally

Sortez les roadbooks

Le jeu officiel du rallye Dakar sur consoles PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X|S et PC

En matière de jeux vidéos, on est désormais bien habitué aux jeux de courses motos disputés sur des circuits, que soit avec l'asphalte du MotoGP, du WorldSBK et du Tourist Trophy, ou avec la terre du Supercross et du MXGP. Mais le rallye raid était jusqu'ici resté très, voire trop, rare.

Quatre ans après un premier essai avec Dakar 18, le célèbre rallye raid est à nouveau adapté en jeu vidéo avec Dakar Desert Rally. Si l'équipe aux commandes de Saber Porto (ex Bigmoon Entertainment) reste le même, on change de décors et on embarque pour l'Arabie Saoudite. Pour le meilleur ?

Gameplay

La jouabilité c'est ce qui fait qu'un jeu sera ou non réussi et c'est d'autant plus crucial sur un jeu de course. Là le studio a du pain sur la planche puisque ce n'est pas un seul de type de véhicule qui est proposé mais bien cinq, avec les autos, les camions, les buggys, les quads et, bien entendu, les motos !

Le premier constat que l'on peut faire, c'est que chaque catégorie présente ses spécificités en matière de gameplay avec par exemple des camions plus lourds qui peinent à freiner et à braquer, des quads plus en difficulté dans les passages de gués ou encore des motos assez sensibles aux chutes.

La sensation de vitesse est dans l'ensemble bien retranscrite, mais le jeu conserve une gestion de la physique assez particulière. Quelle que soit la catégorie sélectionnée, le véhicule réagit parfois très étrangement à haute vitesse, partant alors en tête-à-queue à la moindre petite bosse (même en ligne droite) ou en virage. Résultat, le jeu nous incite à rouler en levant le pied dès que l'on ne se trouve plus en ligne droite.

Ce comportement est encore plus présent dans le sable et, malheureusement pour nous, rend le pilotage des motos assez complexe. On le sait, retranscrire la physique d'une moto dans un jeu vidéo est particulièrement compliqué et on ne peut pas dire que ce soit vraiment une réussite ici, tant dans la prise de virage que dans la gestion du poids du pilote pour les réceptions. Choisir la moto pour participer à ce Dakar, c'est clairement se fixer un challenge supplémentaire et se préparer à des moments d'intense frustration.

Le jeu propose plusieurs réglages possibles des suspensions et des pneumatiques pour ajuster le maniement de son véhicule. Mais dans les faits, ceux si sont très peu perceptibles. Notons également que la gestion du carburant et de la température moteur ne nous ont présenté aucun défi durant notre test.

Enfin, les chutes, collisions et mauvaises réceptions entrainent des dégâts sur les véhicules, visuels, mais aussi techniques. Les performances de l'engin sont alors réduites et il est soit possible de procéder à des réparations à la volée durant l'épreuve, moyennant quelques crédits et des pénalités de temps à l'arrivée, ou d'attendre de rallier le bivouac pour réparer son engin. Cette solution n'est cependant pas toujours possible, comme on a pu le constater lorsque que plusieurs kilomètres après une chute, la boite de vitesse de notre KTM est restée bloquée sur le premier rapport. Un bon point pour l'immersion.

IA

En rallye, les départs sont effectués à tour de rôle. Et si l'on peut parfois rattraper un concurrent parti plus tôt, les affrontements se font à distance. Et c'est tant mieux. L'Intelligence Artificielle porte ici très mal son nom et en vient à espérer ne croiser personne tant les adversaires ont tendance à vous foncer dedans lorsque vous êtes sur les pistes. C'est encore pire lorsque l'on est à moto puisque l'on se retrouve éjecté, que ça fait perdre du temps et que la moto subit des dégâts. L'IA ne manque également pas de partir à la faute à n'importe quel moment, y compris en ligne droite. Au moins, on est tous logés à la même enseigne.

Graphismes

Si le jeu est sorti sur la dernière génération de console et sur PC, c'est sur Playstation 4 que nous avons réalisé ce test. La console est un peu à la peine dans ce monde ouvert qui réclame bien plus de ressources qu'un simple circuit fermé de moins de 5 km. Résultats, certaines textures ne sont clairement pas au niveau de ce que l'on peut attendre d'un jeu vidéo en 2022, mais l'ensemble se montre toutefois cohérent avec une bonne diversité de paysages, une météo dynamique qui voit parfois l'arrivée de la pluie, un cycle jour/nuit et des détails un peu partout. Ce n'est pas très beau dans les détails, mais l'ensemble fait qu'on s'imagine sans mal arpenter l'Arabie Saoudite et c'est le plus important.

Les pilotes de motos et de quads se montrent assez rigides sur leurs engins et manquent de naturel. Même constat pour les scènes de podium où les concurrents s'affichent avec seulement quelques visages génériques pour l'ensemble des pilotes et des animations pas vraiment au niveau, même si cela reste anecdotique.

Le problème de la PS4, c'est que la console souffre régulièrement de gros ralentissements, notamment lorsque l'on se retrouve dans une zone à forte végétation, que l'on croise plusieurs adversaires ou que la pluie se met à tomber de nuit. Cela casse un peu le rythme et est d'autant plus dommageable que le maniement des véhicules demande du doigté et ne laisse que peu de place aux approximations. Selon les retours vus ailleurs, il semblerait que les ralentissements soient également présents sur les autres supports.

Modes de jeux

Dakar Desert Rally va à l'essentiel en solo puisque l'on a le droit à un mode carrière et rien d'autre. À l'intérieur de celui-ci, on acquiert progressivement des véhicules, on enchaine les qualifications et rallyes annexes avant de participer au grand Dakar. Il est possible de refaire n'importe quelle épreuve avec n'importe quel véhicule à n'importe quel moment à condition de les avoir débloqués au préalable.

Le jeu nous propose trois modes de jeu selon le niveau et le souhait de chacun. On retrouve tout d'abord le mode Sport qui se destine aux novices. C'est ici que la difficulté est la plus basse, tant au niveau de l'IA que de ce qui est demandé au joueur puisqu'ici il n'y a pas de navigation, les waypoints étant largement indiqués par d'énormes balises lumineuses. Le souci de ce mode, c'est que les départs se font avec trois autres concurrents et que donc il faut composer avec cette IA désastreuse.

Si l'on veut vraiment profiter de ce que Dakar Desert Rally a à nous offrir, on fera directement le choix du mode PRO. Là, finies les lumières pour indiquer les balises de passage : tout se fait au roadbook. On navigue donc plus ou moins difficilement selon les étapes et les conditions de roulage avec les informations d'un roadbook papier qui défilent sur la droite de l'écran ou directement sur le dérouleur si l'on choisit la vue intérieure. Les temps des adversaires sont un poil plus rapide, mais on ne les croise plus que rarement en piste. On s'y croit complètement.

Si à moto ou en quad la navigation repose uniquement sur la lecture du roadbook, les autres catégories bénéficient d'un copilote qui énonce les difficultés et caps à prendre à haute voix. Un petit conseil : ne prêtez pas trop attention à ses dires. En effet, celui-ci a la fâcheuse tendance de délivrer des informations erronées, vous indiquant de serrer à droite sur la piste alors qu'un rocher s'y trouve ou vous invitant à suivre la piste quand les traces et le tracker vous indiquent clairement qu'il faut bifurquer sur la droite. Dans l'ensemble, il reste toutefois bien pratique lorsqu'il s'agit de donner le cap à suivre.

Enfin, le mode Simulation pousse la difficulté au maximum en réduisant également les aides comme le repositionnement automatique lorsque l'on s'éloigne trop du tracé ou impose une limite de vitesse aux camions. Mais pour y accéder, il faut atteindre le niveau 25 et cela demande de nombreuses heures de jeu.

Pas de multijoueur en local, mais uniquement des parties en ligne qui n'étaient pas accessible au moment du test, mais qui permettent d'affronter d'autres joueurs sur les différents événements du jeu. Le développeur prévoit également d'intégrer d'ici la fin de l'année la possibilité de créer ses propres spéciales et de les partager avec la communauté.

Contenu

Le contenu est pour le moins complet puisque Dakar Desert Rally ne couvre pas une, mais bien les trois éditions disputées en Arabie Saoudite avec les véhicules et épreuves de 2020, 2021 à 2022.

Le terrain de jeu est conséquent et va encore s'accroitre grâce à plusieurs mises à jours prévues cette année avec notamment la possibilité de parcourir librement la carte de 20.000 km² ! La deuxième bonne nouvelle c'est que cette nouveauté fait partie des mises à jour gratuites prévues pour le titre qui comprennent également un système de customisation des livrées, un mode replay et un mode photo qui débarqueront en 2023.

Comme toujours, des ajouts payants sont proposés via un Season Pass, mais cela concerne essentiellement de nouveaux véhicules, comme des motos classiques ou des hybrides.

Conclusion

Une IA d'une autre époque, une maniabilité trop sensible, un copilote aux fraises et des ralentissements fréquents. À première vue on pourrait se dire que ce Dakar Desert Rally n'est pas franchement une réussite. Pourtant, en prenant le temps de se faire à cette jouabilité particulière, qui ne plaira pas à tout le monde, on parvient à prendre du plaisir (sauf à moto) à parcourir ce jeu qui réussit à retranscrire parfaitement l'univers du rallye raid avec ses longues spéciales en navigation à travers de grandes étendues naturelles.

Enfin, le bon point de ce jeu reste son prix puisque Dakar Desert Rally s'affiche à sa sortie à 39,99 euros sur toutes les plateformes et reste donc très accessible. C'est un peu moins vrai de l'édition Deluxe qui réclame 20 euros supplémentaires pour quelques véhicules spéciaux et le Season Pass inclus. Ce dernier se négocie 30 euros a posteriori.

Disponibilités / Prix

• Plateforme : PS4, PS5, Xbox Series X|S, Xbox One, Steam, Epic Game Store
• Prix : 39,99 euros
• Edition Deluxe : 59,99 euros

Plus d'infos sur Dakar Desert Rally

• Site : www.dakarthegame.com
• Toutes les actualités jeu
• Tous les tests de jeux vidéos moto