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Pilote de légende : Gérard Jumeaux

Quasiment né dans un side-car

Les Trophées Gérard Jumeaux fondés en sa mémoire

Pilote de légende : Gérard Jumeaux (photo : Alain Rouge)Le 28 mai 1947, Madame Jumeaux est sur le point d’accoucher mais dans l’urgence, Monsieur Jumeaux ne parvient pas à trouver une ambulance disponible. C’est finalement à bord du side-car familial que les futurs parents se rendent à l’hôpital. Quasiment né dans le panier de ce side-car, Gérard Jumeaux est largement influencé par l’esprit motard qui règne au sein de sa famille.

Il grandit du côté de la Porte de Montreuil et s’offre quelques escapades à moto dans les buttes à Morel à vélo.
A six ans, son père le fait s’asseoir devant lui sur la selle de sa 500 Dollar pour effectuer quelques tours dans la cour de l’usine où Monsieur Jumeaux est gardien. Lorsque les vacances arrivent, toute la famille prend place dans le side-car familial pour se rendre à Sancerre.

Les premières machines

A dix-huit ans, il aime faire du lèche-vitrine devant la boutique d’un marchand de motos d’occasion et se prend à rêver de prendre le large au guidon d’une BMW. Pourtant, il reste concentré sur ses études et obtient son Certificat d’Etudes. Après avoir occupé une multitude de postes divers et variés, il se retrouve apprenti dans un garage. Parallèlement, il s’offre son premier engin motorisé, un Vélovap qu’il modifie aussitôt.
A seize ans, il passe son permis moto et acquiert une Lambretta avant de craquer peu de temps après pour une 500 AJS Twin. C’est également à cette époque qu’il se met à fréquenter un cercle de passionnés avec qui il aime particulièrement suivre les Grands Prix.

Expérimentations au guidon

Pilote de légende : Gérard Jumeaux (photo : DR)L’AJS ne tient finalement pas le rythme effréné que Gérard Jumeaux lui impose et il doit finalement se racheter une BMW R73 qu’il attelle à un side. Une fois encore, la machine ne résiste et Gérard Jumeaux décide de conserver le cadre de la moto allemande afin de le monter sur une nouvelle machine. Il déniche également un moteur issu de l’une des motos de la garde personnelle d’Hitler lui-même.
Avec ces divers éléments, il conçoit un side-car qu’il décide d’engager en compétition. Ainsi, en 1966 il part à l’assaut des records de Villacoublay. Il établit quatre records de France qui ne seront battus que neuf ans plus tard et participe à quelques courses de side-car où il décroche de nombreuses victoires et bonnes places.

Au fil des années, Gérard Jumeaux n’a de cesse de perfectionner sa machine et en 1968, avec Pierre-Louis Tébec en tant que passager, il décroche pas moins d’une dizaine de victoires. Sa rencontre avec Xavier Maugendre lui permet d’obtenir une 500 Kawasaki trois cylindres. Gérard Jumeaux se met alors à concevoir une partie cycle autour de cette nouvelle mécanique et court à son guidon plusieurs courses inters. Hélas, la partie cycle n’est pas encore tout à fait au point et le moteur explose à plusieurs reprises. Pourtant, Jumeaux parvient à remporter quelques courses et battre de nouveaux records.

De passage en side-car cross

Pilote de légende : Gérard Jumeaux (photo : DR)En 1969, après avoir rendu la Kawasaki, Gérard Jumeaux pense sérieusement arrêter la compétition mais son ami Christian Leroux le convainc de tenter sa chance en side-car cross. Il reprend le side champion de France de Christian Leroux mu par un moteur de Norton Commando. Au début de l’année 1970, il décide de passer une annonce pour dénicher un passager et son choix se porte finalement sur une jeune femme dénommée Anne Marie qui deviendra sa femme.
L’entrainement débute et les complications ne tardent pas à pointer leur nez. Une lourde chute conduit Gérard Jumeaux à l’hôpital mais il refuse d’y rester et reprend le guidon pour la sélection du championnat de France. Hélas, l’épreuve s’avère trop dure et la machine est revendue.

L'attelage Honda

A la fin de l’année 1971, Jumeaux est de retour d’Angleterre avec un tout nouvel attelage sur base de Honda 750. La machine n’est pas encore prête à courir et il décide de la remettre d’aplomb. L’année suivante, au guidon de ce side-car, il gagne plusieurs courses de côtes mais connait des difficultés sur piste. Il opte en fin de saison pour un moteur Japauto, mais les résultats ne s’améliorent guère.
En 1973, l’attelage est perfectionné et Gérard Jumeaux parvient à s’imposer à plusieurs reprises lors de courses de côtes.
Pour la saison 1974, c’est avec le side Honda et une machine Suzuki qu’il prend le départ de courses de côte. Cette année-là, il décroche la victoire au Tour de France avec une Kawasaki attelée à un side Precision mais la FFM refuse de l’homologuer et les primes ne sont pas reversées.

Vers d'autres aventures

Pilote de légende : Gérard JumeauxGérard Jumeaux revend le side Honda et planche sur deux nouvelles machines inspirées de la technique automobile et dotées de mécaniques Kawasaki quatre-temps. A son guidon Gérard décroche de belles places mais délaisse peu à peu la discipline pour s’engager dans de nouvelles aventures sportives en compagnie de son épouse Anne-Marie. Ils s’essaient à la montgolfière avant de prendre les commandes de voitures solaires.
En 1994, Gérard Jumeaux est emporté par la cancer et pour perpétuer sa mémoire et rendre hommage à sa passion dévorante pour le motocyclisme, Anne-Marie fonde l’association Les Amis de Gérard Jumeaux. Très vite les Trophées Gérard Jumeaux voient le jour et permettent chaque année de rassembler des passionnés de motos et side-car mais aussi de ne pas oublier le grand pilote qu’était Gérard Jumeaux.  

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