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Crash test Shoei XR 1100

8 ans d'utilisation intensive et une fin tragique dans un fossé

Un casque qui séduit par son confort, sa polyvalence et sa qualité de construction

Discussion entre potes : "moi, les casques, je trouve ça vraiment cher, je préfère prendre un truc bon marché et changer tous les deux ou trois ans" ; "ben moi je ne suis pas assez riche pour ne pas prendre de la qualité. J'en choisis un bon et je le fais durer. Et à la différence de toi, je ne passe pas mon temps avec un truc médiocre sur la tête".

Crash test Shoei XR 1100, après impact

Chacun se fera son opinion, mais moi je préfère la qualité, parce que ça dure. D'ailleurs, sans une fin tragique dans un fossé, ce casque pourrait encore rendre de nombreux services tant sa durabilité est à louer. Bien évidemment, ce Shoei XR 1100 n'est plus au catalogue du fabricant japonais qui offre, comme intégraux, le RYD en entrée de gamme, le NXR en casque polyvalent (et successeur du XR 1100) et le X-Spirit III, plus typé racing. Néanmoins, un tel test longue durée permet de cerner les points forts et éventuels points faibles de la marque...

Automne 2009, Portimao, Portugal

Je m'en souviens comme si c'était hier : ce casque a été porté la première fois pour le lancement de la sulfureuse BMW S1000RR, sur le circuit de Portimao, en 2009. Outre son parfait ajustement à la morphologie de mon crâne, ce premier test a permis de mettre en exergue deux qualités : l'efficacité des ventilations (au nombre de 4 à l'arrière) permet de s'aérer la tête (qui a vite chaud avec un monstre tel que la S1000) et la stabilité à haute vitesse, puisque l'on prend plus de 280 km/h dans la longue ligne droite de Portimao.

Crash test Shoei XR 1100, première sortie sur une S1000R

Retour au bureau, où, privilège de la profession, le XR 1100 rejoint une belle collection de casques sur l'étagère. Pourtant, il sortira plus souvent que les autres à la fois pour des essais ou aussi pour des roulages perso. Car ce casque multiplie les qualités : il est assez silencieux, il fend le vent dans un léger bruissement sourd, sans sifflements parasites. Son champ de vision est bien large, ce qui est vraiment agréable et sécurisant en ville, mais il est également ouvert sur le haut, ce qui permet de s'en servir sans arrière-pensée sur circuit. Même l'écran teinté bleu a tenu toute la durée de vie du casque ; c'est lui qui a été porté le plus souvent, car même la nuit, je ne roule que rarement avec des écrans transparents.

Test Shoei XR 1100 sur R6

Il est aussi confortable et au fil des années, les mousses ne se sont jamais tassées. Ce qui fait qu'un usage tourisme est assez recommandable. Si tant est que l'on puisse faire du tourisme en Dorsoduro !

Test Shoei XR 1100 sur Dorsoduro 1200

Enfin, grâce au pinlock d'origine, il est correctement ventilé et on ne souffre pas de la buée. Au besoin, le casque autorise de lever l'écran de quelques petits millimètres et de le bloquer dans cette position, afin de bénéficier d'un petit filet d'air. On note aussi que l'écran se retire super facilement. Certaines marques devraient en prendre de la graine. Donc, quand je décide de passer toute la nuit sur la route pendant le solstice d'hiver et d'aller prendre le petit déj en Bretagne, histoire d'être au point où le jour se lèvera le plus tardivement, c'est encore sur le XR 1100 que se porte mon choix pour remplir cette mission.

Test Shoei XR 1100 de nuit

This is the end, my friend

Bref : efficace, confortable, sans histoire, le XR 1100 traverse les années sans broncher. 8 ans après, rien n'a bougé au point que le XR 1100 passe haut la main les pointilleuses vérifications techniques de la FFM et je me retrouve donc au départ d'un rallye routier fin mai 2017. C'est là que ça se gâte.

Crash test Shoei XR 1100, de profil

Une erreur de jugement (regarder la route ou son road book, il faut faire des choix dans la vie) et c'est la fin. Une fin honorable, au vu des kilomètres parcourus, des paysages traversés, des motos découvertes, mais surtout parce qu'il a rempli sa mission. Certes, l'écran a volé dans le choc ainsi qu'une des aérations et il portera à jamais les stigmates de cette aventure, mais, à l'instar des gants Alpinestars GP Plus R, il a joué son rôle en protégeant parfaitement son pilote.

Crash test Shoei XR 1100, zone d'impact

So long, XR 1100, t'étais mon préféré, tu sais...

Points forts

  • Qualité de construction
  • Confort
  • Silence
  • Polyvalence
  • Aérations efficaces
  • Écran facile à démonter

Points faibles

  • Une fin tragique dans un fossé, c'est nul...

Conditions d’essais

  • Itinéraire: 8 ans d'utilisation, de la piste, de la route, du quotidien. Des dizaines de milliers de kilomètres
  • Problème rencontré : Une sortie de route. Fin de l'histoire