Péage urbain à Bruxelles : 2.500 euros par personne ?

Une solution pour désengorger le trafic dans la Capitale à l'essai

Un coût pouvant aller jusqu'à 2.500 euros pour les conducteurs, mais de grosses recettes en perspectives

Faire sortir la voiture des villes, de gré ou de force. Voilà une idée qui fait son bonhomme de chemin, pas seulement en France où la municipalité parisienne se donne corps et âmes pour bouter les véhicules individuels hors de ses rues, mais aussi dans d'autres métropoles européennes.

Bruxelles étudie ainsi depuis plusieurs années la possibilité de mettre en place un péage urbain pour les conducteurs souhaitant entrer dans la capitale belge afin de réduire la congestion dans les rues.

Stratec, un bureau d'étude spécialisé dans les questions de mobilité, s'est penché sur la question à la demande du gouvernement bruxellois. Les calculs réalisés pour cette étude montrent que la mise en place d'un tel projet coûterait aux environs de 70 millions d'euros, mais que cet investissement serait aussi très rapidement rentabilisé.

L'étude estime le seuil de rentabilité et de dissuasion à 3 euros. Appliqué le matin aux heures de pointe entre 6h et 10h, le dispositif permettrait à la municipalité de générer 323,7 millions d'euros chaque année. En poussant le curseur jusqu'à 12 euros les gains pourraient même atteindre 1,12 milliard à l'année.

Forcément, l'opposition politique n'est pas de cet avis, à l'image du député André Antoine qui pointe du doigt l'absence d'alternative à la voiture pour se rendre à Bruxelles. Un tel système pourrait en effet revenir à 2.500 euros de frais supplémentaires pour une personne se rendant quotidiennement dans la Capitale pour son travail.

Par ailleurs, les conducteurs belges s'acquittent déjà d'une taxe de circulation qui, en principe, permet d'accéder à l'ensemble du réseau routier public. La légalité de l'opération fait donc débat.

Malgré les protestations, le gouvernement de Bruxelles va malgré tout mener plusieurs essais en 2021 afin de définir le système qui sera retenu. Le péage zonal, similaire à ceux effectués à Milan ou à Londres, semble l'option la plus crédible. Dans ce cas-là, les conducteurs paieront pour une zone donnée dans laquelle ils pourront circuler librement sans limite de kilométrage.

Sven Gatz, le ministre régional des Finances et du Budget a quant à lui rappelé qu'aucune "décision formelle" n'avait encore été prise et que l'exécutif travaille justement sur le remplacement de la taxe de circulation vers un système tenant compte du kilométrage réalisé.

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